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[CTC27] Brouillard de Guerre (En Traversant des Temps Difficiles)

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Message par Uranium Colonel Dim 23 Oct - 0:20

Bonsoir à tous, aujourd'hui je vais vous partager un récit; issu de l'arc "Fog of War" (sur lequel je suis encore en train de travailler) qui se déroule dans l'univers "En traversant des temps difficiles" que j'ai co-écrit avec Gillan, vous n'êtez pas obligé d'avoir lu l'histoire principale pour lire ce récit, puisque celui n'est qu'une tentative d'expliquer ce qui s'est passée en Chine au cours du mois "sanglant" d'Octobre 2018.
J'aurais aimé partagé ce récit un peu plus tard (je prévois de continuer les traductions de certains arcs et petites histoires que j'avais développés (Gillan aussi) en parallèle de l'histoire principale, mais ce concours est une bonne occasion d'avoir des retours et des critiques. Bonne lecture!


Brouillard de Guerre
Détroit de Taiwan, Jour Z+2


Le F-16A du capitaine Cheng (ROCAF) s'était écrasé non loin de la zone tampon entre les eaux territoriales taïwanaises et celles de la République populaire de Chine, obligeant le patrouilleur Jing Chiang (classe Ching Chiang) à se détourner temporairement de sa mission de récupération des réfugiés venus du continent ,pour l'instant quelques centaines de milliers, dont seulement une petite partie avait pu être sauvée et placée tant bien que mal en quarantaine, pour se diriger vers la balise de détresse du pilote.
On ne pouvait que s'interroger sur les causes qui avait provoqué le crash du chasseur taïwanais ? Une panne mécanique ou pire encore : une attaque chinoise ? l'État major taïwanais ne savait plus où donner de la tête avec la Chine voisine en train de s'effondrer, la quarantaine générale du pays et les pannes mécaniques qui clouaient aux sols ces chasseurs les plus anciens!.
Il faut dire pourtant qu'avec ce virus qui ressuscite les morts, les forces aériennes de la République Populaire de Chine avaient manifestement d'autres soucis à se faire que les quelques F-16 A et Mirage 2000 taïwanais vieillissants et sous armés.

Cependant et c'était la principale préoccupation de Taipei, la marine de l'APL restait en grande partie opérationnelle et avait renforcé ses effectifs au large des côtes, manifestement les Chinois essayaient d'empêcher les réfugiés de se rendre à Taïwan, ce qui n'a pas manqué de donner des sueurs froides à l'Amirauté et à la présidence taïwanaise, qui avait déjà fort à faire avec la gestion du centre de quarantaine de Keelung.
Tous les officiers et marins du Jing Chiang étaient parfaitement conscients que le moindre incident, le moindre coup de feu ou malentendu pourrait avoir de graves conséquences dans un contexte d'apocalypse zombie.
Et ce qui se passerait en ce début de matinée devrait rester dans l'histoire comme l'incident le plus grave entre deux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec à la clé la mort de milliers de marins et d'aviateurs des deux camps.

Le patrouilleur taïwanais avançait résolument vers la position GPS indiquée par la balise de détresse lorsque sa vigie a signalé, à quelques milles nautiques de là, un groupe de réfugiés chinois à bord d'un ensemble de canots pneumatiques dérivant manifestement dans les eaux taïwanaises. Un certain dilemme, impliquant droit international et question de quarantaine, se posait alors au pacha taïwanais : devait-t'il stopper pour porter assistance aux réfugiés ou continuer sa route au risque de les voir dériver à nouveau dans les eaux chinoises, où ils seraient très probablement abattus par leurs compatriotes?, lui et son navire était les seuls dans le périmètre immédiat, et c'était une question de secondes, celle entre la vie de civils innocents d'un pays rival, mais frère ou celle, à supposée qu'elle ne soit pas en train de reposer au fond de la Mer de Chine, d'un compatriote?

Quelques autres milles nautiques plus loin, la frégate de type O54A Jiangkai II (PLAN, Marine de l'Armée Populaire de Libération) avait très bien repéré le groupe de réfugiés grâce à un contact visuel mais son sonar était tombé en panne quelques heures plus tôt et il était impensable de retourner à la base navale, tant que la mission ne serait pas pleinement remplie. Son commandant avait reçu l'ordre d'abattre le plus grand nombre possible de ses bateaux, à moins qu'il ne puisse les convaincre de retourner en Chine (une bonne blague mais il se gardait bien de le dire), une tâche qu'il détestait mais dont il comprenait très bien le pourquoi : le haut commandement et le Politburo voulaient très probablement d'une part cacher leurs propres erreurs à la face du monde (ce qui était illusoire pensait l'officier de marine) mais d'autre part il était possible, voire certain que Pékin veuille préserver Taïwan comme lieu de repli au cas où la Chine continentale serait perdue : il était impensable que le Politburo se réfugie de l'autre côté du Pacifique mais on pouvait toujours s'entendre entre Chinois, non ?
Quoi qu'il en soit, il ordonna de se rapprocher du groupe de réfugiés, tant qu'ils étaient proches, afin de les couler avec son canon de 100 m de type 210, il préférait réserver ses huit missiles YJ-83 pour un tout autre type de cible, quelque chose de plus gros, un de ses énormes boat-people dérivant depuis le nord.
Les deux navires se dirigeaient l'un vers l'autre vers un affrontement aussi soudain que violent...

Le commandant de la frégate de classe Jiangkai II étouffa un juron en voyant le patrouilleur de la marine nationaliste se diriger droit vers le groupe de canots pneumatique rempli de réfugiés : il était confronté à un choix difficile : son navire était clairement en violation des accords internationaux, ouvrir le feu sur des réfugiés dans les eaux internationales, voire pire dans les eaux de Taiwan à proximité et à la vue d'un navire d'une puissance hostile à Pékin, était impensable et salirait l'image de la Chine, sans compter celle de sa marine.
Il pouvait dire adieu à sa carrière, voire à sa vie s'il ne prenait pas une décision rapide.
Se replier au risque de désobéir aux ordres directs de l'Amirauté et se retrouver abattu d'une balle dans la nuque ? ou ouvrir le feu sur un patrouilleur faiblement armé, afin d'empêcher toute enquête ?
Le choix était facile et il n'eu même pas besoin d'entendre l'avis du commissaire politique pour comprendre que ce dernier était d'accord avec sa solution.

Quelques milles plus loin, le commandant du navire taïwanais n'est évidemment pas né de la dernière pluie, c'était un officier digne de ce nom et ayant déjà plusieurs années de service à son actif, il avait appris à se méfier de tout, et surtout de ses "compatriotes" du continent. ...les temps étaient durs pour Pékin et il n'y avait rien de plus dangereux que des tyrans sur un précipice.
D'un ordre rapide, il signifiait que l'équipage devait être mis en état d'alerte et que les servants du canon OTO melara de 76 mm devaient être prêts en cas de coups durs.
D'autre part, le signalement d'une frégate chinoise à proximité directe des eaux nationales ne manquera pas de rameuter tout ce qui peut flotter ou voler, ce qui chasserait cet intrus intempestif de la zone d'opération du patrouilleur de classe Ching Chiang.

A bord du navire PLAN, une sorte de panique sourde avait envahi l'esprit du commandant et du commissaire politique, au lieu de se retirer (ce qui aurait été le choix le plus logique et le plus sûr), les deux hommes ne pouvaient s'empêcher d'imaginer ce que leurs officiers supérieurs leur réservaient à leur retour si leur mission échouait.
Sur un bref ordre, la salve des deux missiles YJ-83 décolla en direction du navire taïwanais, partiellement supersonique dans la phase finale de l'attaque, les deux missiles, ici tirés à bout portant, franchirent en quelques secondes la distance reliant les deux navires .
Avec une chance inespérée, l'un des missiles YJ-83 subit une défaillance technique, allant frapper la mer à quelques dizaines de mètres de sa cible initiale. L'autre remplit sa mission, allant exploser en plein dans le château du patrouilleur, incinérant la plupart de son équipage et brisant la coque en deux.
Seule une poignée de chanceux, présents sur le pont, avaient survécu, projetés dans les eaux de la mer de Chine, rejoignant par la même occasion les malheureux qu'ils tentaient de sauver.


Wu Ren ne sentait même pas ses brûlures au troisième degré, de même il n'arrivait pas se rappeler le pourquoi et le comment, il se retrouvait accroché avec une fermeté aux débris métalliques flottant mollement dans les eaux du détroit de Taïwan. Il avait un peu faim et étrangement il ne sentait plus rien du côté droit de son visage, c'était si singulier pour quelqu'un qui avait une aussi bonne mémoire...étrange?
Le marin taïwanais ne pouvait associer que quelques brides de souvenirs, arrachées à son séjour à quai, au départ d'urgence du port de Zuoying, aux rumeurs selon lesquelles une maladie ramenait les morts à la vie, et à son inquiétude pour sa petite amie. Li, qui était restée à Keelung.
En fait, il ne savait pas du tout pourquoi il flottait, la tête lourde et avec une forte envie de dormir, ni pourquoi ce gigantesque navire s'approchait de lui.

A bord du Jiangkai, la consternation avait laissé place au silence, après tout les marins devaient obéir aux ordres de leurs supérieurs sans discuter, même si la plupart savaient pertinemment que le capitaine avait fait la plus grosse erreur de sa carrière, notamment en ordonnant de "nettoyer" les éventuels survivants du naufrage.
Le marin Gong arma son fusil d'assaut Type 95, visant la silhouette humaine accrochée à un morceau de coque : "Quelle connerie, ce vieux trou du cul de Shang n'est qu'une enflure!" pensa-t-il avec rage avant de mitrailler le naufragé. Bientôt, il n'y aurait plus de témoins de cet incident, ni même de réfugiés pour témoigner de la présence du vaisseau dans la zone.
Mais l'histoire voulait qu'il en soit autrement.


Le Capitaine Hao de l'armée de l'air taïwanaise avait une mission, et il détestait l'idée qu'il puisse la manquer, le Capitaine Cheng s'il avait survécu, aurait dû lancer une bombe fumigène pour indiquer sa position et lui et son copilote ne pouvait pas la voir, avoir sur le coeur la mort d'un collègue et d'un camarade, même venant de la Chasse, remplissait Cheng toute à la fois d'une rage et d'un entêtement quasi-surhumain.
Pour pouvoir le secourir, le P-3 Orion du Capitaine Hao indiquerait au moins aux sauveteurs la position de Cheng. Hao était à court de carburant et devrait déjà entre en route pour la base mais quelques minutes supplémentaires dans les airs pourraient être cruciales pour le secours de l'infortuné pilote taïwanais, surtout avec la présence plutôt inquiétante de cette classe Jiangkai dans les eaux environnantes. Si ces enfoirés de communistes mettaient la main sur le capitaine Cheng, bonjour l'incident politique : déjà que ce n'était pas assez catastrophique avec les milliers de réfugiés qui quittaient le continent à cause de ce putain de virus !
"Contact avec la cible Bravo, identification : Frégate de classe Jiangkai II, la cible est dans nos eaux territoriales"

De plus en plus inquietant pensait Hao à mesure qu'il prenait de l'altitude (la dernière chose qu'il souhaitait était d'être abattu par "erreur"), ses craintes furent renforcées lorsque le navire ennemi ouvrit le feu avec son canon de 30 mm de type 730 sur ce qui semblait être des groupes de réfugiés, sans compter cette énorme tâche d'huile et de débris qui s'étendaient sur la surface de la mer tranquille.
Hao s'époumona et ordonna à son officier radio de se bouger le cul pour prévenir la base de Pingtung que ces enfoirés de Beijing venaient non seulement de violer la souveraineté de Taiwan mais de mitrailler des réfugiés et très probablement des marins taïwanais.

C'était officiel, la République Populaire de Chine venait de commettre son premier acte de guerre contre ses "frères" de Taiwan!!!


Dernière édition par Uranium Colonel le Mar 25 Oct - 15:27, édité 2 fois
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Message par Collectionneur Lun 24 Oct - 22:07

Merci.

Un lapsus :

Le F-16A du capitaine Cheng (ROCAF) s'était écrasé non loin de la zone tampon entre les eaux territoriales taïwanaises et celles de la République populaire de Chine, obligeant le "patrouiller" Jing Chiang (classe Ching Chiang

Un de en double :... le navire ennemi ouvrit le feu avec son canon de 30 mm de type 730 sur ce qui semblait être des groupes de réfugiés, sans compter cette énorme tâche d'huile et de ''de'' débris qui s'étendaient sur la surface de la mer tranquille.

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Message par Uranium Colonel Mar 25 Oct - 15:27

Merci Collectionneur!
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