Opexx de Laurent Genefort

Laurent Genefort (dans mon cas, ce fût le premier livre de cet auteur que j'ai lu) a récemment travaillé pour le Ministère de la Défense au sein du la Red Team et je pense qu'il est probable que cela lui a servi d'inspiration pour ce court roman (à peine 160 pages:Éditions du Bélial) qu'est Opexx.
Le futur proche, le Blend, une communauté intergalactique énigmatique s'étendant sur l'ensemble de l'univers connu a fini par prendre contact avec l'humanité. Pacifique et utopiste (qui n'est pas sans me rappeler la culture d'Ian M Banks) le Blend n'en reste pas moins tributaire de certains actions musclés pour veiller à la sauvegarde des ses intérêts (vu qu'il y est supposé que la "diplomatie" du Blend implique le suicide collectif des émissaires) et qui, à votre avis, est le mieux placé pour faire la guerre?

En échange de quelques technologies (en particulier en génie biologique) l'ONU prête donc des compagnies spéciales au Blend, qui se charge de les équiper, des les former (par une étrange forme d'induction mentale) de les transporter mais surtout de les faire oublier. Ici point de PTSD, après chaque opération vous êtes décontaminé et déprogrammé, vous ne conservez plus que des brides d'infos ou de vagues sensations.
Enfin c'est la vie quotidienne du narrateur, un vétéran de l'armée française, qui participe aux côtés des ses collègues chinois, américains ou russes aux OPEXX.

Il me serait difficile, et cela serait dommage, de poursuivre sans raconter l'histoire. Sachez seulement que si vous aimez la science fiction militaire sans tomber dans ses excès/facilités (soit de l'ultra-militarisme avec Heinlein, soit du pacifisme contestataire avec Haldeman), ce livre est probablement pour vous: il aborde de façon très concrète la figure du soldat, un humain rempli de doutes et dont la vrai fragilité n'est pas nécessairement celle de son casque ou de son gilet balles, un homme bon à tout affaire (des missions humanitaires à des missions d'éliminations), taillable à merci par le Blend dont on ne peut que s'interroger sur le véritable rôle.

À mettre dans les mains (ou sous le sapin) de tous ceux qui ont une marotte pour la chose militaire et la SF.
Même si je pense que 160 pages était peut être un peu court.

Comme toi, ce fut mon premier Genefort, mais aussi ma première lecture relevant de la SF-militaire.
Je n'en avais pas parlé sur le FUF, car ne relevant pas de l'uchronie ou de quoi que ce soit d'approchant, mais c'est en effet un très bon livre.

Pour ceux que ça intéresse, ma chronique est disponible ici.

Zut alors, je n'avais pas vu que tu en avais fait une chronique (je suis tellement tête en l'air ces derniers temps).
Si tu abordes la SF militaire, je te recommande chaudement le Vieil Homme et la Guerre de John Scalzi.