Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
4 participants
Page 1 sur 1
Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
https://www.amazon.fr/N%C3%A9e-dans-tombeau-C%C3%A9lian-Cogitore-ebook/dp/B00ULA93LQ/ref=sr_1_7?s=books&ie=UTF8&qid=1470919428&sr=1-7
Ce livre est un des mes préférés, c'est aussi un des préférés de mes lecteurs, je l'ai écris en 2007. l'histoire : une femme se réveille dans une alcove de pierre, ses mains battent la dalle au-dessus d'elle et la pulvérise... amnésique... elle marche dans un crypte souterraine remplie de tombes.. comme celle dont elle vient de sortir. Sa première rencontre se fait avec le spectre de son père, il lui révèle qu'elle s'appelle Dizhaid. Son destin ? Être consumé par les forces des ténèbres et permettre à son père de revenir à la vie...
Née dans un tombeau est l'un des livres sur lequel j'ai le plus travailler, les titres, l'organisation sociale, le nom des rois de l'époque, l'architecture, les vêtements, les armes... tout provient de documents d'époque ou de recherches archéologiques. J'ai tenu à être le plus fidèle possible au monde du VIIème siècle où est sensé se passer mon histoire.
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
8
P
endant un long moment, Dizhaid se sentit dériver paresseusement dans un néant morne et gris. Sa fatigue était telle qu’elle n’avait même pas la force de rêver. Par instant, des flashs de couleurs et des sons circulaient, qui remuaient son indolence et l’amenaient un peu plus près de l’éveil. Enfin, la jeune fille ouvrit les yeux. Ce n’était pas encore le réveil mais l’affolement qui dirigeait ses mouvements. Incapable de se situer par rapport aux derniers souvenirs qui assaillaient sa mémoire, elle agissait par réflexes, en état de défense instinctive. Elle tenta de se redresser afin de se remettre en marche et de poursuivre sa route, mais quelqu’un l’obligea à rester couchée.
- Evitez de bouger, vous êtes très affaiblie, vous avez encore besoin de repos.
- … pas dormir…. sinon mourir…
Dizhaid tenta de repousser le bras qui la maintenait de force, mais elle était si faible… Ses membres pesaient de plomb. Sa langue collait à son palais et des mouches brillantes passaient devant ses yeux, chaque fois qu’elle tentait de forcer l’engourdissement qui la tirait vers le fond.
- Restez tranquille ! Répéta la voix masculine. Tout va bien, vous êtes en sécurité… Je m’occupe de vous.
Sécurité… Le mot traversa les couches de son inconscient et prit tout son sens. Dizhaid comprit soudain qu’elle n’était plus plongée dans la tempête. De nombreuses sensations se réveillèrent en elle et la ramenèrent peu à peu à la lucidité : Il ne faisait plus froid, l’air était agréablement tiède et sentait le feu de bois dont le crépitement chantait à ses oreilles. Sa main reposait sur la douceur soyeuse d’une fourrure épaisse. Son regard se posa sur une forme humaine, dos tourné, silhouettée par le feu de cheminé qu’il activait. Peu à peu sa vue se fit plus nette et la jeune fille découvrit qu’elle était couchée dans un vrai lit au sein d’une vraie maison. Le fumet d’une marmite humidifia sa langue gonflée en lui mettant l’eau à la bouche, et réveilla son estomac qui se mit à gronder.
- Vous devez avoir faim, Cailín … Un instant, Je vous vais vous servir.
En d’autre temps, la sorcière aurait trouvé ce plat de fèves insipide. Ce jour là il lui parut être un festin de roi.
- Mangez lentement… Conseilla l’homme en la voyant se précipiter sur la nourriture.
Dizhaid vida le bol de purée de haricots des marais en quelques coups de cuillère. La jeune femme n’eut que le temps de le rendre à son sauveur avant d’être saisie d’une indicible torpeur.
Son second éveil fut moins brutal et moins chaotique. La nuit devait être tombée car l’obscurité était totale sauf au niveau du foyer qui rougeoyait d’un halo orangé. Alanguie, la sorcière ne se sentait pas le courage de bouger ni l’envie de se poser des questions. Elle demeura simplement les yeux grands ouverts à jouir de la chaleur des couvertures et du matelas de paille. Dans le noir, elle entendit une… non, deux respirations indépendamment de la sienne. De l’autre côté de la cheminée centrale, une forme vague était couchée sur un bat-flanc semblable au sien. Elle perçut un froissement de tissu quand le dormeur bougea et le changement de rythme de son souffle. Au pied de sa couche, une masse immobile faisait entendre un bruit de forge dans son sommeil.
…un animal ! songea Dizhaid.
L’idée de s’interroger plus avant ne l’effleura même pas. Pour la première fois depuis qu’elle avait quitté son tombeau, la jeune fille ressentait l’impression d’être en parfaite sécurité. Ses yeux se refermèrent et elle replongea dans le sommeil.
Le bruit d’ustensiles qu’on déplace la tira de son de son troisième assoupissement. Dizhaid se sentait parfaitement reposée. Sa faiblesse s’était suffisamment estompée pour ne se rappeler à elle que sous la forme de courbatures. Curieuse, elle découvrit la demeure de son hôte, éclairée par le jour qui y entrait à flots. C’était une cabane circulaire faite de pierres empilées sans mortier. Le sol était de terre battue, bosselé, à l’exception de la dalle où reposait sa couche. L’ameublement se réduisait à une pierre plate qui servait de table. Divers objets donnaient néanmoins un peu de vie à l’habitat : Un petit tonnelet trônait dans un angle près duquel on avait ficelé un ballot de fourrures… une reno était pendue à une poutre sous laquelle s’entassaient des outils…. un peu de vaisselle en terre s’empilait autour de l’âtre central. La fumée qu’il vomissait sortait par un simple trou dans le toit de chaume noirci.
Dizhaid se mit à observer son sauveur tandis qu’il allait et venait dans la maison. Il paraissait âgé, ses cheveux avaient la blancheur de l’hiver et seuls quelques fils noirs rappelaient leur couleur initiale. Son visage émacié et marqué de rides profondes était éclairé par des yeux pâles et vifs. Ses vêtements usés jusqu’à la trame, maintes fois rapiécés, flottaient autour d’un corps noueux, qui avait dû être robuste autrefois. Le lévrier couché près du foyer semblait aussi âgé que son maître, à voir son museau couvert de poils blancs. Il se mit à japper et gémit avant de reposer sa tête sur ses longues pattes cagneuses, quand la sorcière se redressa sur sa couche. Le vieil homme se retourna et lui sourit.
- Vous êtes réveillée, ruafholtach beag !
- Grâce à vous ! Il s’en est fallu de peu que mon sommeil ne soit éternel.
- Je ne pouvais tout de même pas vous laisser mourir sur le pas de ma porte, constata-t- il en haussant les épaules.
- Sur le pas de votre porte ?
- Vous ne vous souvenez pas ? …Il faut dire que vous étiez plus morte que vive.
- Je me souviens seulement de m’être effondrée dans la neige …
Le vieillard secoua ses longs cheveux blancs.
- Aves… -Il désigna le chien- m’a réveillé, il y a trois nuits en aboyant violemment. Quelqu’un tambourinait à la porte. Je me suis levé pour ouvrir et je vous ai trouvée là, écroulée à mes pieds. Quelle tempête ! On n’y voyait pas à dix pas… Je n’avais pas vu ça depuis ma prime jeunesse…
- Depuis votre jeunesse ! S’étonna la jeune fille.
- Oui… C’est extraordinaire de voir une neige tomber aussi dru, au point de recouvrir jusqu’à vos empreintes les plus fraîches. C’est à croire que vous veniez de tomber du ciel !
Dizhaid frissonna et s’enroula plus étroitement dans les couvertures.
…Xanthim ! C’est impossible, je me fais des idées ! Sa magie n’a pas pu me transporter instantanément jusqu’à la maison de ce vieil homme et pourtant… Sinon, comment expliquer autrement le fait, que m’étant évanouie au milieu de nulle part dans la lande déserte, je me sois retrouvée à … frapper à sa porte ? Mais est-ce seulement moi qui ai frappé ? Je n’en ai pas le souvenir.
Le vieil homme aperçut son trouble, mais se méprit quant à ses causes.
- Vous avez froid… je vais refermer la porte ! Désolé, mais il me faut bien aérer de temps en temps, si je veux éviter que les murs se couvrent de moisissures.
- Je ne vous ai pas encore remercié. Je m’appelle Dizhaid et je suis guérisseuse.
- Ravi de vous voir dans ma maison jeune Dizhaid. Je suis Angus Mac Ceannan… On m’a connu, autrefois, comme le file de Congal Cáech, roi d’Ulster.
- Le file ?
- Bien sûr, vous n’êtes pas Irlandaise ! vous ignorez donc que les filid sont des bardes. Mais plus qu’un simple conteur, chanteur ou baladin comme on en voit ici, j’ai été le mage du roi…. un clairvoyant détenant le pouvoir des ogham, maîtrisant l’écriture et les interdits magiques des geas.
- Pourquoi avoir quitté la cour d’Ulster ?
- J’ai compris bien trop tard que ma science portait ombrage à l’abbé d’Armagh. D’après lui, mon art, trop lié au monde ancien, transgressait les préceptes de la religion du Christ. Je suis en effet l’un des derniers disciples des druides, le dépositaire d’un monde qui agonisait déjà quand j’étais enfant. Cela fait si longtemps aujourd’hui que j’ai quitté l’Irlande. Mon nom doit être oublié de tous, à présent. Dommage, qu’après moi, le pouvoir de la parole disparaisse à jamais en Irlande !
Au fur et à mesure qu’il parlait, Angus Mac Ceannan avait perdu sa bonne humeur. Il finit par s’interrompre sur cette note mélancolique et resta figé à ressasser ses vieux souvenirs. Sa main caressait machinalement la tête que son chien avait posée sur ses genoux. Au bout d’un moment, l’ancien file revint à la réalité du présent.
- Assez discuté de moi, parlons plutôt de vous… Comment se fait-il que vous erriez ainsi dans la tempête, en pleine nuit dans les collines de Dartmoor ?
- Moi aussi je suis une bannie, on m’a chassé… J’avais l’intention de gagner Totenais mais je me suis perdue, à cause de la tourmente.
- Je vois…
L’intonation surpris la sorcière, le vieux barde semblait plongé dans une profonde réflexion.
- Vous ne me demandez pas pourquoi j’ai été chassée ?
L’Irlandais prit son temps pour répondre. Les mains croisées sous le menton, il fixait un point dans le vide.
- Quand je vous ai recueillie, vous étiez totalement gelée. Votre manteau était roide de glace et en dessous votre tunique était trempée. Votre modestie dut elle en souffrir, Il m’a bien fallu vous déshabiller, si je voulais vous réchauffer. C’est ainsi que j’ai découvert l’étoile noire sur votre omoplate. Je ne vous ai rien demandé et je ne vous ai posé aucune question. Si vous voulez me parler, je suis là, sinon, je comprendrais…
- Je ne sais pas quoi dire… Vous voyez ma marque… ma malédiction et vous ne me rejetez pas ?
La jeune sorcière eut l’impression que sa poitrine allait éclater. Sans qu’elle sache vraiment pourquoi des larmes envahirent ses yeux. Dizhaid eut honte, un instant, de ses larmes mais elles n’exprimaient pas de tristesse. D’un geste rapide, elle chassa les perles salées qui roulaient sur les taches de rousseur qui émaillaient la peau si blanche de ses joues.
- Merci Angus ! Même si je ne comprends pas pourquoi vous me venez en aide.
Son émotion fit se relever Aves, le vieux lévrier. La queue frétillante il vint à elle, posant ses pattes avant sur le lit. Sa truffe froide et humide se plaça sur la main de la jeune femme.
- Si vous ne comprenez pas pourquoi je vous suis venu en aide, je doute de pouvoir un jour vous l’expliquer. Aider les gens, ce n’est pas inutile. C’est normal. Que pourrais-je dire d’autre ? Rien n’a plus de valeur dans le monde que les actes gratuits puisque tout l’or du monde ne suffirait à les acheter. » Il claqua dans ses mains « Assez parlé ! Je suis sorti tôt ce matin pour relever mes collets… J’espère que vous aimez le lapin aux herbes ! »
P
endant un long moment, Dizhaid se sentit dériver paresseusement dans un néant morne et gris. Sa fatigue était telle qu’elle n’avait même pas la force de rêver. Par instant, des flashs de couleurs et des sons circulaient, qui remuaient son indolence et l’amenaient un peu plus près de l’éveil. Enfin, la jeune fille ouvrit les yeux. Ce n’était pas encore le réveil mais l’affolement qui dirigeait ses mouvements. Incapable de se situer par rapport aux derniers souvenirs qui assaillaient sa mémoire, elle agissait par réflexes, en état de défense instinctive. Elle tenta de se redresser afin de se remettre en marche et de poursuivre sa route, mais quelqu’un l’obligea à rester couchée.
- Evitez de bouger, vous êtes très affaiblie, vous avez encore besoin de repos.
- … pas dormir…. sinon mourir…
Dizhaid tenta de repousser le bras qui la maintenait de force, mais elle était si faible… Ses membres pesaient de plomb. Sa langue collait à son palais et des mouches brillantes passaient devant ses yeux, chaque fois qu’elle tentait de forcer l’engourdissement qui la tirait vers le fond.
- Restez tranquille ! Répéta la voix masculine. Tout va bien, vous êtes en sécurité… Je m’occupe de vous.
Sécurité… Le mot traversa les couches de son inconscient et prit tout son sens. Dizhaid comprit soudain qu’elle n’était plus plongée dans la tempête. De nombreuses sensations se réveillèrent en elle et la ramenèrent peu à peu à la lucidité : Il ne faisait plus froid, l’air était agréablement tiède et sentait le feu de bois dont le crépitement chantait à ses oreilles. Sa main reposait sur la douceur soyeuse d’une fourrure épaisse. Son regard se posa sur une forme humaine, dos tourné, silhouettée par le feu de cheminé qu’il activait. Peu à peu sa vue se fit plus nette et la jeune fille découvrit qu’elle était couchée dans un vrai lit au sein d’une vraie maison. Le fumet d’une marmite humidifia sa langue gonflée en lui mettant l’eau à la bouche, et réveilla son estomac qui se mit à gronder.
- Vous devez avoir faim, Cailín … Un instant, Je vous vais vous servir.
En d’autre temps, la sorcière aurait trouvé ce plat de fèves insipide. Ce jour là il lui parut être un festin de roi.
- Mangez lentement… Conseilla l’homme en la voyant se précipiter sur la nourriture.
Dizhaid vida le bol de purée de haricots des marais en quelques coups de cuillère. La jeune femme n’eut que le temps de le rendre à son sauveur avant d’être saisie d’une indicible torpeur.
Son second éveil fut moins brutal et moins chaotique. La nuit devait être tombée car l’obscurité était totale sauf au niveau du foyer qui rougeoyait d’un halo orangé. Alanguie, la sorcière ne se sentait pas le courage de bouger ni l’envie de se poser des questions. Elle demeura simplement les yeux grands ouverts à jouir de la chaleur des couvertures et du matelas de paille. Dans le noir, elle entendit une… non, deux respirations indépendamment de la sienne. De l’autre côté de la cheminée centrale, une forme vague était couchée sur un bat-flanc semblable au sien. Elle perçut un froissement de tissu quand le dormeur bougea et le changement de rythme de son souffle. Au pied de sa couche, une masse immobile faisait entendre un bruit de forge dans son sommeil.
…un animal ! songea Dizhaid.
L’idée de s’interroger plus avant ne l’effleura même pas. Pour la première fois depuis qu’elle avait quitté son tombeau, la jeune fille ressentait l’impression d’être en parfaite sécurité. Ses yeux se refermèrent et elle replongea dans le sommeil.
Le bruit d’ustensiles qu’on déplace la tira de son de son troisième assoupissement. Dizhaid se sentait parfaitement reposée. Sa faiblesse s’était suffisamment estompée pour ne se rappeler à elle que sous la forme de courbatures. Curieuse, elle découvrit la demeure de son hôte, éclairée par le jour qui y entrait à flots. C’était une cabane circulaire faite de pierres empilées sans mortier. Le sol était de terre battue, bosselé, à l’exception de la dalle où reposait sa couche. L’ameublement se réduisait à une pierre plate qui servait de table. Divers objets donnaient néanmoins un peu de vie à l’habitat : Un petit tonnelet trônait dans un angle près duquel on avait ficelé un ballot de fourrures… une reno était pendue à une poutre sous laquelle s’entassaient des outils…. un peu de vaisselle en terre s’empilait autour de l’âtre central. La fumée qu’il vomissait sortait par un simple trou dans le toit de chaume noirci.
Dizhaid se mit à observer son sauveur tandis qu’il allait et venait dans la maison. Il paraissait âgé, ses cheveux avaient la blancheur de l’hiver et seuls quelques fils noirs rappelaient leur couleur initiale. Son visage émacié et marqué de rides profondes était éclairé par des yeux pâles et vifs. Ses vêtements usés jusqu’à la trame, maintes fois rapiécés, flottaient autour d’un corps noueux, qui avait dû être robuste autrefois. Le lévrier couché près du foyer semblait aussi âgé que son maître, à voir son museau couvert de poils blancs. Il se mit à japper et gémit avant de reposer sa tête sur ses longues pattes cagneuses, quand la sorcière se redressa sur sa couche. Le vieil homme se retourna et lui sourit.
- Vous êtes réveillée, ruafholtach beag !
- Grâce à vous ! Il s’en est fallu de peu que mon sommeil ne soit éternel.
- Je ne pouvais tout de même pas vous laisser mourir sur le pas de ma porte, constata-t- il en haussant les épaules.
- Sur le pas de votre porte ?
- Vous ne vous souvenez pas ? …Il faut dire que vous étiez plus morte que vive.
- Je me souviens seulement de m’être effondrée dans la neige …
Le vieillard secoua ses longs cheveux blancs.
- Aves… -Il désigna le chien- m’a réveillé, il y a trois nuits en aboyant violemment. Quelqu’un tambourinait à la porte. Je me suis levé pour ouvrir et je vous ai trouvée là, écroulée à mes pieds. Quelle tempête ! On n’y voyait pas à dix pas… Je n’avais pas vu ça depuis ma prime jeunesse…
- Depuis votre jeunesse ! S’étonna la jeune fille.
- Oui… C’est extraordinaire de voir une neige tomber aussi dru, au point de recouvrir jusqu’à vos empreintes les plus fraîches. C’est à croire que vous veniez de tomber du ciel !
Dizhaid frissonna et s’enroula plus étroitement dans les couvertures.
…Xanthim ! C’est impossible, je me fais des idées ! Sa magie n’a pas pu me transporter instantanément jusqu’à la maison de ce vieil homme et pourtant… Sinon, comment expliquer autrement le fait, que m’étant évanouie au milieu de nulle part dans la lande déserte, je me sois retrouvée à … frapper à sa porte ? Mais est-ce seulement moi qui ai frappé ? Je n’en ai pas le souvenir.
Le vieil homme aperçut son trouble, mais se méprit quant à ses causes.
- Vous avez froid… je vais refermer la porte ! Désolé, mais il me faut bien aérer de temps en temps, si je veux éviter que les murs se couvrent de moisissures.
- Je ne vous ai pas encore remercié. Je m’appelle Dizhaid et je suis guérisseuse.
- Ravi de vous voir dans ma maison jeune Dizhaid. Je suis Angus Mac Ceannan… On m’a connu, autrefois, comme le file de Congal Cáech, roi d’Ulster.
- Le file ?
- Bien sûr, vous n’êtes pas Irlandaise ! vous ignorez donc que les filid sont des bardes. Mais plus qu’un simple conteur, chanteur ou baladin comme on en voit ici, j’ai été le mage du roi…. un clairvoyant détenant le pouvoir des ogham, maîtrisant l’écriture et les interdits magiques des geas.
- Pourquoi avoir quitté la cour d’Ulster ?
- J’ai compris bien trop tard que ma science portait ombrage à l’abbé d’Armagh. D’après lui, mon art, trop lié au monde ancien, transgressait les préceptes de la religion du Christ. Je suis en effet l’un des derniers disciples des druides, le dépositaire d’un monde qui agonisait déjà quand j’étais enfant. Cela fait si longtemps aujourd’hui que j’ai quitté l’Irlande. Mon nom doit être oublié de tous, à présent. Dommage, qu’après moi, le pouvoir de la parole disparaisse à jamais en Irlande !
Au fur et à mesure qu’il parlait, Angus Mac Ceannan avait perdu sa bonne humeur. Il finit par s’interrompre sur cette note mélancolique et resta figé à ressasser ses vieux souvenirs. Sa main caressait machinalement la tête que son chien avait posée sur ses genoux. Au bout d’un moment, l’ancien file revint à la réalité du présent.
- Assez discuté de moi, parlons plutôt de vous… Comment se fait-il que vous erriez ainsi dans la tempête, en pleine nuit dans les collines de Dartmoor ?
- Moi aussi je suis une bannie, on m’a chassé… J’avais l’intention de gagner Totenais mais je me suis perdue, à cause de la tourmente.
- Je vois…
L’intonation surpris la sorcière, le vieux barde semblait plongé dans une profonde réflexion.
- Vous ne me demandez pas pourquoi j’ai été chassée ?
L’Irlandais prit son temps pour répondre. Les mains croisées sous le menton, il fixait un point dans le vide.
- Quand je vous ai recueillie, vous étiez totalement gelée. Votre manteau était roide de glace et en dessous votre tunique était trempée. Votre modestie dut elle en souffrir, Il m’a bien fallu vous déshabiller, si je voulais vous réchauffer. C’est ainsi que j’ai découvert l’étoile noire sur votre omoplate. Je ne vous ai rien demandé et je ne vous ai posé aucune question. Si vous voulez me parler, je suis là, sinon, je comprendrais…
- Je ne sais pas quoi dire… Vous voyez ma marque… ma malédiction et vous ne me rejetez pas ?
La jeune sorcière eut l’impression que sa poitrine allait éclater. Sans qu’elle sache vraiment pourquoi des larmes envahirent ses yeux. Dizhaid eut honte, un instant, de ses larmes mais elles n’exprimaient pas de tristesse. D’un geste rapide, elle chassa les perles salées qui roulaient sur les taches de rousseur qui émaillaient la peau si blanche de ses joues.
- Merci Angus ! Même si je ne comprends pas pourquoi vous me venez en aide.
Son émotion fit se relever Aves, le vieux lévrier. La queue frétillante il vint à elle, posant ses pattes avant sur le lit. Sa truffe froide et humide se plaça sur la main de la jeune femme.
- Si vous ne comprenez pas pourquoi je vous suis venu en aide, je doute de pouvoir un jour vous l’expliquer. Aider les gens, ce n’est pas inutile. C’est normal. Que pourrais-je dire d’autre ? Rien n’a plus de valeur dans le monde que les actes gratuits puisque tout l’or du monde ne suffirait à les acheter. » Il claqua dans ses mains « Assez parlé ! Je suis sorti tôt ce matin pour relever mes collets… J’espère que vous aimez le lapin aux herbes ! »
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Je vais bientôt sortir une version physique de ce livre, en reliure brochée.
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Excellente nouvelle !
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
https://forumuchronies.frenchboard.com/t1036-lfc-guerre-froide
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Great!!!
Via éditeur ou via Amazon.
Via éditeur ou via Amazon.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Via Amazon.
Il est déjà livré, on peut le commander ici -> https://www.amazon.com/dp/1520404964?ref_=pe_870760_150889320
Il est déjà livré, on peut le commander ici -> https://www.amazon.com/dp/1520404964?ref_=pe_870760_150889320
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Je l'ai reçu aujourd'hui avec la Nef de Pandore, je n'avait pas réalisé qu'ils s'agissait d'un grand format, mais il y a un problème sur la couverture. Pas de titre ni de nom d'auteur, juste l'image de présentation avec Stonehenge sur soleil couchant - Edit, en vérifiant sur Amazon, c'est normal, mais un livre sans titre, cela fait tiqué -
Concernant le texte, je préfère nettement la disposition classique de la typographie de la Nef de Pandore, la, il y a une ligne d'espace entre chaque ligne d'écriture dont je trouve la taille réduite.
Concernant le texte, je préfère nettement la disposition classique de la typographie de la Nef de Pandore, la, il y a une ligne d'espace entre chaque ligne d'écriture dont je trouve la taille réduite.
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Pour la couverture, c'est normal.
Le titre se trouve sur la page intérieure et sur la tranche.
Vu que le livre est vendu sur Amazon et non en rayon, pas besoin d'un gros titre accrocheur.
Pourquoi une telle différence de présentation intérieure ?
"Née dans un tombeau" était disponible sous format PDF et "la nef de Pandore" sous format .docx. Pour le premier, la mise en page a été faite automatiquement. L'éditeur de livre prend en charge facilement le PDF. Pour le second, j'ai du faire la mise ne page moi-même.... et c'est pas simple.
Le titre se trouve sur la page intérieure et sur la tranche.
Vu que le livre est vendu sur Amazon et non en rayon, pas besoin d'un gros titre accrocheur.
Pourquoi une telle différence de présentation intérieure ?
"Née dans un tombeau" était disponible sous format PDF et "la nef de Pandore" sous format .docx. Pour le premier, la mise en page a été faite automatiquement. L'éditeur de livre prend en charge facilement le PDF. Pour le second, j'ai du faire la mise ne page moi-même.... et c'est pas simple.
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
Mon roman (version pour liseuse) va être en promotion durant tout le mois d'octobre à 0,99€ . Pour une fois ce n'est pas moi qui le met en promotion, c'est Amazon qui le recommande.
Je ne vous le dirais jamais assez notez mes romans, laissez des commentaires. C'est ma seule source de publicité. Si Amazon recommande ce bouquin, c'est à cause des commentaires que j'ai reçu !
Je ne vous le dirais jamais assez notez mes romans, laissez des commentaires. C'est ma seule source de publicité. Si Amazon recommande ce bouquin, c'est à cause des commentaires que j'ai reçu !
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Née dans un tombeau... 60 ans après la mort du Roi Arthur
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Sujets similaires
» Le "roi" Arthur, les romans de chevalerie et l'uchronie.
» Base Vénus Arthur C. Clarke et Paul Preuss
» 2001 & 2010 : L’odyssée de l’espace — Arthur C. Clarke
» La mort de Pétain
» Mort prématurée de Staline
» Base Vénus Arthur C. Clarke et Paul Preuss
» 2001 & 2010 : L’odyssée de l’espace — Arthur C. Clarke
» La mort de Pétain
» Mort prématurée de Staline
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mer 20 Nov - 20:29 par Ammonios
» Nouvelle Chine-Clarke.
Lun 18 Nov - 16:11 par Uranium Colonel
» CTC 44 - La guerre du Levant (FITNA v2)
Sam 16 Nov - 14:53 par Thomas
» Ils arrivent !
Dim 10 Nov - 11:39 par Ammonios
» Terra Ignota, Ada Palmer
Sam 9 Nov - 14:24 par Ammonios
» Statut exact du domaine français de Terre Sainte
Ven 8 Nov - 17:28 par Ammonios
» Un cours d'histoire ancienne
Mar 5 Nov - 18:44 par Ammonios
» Que pourrait changer une mort prématurée de Churchill ?
Lun 4 Nov - 20:58 par Ammonios
» Présentation d'Ammonios
Sam 2 Nov - 22:47 par Ammonios