Les continents disparus
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Les continents disparus
Je vous ai déjà parlé de l'Atlantide, mais connaissez-vous les autres continents disparus ?
Que répondre à cela ? Tout d’abord le texte soi-disant découvert par Le Plongeon n’a toujours pas été retrouvé. Ensuite, monsieur Le plongeon souffre visiblement de problèmes de chronologie. Les Mayas n’apparaissent que deux mille ans après les Égyptiens. On pourrait aussi faire remarquer à monsieur Le Plongeon qu’Isis n’a aucun des attributs d’un dieu fondateur. Le dieu originel des Égyptiens est Ptah. Ses fils sont Ré, Atum, Mut et Amon (bien que ce dernier dieu ait été adopté par les Égyptiens ultérieurement). Ré, appointé comme le premier pharaon divin, engendra Bastet, Selket, Ma’at, Thoth et Athor.
De son côté Atum engendra Shou et Tefnout qui engendrèrent Geb (le ciel) et Nout (la terre). C’est seulement de leur étreinte que naquit la quatrième génération de dieux (Horus , Isis, Seth, Osiris et Nephtys).
En 1864, c’est un autre français, l’abbé Charles Brasseur, qui renoue avec le mythe. Alors qu’il se trouve à la bibliothèque de Madrid, le chercheur remarque un mystérieux traité relatif à l’écriture maya. Grâce à une clef trouvée dans ses pages, l’abbé traduit un codex écrit dans cette langue.
Ce dernier raconte l’histoire de la disparition d’une terre antique submergée sous un océan après une éruption volcanique. C’est à partir de deux signes restés intraduisibles, l’un ressemblant à un M et l’autre à un U que l’abbé Brasseur nomme le continent mystérieux Mu.
La faiblesse de cette théorie est qu’aucun codex maya (à Madrid ou ailleurs) n’a jamais laissé entrapercevoir une telle histoire.
Mu aurait pu rester un conte ou une histoire à dormir debout. Seulement, le colonel James Churchward écrivit en 1926 un livre intitulé The lost continent of Mu. Deux nouveaux livres parus en 1931 et 1933, The children of Mu et The sacred symbol of Mu, amplifient le phénomène de Mu. Pourtant, Churchward n’a écris qu’un plagiat du livre d’Ignatius Donnely The Antedilluvian world. Pale parodie serait d’ailleurs plus approprié. Là où Donnely a mis en avant une érudition proprement stupéfiante, Churchward raconte… ce qui lui passe par la tête. Un exemple, dans « L’univers secret de Mu » (traduction française de The Children of Mu) on trouve un tableau montrant les ressemblances entre « les alphabets de Mu, Maya et Égyptiens ». Ce tableau est tout simplement une abomination. D’abord son titre est inexact, on ne peut pas vraiment parler d’alphabet lorsque l’on traite d’une langue hiéroglyphique. Chaque signe est à la fois figuratif, phonétique et symbolique. Une vision globale du tableau nous montre bien trois écritures très semblables. Seulement, la première chose qui frappe c’est que l’alphabet « maya » ne ressemble en aucun cas aux figures enchevêtrées typiques de cette écriture. Dictionnaire français/ égyptien en main, je me suis en suite attelé à la partie réservée aux hiéroglyphiques. Une horreur… il serait plus facile de parler des erreurs que Churchward n’a pas commises tellement ces dernières sont nombreuses. Des signes inconnus apparaissent, d’autres sont tournés dans le mauvais sens, certains sons ou signes égyptiens ne sont même pas inscrits.
Non content de balayer avec cynisme les règles les plus élémentaires de la linguistique et de la chronologie, Churhward agis de même avec la plupart des sciences connues. Il se trompe dans ses citations, confond Plutarque avec Platon. Il bouleverse la géologie en créant une mer reliant le Pacifique et l’Atlantique « la mer Carial » dans le bassin de l’Amazonie (en fait, elle a existé… au Miocène, il y a dix millions d’années) date les montagnes d’Amérique du Nord de seulement 11 500 ans.
Pour qualifier le travail commis pas Churchward, je n’utiliserais qu’un seul mot : sottise.
Ker Is, la « cité d’en bas » également connue sous le nom de Ys est une légende armoricaine célèbre. On la retrouve également en Cornouailles britannique d’où elle est probablement originaire. Il s’agit à l’origine d’un mythe celtique. Dahut, une belle sorcière, séduisait les hommes et les étranglaient au matin après qu’ils aient partagé sa couche. Un jour, alors qu’un cataclysme menaçait la ville, la sorcière aurait ouvert les portes pour laisser la mer entrer. Elle aurait bien tentée de s’enfuir mais son cheval aurait été rattrapé par les flots en furie. Depuis, Dahut régnerait sur la ville engloutie. Plus tard, le christianisme fera de Dahut la servante du Diable et ce serait le démon qui aurait finalement ouvert les portes. Une bande dessinée, Bran Ruz d'Auclair et Deschamps, offre un autre visage du mythe en faisant de Dahut une païenne opposée aux desseins de vils hommes d’Église. A lire pour la beauté de l’histoire, le dessin en noir et blanc très soigné et l’atmosphère celtique très prenante du récit.
On raconte que les Celtes d’Armorique faisaient commerce avec une île située loin à l’Ouest. Elle est parfois identifiée avec la Terre des Femmes de la mythologie celte. Cette contrée merveilleuse apparaît dans un poème irlandais qui rappelle l’Odyssée d’Homère. Le voyageur se retrouve soudain bloqué dans une mer d’huile. A quelque distance du navire, une île paradisiaque apparaît. Des femmes se trouvent sur la berge, elles sont dépoitraillées et appellent les hommes avec de grands signes de la main. L’île n’est bien sûr pas ce qu’elle paraît être. Il s’agit d’une entrée de l’Autre Monde. Tous les marins qui mettent pied à terre ne peuvent plus la quitter. Des navigateurs de la Renaissance la cherchèrent mais ne la trouvèrent jamais. Par dépit, ils appelèrent Antilles les îles qu’ils découvrirent.
En grec, Hyperboréen veux dire « au-delà du vent du Nord » et implique un peuple vivant très loin dans les contrées glaciales du septentrion. Le pays que pouvait désigner cette appellation change fréquemment. Certains pensent qu’il faudrait chercher Hyperborée dans la région du Danube, en Scandinavie, dans une île du Nord (Helgoland ?), voir dans l’Oural.
Aristéas de Proconnèse, magicien et poète du VIIème siècle avant notre ère, nous raconte dans Les Arimaspée [i]son voyage à l’extrême nord du monde connu par les Grecs. En proie au délire apollinien, il se vit ainsi transporté chez les Issédones, puis chez les Arimaspes (griffons gardant les trésors de la Terre) avant d’arriver finalement chez les Hyperboréens. Aristéas nous explique aussi que de tous les peuples du Nord, seuls les Hyperboréens sont pacifiques.
De son côté, Hérodote dit : « Quant aux Hyperboréens, ni les Scythes ni les autres habitants de ces régions n’en parlent, sauf les Issédones qui d’ailleurs, à mon avis, n’en disent rien non plus : sinon les Scythes en parleraient aussi, comme ils parlent des hommes pourvus d’un œil unique. C’est Hésiode qui mentionne les Hyperboréens, et Homère aussi dans [i]Les Epigones, si du moins ce poème est bien de lui. » L’enquête IV, 32.
Dans le verset suivant, Hérodote se lance dans une longue explication sur la manière dont une gerbe de blé envoyée par les Hyperboréens arriva à Délos en compagnie de deux vierges et de cinq citoyens. Comme les deux vierges –Hypéroché et Laodicé- périrent, elles furent enterrées sur place. Les archéologues ont d’ailleurs retrouvés leurs tombeaux dans l’enceinte de temple d’Artémis. Le géographe grec raconte bien toutes ces histoires mais n’y crois guère et ironise. « Au reste s’il existe des « Hyperboréens », à l’extrême nord du monde, il doit bien y avoir des « Hypernotiens » à l’extrême sud (…) » L’enquête IV, 36.
On dit aussi que Phérecyde de Scyros, l’initiateur de Pythagore, aurait été un descendant d’Hyperboréens. Néanmoins, toutes ces histoires ne sont que des racontars comme la soi-disant transparence des Hyperborées, leur île entourée de diamants (de la glace ?) ou la beauté et les dons de voyances que les habitants seraient sensés posséder.
La Terre de Gond apparaît dans la mythologie grecque comme une sorte de pendant à Hyperborée. Et comme Hyperborée, ses habitants sont sensés posséder une culture et une intelligence supérieure. Une théorie datant du début du vingtième siècle, basée sur la tectonique des plaques, soutiendrait que l’Antarctique n’aurait pas toujours occupé la place qui est la sienne à présent. Il y a seulement dix mille ans, elle aurait été située plus au nord et aurait jouis d’un climat tempéré. C’est un déplacement violent de la croûte terrestre qui serait à l’origine de son repositionnement au pôle sud. Cette théorie connaît actuellement un certain renouveau, notamment dans le roman « Atlantis found » de Clive Cussler.
Alfred Wegener, le père de la dérive des continents, pensait que les mouvements de subduction et d’accrétion n’étaient pas forcément continus ou constants. Au cours des âges, îles et continents auraient pu se déplacer à des vitesses variables en fonction des tensions qui s’exerçaient dans la croûte terrestre. Des mouvements très rapides (quelques millénaires voir quelques siècles) auraient pu remplacer les déplacements quasi-insoupçonnables qui ont lieu ailleurs. Toutes les approximations utilisées actuellement pour connaître la position des continents de par le passé sont basées sur l’hypothèse d’un mouvement constant et d’une amplitude similaire à celle constatée aujourd’hui. Une hypothèse contredite de fait par le deuxième principe de la thermodynamique. Si la Terre ne cesse de se refroidir, les mouvements qui résultent de ses feux intérieurs ne peuvent que se ralentir. D’autres données, comme la distance Terre Lune, influent sur l’importance des marées qui s’exercent aussi sur le manteau de roche liquide. Selon l’éloignement ou la proximité du satellite, les mouvements tectoniques doivent diminuer ou s’accentuer.
Il n’y a malheureusement aucun moyen certain de reconstituer les déplacements des terres à la surface du globe. Néanmoins, l’étude des fossiles nous permet d’apprendre quelles conditions y régnaient. A ce sujet, on a longtemps cru que l’Antarctique connaissait un climat glacial depuis au moins deux millions d’années. Cependant, des recherches récentes en matière de paléoclimatologie ont modifié ce point de vue. En effet, il y a six à neuf mille ans le continent a connu un important réchauffement qui aurait libéré les côtes de leur chape de glace. Les raisons d’un tel bouleversement ne peuvent être appréhendées, on peut tout de même supposer que l’Antarctique s’est retrouvé baignée durant près d’un millénaire dans des eaux plus tempérées. Comme le continent ne peut avoir rebroussé son chemin vers le sud, il ne nous reste plus que l’hypothèse d’un déplacement de la croûte terrestre qui pourrait avoir infléchit sa trajectoire. Si un tel phénomène a eu lieu, il est probable qu’il soit en relation avec la fin de l’âge glaciaire.
Cependant, la réalisation en 1513 de la carte de l’amiral turc Piri Re’is reste encore la plus grande énigme liée à l’Antarctique.
Découverte en 1929 par l’archéologue Khalid Edden Bey dans la bibliothèque Seray d’Istanbul, elle montre les deux rivages de l’Atlantique avec un tracé clair des côtes de l’Amérique. La représentation d’une terre au sud de la carte n’attira d’abord que peu d’attention. Il fallu attendre 1956 pour qu’un chercheur américain, Arlington Mallery, s’y consacre. Ce spécialiste des cartes anciennes calcula les distances et les angles de cette carte. Selon lui, les géographes qui les avaient établis bénéficiaient de connaissances avancées en trigonométrie sphérique.
Le plus étonnant était pourtant encore à venir. S’appuyant sur les relevés topographiques effectués en 1949, il reconnut que le bas de la carte représentait les golfes et les caps du territoire de la reine Maud tels qu’ils nous apparaîtraient si la glace ne recouvrait pas l’Antarctique. Pour le chercheur, il ne faisait aucun doute que l’original de cette carte ne pouvait avoir été établi qu’à une époque très lointaine.
L’hypothèse de Mallery attira l’attention du professeur Charles H. Hapgood du Keene State Collège de Keene, New Hampshire, U.S.A. Ce chercheur distingué était l’auteur d’un livre intitulé La croûte glissante de la terre. Albert Einstein en avait assuré la préface et avait même personnellement relu tous les calculs de l’auteur. Hapgood étudia attentivement le portulan. Il releva la présence de nombreux détails d’une grande précision : le cours de l’Amazone, le golfe du Venezuela, l’Amérique du Sud -qui est remarquablement représentée de Baya Blanca au cap Horn- et bien sûr l’Antarctique.
Un éminent sismologue de l’université du Colorado, John G. Weihaupt, aurait estimé que la carte était une copie, l’original remontant à 6 000 voir 9 000 ans. A cette époque, le continent aurait jouit d’un climat beaucoup plus clément, ce qui aurait libéré des glaces les baies dessinées par Piri Re’is.
Mais si la carte de l’amiral turc est la plus connue des représentations anciennes de l’Antarctique, elle n’est pas la seule. Dans son livre, Les cartes des anciens rois des mers : Vestiges d’une civilisation évoluée ayant fleuri pendant l’âge glaciaire, Hapgood cite plusieurs autres cartes. La plus intéressante est aussi turque, établie en 1559 par Hadji Ahmed, elle montre l’Antarctique mais aussi la côte Pacifique de l’Amérique. Un détail a frappé Hapggod. Entre l’Alaska et la Sibérie, une terre formait un pont sur le détroit de Béring. Or, ce pont avait disparu il y a trente mille ans au moins.
1 Mu
A part l’Atlantide, Mu est le plus célèbre des continents perdus. Il est mentionné pour la première fois en 1860 par l’archéologue français Auguste Le Plongeon. Alors qu’il exhumait des ruines mayas, il trouva un texte qui raconterait l’histoire du continent perdu. Selon lui, la catastrophe serait survenue parce que deux frères se disputaient la main de la reine Moo. Comme ils en arrivèrent au meurtre le continent sombra. La reine de Mu pu s’échapper et gagna le Nil. C’est là que sous le nom d’Isis elle aurait fondé la civilisation égyptienne. D’autres survivants se réfugièrent au Yucatan où ils consignèrent les événements dans des pyramides semblables à celles d’Égypte.Que répondre à cela ? Tout d’abord le texte soi-disant découvert par Le Plongeon n’a toujours pas été retrouvé. Ensuite, monsieur Le plongeon souffre visiblement de problèmes de chronologie. Les Mayas n’apparaissent que deux mille ans après les Égyptiens. On pourrait aussi faire remarquer à monsieur Le Plongeon qu’Isis n’a aucun des attributs d’un dieu fondateur. Le dieu originel des Égyptiens est Ptah. Ses fils sont Ré, Atum, Mut et Amon (bien que ce dernier dieu ait été adopté par les Égyptiens ultérieurement). Ré, appointé comme le premier pharaon divin, engendra Bastet, Selket, Ma’at, Thoth et Athor.
De son côté Atum engendra Shou et Tefnout qui engendrèrent Geb (le ciel) et Nout (la terre). C’est seulement de leur étreinte que naquit la quatrième génération de dieux (Horus , Isis, Seth, Osiris et Nephtys).
En 1864, c’est un autre français, l’abbé Charles Brasseur, qui renoue avec le mythe. Alors qu’il se trouve à la bibliothèque de Madrid, le chercheur remarque un mystérieux traité relatif à l’écriture maya. Grâce à une clef trouvée dans ses pages, l’abbé traduit un codex écrit dans cette langue.
Ce dernier raconte l’histoire de la disparition d’une terre antique submergée sous un océan après une éruption volcanique. C’est à partir de deux signes restés intraduisibles, l’un ressemblant à un M et l’autre à un U que l’abbé Brasseur nomme le continent mystérieux Mu.
La faiblesse de cette théorie est qu’aucun codex maya (à Madrid ou ailleurs) n’a jamais laissé entrapercevoir une telle histoire.
Mu aurait pu rester un conte ou une histoire à dormir debout. Seulement, le colonel James Churchward écrivit en 1926 un livre intitulé The lost continent of Mu. Deux nouveaux livres parus en 1931 et 1933, The children of Mu et The sacred symbol of Mu, amplifient le phénomène de Mu. Pourtant, Churchward n’a écris qu’un plagiat du livre d’Ignatius Donnely The Antedilluvian world. Pale parodie serait d’ailleurs plus approprié. Là où Donnely a mis en avant une érudition proprement stupéfiante, Churchward raconte… ce qui lui passe par la tête. Un exemple, dans « L’univers secret de Mu » (traduction française de The Children of Mu) on trouve un tableau montrant les ressemblances entre « les alphabets de Mu, Maya et Égyptiens ». Ce tableau est tout simplement une abomination. D’abord son titre est inexact, on ne peut pas vraiment parler d’alphabet lorsque l’on traite d’une langue hiéroglyphique. Chaque signe est à la fois figuratif, phonétique et symbolique. Une vision globale du tableau nous montre bien trois écritures très semblables. Seulement, la première chose qui frappe c’est que l’alphabet « maya » ne ressemble en aucun cas aux figures enchevêtrées typiques de cette écriture. Dictionnaire français/ égyptien en main, je me suis en suite attelé à la partie réservée aux hiéroglyphiques. Une horreur… il serait plus facile de parler des erreurs que Churchward n’a pas commises tellement ces dernières sont nombreuses. Des signes inconnus apparaissent, d’autres sont tournés dans le mauvais sens, certains sons ou signes égyptiens ne sont même pas inscrits.
Non content de balayer avec cynisme les règles les plus élémentaires de la linguistique et de la chronologie, Churhward agis de même avec la plupart des sciences connues. Il se trompe dans ses citations, confond Plutarque avec Platon. Il bouleverse la géologie en créant une mer reliant le Pacifique et l’Atlantique « la mer Carial » dans le bassin de l’Amazonie (en fait, elle a existé… au Miocène, il y a dix millions d’années) date les montagnes d’Amérique du Nord de seulement 11 500 ans.
Pour qualifier le travail commis pas Churchward, je n’utiliserais qu’un seul mot : sottise.
2 La ville d’Ys
Ker Is, la « cité d’en bas » également connue sous le nom de Ys est une légende armoricaine célèbre. On la retrouve également en Cornouailles britannique d’où elle est probablement originaire. Il s’agit à l’origine d’un mythe celtique. Dahut, une belle sorcière, séduisait les hommes et les étranglaient au matin après qu’ils aient partagé sa couche. Un jour, alors qu’un cataclysme menaçait la ville, la sorcière aurait ouvert les portes pour laisser la mer entrer. Elle aurait bien tentée de s’enfuir mais son cheval aurait été rattrapé par les flots en furie. Depuis, Dahut régnerait sur la ville engloutie. Plus tard, le christianisme fera de Dahut la servante du Diable et ce serait le démon qui aurait finalement ouvert les portes. Une bande dessinée, Bran Ruz d'Auclair et Deschamps, offre un autre visage du mythe en faisant de Dahut une païenne opposée aux desseins de vils hommes d’Église. A lire pour la beauté de l’histoire, le dessin en noir et blanc très soigné et l’atmosphère celtique très prenante du récit.
3 L’île d’Antillia
On raconte que les Celtes d’Armorique faisaient commerce avec une île située loin à l’Ouest. Elle est parfois identifiée avec la Terre des Femmes de la mythologie celte. Cette contrée merveilleuse apparaît dans un poème irlandais qui rappelle l’Odyssée d’Homère. Le voyageur se retrouve soudain bloqué dans une mer d’huile. A quelque distance du navire, une île paradisiaque apparaît. Des femmes se trouvent sur la berge, elles sont dépoitraillées et appellent les hommes avec de grands signes de la main. L’île n’est bien sûr pas ce qu’elle paraît être. Il s’agit d’une entrée de l’Autre Monde. Tous les marins qui mettent pied à terre ne peuvent plus la quitter. Des navigateurs de la Renaissance la cherchèrent mais ne la trouvèrent jamais. Par dépit, ils appelèrent Antilles les îles qu’ils découvrirent.
4 Hyperborée
En grec, Hyperboréen veux dire « au-delà du vent du Nord » et implique un peuple vivant très loin dans les contrées glaciales du septentrion. Le pays que pouvait désigner cette appellation change fréquemment. Certains pensent qu’il faudrait chercher Hyperborée dans la région du Danube, en Scandinavie, dans une île du Nord (Helgoland ?), voir dans l’Oural.
Aristéas de Proconnèse, magicien et poète du VIIème siècle avant notre ère, nous raconte dans Les Arimaspée [i]son voyage à l’extrême nord du monde connu par les Grecs. En proie au délire apollinien, il se vit ainsi transporté chez les Issédones, puis chez les Arimaspes (griffons gardant les trésors de la Terre) avant d’arriver finalement chez les Hyperboréens. Aristéas nous explique aussi que de tous les peuples du Nord, seuls les Hyperboréens sont pacifiques.
De son côté, Hérodote dit : « Quant aux Hyperboréens, ni les Scythes ni les autres habitants de ces régions n’en parlent, sauf les Issédones qui d’ailleurs, à mon avis, n’en disent rien non plus : sinon les Scythes en parleraient aussi, comme ils parlent des hommes pourvus d’un œil unique. C’est Hésiode qui mentionne les Hyperboréens, et Homère aussi dans [i]Les Epigones, si du moins ce poème est bien de lui. » L’enquête IV, 32.
Dans le verset suivant, Hérodote se lance dans une longue explication sur la manière dont une gerbe de blé envoyée par les Hyperboréens arriva à Délos en compagnie de deux vierges et de cinq citoyens. Comme les deux vierges –Hypéroché et Laodicé- périrent, elles furent enterrées sur place. Les archéologues ont d’ailleurs retrouvés leurs tombeaux dans l’enceinte de temple d’Artémis. Le géographe grec raconte bien toutes ces histoires mais n’y crois guère et ironise. « Au reste s’il existe des « Hyperboréens », à l’extrême nord du monde, il doit bien y avoir des « Hypernotiens » à l’extrême sud (…) » L’enquête IV, 36.
On dit aussi que Phérecyde de Scyros, l’initiateur de Pythagore, aurait été un descendant d’Hyperboréens. Néanmoins, toutes ces histoires ne sont que des racontars comme la soi-disant transparence des Hyperborées, leur île entourée de diamants (de la glace ?) ou la beauté et les dons de voyances que les habitants seraient sensés posséder.
5 Gondwara ou la Terre de Gond
La Terre de Gond apparaît dans la mythologie grecque comme une sorte de pendant à Hyperborée. Et comme Hyperborée, ses habitants sont sensés posséder une culture et une intelligence supérieure. Une théorie datant du début du vingtième siècle, basée sur la tectonique des plaques, soutiendrait que l’Antarctique n’aurait pas toujours occupé la place qui est la sienne à présent. Il y a seulement dix mille ans, elle aurait été située plus au nord et aurait jouis d’un climat tempéré. C’est un déplacement violent de la croûte terrestre qui serait à l’origine de son repositionnement au pôle sud. Cette théorie connaît actuellement un certain renouveau, notamment dans le roman « Atlantis found » de Clive Cussler.
Alfred Wegener, le père de la dérive des continents, pensait que les mouvements de subduction et d’accrétion n’étaient pas forcément continus ou constants. Au cours des âges, îles et continents auraient pu se déplacer à des vitesses variables en fonction des tensions qui s’exerçaient dans la croûte terrestre. Des mouvements très rapides (quelques millénaires voir quelques siècles) auraient pu remplacer les déplacements quasi-insoupçonnables qui ont lieu ailleurs. Toutes les approximations utilisées actuellement pour connaître la position des continents de par le passé sont basées sur l’hypothèse d’un mouvement constant et d’une amplitude similaire à celle constatée aujourd’hui. Une hypothèse contredite de fait par le deuxième principe de la thermodynamique. Si la Terre ne cesse de se refroidir, les mouvements qui résultent de ses feux intérieurs ne peuvent que se ralentir. D’autres données, comme la distance Terre Lune, influent sur l’importance des marées qui s’exercent aussi sur le manteau de roche liquide. Selon l’éloignement ou la proximité du satellite, les mouvements tectoniques doivent diminuer ou s’accentuer.
Il n’y a malheureusement aucun moyen certain de reconstituer les déplacements des terres à la surface du globe. Néanmoins, l’étude des fossiles nous permet d’apprendre quelles conditions y régnaient. A ce sujet, on a longtemps cru que l’Antarctique connaissait un climat glacial depuis au moins deux millions d’années. Cependant, des recherches récentes en matière de paléoclimatologie ont modifié ce point de vue. En effet, il y a six à neuf mille ans le continent a connu un important réchauffement qui aurait libéré les côtes de leur chape de glace. Les raisons d’un tel bouleversement ne peuvent être appréhendées, on peut tout de même supposer que l’Antarctique s’est retrouvé baignée durant près d’un millénaire dans des eaux plus tempérées. Comme le continent ne peut avoir rebroussé son chemin vers le sud, il ne nous reste plus que l’hypothèse d’un déplacement de la croûte terrestre qui pourrait avoir infléchit sa trajectoire. Si un tel phénomène a eu lieu, il est probable qu’il soit en relation avec la fin de l’âge glaciaire.
Cependant, la réalisation en 1513 de la carte de l’amiral turc Piri Re’is reste encore la plus grande énigme liée à l’Antarctique.
Découverte en 1929 par l’archéologue Khalid Edden Bey dans la bibliothèque Seray d’Istanbul, elle montre les deux rivages de l’Atlantique avec un tracé clair des côtes de l’Amérique. La représentation d’une terre au sud de la carte n’attira d’abord que peu d’attention. Il fallu attendre 1956 pour qu’un chercheur américain, Arlington Mallery, s’y consacre. Ce spécialiste des cartes anciennes calcula les distances et les angles de cette carte. Selon lui, les géographes qui les avaient établis bénéficiaient de connaissances avancées en trigonométrie sphérique.
Le plus étonnant était pourtant encore à venir. S’appuyant sur les relevés topographiques effectués en 1949, il reconnut que le bas de la carte représentait les golfes et les caps du territoire de la reine Maud tels qu’ils nous apparaîtraient si la glace ne recouvrait pas l’Antarctique. Pour le chercheur, il ne faisait aucun doute que l’original de cette carte ne pouvait avoir été établi qu’à une époque très lointaine.
L’hypothèse de Mallery attira l’attention du professeur Charles H. Hapgood du Keene State Collège de Keene, New Hampshire, U.S.A. Ce chercheur distingué était l’auteur d’un livre intitulé La croûte glissante de la terre. Albert Einstein en avait assuré la préface et avait même personnellement relu tous les calculs de l’auteur. Hapgood étudia attentivement le portulan. Il releva la présence de nombreux détails d’une grande précision : le cours de l’Amazone, le golfe du Venezuela, l’Amérique du Sud -qui est remarquablement représentée de Baya Blanca au cap Horn- et bien sûr l’Antarctique.
Un éminent sismologue de l’université du Colorado, John G. Weihaupt, aurait estimé que la carte était une copie, l’original remontant à 6 000 voir 9 000 ans. A cette époque, le continent aurait jouit d’un climat beaucoup plus clément, ce qui aurait libéré des glaces les baies dessinées par Piri Re’is.
Mais si la carte de l’amiral turc est la plus connue des représentations anciennes de l’Antarctique, elle n’est pas la seule. Dans son livre, Les cartes des anciens rois des mers : Vestiges d’une civilisation évoluée ayant fleuri pendant l’âge glaciaire, Hapgood cite plusieurs autres cartes. La plus intéressante est aussi turque, établie en 1559 par Hadji Ahmed, elle montre l’Antarctique mais aussi la côte Pacifique de l’Amérique. Un détail a frappé Hapggod. Entre l’Alaska et la Sibérie, une terre formait un pont sur le détroit de Béring. Or, ce pont avait disparu il y a trente mille ans au moins.
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2228
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Les continents disparus
Vraiment très intéressant. C'est toujours un plaisir de lire tes articles
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2706
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Re: Les continents disparus
Merci.
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Anaxagore- Messages : 2228
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