Scènes de la guerre civile
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Scènes de la guerre civile
Dinia [Digne-les-Bains] - AUC 2745 (A. D. 1993)
La colonne de soldats défaits et épuisés passait devant les yeux de Caius Terrentius Vulso. Plus loin s’étendait le réseau des tranchées et des nids de mitrailleuses. La région, qu’on appréciait pour ses bains, était depuis plusieurs mois le théâtre de violents combats.
Vulso regardait ce spectacle avec consternation : sa manœuvre de contournement avait échouée, la situation allait être gelée ici pour longtemps. Gelée comme l’hiver alpin, qu’il faudrait bien supporter.
Le préfet de cohorte, qu’il avait fait chercher, arrivait.
« Préfet, tu étais au plus près des combats. Dis moi ce qui s’est passé, pourquoi notre attaque surprise n’a-t-elle pas fonctionné ?
-Elle a fonctionné, triumvir. L’ennemi a été surpris, nous avons bousculé ses premières défenses, ils ont dû se réorganiser en hâte.
-Pourquoi ne les a-t-on pas enfoncés ?
-Leur puissance de feu… Ils ont aligné des canons mitrailleurs au moins aussi bons que les nôtres. Plusieurs dizaines… Nous ne nous y attendions pas, nous avons été décimés.
-Des canons mitrailleurs… Soit. Tu peux disposer, préfet ». Le préfet des palatins sortit, l’air éteint. »
« Ce n’est pas le genre de matériel qui s’achète à des contrebandiers », pensa Vulso. Dans la guerre des Romains, les étrangers avaient fait leur choix.
Rome, le lendemain
Mérobaudes, de son air renfrogné habituel, ouvrit la réunion. « Je ne sais de quelle mauvaise nouvelle nous devons parlé en premier. Au nord, Vulso a échoué à écraser l’armée du Rhin. En Egypte, Meridius Postumus a été acclamé empereur par ses crétins de soldats, et évidemment il n’a pas refusé. L’Italie est doublement menacée.
-Vulso n’a pas vaincu Romulus Valerianus Casca, mais ses armées et la barrière des Alpes peuvent le retenir. L’urgence est d’écraser l’usurpateur. Nous devons diriger les troupes du Danube vers la Syrie-Palestine et préparer une marche sur Alexandrie avant que la sédition ne s’étende. En six mois cette affaire peut être réglée. Ensuite, nous ouvrirons un nouveau front en Gaule, et l’oncle Casca sera autant à notre merci que le neveu.
-Je crains d’être en complet désaccord. L’armée de Pannonie a été affaiblie par les troupes que nous avons dirigées vers les Alpes. Nous ne pouvons nous permettre de ne rien laisser sur la frontière, même si l’Empereur germanique n’est pas une menace, qui sait de quoi sont capables ses vassaux.
-Alors envoyons Ariminius seul, à la tête d’une novelle armée. Appelons-en aux volontaires, recourrons à la conscription s’il le faut ; des milliers de jeunes gens sont prêts à mourir pour relever Rome et à écraser les forces du déclin.
-Avec quel argent veux-tu armer et nourrir ces jeunes gens ? Nos ressources financières sont parties dans les réformes que nous avons déjà accomplies, et nous sommes déjà endettés.
-J’ignorais que l’intraitable Flavius Merobaudes pouvait être du côté de ceux qui temporisent.
-Il faut voir les choses telles qu’elles sont. Nous pouvons empêcher Postumus d’étendre sa rébellion, mais pas lui prendre l’Egypte. »
Phillipios grimaça. Il ne pût empêcher l’ensemble des membres du conseil de se ranger à l’avis du vieux Mérobaudes. Son avis n’était pourtant pas si neutre qu’il le prétendait, il en était certain : plus que Meridius Postumus ou Romulus Casca, Merobaudes craignait Terrentius Vulso. En éloignant Ariminius, le seul général capable de lui faire concurrence, il aurait laissé en quelqu sorte Vulso seul avec Rome. Mais ce faisant, Merobaudes laissait Ariminius inactif…
Chypre, quelques jours plus tard
Orozès Meremptah observa les sodats qu’il tenait en joue. Ils s’étaient rendus dès les premiers coups de feu ; il avait beau détester les ouvriers d’Alexandrie, ils avaient quand même plus de couilles que ces prétendues recrues de l’armée romaine.
Personne, dans la garnison ni dans les autorités, n’avait jamais envisagé ce genre d’attaque, et tous avaient rivalisé d’irrationnalité dans leurs réactions, avant de baisser les armes, les uns après les autres.
Le coup d’audace avait payé : avec une flotte improvisée et quelques milliers d’hommes sélectionnés avec soin, l’île avait été conquise avant même que Rome n’ait pu se décider sur une riposte face au nouvel imperator. Le commandant, un juif d’Ethiopie vieux compagnon de Postumus, avait réussi l’opération sans aucun accroc. Il en serait sans doute de même en Crète, même s’il faudrait quelques jours supplémentaires pour contrôler l’île.
La colonne de soldats défaits et épuisés passait devant les yeux de Caius Terrentius Vulso. Plus loin s’étendait le réseau des tranchées et des nids de mitrailleuses. La région, qu’on appréciait pour ses bains, était depuis plusieurs mois le théâtre de violents combats.
Vulso regardait ce spectacle avec consternation : sa manœuvre de contournement avait échouée, la situation allait être gelée ici pour longtemps. Gelée comme l’hiver alpin, qu’il faudrait bien supporter.
Le préfet de cohorte, qu’il avait fait chercher, arrivait.
« Préfet, tu étais au plus près des combats. Dis moi ce qui s’est passé, pourquoi notre attaque surprise n’a-t-elle pas fonctionné ?
-Elle a fonctionné, triumvir. L’ennemi a été surpris, nous avons bousculé ses premières défenses, ils ont dû se réorganiser en hâte.
-Pourquoi ne les a-t-on pas enfoncés ?
-Leur puissance de feu… Ils ont aligné des canons mitrailleurs au moins aussi bons que les nôtres. Plusieurs dizaines… Nous ne nous y attendions pas, nous avons été décimés.
-Des canons mitrailleurs… Soit. Tu peux disposer, préfet ». Le préfet des palatins sortit, l’air éteint. »
« Ce n’est pas le genre de matériel qui s’achète à des contrebandiers », pensa Vulso. Dans la guerre des Romains, les étrangers avaient fait leur choix.
Rome, le lendemain
Mérobaudes, de son air renfrogné habituel, ouvrit la réunion. « Je ne sais de quelle mauvaise nouvelle nous devons parlé en premier. Au nord, Vulso a échoué à écraser l’armée du Rhin. En Egypte, Meridius Postumus a été acclamé empereur par ses crétins de soldats, et évidemment il n’a pas refusé. L’Italie est doublement menacée.
-Vulso n’a pas vaincu Romulus Valerianus Casca, mais ses armées et la barrière des Alpes peuvent le retenir. L’urgence est d’écraser l’usurpateur. Nous devons diriger les troupes du Danube vers la Syrie-Palestine et préparer une marche sur Alexandrie avant que la sédition ne s’étende. En six mois cette affaire peut être réglée. Ensuite, nous ouvrirons un nouveau front en Gaule, et l’oncle Casca sera autant à notre merci que le neveu.
-Je crains d’être en complet désaccord. L’armée de Pannonie a été affaiblie par les troupes que nous avons dirigées vers les Alpes. Nous ne pouvons nous permettre de ne rien laisser sur la frontière, même si l’Empereur germanique n’est pas une menace, qui sait de quoi sont capables ses vassaux.
-Alors envoyons Ariminius seul, à la tête d’une novelle armée. Appelons-en aux volontaires, recourrons à la conscription s’il le faut ; des milliers de jeunes gens sont prêts à mourir pour relever Rome et à écraser les forces du déclin.
-Avec quel argent veux-tu armer et nourrir ces jeunes gens ? Nos ressources financières sont parties dans les réformes que nous avons déjà accomplies, et nous sommes déjà endettés.
-J’ignorais que l’intraitable Flavius Merobaudes pouvait être du côté de ceux qui temporisent.
-Il faut voir les choses telles qu’elles sont. Nous pouvons empêcher Postumus d’étendre sa rébellion, mais pas lui prendre l’Egypte. »
Phillipios grimaça. Il ne pût empêcher l’ensemble des membres du conseil de se ranger à l’avis du vieux Mérobaudes. Son avis n’était pourtant pas si neutre qu’il le prétendait, il en était certain : plus que Meridius Postumus ou Romulus Casca, Merobaudes craignait Terrentius Vulso. En éloignant Ariminius, le seul général capable de lui faire concurrence, il aurait laissé en quelqu sorte Vulso seul avec Rome. Mais ce faisant, Merobaudes laissait Ariminius inactif…
Chypre, quelques jours plus tard
Orozès Meremptah observa les sodats qu’il tenait en joue. Ils s’étaient rendus dès les premiers coups de feu ; il avait beau détester les ouvriers d’Alexandrie, ils avaient quand même plus de couilles que ces prétendues recrues de l’armée romaine.
Personne, dans la garnison ni dans les autorités, n’avait jamais envisagé ce genre d’attaque, et tous avaient rivalisé d’irrationnalité dans leurs réactions, avant de baisser les armes, les uns après les autres.
Le coup d’audace avait payé : avec une flotte improvisée et quelques milliers d’hommes sélectionnés avec soin, l’île avait été conquise avant même que Rome n’ait pu se décider sur une riposte face au nouvel imperator. Le commandant, un juif d’Ethiopie vieux compagnon de Postumus, avait réussi l’opération sans aucun accroc. Il en serait sans doute de même en Crète, même s’il faudrait quelques jours supplémentaires pour contrôler l’île.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
Date d'inscription : 05/03/2016
Thomas, LFC/Emile Ollivier et Collectionneur aiment ce message
Re: Scènes de la guerre civile
Les Alpes défendues par l'artillerie sont un énorme obstacle. On l'a vue en 1940...
L'Armée d'Afrique est en marche
Deux gaffes : Alors envoyons Ariminius seul, à la tête d’une "novelle" armée.
En éloignant Ariminius, le seul général capable de lui faire concurrence, il aurait laissé en ''quelqu'' sorte Vulso seul avec Rome. Mais ce faisant, Merobaudes laissait Ariminius inactif…
L'Armée d'Afrique est en marche
Deux gaffes : Alors envoyons Ariminius seul, à la tête d’une "novelle" armée.
En éloignant Ariminius, le seul général capable de lui faire concurrence, il aurait laissé en ''quelqu'' sorte Vulso seul avec Rome. Mais ce faisant, Merobaudes laissait Ariminius inactif…
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