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L’affaire Si Salah et la paix des braves

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L’affaire Si Salah et la paix des braves Empty L’affaire Si Salah et la paix des braves

Message par Thomas Sam 28 Juil 2018, 18:50

L’affaire Si Salah : Il s’agit d’une tentative de la part du gouvernement de De Gaulle de négocier une paix séparée avec Si Salah, commandant et chef par intérim de la wilaya IV pendant la guerre d’Algérie
En voici une petite version uchronique

À la mi-février 1960, un premier contact est noué avec le colonel Fournier-Foch, par l’intermédiaire du bachaga Boualem. Également approché quelque temps plus tard, le cadi de Médéa informe le procureur général d’Alger, Schmelck, qui en réfère au ministre de la Justice, Edmond Michelet, lequel juge la piste sérieuse.
Après la phase préalable, destinée à jauger les intentions de l’une et l’autre partie, les responsables de la wilaya — les commandants Si Salah, Si Lakhdar et Halim et le capitaine Abdellatif — rencontrent dans le plus grand secret, à quatre reprises les émissaires français, Bernard Tricot — représentant le général de Gaulle — et le colonel Mathon — du cabinet de Michel Debré.

Le 28 mars, l’entrevue se déroule à la préfecture de Médéa. Lakhdar, Halim et Abdeltiff confirment leur intention de parvenir à un cessez-le-feu. Elle se poursuit le 31 mars. Les Algériens demandent alors à entrer en contact avec Ben Bella pour obtenir sa caution. Tricot et Mathon acceptent, Ben Bella donne son accord à Si Salah, Si Lakhdar et Halim. Les huit semaines suivantes, les dirigeants algériens s’emploient à convaincre leurs homologues des autres wilayas de l’opportunité de mettre un terme au combat pour s’acheminer — dans le cadre de cette « paix des braves » — vers l’autodétermination de l’Algérie, proposée par de Gaulle dans son discours du 16 septembre 1959. Le chef de la wilaya III, Mohand Ou el Hadj paraît disposé à emboîter le pas de Si Salah. Le 31 mai et le 2 juin, cette fois au domicile du cadi de Médéa, Abdelkader Mazighi, deux nouvelles réunions aboutissent à un plan de paix autour de quatre points principaux :
— Les combattants déposeront leurs armes dans les gendarmeries « pour gardiennage », selon une formule destinée à sauver leur honneur.
— Libres de regagner leur village, ils pourront, s’ils le souhaitent s’engager dans les forces de l’ordre ou dans les formations de travailleurs employés à la réalisation de grands travaux d’utilité publique.
— Les combattants convaincus de crime de sang seront placés sous surveillance ou éloignés en métropole jusqu’à l’arrêt complet des combats, préalable à une amnistie générale.
— Libération massive des prisonniers et internés du FLN ne pouvant intervenir qu’après un cessez-le-feu général, les responsables de la wilaya s’en remettent aux autorités françaises pour élargir ceux qui ne présentent pas de danger pour la sécurité publique.
Pour pousser leurs interlocuteurs à s’engager irrévocablement et pour faciliter leurs démarches auprès des autres wilayas — en particulier la III et la VI les négociateurs français décident, avec son accord, de leur faire rencontrer le général de Gaulle en personne.

Le 9 juin, Si Salah et ses adjoints, Si Mohamed et Lakhdar, décollent pour Rambouillet. Le lendemain, ils sont conduits auprès de De Gaulle. L’entrevue se passe dans une atmosphère courtoise. Selon Bernard Tricot, témoin direct de la scène, « les visiteurs expliquent leur affaire, ils le font brièvement et bien. Le général résume ses propositions publiques sur l’autodétermination. Mais, dit-il, il faut d’abord mettre fin aux combats. Le cessez-le-feu peut être conclu dans des conditions honorables pour chacun. Les combattants rappellent qu’ils ne veulent pas apparaître comme des faux frères ; ils se rendent bien compte qu’ils ne pourront pas entraîner d’un seul coup toute l’ALN d’Algérie, mais ils voudraient du moins que le cessez-feu partiel, soit aussi large que possible. À cette fin, ils désirent pouvoir prendre contact avec la wilaya III en Kabylie et demandent qu’on leur facilite le voyage à Tunis, afin qu’ils puissent mettre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en face de ses responsabilités. Si Lakhdar semble jouer le rôle principal du côté algérien, s’affirme même disposé à créer un “parti nationaliste modéré.”
De Gaulle accepte les demandes, mais met en grade ses invités au sujet du voyage en Tunisie qui présente des dangers évidents. La seule demande refusée est une nouvelle rencontre avec Ben Bella, car elle pourrait conduire à des fuites. Les Algériens sont convaincus par De Gaulle. Ce dernier se déclare prêt à faire transmettre un message des chefs de la wilaya IV aux dirigeants extérieurs de la rébellion.
De Gaulle informe ses interlocuteurs de sa décision de renouveler “publiquement son offre de discussion avec le GPRA en vue de permettre l’exercice de l’autodétermination”. L’armée sur le terrain avec le plan Challe et ses succès militaires est sur le point d’obtenir la reddition d’une partie de l’ALN, mais De Gaulle veut poursuivre les négociations vers l’autodétermination.

Le 14 juin, de Gaulle tient un discours dans lequel, après avoir évoqué la “nostalgie” bien compréhensible de certains pour ce qu’était l’Empire français, rappelle “qu’il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités” et conclut en lançant un nouvel appel “aux dirigeants de l’insurrection” :
“Nous les attendons ici pour trouver avec eux une fin honorable aux combats qui se traînent encore et accomplir, en union avec la France et dans la coopération des Communautés, la transformation de l’Algérie algérienne en un pays prospère, fraternel et en paix.”
Le 22 juin, le journal Le Monde publie un communiqué des “Commandements FLN de la wilaya III, IV et VI”, daté du lendemain 23 juin :
“En ces heures cruciales et décisives où se joue l’avenir non seulement de l’Algérie, mais de la France, au moment où pour le sombre drame algérien semble poindre l’éclaircie susceptible de ramener la paix dans les cœurs et les esprits de tous les habitants de notre patrie déchirée, le commandement général de la wilaya IV ordonne à toutes les unités fidaïyounes de cesser toutes activités contre les établissements publics à clientèle essentiellement civile, contre les véhicules et personnes civils musulmans et européens à dater du 15 juin 1960. Cette décision [...] a été prise dans un but d’apaisement, et pour enlever aux organisations extrémistes européennes, tout prétexte de nuire à la bonne marche des négociations franco-algériennes.”
Dès le lendemain, L’Écho d’Alger, rapportant les propos du porte-parole de l’état-major français, le commandant Maire, soulignant que la décision des chefs des wilayas avait été prise en opposition du GPRA. Les wilayas III, IV et VI déposent les armes dans le calme, les zones où elles opèrent retrouvent rapidement la paix, ainsi les autres wilayas leur emboîtent progressivement le pas.

L’année suivante, les principaux membres du GRPA en exilent sont éliminés au cours d’une série d’assassinats en d’embuscade alors que l’Algérie accéde à l’indépendance. Des unités militaires françaises restent présentes à la frontière algéro-tunisienne jusqu’en 1962 pour aider l’Armée algérienne à neutraliser les derniers éléments de la guérilla du GRPA.

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Message par Anaxagore Dim 29 Juil 2018, 17:37

Pas très crédible, désolé.
sans entrer dans les détails, ce qui serait plus long que ton post il y a :

1°) des conditions trop favorables aux Français et irréalistes (déposer toutes les armes sur une simple promesse ? Relâcher les prisonniers du FLN après l'accord ?... s'il a jamais lieu).

2°) Le FLN est loin d'être aussi monolithique qu'il y paraît. Conclure un accord avec une faction est loin de valoir la paix avec toute... ce pourrait même être l'occasion d'une scission.  

2 bis) L'armée du FLN et sa faction politique sont pratiquement deux entités distinctes.

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Message par Thomas Dim 29 Juil 2018, 17:43

1/ Les propositions de l'accord de paix sont basé sur ce que De Gaulle à proposé OTL et qui convenaient à la wilaya IV.

2/Je table sur un effet domino. La wilaya IV consulte le GRPA (qui militairement perd la guerre) qui refuse tout d'un bloc. La wilaya IV convint d'autre groupes de suivre la voie de la paix.
Trois wilayas déposent les armes, les Français tiennent leurs engagement. Comme les choses se passe bien les autres wilayas déposent les armes.


Dernière édition par Thomas le Lun 20 Mai 2019, 20:34, édité 1 fois

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Message par Anaxagore Dim 29 Juil 2018, 22:57

Admettons que je suis convaincu.
Les wilayas sont le "FLN militaire" même s'ils déposent les armes, cela ne veut pas dire que l'organisation politique dépose les armes. Ce qui veut dire une continuation des attentats contre les Français, mais aussi contre les Algériens qui travaillaient avec/ pour des Français. Les attentats sont rarement évoqués lorsque l'on parle de la Guerre d'Algérie.
Tu vois, mon père vivait à Constantine... je te l'ai peut-être déjà dit, mais je viens d'une famille de pied-noirs. Etant enfant, son école était surveillée par un CRS. A la fin des cours, les enfants sortent et soudain le CRS empoigne mon père... une rafale de mitraillette claque et laisse une longue traînée d'impacts sur le mur... heureusement au-dessus de la tête des enfants qui s'étaient jetés au sol à l'appel du CRS. Une voiture venait de démarrer en trombe (ce qui avait alerté le flic) et à l'arrière une arme fumante pointait encore.  
Voilà les méthodes du "FLN politique".

Je ne crois pas que l'on puisse négocier avec des cinglés pareils.
Bien sûr, j'ai une dent contre eux... je vais pas prétendre être 100% rationnel à leur égard. Mais leurs méthodes ont toujours été cruelles, absurdes et... juste la solution la plus violente possible. Je ne crois pas que l'on puisse trouver un terrain d'entente avec eux. La plupart sont complètement cinglés... mon père n'en a jamais apprécié qu'un (mort en exil en Suisse il y a quelques années... je me souviens plus de son nom... le seul type bien dans le FLN, d'après mon père).  Ils veulent le pouvoir pour eux, eux uniquement, et se fichent des autres ou même du bien être de l'Algérie. 

Par exemple, ces attentats étaient contre-productifs... ils n'ont jamais fait qu'augmenter la rancœur des Français ( et leurs exactions, ne nous voilons pas la face). Mais c'est ce que voulait le FLN... ils voulaient une répression... les éléments les plus extrémistes de " l'Algérie française" n'ont jamais fait que travailler pour le FLN (y compris l'OAS). 

Si j'avais été à leur place, j'aurais posé une bombe non amorcé dans une école et j'aurais téléphoné à la police. Le message aurait été clair : " Je peux tuer vos enfants quand je veux". Du terrorisme pur... mais le FLN ne voulait pas terroriser, il voulait pousser les Français à haïr les Algériens... De sorte que dans l'esprit des Français : FLN = Algérien, que tous les Algériens soient vu comme des membres du FLN.

Une autre méthode du FLN pour te faire comprendre : Ils descendaient dans les villages du bled et réunissaient tous les habitants pour un cours de "politique" où ils mélangeaient tout : la religion ("celui qui parle français n'ira pas au paradis, Allah hait les Français" garanti véridique) puis des cours de socialisme tendance soviétique (le FLN étant vaguement communiste... très vaguement en fait... mais comme ils sont armés par les Soviétiques faut bien leur faire plaisir). Pour terminer ils prenaient tout l'argent français... parce que c'est de l'argent de l'ennemi (en fait, ils se remplissaient les poches) et le remplaçait par leur propre monnaie. Très honnêtement d'ailleurs, chacun recevait des billets au taux de change non-officiel. Ensuite... et bien lorsque les soldats français passaient. ils prenaient l'argent du FLN qui est de la fausse-monnaie... et ne donnaient rien en échange puisque c'est de la fausse monnaie. Et bien sûr, après... le FLN accusait les Français de déposséder les pauvres habitants, ironique n'est-ce pas ? Parfois, dans un geste de bonne volonté, on a vu ces faux billets être échangé par le gouvernement contre de l'argent français mais... le FNL repassait dès que les Français étaient parti et... rebelote. 

Tu crois vraiment que l'on peut traiter avec des gens aussi malhonnêtes ?

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Message par Thomas Lun 30 Juil 2018, 07:46

C'est bien pour ça que dans cette uchronie c'est avec les waliyas, donc la branche militaire que traite de Gaulle.
Surtout, à partir de 1959, le FLN perd la guerre sur le terrain militaire.
Si un accord avec une partie ou la totalité de la branche militaire du FLN abouti c'est un victoire politique pour les Français et une très grosse qui peu être fatale au GRPA. Au sein des waliyas, la guerre est de plus en plus difficile, et pas mal de leader voyait la défaite se profiler et les civiles souffrir et mourir pour rien.
C'est bien pour ça qu'après l"échec des négociations OTL le GRPA (FLN politique) purge les waliyas.

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Message par Anaxagore Lun 30 Juil 2018, 12:08

Je ne dis pas que tu as tort, je dis juste qu'une négociation avec la branche militaire ne mettra pas fin à la guerre. D'ailleurs - et tu l'as bien souligné - le FLN avait perdu militairement la guerre... c'est politiquement qu'il a fini par la gagner. De Gaulle  n'était pas prêt à sacrifier plus de Français pour NE pas garder le pays... parce qu'au bout du compte pour garder l'Algérie, il aurait fallu donner une égalité de droit aux Algériens et donc de traitement et que la France n'était tout simplement pas assez riche. De Gaulle était aussi opposé à ce que l'on renomme son village natal : " Colombey-les-deux-mosqués"... parce qu'avec des musulmans à égalité de droit avec les chrétiens... et avec des familles de neuf à dix enfants les Français de souches auraient été submergés en quelques générations..; on arguera ce que l'n voudra sur la réalité de cela, mais le général le croyait, donc il voulait lâcher l'Algérie.

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Message par Thomas Lun 30 Juil 2018, 18:20

Justement, la France ne conserve pas l'Algérie qui devient indépendante en 1962. Il n'y donc pas d'égalité de droit entre algériens et français.
On a bien deux pays séparer dès 62, juste une Algérie probablement plus démocratique ou qui ne sera à la fin d'un mafia... et encore rien est gagné.

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