Et si la Prusse avait occupé une partie du Japon?

POD inspiré la lecture de « l’homme qui déclencha la guerre » de Bruno Birolli.
« Durant la guerre de Boshin. Les forces du shogun sont battues et retraitent jusqu’à Edo. La capitale du shogun tombe en avril 1869. En novembre, les vainqueurs la rebaptisent Tokyo et l’Empereur s’y installe pour la première fois de l’histoire du Japon. Yoshinobu le dernier Tokugawa a eu le bon sens de capituler, mais ses partisans s’entêtent et le carnage se poursuit. Dans l’espoir futile de retourner en leur faveur une situation désespérée, les clans Shonai et Aizu appellent la Prusse au secours. Ils offrent d’échanger l’île d’Hokkaido contre l’envoi de fusils, de canons et de conseillers allemands pour leur apprendre à se servir de ces armes. Mais Bismarck juge plus prudent de s’abstenir d’une aventure de l’autre côté du globe alors que la Prusse réalise l’unité allemande. »
Pages 19 à 20.

Il faudrait un motif suffisamment attrayant pour Guillaume I et son entourage pour accepter la demande des deux clans japonais, notamment un intérêt stratégique et militaire pour la Prusse d'avoir Hokaido.
Je pense que pour ce POD puisse avoir un minimum de chances de fonctionner, il faudrait un autre POD au niveau européen, à savoir un changement de la situation espagnole. La guerre franco-prussienne de 1870 s'est déclenché en conséquence indirecte des troubles politiques qui ont affecté le royaume ibérique après la révolution de 1868 et l'exil d'Isabelle II (le fameux télégramme d'Ems était une exigence française aux prussiens de ne plus interférer dans les affaires ibériques après la tentative de candidature d'un prince Hohenzollern catholique). Il faudrait soit que la révolution de 1868 échoue, donnant un nouveau répit à Isabelle II (avant que la situation se dégrade encore plus à l'aube des années 1870) ou que les prussiens décident de pousser Napoléon III à tomber dans un guêpier espagnol à l'instar de son oncle en cherchant à défendre les droits d'Isabelle II (chose peu probable, j'en conçois, mais il faut bien partir de quelque part).
Cela n'aurait pas empêché le désir politique de Bismarck de chercher à réaliser l'unité allemande, mais un POD européen de ce type aurait pu contribuer à retarder quelque peu son accomplissement du fait de l'absence prétexte spécifique pour mener la guerre à la France (non pas que Bismarck n'aurait pas trouvé le moyen de le faire).