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L'ancien empire égyptien... entâché par les erreurs des égyptologues.

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L'ancien empire égyptien... entâché par les erreurs des égyptologues. Empty L'ancien empire égyptien... entâché par les erreurs des égyptologues.

Message par Anaxagore Jeu 31 Mar - 22:16

Avant que vous jugiez ce que je vais écrire, je suis le neveu d'une égyptologue. Je vous assure que je sais de quoi je parle.
Hérodote (II, 124) raconte que des machines « faites de courtes pièces de bois » servirent à l’édification des pyramides. S’agit-il de ces étranges berceaux de bois trouvés sur le site de Gizeh ? Des archéologues modernes pensent qu’en entourant un bloc de pierre de ces berceaux on pouvait le faire rouler sur les pentes des pyramides. Cela pourrait expliquer que les Égyptiens furent capables de hisser un bloc toutes les deux minutes durant la construction de la Grande Pyramide. Plus loin (II, 142 -143) l’historien grec raconte avoir été mis en présence des statues des grands prêtres  et des rois d’Egypte. En tout, il y en aurait eu 341 de chaque sorte. Hérodote est certes très optimiste en jugeant que les grands prêtres se sont succédé au rythme des générations humaines. Mais même en comptant 10 ans en moyenne entre chaque grand prêtre – ce qui est peu-  on peut estimer que le premier d’entre eux aurait officié aux alentours 3 900 avant notre ère.
   De manière plus surprenante encore, ces textes sont en parti étayés par d’autres découvertes. Prenez par exemple la Stèle de l’Inventaire trouvée par le français Mariette. Elle pose un grave problème aux égyptologues puisqu’elle affirme que les pyramides et le sphinx remonteraient à une époque bien antérieure à Koufoui (le pharaon que les grecs ont nommé Kheops) lui-même père de Khâf-ré (Khephren) et grand père de Menkaourê (Mykérinos). A l’inverse, la découverte en 1837 de la Grande Pyramide comme étant le tombeau de Kheops semble entachée d’une grande suspicion.
   La première mention de cette attribution est faite par Hérodote dans son Enquête. Néanmoins, l’image qu’il nous donne du pharaon n’est qu’une suite de racontars qui n’ont que des rapports lointains avec la réalité. De Kheops nous ne savons que peu de chose, son nom signifierait « puisse Rê me protéger ». Il serait né en 2589 avant J.C. et mort en 2566. Pour le reste, nous n’avons conservé aucune source d’époque qui puisse nous renseigner sur lui. Le plus ancien écrit le concernant serait le papyrus Westcar rédigé plus d’un millénaire après sa mort. D’après cette source, au contraire de la description d’Hérodote, il aurait été un roi bienfaisant. On rapporte également qu’il aima sa mère plus que tout. Lorsque son tombeau fut pillé, il le déplaça pour le réinstaller dans son propre complexe funéraire. Les expéditions militaires qu’on prête à Kheops n’appartiennent pas seulement à la fable. En effet, des archéologues ont retrouvé des inscriptions d’époque sur un rocher de l’île Eléphantine près d’Assouan. Continuateur de la politique d’expansion économique de son père Snéfrou, il aurait fait creuser des mines de cuivre et des carrières de turquoise. Un conte égyptien rapporte que la pyramide de Kheops aurait été édifiée grâce au savoir contenu dans les « boites » de Thot, dieu du savoir et du calcul. Comme on le voit, Kheops a été dès l’antiquité considéré comme le détenteur d’un savoir ésotérique. Une encyclopédie d’époque tardive, consacrée aux choses de la nature, de la terre et de l’espace, affirme d’ailleurs que son savoir lui viendrait de l’époque de Kheops. Même les Grecs y croyaient. Durant le règne des Ptolémées, une ordonnance royale prescrivit de construire les  temples comme ils l’étaient à son époque. Dans la tradition hermétique, nourrie par les mondes grecs et égyptiens, Kheops apparaît comme un grand astrologue. Cette association est déjà présente chez Hérodote, en effet, en grec, ops veut dire la vue.  
   C’est au colonel Howard Vyse que l’on doit la découverte qui certifia définitivement la Grande Pyramide comme étant la dernière demeure du pharaon Kheops. En effet, l’archéologue aurait trouvé des hiéroglyphes tracés à la peinture rouge dans la « chambre du roi ». Une découverte d’autant plus surprenante que, jusqu’alors, nul n’avait mentionné d’inscriptions à cet endroit. Comble du ridicule le nom « Koufoui » est écris avec des fautes d’orthographes. Des fautes, qui comme par hasard, reproduisent celles que l’on trouve dans l’un des manuels de référence qu’avait emporté le colonel Vyse… de quoi se poser de sérieuses questions quant à l’intégrité du dit colonel.
   Une inscription dans la « chambre du roi » est d’ailleurs des plus improbable, en effet elle ne servit probablement jamais de tombeau. Des découvertes récentes montrent que les poutres de granit soutenant le plafond se sont brisées dès l’époque de la construction. Le phénomène serait dû, d’après Gilles Dormion, à un « tassement différentiel » entre une partie de la salle qui était construite au-dessus des chevrons de la chambre « de la reine » et une autre partie qui reposait sur une maçonnerie plus fragile. Le résultat se serait traduit par une différence de portance qui aurait placé les poutres en porte à faux. La salle se serait effondrée si les poutres brisées n’avaient été maintenues en place par la force exercée par les parois latérales. Malgré des réparations d’époque –colmatage de fissures- la momie du roi aurait été menacée dans une telle chambre. Cette théorie demeure cependant contestée, le magazine Science et Avenir a fait remarquer dans son numéro de novembre 2004 qu’il demeurait des traces de poutres et de tasseaux de bois maintenant disparu.
     Comme l’a souligné le Dr Zahi Hawass, secrétaire général des Antiquités égyptiennes : « J’ai moi-même une théorie, je crois, en tant qu’égyptologue, que la chambre funéraire de Kheops se trouve toujours à l’intérieur de la pyramide. » Cette annonce a fait suite à la publication d’un livre, La Chambre de Kheops de Gilles Dormion publié chez Fayard. Cet écrit fait la synthèse des travaux effectués au géoradar dans la « chambre de la reine ». A trois mètres cinquante, au dessous de cette salle, se trouve quelque chose, probablement une galerie ou une chambre. D’autres indices, comme la présence d’une niche aménagée dans la paroi est de la « chambre de la reine » indiquent qu’un passage a été muré. Le sol de cette chambre est constitué d’un dallage irrégulier qui semble avoir été manipulé. Peut-être la vraie chambre du roi se trouve juste sous la « chambre de la reine » mais, pour le savoir, il faudrait creuser et cette idée donne des sueurs froides aux Egyptiens. De plus, Science et Vie a cité un spécialiste EDF qui a fait remarquer que le géoradar pourrait avoir repéré, non un corridor, mais une « désorganisation du matériau en place ».
     Cependant, le plus important problème d’attribution de pyramide n’est pas Kheops. Non, la palme de l’incertitude revient à Snéfrou, son père. En effet, on ne le crédite de pas moins de trois pyramides ! (1) Il est difficile de croire qu’il soit le seul constructeur de ce trio monumental. Le pharaon n’avait besoin que d’une seule maison d’éternité pour son usage personnel. Les proches du souverain – la reine et le vizir notamment-  étaient enterrés dans des pyramides miniatures regroupées autour de la sépulture royale. Ce n’est pas le cas ici, puisque la première pyramide se trouve à Meïdoum, tandis que les deux autres, la pyramide rouge et la pyramide rhomboïdale, sont sises à Dahchour à quarante kilomètres de là.
    Ces incohérences sont à mettre en parallèle avec l’histoire de la descendance de Kheops. A la mort du pharaon, son fils Didoufri pris le trône. Au bout de huit ans, Khephren le remplaça. Pourquoi, un règne aussi court ? Parce que Khephren aurait assassiné son demi-frère. La raison d’un tel acte serait un autre meurtre, celui de Kawab le frère aîné que Didoufri aurait éliminé pour pouvoir devenir pharaon. On dit que, honteux, il aurait renoncé à se faire bâtir une pyramide auprès de son père Kheops et se serait contenté d’une dernière demeure plus modeste. A cause de l’opprobre attaché à son acte, Didoufri aurait fait l’objet d’un effacement de son règne et d’une destruction systématique de toutes ses représentations.
     Voilà une histoire extraordinaire, un véritable drame shakespearien remplis de fureur et de sang. Le problème c’est qu’il s’agit d’une méprise. Lors des fouilles d’Abou Roach, menées par Emile Chassinat, au début du vingtième siècle, un grand nombre de fragments de statues ont été exhumés. Chassinat imagina qu’il s’agissait là d’une destruction volontaire. Ce serait une forme de damnatio memoriae, un anéantissement de la mémoire d’un pharaon qui aurait mal gouverné. Comme ce site était attribué à Didoufri, la thèse parvient aux oreilles d’un autre archéologue, Reisner qui conduisait les fouilles de Gizeh. Enthousiasmé, en 1942, il rédigea l’histoire de meurtre et de vengeance que je vous ais raconté.
    Cependant, l’hypothèse pêche à la base.
     La damnatio memoriae était connue des Egyptiens. Chez eux, il était alors prescrit de marteler les cartouches et les images du maudit partout où ils auraient été inscrits. Les fouilles démontrent qu’aucune mesure aussi extrême n’a été portée contre Didoufri. On a retrouvé de nombreux objets, dont des statues, représentant ce pharaon.  La plupart sont intactes. A Gizeh, la propre tombe de la fille de Kawab – le frère supposé assassiné par Didoufri-  le montre en train de recevoir des offrantes de son dit meurtrier !
     Les images de Didoufri n’ont donc pas été effacées. Bien au contraire, Mykérinos aurait laissé une statue de lui sur le site d’Abou Roach, geste généralement interprété comme une marque de respect. La pyramide de Didoufri à Abou Roach était de taille modeste, c’est probablement pourquoi on a estimé qu’il régné que peu de temps. Néanmoins, le papyrus de Turin (établi sous le règne de Ramsès II, vers -1300) contient une liste chronologique des pharaons. Si les égyptologues conseillent de la manier avec précaution, elle indique tout de même que Didoufri aurait régné plus longtemps que les historiens le croient ordinairement. En tout cas, les travaux sur les fosses contenant des barques de cérémonie, au sud de la Grande Pyramide, nous ont permis d’apprendre qu’elles y auraient été déposées par Didoufri dans sa vingt-deuxième année de règne. Certains archéologues supposent même que la pyramide d’Abou Roach ne serait pas la tombe de Didoufri mais un temple solaire. Sa véritable tombe serait l’édifice monumental de Zaouiêt al-Aryan, site où fut trouvée une tablette portant le nom du pharaon. Malheureusement, on ne peut plus accéder au site depuis 1912, parce qu’il se trouve sur le territoire d’une base militaire.  
     Les raisons de telles confusions viennent des méthodes mêmes des archéologues. Les pyramides sont allouées aux pharaons en fonction des indications trouvés sur le site. Il est évident que des objets relatifs au règne d’autres pharaons peuvent se retrouver à proximité de chaque pyramide. Dans le même ordre d’idée, des archéologues du futur pourraient voir dans le Louvre un temple dédié à la Victoire de Samothrace puisqu’elle y est exposée.
    Pour ce qui est de la propension à broder les histoires les plus horribles sur les pharaons de la quatrième dynastie, on ne peut y voir que l’influence d’Hérodote. Ne fait-il pas de Kheops le souteneur de sa propre fille qu’il prostitue pour payer sa tombe (Euterpe 126). Avant cela,  il aurait déjà fait fermer les temples et interdire les sacrifices (Euterpe 124). Les autres sources traditionnelles ne font pas montre de plus de sympathie pour les pharaons d’Egypte. Que l’on lise la Bible ou Plutarque, l’inspirateur de l’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, l’imagerie des rois de ce pays est terriblement négative. Et ne croyez pas que les égyptologues modernes soient passés outre de tels préjugés. Vassil Dobrev ne dit-il pas – en 2005- «  La fin du règne de Kheops ne fut certainement pas synonyme de joie et de bonheur pour les Egyptiens. Artisans et ouvriers durent fournir un effort surhumain pour bâtir sa pyramide. Le peuple devrait montrer une certaine lassitude, après son règne et celui de son père le pharaon Snéfrou qui fit, avant lui, construire pas moins de quatre pyramides (…). »    
    Vous vous êtes déjà demandé pourquoi l’archéologie a toujours refusé de prendre en compte ces indices et ces témoignages ? La religion. Au dix-neuvième siècle, l’Eglise racontait encore que le monde n’avait que six mille ans. A plusieurs reprises, le Vatican condamna même les découvertes faites en Egypte ou remercia ceux qui l’aidèrent à rétablir ce dogme. Une fois le pli pris, les archéologues eux-mêmes devinrent les gardiens du temple. Ce salmigondis dégoûta l’égyptologue français Alexandre Varille. Amer, il déclara un jour : « L’égyptologie a commencé à se stériliser lorsqu’elle est entrée dans le cadre officiel de l’université et que les égyptologues de profession remplacèrent progressivement les égyptologues de vocation. »  
   Faisons un  petit résumé contradictoire de cette foire d’empoigne.
- Les pyramides sont les tombeaux des pharaons. Hérodote affirme bien que la Grande Pyramide a été construite par Kheops. Seulement, il indique aussi que le dit Kheops était un successeur des Ramsès. S’il n’est pas totalement sûr sur un point, il peut se tromper sur un autre. Dans le même ordre d’idée, on a attribué la pyramide de Khephren à ce pharaon parce que l’on a trouvé des statues de lui dans un temple proche. Comment savoir ? La pyramide de Kheops a été trouvée entièrement vide par les archéologues. Les sources arabes racontent bien qu’elle fut pillée par le Calife Al-Ma’moun, au IXème siècle. Pour ma part, j’ai lu ce récit et le trouve trop fantaisiste. Il ressemble à l’exploration du « tombeau de la chrétienne » (2) par Léon l’Africain et aux contes des Mille et Une Nuit.
- Les pyramides de Gizeh datent des alentours de 2 500 avant J.C. Il n’existe aucune preuve de cela. On n’a trouvé ni bout de bois, ni tesson, ni fragment de poterie qui eurent permis de dater la construction des pyramides. Savary, au cours de séjours au Caire, de 1776 à 1779, visita la Grande Pyramide. Il décrivit le sarcophage de grés rouge de Kheops et le trouve entouré « de morceaux de vases de terre ». Il est le seul à les citer. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’ils n’y étaient pas à son époque. Les visites de ce monument étaient fréquentes. Au point que Benoît de Maillet consul général de France en Egypte pour le compte du roi Louis XV dit en 1735 : « A l’égard de l’intérieur de la pyramide, il est si obscur et si noirci par les chandelles qu’on y brûle depuis plusieurs siècles en l’allant visiter, qu’il est difficile de bien juger la qualité des pierres. » Il n’est pas impossible, loin s’en faut, que quelqu’un ait emporté les tessons « en souvenir ».  
- Les datations des pyramides correspondent en fait aux règnes des pharaons à qui on les a attribués.
- On dit que le Sphinx a le visage de Khephren (IVème dynastie, vers -2 500). C’est faux ! Selon le lieutenant de police Frank Domingo, spécialiste des identifications pour la police de New York, son visage n’aurait rien à voir avec ceux des statues du pharaon. Pire, les deux individus représentés ne seraient même pas de la même race. De fait, le visage du Sphinx se révèle plus petit par rapport à sa coiffe que celui de Khephren par rapport à la sienne. En 1990, suite à la perte d’un bloc de 200 Kg à l’épaule droite du Sphinx, on avait posé un appareil chargé d’analyser quotidiennement l’ensemble des facteurs atmosphériques et climatiques. Ensuite on fit prélever des échantillons de la surface, des côtes et du cou afin de mesurer sa détérioration. Le résultat fut assez étrange. Le Sphinx avait passé la majeure partie de son histoire enfouie dans le sable. Sa tête avait été dégagée par Napoléon. Caviglia avait commencé des opérations de désensablement dès 1816. Ayant sous-estimé l’ampleur  de la tâche, il finit par abandonner. En 1853, Mariette s’y attela à son tour, en vain encore une fois. Ce fut Maspero et Brugsch qui le tireront enfin de sa gangue de sable. Enterré à nouveau par les tempêtes, il ne sera systématiquement désensablé qu’à partir de 1925. Plus tôt dans l’histoire, Thoutmosis IV (1412-1402 av J.C.) se livra à une opération semblable. Ce qui prouve bien que depuis sa création, ce monument avait pratiquement tout le temps été ensablé. Pourtant, le Sphinx est très fortement érodé. On soupçonna l’action du vent. Spécialiste de l’érosion des roches tendres, Robert M. Schoch évoqua au contraire une hypothèse surprenante (revue Khadath n° 81, 1993). En dépit des siècles passés dans le sable, le Grand Sphinx porterait les stigmates d’une érosion due à des pluies incessantes. Or, la dernière période de forte précipitation qu’ait connue l’Egypte s’étend entre -10 000 et -3 000 ans. Schoch en a déduit « que la construction du Sphinx, à l’origine, aurait pu commencer plusieurs millénaires avant la date habituellement proposé ». En affinant son analyse, le géologue proposa une datation aux alentours de -7000 à -5000 ans. D’autres géologues et des paléontologues (notamment l’équipe de l’université de Tokyo)  estimeraient l’âge du Sphinx à un minimum de 9 000 ans. D'exotiques théories vont encore plus loin, datant le monument de parfois 12 500 ans voir 15 000 ans. Incapables de réfuter ces datations, les archéologues ont répliqués par le mépris et des affirmations peu probantes. Pour eux, le Sphinx représentait Khephren et rien ne les en ferait démordre, surtout pas l’évidence. Robert Schoch répondit « Je ne m’attendais pas à ce que les Egyptologues acceptent mes analyses et mes interprétations sans rien dire, mais je ne m’attendais pas non plus à ce que mes données soient aussi cavalièrement rejetées comme « n’ayant aucun rapport » parce qu’elles vont à l’encontre des façons de penser habituelles de quelques égyptologues ». Il existe cependant une théorie de l’érosion hydraulique plus en phase avec l’archéologie classique. En effet, des poches d’eau ont été découvertes sur les pattes du Sphinx. Certains spécialistes conjecturèrent alors qu’elles seraient à l’origine de la forte humidité présente dans le corps. Ces poches seraient dues aux crues du Nil qui auraient inondées le monument plusieurs fois par an jusqu’à l’époque de l’édification du barrage d’Assouan.
- Ces hypothèses extravagantes n’empêchent pas le  Sphinx d’être un grand pourvoyeur d’énigme. Une enquête récente (Science & vie n° 1050, mars 2005) soutient que le visage représenté sur le monument serait celui de Kheops. L’hypothèse est intéressante et a le mérite d’intégrer l’analyse de nombreux éléments architecturaux dédaignés jusqu’alors. Néanmoins, l’identification du Sphinx avec les traits de Kheops me semble peu crédible vu le manque d’éléments connus sur cette époque. De plus, la seule représentation connue de Kheops est une statuette de seulement sept centimètres de haut. Elle a été trouvée à Abydos dans un temple d’Osiris et est probablement posthume. Comme la précision de cette représentation est incertaine toute identification me semble reposer sur une large part de spéculation.    
- Les pyramides sont des édifices que nous ne réussirions pas à construire au vingt-et-unième siècle. Les blocs utilisés dans les Temples de la Vallée pèsent souvent près de deux cent tonnes. Plus impressionnant encore, ils sont de formes irrégulières et sont conçus pour s’emboîter les uns dans les autres. Les pyramides proprement dites posent le même genre de problème. On a bien retrouvé les restes de plusieurs rampes de terres… mais les ingénieurs sont formels : jamais elles n’auraient pu supporter le poids de tels blocs. Il aurait fallu construire une rampe de granite d’un poids trois fois supérieur à la pyramide pour réaliser une telle construction. Seulement cette théorie pèche en plusieurs points. Nous savons maintenant que l’intérieur des pyramides est fait de blocs grossiers très mal ajustés. Seul le parement extérieur est fait de blocs réguliers. Deuxièmement, les pyramides ont souvent été construites autours d’élévations naturelles du terrain. Troisièmement, une théorie récente (Science & Vie n° 1011) soutient que les pyramides seraient faites de roche artificielle. Les études chimiques de certaines pierres montrent d’ailleurs des bizarreries qui ne s’expliquent que dans le contexte d’une construction artificielle.  Le plus important, peut-être, est la théorie de Jean-Pierre Houdin. L’architecte s’est en effet penché avec assiduité sur l’hypothèse d’une rampe intérieure, qui aurait été intégré à la pyramide. Sa démonstration, pertinente, s’appuie sur la prospection géophysique que la fondation Elf a effectuée de 1986 à 1987. En effet, des images restituées à partir des analyses en microgravimétrie  montrent un motif en « spirale ». Il pourrait s’agir d’un reliquat de cette rampe interne.  
- D’une manière générale, les textes antiques sont décortiqués de bien étrange façon par les historiens. On cite volontiers Manéthon ou Hérodote lorsqu’ils mentionnent des faits conformes à la « ligne » défendue par les historiens et les archéologues officiels. On les oublie dès qu’ils sortent des sentiers battus. Manéthon fait référence dès qu’il s’agit de l’histoire de l’Egypte dynastique. Néanmoins, personne ne prête la moindre attention à ce qu’il raconte sur l’époque antérieure à l’avènement de Ménès. L’historien de l’Egypte pharaonique faisait remonter l’origine de sa civilisation des dizaines de milliers d’années en arrière. A dire vrai, lorsqu’il parle de « générations de guerre civile » Manéthon est très proche des découvertes archéologiques faites sur la période prédynastique.
    Des hypothèses basées sur l’astronomie ont également été avancées pour dater la Grande Pyramide. Il convient toutefois de les prendre avec des pincettes. L’astronome Piazzi Smith (1819-1900) fut l’un des plus éminents « chercheurs » à s’être consacré au monument. Selon lui, les différentes distances que l’on pouvait mesurer à l’intérieur de la pyramide permettaient de dater les événements majeurs de l’histoire de l’humanité. Quelle ne fut pas la surprise de son assistant lorsqu’il vit Smith occupé à limer la saillie de granite de la chambre royale pour qu’elle corresponde à ses calculs théoriques.
    En se servant de la précession, nous avons appris qu’en 2500 avant J.C. Isis (Sirius) et Osiris (Orion) brillaient en alignement parfait avec les conduits d’aération de la pyramide. Ce positionnement très symbolique semblerait confirmer la date classique de construction du monument. Cependant, en -10 500 le Nil et la Voie Lactée (le Nil céleste) étaient parfaitement alignés l’un sur l’autre. A la même époque, la constellation du lion se levait entre les pattes du Sphinx.
    Une légende copte veut que la Grande Pyramide ait été bâtie en 800 avant le déluge. On peut voir là une survivance des textes antiques mentionnant Zep Tepi (la première époque). Ces écrits racontent que le pays qui deviendra l’Egypte apparu en un temps de très forte inondation. Ce fut Osiris et les siens qui y établirent la race humaine. Ce point est à rapporter aux descriptions de l’érosion qui a marqué le Grand Sphinx.  
   Ces textes sont souvent très perturbants pour celui qui n’a accès à l’archéologie et à l’histoire qu’au travers des livres et des revues parues avec la bénédiction des autorités. On dit souvent que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Il y a aussi les témoins impartiaux. Ils sont rares, surtout à notre époque de la culture « discount ».

(1) Mais en fait combien de pyramides ont été bâties par Snéfrou ? Dobrev dit quatre, et un autre encore deux. Pour ma part, j’en compte trois, la pyramide rhomboïdale, la pyramide rouge, la pyramide de Meïdoum.
(2) Cette tombe entourée de légendes merveilleuses n’a jamais hébergée de chrétienne. Il s’agit en fait de la tombe de Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre VII Philopator, reine d’Egypte et de Marc Antoine.  Après avoir été adoptée par Auguste (dans la pure tradition d’Alexandre, le vainqueur adopte les enfants du vaincu) Cléopâtre Séléné fut mariée à  Juba II de Mauritanie et mourut en Algérie actuelle.

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L'ancien empire égyptien... entâché par les erreurs des égyptologues. Empty Re: L'ancien empire égyptien... entâché par les erreurs des égyptologues.

Message par Thomas Jeu 31 Mar - 22:59

Ces querelles bordéliques d'historiens me font penser à la théorie du temps fantôme (Illig), aux nouvelles chronologies respectives de Fomenko et Rohl.
Certains historiens veulent à tous prix une histoire carée qui rentre dans le moule même sans preuve.
.
Je lisais récemment que les espèces du 20/21ème siècle ne laisseront probablement aucunes traces fossiles. Alors j'imagine même le nombre d'évènements, espèces et civilisations qui n'ont pas laisser de traces.
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