La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
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LSCatilina
Thomas
DracoLazarus
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La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Coucou,
Je vais poster ici les chapitres de mon uchronie écrite sur alternatehistory.com, The Land of Wine and Beer. Le Point de Divergence ici est un comportement différent de Louis XI, le Prudent ou l'universelle aragne après la signature du traité de Péronne, celui-ci souhaitant principalement conserver des moyens de pression sur son cousin Charles le Téméraire, ne le fait pas annuler. En conséquence, les relations entre les deux hommes ne se détériorent pas autant que dans la chronologie originelle.
Fort peu de choses changent dans les quatre années qui séparent 1468 et 1473... Mais maintenant, place au Prélude.
Je vais poster ici les chapitres de mon uchronie écrite sur alternatehistory.com, The Land of Wine and Beer. Le Point de Divergence ici est un comportement différent de Louis XI, le Prudent ou l'universelle aragne après la signature du traité de Péronne, celui-ci souhaitant principalement conserver des moyens de pression sur son cousin Charles le Téméraire, ne le fait pas annuler. En conséquence, les relations entre les deux hommes ne se détériorent pas autant que dans la chronologie originelle.
Fort peu de choses changent dans les quatre années qui séparent 1468 et 1473... Mais maintenant, place au Prélude.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Prélude
Dijon, Noël 1473
Une salle du palais ducal
« Apportez-moi du parchemin, une plume et de l'encre ! », cria un homme affublé d'un chapeau couvert de gemmes et de perles, tandis qu'il entrait dans la salle. Il enleva son lourd couvre-chef, tourna sa chaise vers l'écritoire, et les instruments demandés étaient là. Puis il se mit à écrire. Après tout, un testament est moins coûteux qu'un siège...
«Moi, Charles, Duc de Bourgogne, Flandres, Brabant, Lothier, Gueldres, Limbourg et Luxembourg, comte palatin de Bourgogne, Hainaut, Zélande, Frise et Namur, Comte d'Artois, Picardie, Charolais et Rethel, sain de corps et d'esprit, déclare que ceci est mon testament :
1) Qu'en toutes conditions, que mon héritage territorial soit maintenu plein et entier;
2) Qu'à ma mort, celui-ci aille à mon fils aîné;
3) Faute de fils, que celui-ci aille à ma fille Marie ou à l'ainée de mes filles si celle-ci est morte
4) Faute d'enfants ou si mon héritière épouse un homme de la maison de Habsbourg, que mon héritage à mon cousin Louis l'Aragne ou à son successeur sur le trône de France.»
Suivait une longue liste d'artistes protégés par le Duc auquel celui-ci faisait des dons, et un particulièrement important à la Chartreuse de Champmol où celui-ci reposerait aux côtés de son père et son grand-père.
«Fait à Dijon, le 25 Décembre 1473,
Il s'arrêta, se gratta le crâne, puis alla chercher son chambellan, pour qu'il enregistre le testament et en fasse deux copies, une qu'il garderait sur lui et l'autre qu'il enverrait à Bruxelles, la capitale du Brabant et de ses États de Par-Delà. Il appliqua ensuite son sceau, le lion de Bourgogne, sur chacune des copies de son testament.
Une salle du palais ducal
« Apportez-moi du parchemin, une plume et de l'encre ! », cria un homme affublé d'un chapeau couvert de gemmes et de perles, tandis qu'il entrait dans la salle. Il enleva son lourd couvre-chef, tourna sa chaise vers l'écritoire, et les instruments demandés étaient là. Puis il se mit à écrire. Après tout, un testament est moins coûteux qu'un siège...
«Moi, Charles, Duc de Bourgogne, Flandres, Brabant, Lothier, Gueldres, Limbourg et Luxembourg, comte palatin de Bourgogne, Hainaut, Zélande, Frise et Namur, Comte d'Artois, Picardie, Charolais et Rethel, sain de corps et d'esprit, déclare que ceci est mon testament :
1) Qu'en toutes conditions, que mon héritage territorial soit maintenu plein et entier;
2) Qu'à ma mort, celui-ci aille à mon fils aîné;
3) Faute de fils, que celui-ci aille à ma fille Marie ou à l'ainée de mes filles si celle-ci est morte
4) Faute d'enfants ou si mon héritière épouse un homme de la maison de Habsbourg, que mon héritage à mon cousin Louis l'Aragne ou à son successeur sur le trône de France.»
Suivait une longue liste d'artistes protégés par le Duc auquel celui-ci faisait des dons, et un particulièrement important à la Chartreuse de Champmol où celui-ci reposerait aux côtés de son père et son grand-père.
«Fait à Dijon, le 25 Décembre 1473,
Charles
»Il s'arrêta, se gratta le crâne, puis alla chercher son chambellan, pour qu'il enregistre le testament et en fasse deux copies, une qu'il garderait sur lui et l'autre qu'il enverrait à Bruxelles, la capitale du Brabant et de ses États de Par-Delà. Il appliqua ensuite son sceau, le lion de Bourgogne, sur chacune des copies de son testament.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Beau début. C'est une période historique à la quelle je me suis peu frotter, mais ton style permet de "s'y frotter agréablement"
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Je sens comme une vague de deuils et d'hommages funèbres sur le point de déferler sur la Maison de Valois.
Appellons-ça une intuition (je n'ai pas lu la LT auparavant, précise-je)
Appellons-ça une intuition (je n'ai pas lu la LT auparavant, précise-je)
LSCatilina- Messages : 30
Date d'inscription : 15/11/2015
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Merci. D'un autre côté, à l'époque, je cherchais encore un peu mon style. J'ai fait presque exprès le prélude dans un style différent. Tu verras dans les prochains chapitres...Thomas a écrit:Beau début. C'est une période historique à la quelle je me suis peu frotter, mais ton style permet de "s'y frotter agréablement"
Non, pas tant que ça.LSCatilina a écrit:Je sens comme une vague de deuils et d'hommages funèbres sur le point de déferler sur la Maison de Valois.
Appellons-ça une intuition (je n'ai pas lu la LT auparavant, précise-je)
- Chapitre 8:
- Le Téméraire est mort à peu près au moment que dans la chronologie originelle et d'une façon similaire mais plus humiliante,
- Chapitre 9:
- et quelqu'un a eu la mauvaise idée d'épouser la mauvaise personne...
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Les personnages en 1473
Le Clan des Capétiens : France, Bourgogne, Anjou et Savoie
Louis XI "le Prudent", Roi de France (le pays du vin)
Connu également sous le surnom de "l'universelle aragne" ou juste "Louis l'Aragne". Il a passé les premières années de son règne à essayer de rogner les terres de la Bourgogne et essayer que les Bourguignons ne fassent pas pareil aux siennes. Ce processus s'est arrêté après le Traité de Péronne qui inaugura une paix tendue entre les cousins. Depuis, c'est à ses autres vassaux qu'il s'attaque. Il est sûrement le roi le plus machiavélien de l'époque, et est également un administrateur compétant.
Économiquement parlant, la France récupère encore de la Guerre de Succession de France, qui n'est à l'époque pas encore finie, mais cela est compensé par les forces bien entraînées et bien organisées qui lui ont été laissées par son père Charles VII "le Bien Servi".
À sa cour se trouvent son fils de trois ans, le Dauphin Charles, et son neveu et gendre Louis d'Orléans. Ses deux principaux généraux, son traître de Connétable mis à part, sont Jean de Comminges et Philippe de Crèvecoeur.
Charles "le Téméraire" de Bourgogne, Duc de Bourgogne et de nombreuses contrées riches en bière
Son surnom est absolument mérité, étant brave jusqu'à l'excès et un peu rapide en besogne. Dans sa personnalité l'on retrouve le meilleur de la famille des Valois-Bourgogne aussi bien que le pire, étant un duc certes très chevaleresque, mais trop peu subtil pour la fine diplomatie à laquelle son cousin l'Aragne excelle, et son mécénat offert à de nombreux artistes taché par sa brutalité, comme la fois où il fit brûler et piller la ville rebelle de Dinant. Déjà entendu parler? Parce qu'il l'a cramée.
Il possède un grand domaine prospère dont la principale faiblesse est qu'il est séparé en deux, les Bourgognes (États de par-deçà) et les Pays-Bas (États de par-delà). Il lui suffirait d'une raison, où même une occasion, d'envahir la Lorraine ou la Champagne, et il le ferait sans aucun doute. Il n'a qu'une fille pour le moment, Marie de Bourgogne.
"Le Bon Roi" René d'Anjou, duc d'Anjou, Comte de Provence et Forcalquier, anciennement roi titulaire d'Aragon et de Naples
Un vieil homme adoré de ses sujets à Angers et surtout à Aix en Provence. Une de ses soeurs était la mère de Louis XI.
Nicolas d'Anjou, Duc de Lorraine
Le petit-fils de René d'Anjou, dont il a hérité ses prétentions sur l'Aragon et Naples via son père Jean II de Calabre. Il a été question de le fiancer à Marie de Bourgogne. Sa mort le 27 Juillet 1473, en tentant de capturer Metz afin d'ajouter l’évêché à ses terres, fera diverger cette histoire.
Yolande de France, duchesse douairière de Savoie
Suite à la mort d'Amédée IX, duc de Savoie, en 1472, la Savoie était soumise à une régence de sa femme pour son fils Philibert, au grand déplaisir de Philippe Sans Terre, Comte de Bresse. Philibert (7 ans) et son frère Charles sont donc pour le moment en train d'étudier à Chambéry.
La Tribu des Trastamara(oui, rien que pour l'allitération)
Juan II de Trastamara, Roi d'Aragon, Valence, Majorque, Sicile, Navarre (usurpateur) et Comte de Barcelone
Juan est un autre vieillard. Il était vieux quand il est devenu roi, et ça ne s'est pas arrangé depuis. Rien d'intéressant n'est arrivé en Aragon depuis une guerre civile quand il avait soixante ans. Son fils Fernando a eu l'idée saugrenue d'épouser l'une des héritières du royaume de Castille-Leon, Isabella.
Enrique IV, Roi de Castilla, Leon, Galicia et des Asturies
Un roi faible qui, après quelques guerres saintes en Andalousie, voit son royaume se polariser autour de son héritage, entre les alliés de sa fille Juana (la majorité des nobles castillans, la France) et ceux de sa demi-soeur Isabella (surtout l'Aragon)
Ferrante, Roi de Sicile Péninsulaire (Naples)
Un des pires roi de Naples. Brutal et impitoyable, il ne règne que par la terreur et la coercition. Il est vu par ses voisins comme un roi cruel et dissimulateur.
Il a vaincu Jean de Calabre, parce qu'il était le fils bâtard du roi de Naples précédent et non son petit-fils en passant par une femme.
Maison d'Aviz : Alfonso V, Roi du Portugal et des Algarves
Encore un vieillard qui a eu la même idée que Fernando de Aragon après avoir conquis quelques archipels et terrifié des Marocains. Son fils Joao est surnommé le "Prince Parfait" et est incroyablement aimé du peuple portugais.
Les Archiduchés des Habsbourgs
Friedrich III von Habsburg, Empereur du Saint Empire
Bien que très occupé à perdre une guerre contre Mathias Corvin, il cherche de l'aide partout où il peut. Il est un peu faible d'esprit, et du coup il admire Charles de Bourgogne. Son fils Maximilian est par contre très prometteur.
Siegmund von Habsburg, Archduke of Further Austria and Tyrol
Il est endetté envers Charles le Téméraire, et lui a laissé comme gage de bonne foi le Sundgau et le Breisgau.
Louis XI "le Prudent", Roi de France (le pays du vin)
Connu également sous le surnom de "l'universelle aragne" ou juste "Louis l'Aragne". Il a passé les premières années de son règne à essayer de rogner les terres de la Bourgogne et essayer que les Bourguignons ne fassent pas pareil aux siennes. Ce processus s'est arrêté après le Traité de Péronne qui inaugura une paix tendue entre les cousins. Depuis, c'est à ses autres vassaux qu'il s'attaque. Il est sûrement le roi le plus machiavélien de l'époque, et est également un administrateur compétant.
Économiquement parlant, la France récupère encore de la Guerre de Succession de France, qui n'est à l'époque pas encore finie, mais cela est compensé par les forces bien entraînées et bien organisées qui lui ont été laissées par son père Charles VII "le Bien Servi".
À sa cour se trouvent son fils de trois ans, le Dauphin Charles, et son neveu et gendre Louis d'Orléans. Ses deux principaux généraux, son traître de Connétable mis à part, sont Jean de Comminges et Philippe de Crèvecoeur.
Charles "le Téméraire" de Bourgogne, Duc de Bourgogne et de nombreuses contrées riches en bière
Son surnom est absolument mérité, étant brave jusqu'à l'excès et un peu rapide en besogne. Dans sa personnalité l'on retrouve le meilleur de la famille des Valois-Bourgogne aussi bien que le pire, étant un duc certes très chevaleresque, mais trop peu subtil pour la fine diplomatie à laquelle son cousin l'Aragne excelle, et son mécénat offert à de nombreux artistes taché par sa brutalité, comme la fois où il fit brûler et piller la ville rebelle de Dinant. Déjà entendu parler? Parce qu'il l'a cramée.
Il possède un grand domaine prospère dont la principale faiblesse est qu'il est séparé en deux, les Bourgognes (États de par-deçà) et les Pays-Bas (États de par-delà). Il lui suffirait d'une raison, où même une occasion, d'envahir la Lorraine ou la Champagne, et il le ferait sans aucun doute. Il n'a qu'une fille pour le moment, Marie de Bourgogne.
"Le Bon Roi" René d'Anjou, duc d'Anjou, Comte de Provence et Forcalquier, anciennement roi titulaire d'Aragon et de Naples
Un vieil homme adoré de ses sujets à Angers et surtout à Aix en Provence. Une de ses soeurs était la mère de Louis XI.
Nicolas d'Anjou, Duc de Lorraine
Le petit-fils de René d'Anjou, dont il a hérité ses prétentions sur l'Aragon et Naples via son père Jean II de Calabre. Il a été question de le fiancer à Marie de Bourgogne. Sa mort le 27 Juillet 1473, en tentant de capturer Metz afin d'ajouter l’évêché à ses terres, fera diverger cette histoire.
Yolande de France, duchesse douairière de Savoie
Suite à la mort d'Amédée IX, duc de Savoie, en 1472, la Savoie était soumise à une régence de sa femme pour son fils Philibert, au grand déplaisir de Philippe Sans Terre, Comte de Bresse. Philibert (7 ans) et son frère Charles sont donc pour le moment en train d'étudier à Chambéry.
La Tribu des Trastamara(oui, rien que pour l'allitération)
Juan II de Trastamara, Roi d'Aragon, Valence, Majorque, Sicile, Navarre (usurpateur) et Comte de Barcelone
Juan est un autre vieillard. Il était vieux quand il est devenu roi, et ça ne s'est pas arrangé depuis. Rien d'intéressant n'est arrivé en Aragon depuis une guerre civile quand il avait soixante ans. Son fils Fernando a eu l'idée saugrenue d'épouser l'une des héritières du royaume de Castille-Leon, Isabella.
Enrique IV, Roi de Castilla, Leon, Galicia et des Asturies
Un roi faible qui, après quelques guerres saintes en Andalousie, voit son royaume se polariser autour de son héritage, entre les alliés de sa fille Juana (la majorité des nobles castillans, la France) et ceux de sa demi-soeur Isabella (surtout l'Aragon)
Ferrante, Roi de Sicile Péninsulaire (Naples)
Un des pires roi de Naples. Brutal et impitoyable, il ne règne que par la terreur et la coercition. Il est vu par ses voisins comme un roi cruel et dissimulateur.
Il a vaincu Jean de Calabre, parce qu'il était le fils bâtard du roi de Naples précédent et non son petit-fils en passant par une femme.
Maison d'Aviz : Alfonso V, Roi du Portugal et des Algarves
Encore un vieillard qui a eu la même idée que Fernando de Aragon après avoir conquis quelques archipels et terrifié des Marocains. Son fils Joao est surnommé le "Prince Parfait" et est incroyablement aimé du peuple portugais.
Les Archiduchés des Habsbourgs
Friedrich III von Habsburg, Empereur du Saint Empire
Bien que très occupé à perdre une guerre contre Mathias Corvin, il cherche de l'aide partout où il peut. Il est un peu faible d'esprit, et du coup il admire Charles de Bourgogne. Son fils Maximilian est par contre très prometteur.
Siegmund von Habsburg, Archduke of Further Austria and Tyrol
Il est endetté envers Charles le Téméraire, et lui a laissé comme gage de bonne foi le Sundgau et le Breisgau.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Que les jeux des trônes commence !!!
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Chapitre 2 : l'Automne 1473
Il court, il court, l'Empereur, l'Empereur du Saint-Empire...
La personnalité flamboyante et chevaleresque de Charles de Bourgogne lui avait permis, par le passé, de profiter de nombreux admirateurs, parmi lesquels l'Empereur du Saint-Empire Friedrich III von Habsburg. L'Empereur avait longtemps auparavant proposé au père de Charles, Philippe "le Bon" de Bourgogne, d'élever le Duché de Brabant, "l'un des plus anciens et renommés de la Chrétienté", en royaume. Philippe avait refusé, souhaitant être roi de l'intégralité de ses terres et non d'une partie d'entre elles. Maintenant, Charles et Friedrich négociaient à Trier (Trèves) une réapparition du Royaume de Bourgogne au profit de Charles.
Ce royaume aurait inclus, à part les domaines Bourguignons, les duchés de Savoie, Lorraine et Kleve (Clèves) ainsi que les évéchés de Liège, Toul, Verdun, Metz et Utrecht. En échange de cela, Marie de Bourgogne épouserait Maximilian von Habsburg. Cependant, Charles insistait pour que les Suisses lui paient hommage, ce que Friedrich ne pouvait offrir, ayant perdu tout contrôle sur ces terres dans la décennie précédente.
C'est pourquoi les séances de discussion devinrent de plus en plus tendues, et l'admiration de Friedrich envers Charles fut remplacée par de la peur. C'est pourquoi, la veille du couronnement, Friedrich et Maximilian fuirent Trier à cheval, laissant tomber Charles sur l'autel.
Une proie pour l'Aragne
Charles était rentré furieux à Dijon. Alors qu'il commençait à réfléchir au siège d'une ville impériale, Neuß (Neuss) par exemple, il reçut un messager de son royal cousin, Louis XI. Même s'il n'appréciait pas vraiment son cousin, le considérant en son for un traître doublé d'un couard, il accepta de le rencontrer le plus tôt possible à Reims, le message faisant allusion au Duché de Lorraine comme une proie possible. De plus, Louis avait prouvé qu'il pouvait à l'occasion tenir parole...
Aussi, ils se rencontrèrent le 14 Décembre à Reims. Louis souhaita en souriant la bienvenue à «son bon cousin le Prince de Bourgogne», l'élevant par ce biais (le titre serait confirmé officiellement le 1er Janvier 1474) pour caresser Charles dans le sens du poil avant de passer au coeur du sujet : les Valois-Anjou étaient sur le point de s'éteindre. Seul René d'Anjou vivait encore, son fils et son petit-fils ayant trouvé la mort. Or, au cours des années, les Angevins avaient acquis des titres qui pouvaient aisément être arrachés au vieux Duc, notamment les revendications des trônes de la branche Aragonaise des Trastamara. De plus, la Lorraine, l'Anjou et la Provence pouvaient également être envahis.
L'Anjou étant un apanage, il retournerait de toute manière à Louis à la mort de René, et la Provence ferait de même, en passant par les mains de Charles du Maine, Louis étant le neveu du vieux duc. D'un autre côté, la Lorraine partait à une autre petite-fille. Louis n'était pas intéressé par la Lorraine, sa revendication sur ce duché étant au plus douteuses, et il savait que Charles ferait littéralement n'importe quoi pour l'obtenir, tandis que Charles, lui, n'était pas intéressé par les royaumes austraux, car ils étaient trop lointains, et leur conquête donnerait à ses gueux peu loyaux une excellente occasion de se rebeller.
C'est ainsi que fut signé le 19 Décembre le traité de Reims entre le Royaume de France et la Principauté de Bourgogne. Les provisions de celui-ci consistaient à la répartition des revendications et titres des Angevins une fois René soulagé de ceux-ci, Provence exceptée. Tandis que la Bourgogne obtiendrait le Barrois et la Lorraine, la France obtiendrait le reste. De plus, si une puissance externe aux revendications angevines déclarait la guerre à l'un des signataires, l'autre en ferait de même. Cette clause était évidemment conçue au cas où Édouard IV d'Angleterre souhaiterait relancer la Guerre de Succession de France.
C'est ainsi que Charles rentra à Dijon incroyablement satisfait de son cousin, mais toujours furieux contre Friedrich. En rentrant, il écrivit son testament.
La personnalité flamboyante et chevaleresque de Charles de Bourgogne lui avait permis, par le passé, de profiter de nombreux admirateurs, parmi lesquels l'Empereur du Saint-Empire Friedrich III von Habsburg. L'Empereur avait longtemps auparavant proposé au père de Charles, Philippe "le Bon" de Bourgogne, d'élever le Duché de Brabant, "l'un des plus anciens et renommés de la Chrétienté", en royaume. Philippe avait refusé, souhaitant être roi de l'intégralité de ses terres et non d'une partie d'entre elles. Maintenant, Charles et Friedrich négociaient à Trier (Trèves) une réapparition du Royaume de Bourgogne au profit de Charles.
Ce royaume aurait inclus, à part les domaines Bourguignons, les duchés de Savoie, Lorraine et Kleve (Clèves) ainsi que les évéchés de Liège, Toul, Verdun, Metz et Utrecht. En échange de cela, Marie de Bourgogne épouserait Maximilian von Habsburg. Cependant, Charles insistait pour que les Suisses lui paient hommage, ce que Friedrich ne pouvait offrir, ayant perdu tout contrôle sur ces terres dans la décennie précédente.
C'est pourquoi les séances de discussion devinrent de plus en plus tendues, et l'admiration de Friedrich envers Charles fut remplacée par de la peur. C'est pourquoi, la veille du couronnement, Friedrich et Maximilian fuirent Trier à cheval, laissant tomber Charles sur l'autel.
Une proie pour l'Aragne
Charles était rentré furieux à Dijon. Alors qu'il commençait à réfléchir au siège d'une ville impériale, Neuß (Neuss) par exemple, il reçut un messager de son royal cousin, Louis XI. Même s'il n'appréciait pas vraiment son cousin, le considérant en son for un traître doublé d'un couard, il accepta de le rencontrer le plus tôt possible à Reims, le message faisant allusion au Duché de Lorraine comme une proie possible. De plus, Louis avait prouvé qu'il pouvait à l'occasion tenir parole...
Aussi, ils se rencontrèrent le 14 Décembre à Reims. Louis souhaita en souriant la bienvenue à «son bon cousin le Prince de Bourgogne», l'élevant par ce biais (le titre serait confirmé officiellement le 1er Janvier 1474) pour caresser Charles dans le sens du poil avant de passer au coeur du sujet : les Valois-Anjou étaient sur le point de s'éteindre. Seul René d'Anjou vivait encore, son fils et son petit-fils ayant trouvé la mort. Or, au cours des années, les Angevins avaient acquis des titres qui pouvaient aisément être arrachés au vieux Duc, notamment les revendications des trônes de la branche Aragonaise des Trastamara. De plus, la Lorraine, l'Anjou et la Provence pouvaient également être envahis.
L'Anjou étant un apanage, il retournerait de toute manière à Louis à la mort de René, et la Provence ferait de même, en passant par les mains de Charles du Maine, Louis étant le neveu du vieux duc. D'un autre côté, la Lorraine partait à une autre petite-fille. Louis n'était pas intéressé par la Lorraine, sa revendication sur ce duché étant au plus douteuses, et il savait que Charles ferait littéralement n'importe quoi pour l'obtenir, tandis que Charles, lui, n'était pas intéressé par les royaumes austraux, car ils étaient trop lointains, et leur conquête donnerait à ses gueux peu loyaux une excellente occasion de se rebeller.
C'est ainsi que fut signé le 19 Décembre le traité de Reims entre le Royaume de France et la Principauté de Bourgogne. Les provisions de celui-ci consistaient à la répartition des revendications et titres des Angevins une fois René soulagé de ceux-ci, Provence exceptée. Tandis que la Bourgogne obtiendrait le Barrois et la Lorraine, la France obtiendrait le reste. De plus, si une puissance externe aux revendications angevines déclarait la guerre à l'un des signataires, l'autre en ferait de même. Cette clause était évidemment conçue au cas où Édouard IV d'Angleterre souhaiterait relancer la Guerre de Succession de France.
C'est ainsi que Charles rentra à Dijon incroyablement satisfait de son cousin, mais toujours furieux contre Friedrich. En rentrant, il écrivit son testament.
Dernière édition par DracoLazarus le Jeu 26 Nov - 15:33, édité 2 fois (Raison : titre)
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Appétissant !
Bientôt la suite ????
Bientôt la suite ????
Imberator- Messages : 92
Date d'inscription : 06/12/2015
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
J'ai un roman inachevé sur cette période et cette région... enfin, les prédécesseurs (Charles VII, Philippe le Bon). Je connais bien et je pourrais t'aider.
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2228
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Imberator a écrit:Appétissant !
Bientôt la suite ????
Anaxagore a écrit:J'ai un roman inachevé sur cette période et cette région... enfin, les prédécesseurs (Charles VII, Philippe le Bon). Je connais bien et je pourrais t'aider.
En fait, j'ai déjà plus d'une dizaine de chapitres sur AH.com prêts, mais il faut que je les retraduise en français... Et j'ai un peu la flemme Mais bon, je vais essayer d'en faire un aujourd'hui.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Chapitre 3 : 1474, Préparatifs de guerre
«Vis bellum, para bellum» Jacques de la Palisse, qui ne se savait pas qu'il parlait latin.
En 1474, la France et les états bourguignons se préparaient tous deux en vue de guerres. Cela n'avait rien de nouveau, mais ce qui changeait cette fois-ci, était que cette guerre ne serait pas l'un contre l'autre. Certes, la France disposait d'une armée permanente, bien entraînée et bien organisée, mais celle-ci était bien trop petite pour faire la guerre contre une autre puissance européenne. De fait, de par sa taille, elle ne pouvait servir qu'à réduire des seigneurs féodaux - ce pour quoi l'Aragne s'en était servi en Aquitaine et en Armagnac. Pour combattre les Trastamara d'Aragon, Louis XI devait agrandir son armée.La Bourgogne, elle, ne souffrait pas de ce problème. La série inexplicable de rebellions dans les Flandres avait forcé l'armée bourguignonne à être grande. Cependant, elle était majoritairement constituée de mercenaires, qui étaient à la fois coûteux et potentiellement désordonnés. Les états bourguignons levaient et entraînaient des troupes locales pour réduire les coûts et gagner en discipline.
Au début de l'été de 1474, Charles fit rappeler à son royal cousin perdu dans la paperasse et les missives postales qu'il devait rendre visite à son oncle. Ce fut fait le 21 juillet. Louis XI avait envoyé un messager à René d'Anjou pour le prévenir que, pour gérer la réorganisation de l'Armagnac et de l'Aquitaine, il devrait passer quelques nuits en Anjou avait d'arriver au Poitou. Il se dirigea ensuite vers le château angevin des Ponts de Cé. René eut une mauvaise surprise en l'attendant. En effet, dans ses préparatifs pour l'arrivée de son neveu, il avait laissé les portes de son château grandes ouvertes, tandis que Louis XI était venu avec quelques hommes d'armes. Le duc étant bien trop vieux pour affronter son neveu, il essaya de s'arranger avec son neveu, tout en accentuant combien le comportement de son neveu était insultant et indigne.
Louis XI commença par demander tout l'héritage, tout de suite. Bien sûr, il savait que René ne pourrait l'accepter. C'était juste pour négocier, en laissant la Provence de côté temporairement.
L’Anjou, par contre, était une province très riche. Louis obtint l'Anjou et les prétentions Angevines aux terres des Trastamara d'Aragon et à la Lorraine et une situation privilégiée dans la succession de Provence. Bien sûr, c'était ce que Louis voulait dès le début. René dût partir pour la Provence, où le peuple d'Aix accueillit fort bien son «Bon Roi René».
Le dernier événement de l'année fut la mort de Enrique IV de Castilla y Leon le 11 décembre. Le jour qui suivit sa demi-sœur Isabella s'était fait couronner Reine de Castille-Léon, forçant la fille d'Enrique, Juana, à aller chercher de l'aide au Portugal. Cela déclencha la Guerre de Succession de Castille, qui dégénéra lors de l'intervention française. En France, cette guerre est connue sous le nom de Guerre de la Marche Ibérienne.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Je viens de finir ton histoire sur AH.com. Pourrais tu détailler les statuts des nouveaux territoires français ? Lesquels sont des pays d'états ? Lesquels sont intégrés au domaine royal ?
Ton uchronie est très intéressante. Ton royaume de France devrait être moins centralisé. J attends la suite avec impatience.
Ton uchronie est très intéressante. Ton royaume de France devrait être moins centralisé. J attends la suite avec impatience.
Longtimer- Messages : 30
Date d'inscription : 27/01/2016
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Pas de nouvelle traduction ??
Zarbi
Zarbi
Zarbi- Messages : 32
Date d'inscription : 28/10/2015
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Alors désolé, j'ai été un peu distrait. Je vais vous traduire 1475 sous peu.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Chapitre 4 : 1475 dans la Péninsule Ibérique et en France : la Guerre de Succession de Castille.
"Il n'y a qu'une chose qui soit plus dévastateur qu'une guerre civile. Une guerre de succession." Louis l'Aragne, à propos de la Guerre des Deux Roses
La Guerre de Succession de Castille était une affaire nécessitant du doigté. Les deux camps bénéficiaient d'une certaine légitimité dans leur prétentions et une bonne raison pour ne pas être laissés au pouvoir. Dans le camp occidental, Juana de Castilla était l'héritière légitime du trône castillan, qui avait de plus le soutien de nombreux nobles puissants. Cependant, non seulement la princesse était-elle encore jeune, mais de plus elle n'avait pas de mari expérimenté capable de l'aider à gérer les affaires d'État. Dans le camp oriental, Isabella de Castilla était la prétendante au trône. Un traité de 1470 avait fait d'elle l'héritière du trône de Castille, et elle était de plus déjà couronnée reine de Castille. Cependant, elle avait rompu ce traité, qui spécifiait qu'elle devait demeurer stérile et célibataire en épousant Fernando de Aragon. Elle était du coup à peine plus qu'une usurpatrice. Cependant, tandis que Juana devait dépendre des ressources de la noblesse, Isabella pouvait se reposer sur le domaine royal et surtout les ressources aragonaises.
Alfonso V d' Aviz, Roi du Portugal et des Algarves changea rapidement l'équilibre des forces. Tandis que Juana trônait à Toro pour la durée de la guerre civile, elle décida qu'il lui fallait l'épouser. En conséquence, le 15 mai Alfonso envahit la Castille-Léon. Dix mois plus tard, il épousait la princesse castillane à Toro. Ce geste eut des conséquences importantes. En effet, cela coûta à Juana une partie de son soutien, car les nobles castillans craignaient le pouvoir que cela donnerait au Portugal sur la Castille. Cela permit aussi par des négociations avisées aux Isabellistas d'éroder encore plus le soutien aux Juanistas. Cependant, la principale contribution d'Alfonso fut de faire intervenir les Français. En effet, la France était très ennuyée par ce souk car la Castille était un de leurs meilleurs alliés, alors que l'Aragon était un ennemi de la France. Une victoire des partisans d'Isabella serait donc une catastrophe en transformant une démangeaison mineure en une menace à part entière, au même titre que l'Angleterre ou le Saint-Empire. A contrario, une victoire des Juanistas permettrait à la France de maintenir l'équilibre des pouvoirs dans la Péninsule Ibérique, Alfonso étant vieux et pouvant mourir n'importe quand. De plus, il avait déjà un fils. Cela devrait casser l'union personnelle entre Castille et Portugal, et ainsi rétablir l'équilibre.
Pour gagner cette guerre de succession, il était nécessaire pour la France que cela reste une affaire de famille. Envahir la Castille serait donc contre-productif, car cela ferait peur à trop de nobles pour permettre à Juana d'avoir un règne stable. Envahir l'Aragon suffirait amplement pour anéantir le soutien aragonais.
Le 10 Septembre, Juan II de Aragon apprenait que de nombreuses compagnies françaises se massaient dans le Languedoc. Trois jours plus tard, il recevait une déclaration de guerre formelle de Louis XI. L'armée française comptait 15 000 hommes, et de nombreux autres étaient encore en train d'être entrainés. Perpignan et Cerdagne tombèrent aisément, car le Roi de France était également Comte de Roussillon et Cerdagne. L'armée suivit ensuite la côte, ne s'arrêtant que pour s'emparer d'Empuries, en direction de Gérone. Une armée de 10 000 avait été levée par Juan II pour arrêter les Français avant Gérone, et avait été convoyée par bateau jusqu'au village de l'Escale. L'armée française était suffisamment proche pour forcer les Aragonais à se battre sur la plage, mais seulement le lendemain, le 31 Octobre 1475.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
C'est vrai que je n'ai pas fait attention à ce point.Longtimer a écrit:Je viens de finir ton histoire sur AH.com. Pourrais tu détailler les statuts des nouveaux territoires français ? Lesquels sont des pays d'états ? Lesquels sont intégrés au domaine royal ?
Ton uchronie est très intéressante. Ton royaume de France devrait être moins centralisé. J attends la suite avec impatience.
Par domaine royal, tu fais référence aux pays d'élection et pays d'imposition?
L'Anjou avait perdu ses Etats au XVe siècle, donc il serait alors partie du Domaine Royal.
La plupart des domaines conquis par la France seraient probablement des pays d'Etat (les Etats locaux seraient maintenus car il s'agirait d'une intégration dynastique et non d'une conquête pure et simple), à part la Catalogne et le Sundgau qui seraient fort probablement des parties du domaine royal.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Chapitre 5 : la Bataille de l'Escale
"De sable, de pierre, d'acier ou d'aisances, peu importe! Un roi ne siège que sur des trônes et des lits." Louis XI de France
L'Escale est considéré comme un exemple typique à petite échelle de la doctrine de guerre française dans les années 1470. Sans surprise, sa dépendance à l'égard des avantages évidents a tout simplement caché les quelques défauts du système.Paramètres
Le champ de bataille à L'Escale était une plage méditerranéenne typique, c'est-à-dore un plan incliné à 2 ou 3% de pente sur quelques centaines de mètres, suivis d'un maquis touffu et broussailleux.
Les forces françaises, qui étaient arrivées du Nord, comptaient 4 000 archers longs et arbalétriers, 7 800 fantassins, 2 000 chevaliers, 1 000 lanciers et cinquante canons avec 4 serviteurs chacun. Ils étaient menés par le roi lui-même, assis sur un trône de sable qu'il avait construit avec quelques fantassins. La taille relativement importante du corps d'archers provient de leur relative facilité à entraîner et leur plus grande durabilité que les fantassins. On estime qu'au moment de la bataille en France 9 200 fantassins étaient encore en formation, mais seulement 1 000 hommes destinés au corps d'archers.
Ils ont été déployés comme suit: la majeure partie des fantassins du corps d'archers français étaient disposés sur le centre et l'ouest de la plage, derrière les canons. A l'est furent déployés les chevaliers et 900 lanciers. Les lanciers restants ainsi que 300 fantassins et 150 arbalétriers avaient été déployés dans le maquis, pour saigner les Aragonais et saisir une occasion qui se présenterait.
De l'autre côté, les Aragonais, dirigé par Alfonso de Aragon, comptait 1 500 arbalétriers, 30 canons, 6 400 fantassins, 1 500 chevaliers et 500 lanciers. Les Aragonais avaient réussi à construire à partir de leurs bateaux, de buissons du maquis et de buches issues du village une petite fortification en demi-cercle orientée au nord-ouest. Quelques pièges avaient de plus été placés du Nord de celle-ci. Les canons avaient été placés sur l'ouest de la fortification pour profiter de l'altitude, la cavalerie chargée de protéger la ligne de marée sur l'est exposé, et les fantassins et les arbalétriers occupaient la fortification.
Bataille
Louis XI était un vrai novice quand il s'agissait de faire la guerre. Il n'y connaissait que quelques maximes tout au plus : flanquer l'ennemi augmente les chances de victoire. Prendre leur canons ou les détruire permet de les affaiblir. Et surtout, seule la cavalerie peut charger, quand le terrain devant est débarrassé de toute infanterie de son camp.
Les Français ont attaqué à l'aube, à l'aide d'une pluie de flèches, de carreaux et de boulets désorganisant les Aragonais pour un petit moment. La plupart des projectiles fut concentrée contre la cavalerie ennemie, dans l'espoir de les neutraliser avant qu'ils puissent faire quoi que ce soit. Cela ne suffit pas. La cavalerie Aragonais chargea tête baissée sur l'infanterie française. Cependant, les boulets permirent à la cavalerie de française de charger avant qu'il ne soit trop tard. Les chevaliers Aragonais étaient donc moitié attaqués de l'avant et moitié flanqués par une cavalerie plus nombreuse et mieux entrainée. Ils furent donc repoussés jusque dans leurs propres pièges et sur leurs propres piques. Après l'émiettement de la cavalerie ennemies, les Français revinrent à leur position pour se regrouper. À ce moment, le corps d'archers aragonais commença à être à court de flèches. Quelques minutes plus tard, les Français dans le maquis en sortaient, s'emparaient des canons à l'Ouest de la fortification ennemie et les retournèrent contre leurs possesseurs. Le combat féroce autour des canons distrait le gros de l'infanterie aragonaise un certain temps. La cavalerie française se saisit de l'occasion pour charger sur les restes de la cavalerie aragonais à travers les eaux peu profondes, de manière à éviter les pièges, tandis que les canons français percèrent finalement la fortification aragonaise. Les fantassins se sont ensuite lancés dans une attaque massive. L'attaque sur trois flancs brisa le moral Aragonais, et les forces aragonaises s'effondrèrent à moitié par la fuite, à moitié par la mort des soldats qui les composaient. Alfonso de Aragon fut capturé et les survivants se réfugièrent à Gérone sans provisions ni artillerie.
Résultats et conséquences
Les Français ont pris dans la bataille 23 canons contre les 8 perdus à des tirs anti-batterie. Ils ont perdu 2250 hommes, dont 1500 fantassins, 300 archers, 200 lanciers et 250 chevaliers. On estime que 450 chevaliers ont été pris comme prisonniers pour être libérés contre rançon à la prochaine trêve. En face, les Aragonais sont réduits à 300 chevaliers, 100 lanciers, 2500 fantassins et 650 troupes de missiles.
Les Français n'ont pas été capables de construire sur cette bataille, ayant trop de provisions avant le siège de Gérone. Cependant, leur retour à Perpignan et Empuries leur permet d'intégrer de grandes quantités de renforts, pour atteindre un effectif total de 20000 hommes.
Le Trône de Sable de l'Aragne réside encore au milieu du village de l'Escale sous la forme d'une statue de pierre, grâce à Louis XI qui, connaissant l'importance des légendes, paya les villageois pour le maintenir en état.
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Bizarre... les armées française/ anglaise/ bourguignonne de la fin du moyen-âge sont à peu près constitué de 60 % de tireur, 30% d'hallebardiers/piquiers (dont de nombreux Suisses sous Louis XI), 5% de tireurs montés, 5% de chevaliers.
La guerre de cent ans a largement démontré la supériorité des tireurs sur les piétons (Poitiers, Crécy Azincourt). De plus je suis étonné de l'absence d'arquebusiers. Dans l'armée française de l'époque de louis XI, le gros des tireurs est formé de "francs-archers" qui (malgré leur nom) sont essentiellement des arbalétriers. Les archers sont moins fréquents, et les arquebusiers encore moins.
Pour une armée de 15 000 hommes on devrait avoir :
8000 tireurs (4000 arbalétriers, 3000 archers, 1000 arquebusiers) 6000 fantassins (mercenaires suisses à peu près 1/3 de piquiers, 1/3 d'hallebardiers, 1/3 morgensterns) 500 chevaliers, gardes écossais et gens d'arme à cheval (grand harnois blanc, lance) 500 archers et/ou arbalétriers montés.
Louis XI novice à faire la guerre ! Heu c'est un vétéran de la guerre de cent ans et il a combattu les Suisses à la bataille de la Birse (24 Août 1444). A l'époque, Dauphin de France, Louis avait envoyé les cavaliers et les archers de Bueil devant Bâle dans l’espoir que la garnison fit une sortie. Le gros de l’armée devait en profiter pour prendre la ville.
Initialement, la stratégie fonctionna. Un contingent de 2 500 défenseurs sortit de la ville de Bâle pour livrer bataille à la troupe française, pourtant cinq fois plus nombreuse. L’affrontement eut lieu sur le plateau de la Birse et n’aurait pu être plus violent. Les Helvètes formaient une infanterie lourde vêtue de mailles et casquée de fer. Leur phalange était réputée pour sa résistance à la cavalerie. Alors que leurs premières lignes se hérissaient en une haie de piques capable d’arrêter une charge lourde, les hommes placés derrière massacraient les cavaliers immobilisés avec leurs redoutables hallebardes et autres Morgenstern (bâtons garnis de pointes). En dépit de leur férocité et des pluies de flèches décochées par leurs archers, les redoutables Écorcheurs furent incapables de triompher. Ils attaquèrent continuellement pendant une bonne partie de la matinée, en vain.
Voyant que le contingent qui avait attaqué de Bueil était en difficulté, les portes de Bâle s’ouvrirent une nouvelle fois pour faire sortir un secours de plusieurs milliers de défenseurs.
C’était le moment qu’attendait le dauphin pour intervenir selon le plan qu’il avait arrêté. Alors que la cavalerie immobilisait les Suisses, il s’avança vers Bâle à présent sans défense. Cependant, sa manœuvre ne passa pas inaperçue des renforts. Les Bâlois comprirent qu’ils avaient été joués. Ils firent demi-tour et regagnèrent la ville avant l’arrivée de l’héritier du trône.
La retraite des Bâlois provoqua un fort mouvement d’inquiétude parmi les Suisses engagés contre la cavalerie. S’avisant enfin qu’ils affrontaient une armée très supérieure en nombre, ils voulurent regagner la ville. De Bueil mit à profit leur perte de cohésion pour les assaillir à coup redoublé et les tailler en pièce. Une partie des troupes n’en réussit pas moins à se réfugier dans l’Hospice Saint-Jacques.
Après avoir subi de telles pertes, les Écorcheurs étaient à présent ivres de rage. De Bueil fit donner l’artillerie jusqu’à ce que la léproserie ne fût plus qu’un amas de décombres. Les Routiers- à présent démontés- s’élancèrent ensuite à l’attaque et affrontèrent les Suisses survivants au corps au corps. La mêlée fut acharnée et continua jusqu’au soir. Les pertes furent terribles. 4000 Français et alliés périrent, dont Robert de Brézé, le frère du ministre du roi, et Burckhardt Munch, le commandant de la cavalerie autrichienne. Seuls deux cent Suisses – tous grièvement blessés- regagnèrent Bâle. Aucun ne recula, aucun ne se rendit. Ils tinrent le serment qu’ils avaient prononcé la veille de la bataille : Ils avaient rendus leurs âmes à Dieu et leurs corps aux Écorcheurs.
Un tel engagement eut bien sûr des conséquences à sa mesure. Certes, les Suisses venaient d’essuyer une défaite. Obligés de lever les sièges de Zurich et de Farnbourg, ils rallièrent toutes leurs troupes pour défendre leurs foyers. Cependant, la victoire du dauphin avait eu lieu dans de telles circonstances que le prestige des Cantons en ressortait grandi plutôt que diminué.
Et la Bataille de la Birse est antérieure au POD de ton uchronie, comme la guerre de cent ans ou la guerre de la "Ligue du Bien Publique" (que le traité de Péronne conclut justement). Louis XI devient roi à 38 ans, un âge relativement avancé pour l'époque. Il s'est déjà distingué sur le champ de bataille (notamment à Pontoise en 1441 contre les Anglais). En 1443, le dauphin Louis combattit jean d'Armagnac. Encore Dauphin de France il guerroya aussi en Alsace contre les Hasbourgs.
La guerre de cent ans a largement démontré la supériorité des tireurs sur les piétons (Poitiers, Crécy Azincourt). De plus je suis étonné de l'absence d'arquebusiers. Dans l'armée française de l'époque de louis XI, le gros des tireurs est formé de "francs-archers" qui (malgré leur nom) sont essentiellement des arbalétriers. Les archers sont moins fréquents, et les arquebusiers encore moins.
Pour une armée de 15 000 hommes on devrait avoir :
8000 tireurs (4000 arbalétriers, 3000 archers, 1000 arquebusiers) 6000 fantassins (mercenaires suisses à peu près 1/3 de piquiers, 1/3 d'hallebardiers, 1/3 morgensterns) 500 chevaliers, gardes écossais et gens d'arme à cheval (grand harnois blanc, lance) 500 archers et/ou arbalétriers montés.
Louis XI novice à faire la guerre ! Heu c'est un vétéran de la guerre de cent ans et il a combattu les Suisses à la bataille de la Birse (24 Août 1444). A l'époque, Dauphin de France, Louis avait envoyé les cavaliers et les archers de Bueil devant Bâle dans l’espoir que la garnison fit une sortie. Le gros de l’armée devait en profiter pour prendre la ville.
Initialement, la stratégie fonctionna. Un contingent de 2 500 défenseurs sortit de la ville de Bâle pour livrer bataille à la troupe française, pourtant cinq fois plus nombreuse. L’affrontement eut lieu sur le plateau de la Birse et n’aurait pu être plus violent. Les Helvètes formaient une infanterie lourde vêtue de mailles et casquée de fer. Leur phalange était réputée pour sa résistance à la cavalerie. Alors que leurs premières lignes se hérissaient en une haie de piques capable d’arrêter une charge lourde, les hommes placés derrière massacraient les cavaliers immobilisés avec leurs redoutables hallebardes et autres Morgenstern (bâtons garnis de pointes). En dépit de leur férocité et des pluies de flèches décochées par leurs archers, les redoutables Écorcheurs furent incapables de triompher. Ils attaquèrent continuellement pendant une bonne partie de la matinée, en vain.
Voyant que le contingent qui avait attaqué de Bueil était en difficulté, les portes de Bâle s’ouvrirent une nouvelle fois pour faire sortir un secours de plusieurs milliers de défenseurs.
C’était le moment qu’attendait le dauphin pour intervenir selon le plan qu’il avait arrêté. Alors que la cavalerie immobilisait les Suisses, il s’avança vers Bâle à présent sans défense. Cependant, sa manœuvre ne passa pas inaperçue des renforts. Les Bâlois comprirent qu’ils avaient été joués. Ils firent demi-tour et regagnèrent la ville avant l’arrivée de l’héritier du trône.
La retraite des Bâlois provoqua un fort mouvement d’inquiétude parmi les Suisses engagés contre la cavalerie. S’avisant enfin qu’ils affrontaient une armée très supérieure en nombre, ils voulurent regagner la ville. De Bueil mit à profit leur perte de cohésion pour les assaillir à coup redoublé et les tailler en pièce. Une partie des troupes n’en réussit pas moins à se réfugier dans l’Hospice Saint-Jacques.
Après avoir subi de telles pertes, les Écorcheurs étaient à présent ivres de rage. De Bueil fit donner l’artillerie jusqu’à ce que la léproserie ne fût plus qu’un amas de décombres. Les Routiers- à présent démontés- s’élancèrent ensuite à l’attaque et affrontèrent les Suisses survivants au corps au corps. La mêlée fut acharnée et continua jusqu’au soir. Les pertes furent terribles. 4000 Français et alliés périrent, dont Robert de Brézé, le frère du ministre du roi, et Burckhardt Munch, le commandant de la cavalerie autrichienne. Seuls deux cent Suisses – tous grièvement blessés- regagnèrent Bâle. Aucun ne recula, aucun ne se rendit. Ils tinrent le serment qu’ils avaient prononcé la veille de la bataille : Ils avaient rendus leurs âmes à Dieu et leurs corps aux Écorcheurs.
Un tel engagement eut bien sûr des conséquences à sa mesure. Certes, les Suisses venaient d’essuyer une défaite. Obligés de lever les sièges de Zurich et de Farnbourg, ils rallièrent toutes leurs troupes pour défendre leurs foyers. Cependant, la victoire du dauphin avait eu lieu dans de telles circonstances que le prestige des Cantons en ressortait grandi plutôt que diminué.
Et la Bataille de la Birse est antérieure au POD de ton uchronie, comme la guerre de cent ans ou la guerre de la "Ligue du Bien Publique" (que le traité de Péronne conclut justement). Louis XI devient roi à 38 ans, un âge relativement avancé pour l'époque. Il s'est déjà distingué sur le champ de bataille (notamment à Pontoise en 1441 contre les Anglais). En 1443, le dauphin Louis combattit jean d'Armagnac. Encore Dauphin de France il guerroya aussi en Alsace contre les Hasbourgs.
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Anaxagore- Messages : 2228
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Il faut croire que je n'avais pas fait assez de recherches quand j'avais écrit ce chapitre. J'avais mal estimé la nature des Francs-Archers. Si je ne me trompe pas par contre les Lances consistent de 1 lancier et de 4 ou 5 fantassins chacune.Anaxagore a écrit:Bizarre... les armées française/ anglaise/ bourguignonne de la fin du moyen-âge sont à peu près constitué de 60 % de tireur, 30% d'hallebardiers/piquiers (dont de nombreux Suisses sous Louis XI), 5% de tireurs montés, 5% de chevaliers.
La guerre de cent ans a largement démontré la supériorité des tireurs sur les piétons (Poitiers, Crécy Azincourt). De plus je suis étonné de l'absence d'arquebusiers. Dans l'armée française de l'époque de louis XI, le gros des tireurs est formé de "francs-archers" qui (malgré leur nom) sont essentiellement des arbalétriers. Les archers sont moins fréquents, et les arquebusiers encore moins.
Pour une armée de 15 000 hommes on devrait avoir :
8000 tireurs (4000 arbalétriers, 3000 archers, 1000 arquebusiers) 6000 fantassins (mercenaires suisses à peu près 1/3 de piquiers, 1/3 d'hallebardiers, 1/3 morgensterns) 500 chevaliers, gardes écossais et gens d'arme à cheval (grand harnois blanc, lance) 500 archers et/ou arbalétriers montés.
Louis XI novice à faire la guerre ! Heu c'est un vétéran de la guerre de cent ans et il a combattu les Suisses à la bataille de la Birse (24 Août 1444). A l'époque, Dauphin de France, Louis avait envoyé les cavaliers et les archers de Bueil devant Bâle dans l’espoir que la garnison fit une sortie. Le gros de l’armée devait en profiter pour prendre la ville.
Initialement, la stratégie fonctionna. Un contingent de 2 500 défenseurs sortit de la ville de Bâle pour livrer bataille à la troupe française, pourtant cinq fois plus nombreuse. L’affrontement eut lieu sur le plateau de la Birse et n’aurait pu être plus violent. Les Helvètes formaient une infanterie lourde vêtue de mailles et casquée de fer. Leur phalange était réputée pour sa résistance à la cavalerie. Alors que leurs premières lignes se hérissaient en une haie de piques capable d’arrêter une charge lourde, les hommes placés derrière massacraient les cavaliers immobilisés avec leurs redoutables hallebardes et autres Morgenstern (bâtons garnis de pointes). En dépit de leur férocité et des pluies de flèches décochées par leurs archers, les redoutables Écorcheurs furent incapables de triompher. Ils attaquèrent continuellement pendant une bonne partie de la matinée, en vain.
Voyant que le contingent qui avait attaqué de Bueil était en difficulté, les portes de Bâle s’ouvrirent une nouvelle fois pour faire sortir un secours de plusieurs milliers de défenseurs.
C’était le moment qu’attendait le dauphin pour intervenir selon le plan qu’il avait arrêté. Alors que la cavalerie immobilisait les Suisses, il s’avança vers Bâle à présent sans défense. Cependant, sa manœuvre ne passa pas inaperçue des renforts. Les Bâlois comprirent qu’ils avaient été joués. Ils firent demi-tour et regagnèrent la ville avant l’arrivée de l’héritier du trône.
La retraite des Bâlois provoqua un fort mouvement d’inquiétude parmi les Suisses engagés contre la cavalerie. S’avisant enfin qu’ils affrontaient une armée très supérieure en nombre, ils voulurent regagner la ville. De Bueil mit à profit leur perte de cohésion pour les assaillir à coup redoublé et les tailler en pièce. Une partie des troupes n’en réussit pas moins à se réfugier dans l’Hospice Saint-Jacques.
Après avoir subi de telles pertes, les Écorcheurs étaient à présent ivres de rage. De Bueil fit donner l’artillerie jusqu’à ce que la léproserie ne fût plus qu’un amas de décombres. Les Routiers- à présent démontés- s’élancèrent ensuite à l’attaque et affrontèrent les Suisses survivants au corps au corps. La mêlée fut acharnée et continua jusqu’au soir. Les pertes furent terribles. 4000 Français et alliés périrent, dont Robert de Brézé, le frère du ministre du roi, et Burckhardt Munch, le commandant de la cavalerie autrichienne. Seuls deux cent Suisses – tous grièvement blessés- regagnèrent Bâle. Aucun ne recula, aucun ne se rendit. Ils tinrent le serment qu’ils avaient prononcé la veille de la bataille : Ils avaient rendus leurs âmes à Dieu et leurs corps aux Écorcheurs.
Un tel engagement eut bien sûr des conséquences à sa mesure. Certes, les Suisses venaient d’essuyer une défaite. Obligés de lever les sièges de Zurich et de Farnbourg, ils rallièrent toutes leurs troupes pour défendre leurs foyers. Cependant, la victoire du dauphin avait eu lieu dans de telles circonstances que le prestige des Cantons en ressortait grandi plutôt que diminué.
Et la Bataille de la Birse est antérieure au POD de ton uchronie, comme la guerre de cent ans ou la guerre de la "Ligue du Bien Publique" (que le traité de Péronne conclut justement). Louis XI devient roi à 38 ans, un âge relativement avancé pour l'époque. Il s'est déjà distingué sur le champ de bataille (notamment à Pontoise en 1441 contre les Anglais). En 1443, le dauphin Louis combattit jean d'Armagnac. Encore Dauphin de France il guerroya aussi en Alsace contre les Hasbourgs.
Je crois que j'ai sous-estimé Louis XI. Cependant, son style de règne était clairement plus orienté diplomatie et administration que militaire, donc…
Je crains de ne plus pouvoir y changer grand-chose, vu que c'est de la traduction, sauf si je fais un reboot de la TL. Par contre, si tu as des infos sur les compos d'armées pendant les guerres d'Italie, je serais intéressé. En ordre de grandeur, ce serait une armée de 40 000 Français de l'armée royale, avec possiblement des renforts Savoyards (~10 000 hommes) et des duchés d'Orléans, Bretagne et Milan (en union personnelle sous Anne de Bretagne et Louis d'Orléans).
Aussi : si Charles VIII est un peu mieux éduqué qu'OTL, serait-il un bon général, moyen ou mauvais?
DracoLazarus- Messages : 26
Date d'inscription : 23/11/2015
Localisation : Paris ou Aix, ça dépend
Re: La contrée du vin et de la bière - Une uchronie franco-bourguignone
Alors pour les Lances, ça dépends l'époque voici l'article wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_d%27ordonnance
Mais à l'époque la lance doit être composée de 7 hommes : 1 lancier (cavalerie), 4 archers, 1 coutillier (avec une arme d'hast) et 1 page (qui n'est pas un combattant).
Pour les guerres d'italie voilà l'article wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_d%27Italie
Mais à l'époque la lance doit être composée de 7 hommes : 1 lancier (cavalerie), 4 archers, 1 coutillier (avec une arme d'hast) et 1 page (qui n'est pas un combattant).
Pour les guerres d'italie voilà l'article wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_d%27Italie
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Anaxagore- Messages : 2228
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
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