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Développement Précoce Du Japon

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Message par Thomas Mer 9 Déc - 20:46

Imberator a écrit:Je viens de me documenté et effectivement la version F-35C destinée à l'US navy se nera pas VSTOL mais catapultée et arrêtée par brin. Donc Thomas est dans le vrai et mes objections infondées (sur les cata magnétiques).

C'est drôle mais, sans y réfléchir plus que ça, je m'étais dit qu'à développer un avion unique avec l'USMC, la navy devait en désirer les mêmes capacités d'atterrissage et décollage verticale. Désolé pour l'erreur.

L'avantage des CATOBAR c'est que comme tu as besoin d'un pont d'envol plus long, tu construit un plus gros bateau dans lequel tu met plus d'avions. En plus le F-35 est relativement petit.
Le F-35C est conçu pour les marines ayants des navires plus petits ou pour les navires d'assaut/appuie de l'USMC qui ne sont pas des "vrai PA".

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Message par Imberator Jeu 10 Déc - 5:20

Du point de vue aéronaval, ce qui me fait tiquer le plus avec le F-35 c'est qu'il est mono-moteur. Or en pleine mer, en cas de problème technique, les pistes de secours sont plus rares qu'au cœur des terres...

Imberator

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Message par Thomas Jeu 10 Déc - 8:22

Imberator a écrit:Du point de vue aéronaval, ce qui me fait tiquer le plus avec le F-35 c'est qu'il est mono-moteur. Or en pleine mer, en cas de problème technique, les pistes de secours sont plus rares qu'au cœur des terres...
C'est l'une des nombreuses raisons des surcouts titanesques et des retards qui le sont tout autant.

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Message par Imberator Sam 12 Déc - 1:26

Optons donc pour une modernisation du Japon anticipée de quelques années.

Le POD devra être un évènement sans grande incidence internationale mais qui provoquera un choc de nature à précipiter le changement de régime et la restructuration presque totale du pays.


Le rythme et les conséquences des réformes devraient être à peu près les mêmes qu'historiquement. Mais cette avance acquise fournira des opportunités contextuelle à l'empire et permettront qu'il aborde le XXème siècle dans de meilleures dispositions.

Par contre, si les changements comparativement à la chronologie OTL devraient avoir une incidence marginale au début puis grandissante par la suite, il est peu probable que le tournant majeur de l'histoire nippone au XXème siècle, à savoir sa confrontation avec les USA et leurs alliés, puissent déboucher sur un dénouement diamétralement opposé.


Mais le résultat pourrait être intéressant et nous réserver des surprises.

On verra bien.

Imberator

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Message par Imberator Sam 12 Déc - 2:05

- I - Tempête

1861      Le 5 août, la Santa Isabella, navire portant pavillon espagnol, est sévèrement endommagée par un typhon d’une rare ampleur. Partie de Vera Cruz au Mexique et navigant à destination de Manille aux Philippines, avec à son bord, en plus d’un équipage de 48 matelots et officiers, 165 passagers dont 108 hommes, transporte notamment une importante quantité d'alcool, ce alors qu’elle se trouve encore à 1.000 milles nautiques de sa destination. Les circonstances poussent le commandant à dévier sa route vers le nord et à renoncer à un itinéraire direct vers sa destination finale. Il déroute donc le navire vers le Japon, progressant non sans mal, et vient mouiller dans le port de Yokohama le 15.
             Les autorités locales rechignent à laisser débarquer les nouveaux arrivant jusqu’à ce qu’un incendie, survenu au crépuscule du 21 août, impose une évacuation d’urgence de la Santa Isabella définitivement perdue. Selon les témoins, des membres d’équipages ivres seraient responsables du sinistre.
             Les étrangers, pour la plus part, vont très vite être internés, ce en attente d’expulsion. Néanmoins, dans la confusion et l’urgence, une douzaine de matelots et plusieurs dizaines de passagers de sexe masculin ont pu échapper aux autorités.
             Pendant la nuit une bonne partie d’entre eux, toujours éméchés, se livrent à diverses exactions dans les quartiers miteux proches du port, et notamment au viol, le plus souvent en bande, avec officiellement au moins 16 cas reconnus, ainsi qu’à au moins 2 meurtres. Mais plusieurs d’entre eux sont eux mêmes tués, soit par les habitants qui se défendent, soit du fait des coups portés par la « maréchaussée » locale, voire les yakusas.

             Suite à ces évènements et au mécontentement populaire qu’ils ont suscité, le gouvernement japonais, le bakufu, entend bien faire montre de fermeté et, à défaut de justice expéditive, compte châtier les coupables (et au passage quelques innocents par erreur ou par nécessité politique) conformément aux lois sévères du pays. Mais, outre l’Espagne, certaines représentations internationales s’opposent à ce que des sujets de puissances occidentales - le hasard ayant fait que deux sujets britanniques et un citoyen français fassent partie des accusés - soient livrés à la justice indigène et exigent des tribunaux spéciaux.
             Prudemment, les autorités vont se sentir en devoir de patienter avant d’appliquer les sentences. Ces tergiversations vont achever de discréditer le shogunat et attiser le mécontentement populaire.
             Pour comprendre cette attitude il faut se souvenir que quelques temps plus tôt, en 1858, le Japon a du signé les fameux « traités inégaux » avec la plus part des puissances occidentales (France, GB, USA, Russie et Pays-Bas). Depuis le pays, outre l'humiliation endurée, est dans l'obligation, de par les droits d'extraterritorialité concédés, de laisser aux nations signataires le soin de juger elles-mêmes leurs ressortissants soupçonnés de crimes et délits commis dans l'archipel. De plus, l'année passée, les troupes françaises et britanniques ont pris et saccagé le palais d'été révélant au grand jour la vulnérabilité du régime shogunal.

             En conséquence le Bakufu se résigne finalement à confier le 6 septembre le Français et les deux Britanniques détenus à la justice consulaire de leur pays respectifs. La désaveu de « l'opinion publique » est considérable et le mécontentement exacerbé fait croire un instant qu'un soulèvement populaire est imminent. Pareillement la réprobation de l'action gouvernementale par l'essentiel des élites nationales et nombre de chefs de clans féodaux (et non des moindres) est totale. L’exécution le 10 septembre de tous les criminels (ou présumés tels) étrangers (dont tous les Espagnols) non protégés par des conventions internationales (surtout des espagnols) arrivera trop tard et sera bien trop insuffisante pour inverser la tendance. D’autant qu’ensuite, la condamnation de l'application de ces sentences par une partie des représentants des grandes puissances étrangères (Espagne en tête) rajoutera à l'humiliation nippone, même si elle demeurera sans suite.
             Pire ! Les accusés Français et Britanniques seront disculpés (le 13 septembre pour le premier, le 21 pour les seconds) par leurs juridictions propres (non sans raisons peut-être), provoquant l'ire de la plus grande partie de la classe des samouraïs et la fureur de la population. L'incapacité d'agir et le malaise évident du pouvoir en place finiront d’exposer la faiblesse et l’obsolescence du régime.
             Le 2 novembre, le Shogun Iemochi, qui n’a que 15 ans, tombe subitement malade. Il meurt le 4, peut-être empoisonné. Son successeur, le 15ème shogun Tokugawa, Yoshinobu, décide, face à l'insistance des daimyos favorables à la restauration de l’autorité impériale, de « mettre ses prérogatives à la disposition de l'empereur ». Il abdique volontairement le 6, en refusant de nommer un successeur, déclarant que « son devoir lui impose de laisser le pays s’ouvrir pour permettre son évolution ». Cependant, provisoirement, l'appareil d'État des Tokugawa reste encore largement intact et Yoshinobu conserve encore un pouvoir considérable.

             En réponse à cet état de fait, les forces hostiles aux reliquats du shogunat se mobilisent. Elles sèment le trouble à Edo (y compris par l'intermédiaire de groupes de ronin), ce qui leur sera aisé tant le ressentiment de la population envers le pouvoir s'est aiguisé au fur et à mesure des évènements récents. Puis les armées des clans coalisés arrivent à Kyoto aux premiers jours de décembres. Là, leurs chefs font pression sur la cour impériale afin que le shogunat soit réellement démantelé. À la suite d'une conférence des daimyos, celle-ci publie une proclamation officielle en ce sens le 23, contribuant ainsi à déstabiliser un peu plus ce qui subsiste encore du système Tokugawa. Sentant le moment propice, les clans de Satsuma, Choshu, Hizen et Tosa, ulcérés par la façon honteuse dont le gouvernement légal a géré l’affaire de la Santa Isabella et mène le pays depuis quelques années, et désireux de redonner à l'empire sa dignité et sa gloire, s’allient et fédèrent l’essentiel de l’opposition ainsi que nombre de maisons mineures autour d'eux dans le but de prendre le pouvoir.

1862       Lors du coup d'État du 2 janvier les forces conjuguées de Satsuma, Choshu, Hozen, Tosa et de leurs alliés s’emparent du palais impérial. Le 3 est proclamé à Kyoto « le retour à l'ancienne monarchie » et la fin du bakufu. Ainsi s’achève la période Edo et débute l’ère Komei celle-là même qui initiera les grandes réformes impériales. Cette transition c'est le Bakumatsu, le changement de régime et la fin de l’isolationnisme nippon.
             Yoshinobu fait d’abord mine d'accepter l'instauration du nouveau régime. Mais ce n'est que par calcul politique. En fait, rapidement, il choisit de le défier ouvertement. Par une proclamation du 17 janvier, il prétend restaurer et exercer le shogunat et ne reconnaît aucune légitimité au nouveau gouvernement. Cela provoque le déclenchement de la « Guerre de l’Année du Chien » dont les hostilités commencent le 27 janvier [Normalement c’est la guerre de Boshin car se déroulant en l’année du dragon en 1868, mais comme je ne sais pas comment on traduit guerre de l’année du chien en Japonais,…](1).
             Les forces shogunales ne sont pas négligeables mais le souvenir encore vif de l’humiliation de la Santa Isabella est à l’origine de la défection de plusieurs daimyos et du ralliement de nombre de ceux-ci, et d'autres au départ indécis, à la cause du nouveau pouvoir « impérial ». De plus, si les forces de Yoshinobu ont tout juste commencé à se moderniser, la réorganisation des troupes de Choshu et Satsuma et à cette date bien plus avancée ce qui leur confère un avantage primordial étant donnée leur infériorité numérique (1 contre 2 au départ du moins [contre 1 contre 3 OTL]).
             Les forces impériales ont de suite l’avantage et prennent Edo en Avril. Leur succès incite de plus en plus de daimyos rebelles ou neutres à les rejoindre. De cette manière s'affaiblit rapidement la résistance shogunale dans le nord de Honshu avant de s’effondrer bientôt. Les derniers opposants au régime, sous la direction de Takeaki Enomoto, fuient vers Hokkaido où ils fondent l’éphémère « République d’Ezo ».
             Pendant ce temps, les terres des Tokugawa et de leurs affidés (presque le quart la surface cultivable du pays) sont saisies et placées sous contrôle impérial.

1863       En mars, vaincu sur terre par les impériaux à Hakodate le 10, Enomoto accepte de se soumettre à l’empereur le 29, mettant fin par la même à la guerre civile. Aussitôt l’annexion d’Hokkaido est officialisée. Le conflit aura causé la mort de près de 250.000 personnes en très grande majorité des militaires, rebelles pour un peu plus des trois quarts d’entre eux [400.000 morts OTL dont 30% d’impériaux, le reste pour les insurgés].

             La voie des réformes est dès lors grande ouverte. Preuve en est la proclamation de la Charte du Serment du 17 avril qui stipule que dans le but d'apporter la prospérité nationale et créer une constitution et des lois :

  1. Des assemblées délibérantes seront établies et toutes les questions quotidiennes seront décidées après des discussions ouvertes.
  2. Toutes les classes sociales, hautes et basses, devront travailler ensemble dans l'administration des affaires de l'État.
  3. Les gens du commun, comme les fonctionnaires civils et militaires, seront tous autorisés à suivre leurs voies professionnelles quelles qu'elles soient, de sorte qu'il n'y ait pas de mécontentement.
  4. Les mauvaises habitudes du passé doivent cesser et tout devra désormais être fondé sur les justes lois de la nature.
  5. La connaissance sera recherchée de par le monde afin de renforcer le règne impérial.

            Cette profession de fois n’est pas sans conséquences puisque elle conforte les craintes du « parti des anciens » formé de ceux qui s’opposent au changement et qui n'ont pas encore définitivement renoncé à leurs vues.
            En attendant les choses avancent avec, entre autres, le transfert immédiat de la capitale de Kyoto à Tokyo, nouveau nom donné à la ville d’Edo.
Les daimyos de ceux qui ont soutenu la cause impériale pendant la guerre civile (Tosa, Satsuma, Choshu, Hizen,…) sont volontairement remis par leurs détenteurs à l’empereur. Beaucoup d’autres féodaux en font assez vite de même, bon gré malgré, ce qui conduit, sans doute concrètement pour la première fois, à un gouvernement central exerçant le pouvoir sur l'ensemble du territoire nippon. En conséquence, on commence à étudier une réforme majeure de l’administration, la création d’un système judiciaire réorganisé, et une restructuration fondamentale de l’appareil d’État.
            Sur le plan militaire, le conflit qui s’achève a démontré la nécessité impérieuse d’accélérer et d’approfondir la modernisation de l’armée. L’instruction et la réorganisation sont confiées à des militaires français, le matériel est acheté aux Prussiens, enfin des officiers anglais sont chargés de remettre à niveau la marine.

            La caste des samouraïs n’est pas encore supprimée, mais on peut déjà douter qu’elle puisse durablement survivre aux changements initiés. En attendant, les postes d’officiers et sous-officiers sont presque exclusivement confiés à des hommes qui en sont issus, et beaucoup des militaires du rang sont enrôlés parmi les moins fortunés de ces membres.
            De façon plus générale, c’est au sein de cette classe sociale que seront recrutés la quasi-totalité des élites nouvelles, économiques, administratives, judiciaires, ainsi que la très grande majorité des fonctionnaires et des personnels des professions intermédiaires (éducation, santé, ingénierie, cadres et maitrises,…).

            Économiquement, les marchés commencent à être libéralisés à un rythme soutenus et l’essor de l’industrie et du commerce comme l'initiative individuelle sont encouragés. L'ouverture économique du pays satisfait les puissances coloniales qui espèrent en tirer seules les bénéfices. [Il en résulte que les interventions historiques américaine de juillet et française d'août, et les bombardements de Kagoshima en août 1863 et de Shimonoseki en septembre 1864, comme l'expédition de Hyogo en novembre 1865 n'ont pas lieu d'être. Cela sera autant d'humiliations et de complications politiques évitées, ce qui facilitera la gouvernance du pays dans les années suivantes.]

(1) Bojutsu sensō peut-être


Dernière édition par Imberator le Jeu 17 Déc - 14:53, édité 4 fois

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Message par Thomas Sam 12 Déc - 10:11

Début intéressant.

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Message par Maraud Sam 12 Déc - 10:42

Ça aurait été marrant que ce soit le shogun qui reste en place, vu que celui-ci était à l'origine pro-modernisation à l'inverse du clan impérial.

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Message par Imberator Dim 13 Déc - 3:31

Maraud a écrit:Ça aurait été marrant que ce soit le shogun qui reste en place, vu que celui-ci était à l'origine pro-modernisation à l'inverse du clan impérial.
Effectivement ce serait un bon point de départ pour une uchronie du même type que celle proposée ici. Sauf qu'il faudra trouvé un POD à la fois original et solide pour faire du shogun autre chose, aux yeux des Japonais, que le responsable des humiliations subies dans les années 1850-1860.

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Message par Imberator Dim 13 Déc - 5:22

- II - Évolution

1864      Le nouveau gouvernement continue de se structurer mais toujours dans un certain flou institutionnel. Officiellement le pouvoir a été restitué dans son intégralité au Tenno. Cependant celui-ci est supposé s'être engagé dans un processus de « concession » d'une partie encore indéterminée de ses prérogatives à la « souveraineté nationale ». Cette dernière est d'ailleurs tout sauf clairement définie à ce stade.
             Les nouveaux détenteurs du pouvoir entendent bien le conserver dans la mesure du possible et donner au pays des institutions propres à les perpétuer dans leurs fonctions. Concrètement, ce sont les leaders du coup d'état de 1862 et, dans une moindre mesure, les clans s'étant rallier à leur cause durant la Guerre de l'Année du Chien, qui accaparent la quasi totalité des fonctions et postes du nouveau régime.
             [Ici il faut insister sur une vergence, relativement mineure mais pourtant significative par rapport à l'OTL, conséquence de l'affaire de Santa Isabella.
             L'élargissement de la coalition lors de la guerre civile et la victoire plus rapidement acquise, dans les esprits sinon sur le terrain, font que le nouveau pouvoir va s'appuyer sur une base politique un peu plus large. Il va intégrer un nombre non négligeable de daimyos qui historiquement furent écartés de toutes charges pour cause d'opposition au nouveau régime ou seulement de neutralité dans le conflit, voire de manque de zèle.
             De fait, les clans de Satsuma, Choshu, Hizen et Tosa, s'ils vont toujours se réserver l'essentiel du pouvoir, vont devoir, même marginalement, faire d'avantage de place qu'OTL à d'autres anciens féodaux dans les structures du nouvel État. En tout cas rien qu'octroyer quelques postes subalternes et confier quelques charges symboliques évitera certaines humiliations et autres contentieux et jalousies potentiellement nuisibles plus tard.
             Du coup, quand sera venu le temps des révoltes réactionnaires contre le nouveau régime, les « derniers samouraïs » verront leurs rangs un peu plus clairsemés qu'historiquement. Les rébellions en seront d'autant moins sanglantes et d'autant plus facilement matées.]

              La première déclaration de l'empereur en cette année introduit un statut fondamental, prélude à une constitution, qui permet la liberté d'expression, et indique qu'une lutte contre la hausse des prix (problème endémique et déstabilisant) va être entreprise. Une coalition relativement instable est alors au pouvoir. Elle se compose du parti anti-shogunal et est centrée sur les leaders du domaine de Satsuma et les nobles de la cour. Néanmoins, l'étendue bien-venue de l'alliance réformatrice pendant la Guerre de l'Année du Chien à permis à quelques clans mineurs de faire entendre leurs voix. Cela a contribué à pondérer et contre-balancer, en partie au moins, la domination de la coalition en place.
              Le nouveau gouvernement, ce qui peut surprendre un occidental, rend aux Tokugawa leur fief, mais amputé des sept huitièmes de son revenu. Un conseil honorifique est le premier organe de gouvernement de ce nouveau régime, et celui-ci doit prendre encore en compte les équilibres entre domaines ayant participé au renversement de l'ancien régime, et la noblesse de cour. Plusieurs changements d'organisation ont lieu lors des mois suivants, ce qui permet à des personnalités comme Okubo et Iwakura d'émerger.

              Le Seitaisho, sorte de recueil de lois constituantes, est promulgué. Dans une optique libérale selon les critères du temps, il consiste en un curieux mélange d'une part de différents concepts occidentaux inédits dans l'archipel (tel que la séparation des pouvoirs), et d'autre part d'éléments locaux plus anciens notamment d'anciennes structures bureaucratiques (remontant parfois à l'époque de Nara), ces derniers cependant voués à s'effacer peu peu logiquement avec la modernisation progressive du pays. Ce code établi surtout une structure gouvernementale centrale, le Dajokan, comprenant sept « départements » : législatif (une chambre représentants les daimyos, une ayant des membres nommés); Shinto (religion); finances; armée; affaires étrangères; affaires intérieures. En plus de ces organes, un ministère de la justice, institué à par, est supposé garantir la séparation des pouvoirs.              
              Alors même que le pouvoir se restructure, l'activité réformatrice du gouvernement n'est pas en reste. Tout au long de l'année sont publiées 35 ordonnances importantes, allant de la suppression des monnaies locales jusqu'à l'interdiction de certains châtiments corporels.
             La réforme territoriale, supprimant les anciens domaines et circonscriptions et les remplaçant par des préfectures à la française est mise en application au cours du deuxième semestre, avec comme conséquence principale une plus grande centralisation de l'État et un renforcement radical de son autorité. La transition s'effectue en plusieurs étapes, de sorte qu'il n'y a aucune perturbations dans la vie quotidienne des habitants ordinaires, et aucun foyer de résistance ou de violence. Le gouvernement central fait des anciens châteaux des sièges administratifs locaux du gouvernement central et reprend à son service de nombreux anciens fonctionnaires de ces fiefs dorénavant employés par le gouvernement central. Surtout, les daimyos reçoivent de généreuses pensions de retraite, voient leurs dettes supprimées par l'État et sont nommés gouverneur des préfectures qui furent leurs fiefs ou obtiennent des postes importants dans l'administration ou l'armée.

              Pourtant, ce qui frappe surtout l'esprit des Japonais de l'époque, c'est, de la part du nouveau pouvoir, le changement de ton et d'attitude, depuis 1862 très audibles mais désormais revendiqués, vis-à-vis des puissances étrangères. Il n'est plus tant que le Japon ait à subir les dictats des occidentaux. Si le pays n'est pas encore en position de jouer d'égal à égal avec les grandes nations modernes, c'en est fini tant de la condescendance plus ou moins ouvertement exprimée par les représentants des grands empires coloniaux que de leurs exigences. Et le nouveau régime, tout en évitant de mettre de l'huile sur le feu, formule clairement auprès des représentations consulaires le fait que les règles ont changé et que le pays, enfin unifié, prendra les armes s'il le faut pour défendre sa dignité et son indépendance contre quiconque voudrait y porter atteinte.
              [On comprendra mieux en se souvenant que, de 1862 à 1882, les puissances occidentales sont entrainées dans des enjeux qui les détournent des affaires d'extrême-orient en général, et du Japon en particulier. Sans rien enlever à l'audace du Japon d'alors, dont les dirigeants ne peuvent pleinement mesurer les difficultés momentanées rencontrées par les occidentaux, ceci va éviter au pays de devenir un champ d'affrontement des grandes puissances alors que, de son côté, il se lance dans une phase de modernisation et de recomposition précipitées et profondes.
             Ainsi, la Russie cherche à étendre son influence en Asie centrale et dans les Balkans, ce qui provoque une réaction du Royaume-Uni qui craint de voir ses possessions indiennes menacées. Paris doit faire face, d'abord au problème mexicain, puis aux questions italiennes et enfin à la montée en puissance de la Prusse. Les États-Unis sont eux pris dans la guerre de sécession et en sortiront durablement affaiblis. Quant aux autres, Espagne, Pays-bas et Portugal, ils sont déjà ou sont en passe de devenir quantité négligeable.
             Les dirigeants du pays vont donc disposer de quelques précieuses années de relative quiétude sur le plan extérieur ce qui facilitera en conséquence l’œuvre réformatrice engagée à un rythme haletant à l'intérieur.]

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Message par Maraud Dim 13 Déc - 9:47

Attention, les USA risquent de ne pas apprécier si les vils sauvages du Japon commencent à se prendre pour des être humains ayant le droit de faire ce qu'ils veulent chez eux.

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Message par Imberator Dim 13 Déc - 17:34

Maraud a écrit:Attention, les USA risquent de ne pas apprécier si les vils sauvages du Japon commencent à se prendre pour des être humains ayant le droit de faire ce qu'ils veulent chez eux.
Personne ne va apprécier !

Mais encore faut-il avoir les moyens d'agir. Or les USA, pendant la guerre civile et jusque quelques années au delà, sont trop épuisés pour se lancer si loin et si vite dans des opérations coloniales (avouées telles qu'elles ou non) par trop aventureuses. Ce ne sont pas encore la grande puissance qui se révèlera à la fin du siècle. À cette époque, ils ont déjà bien à faire à surveiller et à maintenir sous leur coupe leur "pré carré" latino-américain.

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Message par Imberator Lun 14 Déc - 20:26

- III - Dissensions

1865       Le gouvernement autorise la création d'assemblées consultatives dans les villes, villages et comtés. Les membres de ces dernières, devenues assemblées préfectorales, sont issus des assemblées locales. Et comme ces assemblées ont seulement le pouvoir de débattre et non de promulguer des lois, leurs existences sécurise l'autorité du gouvernement central, puisque ne disposant pas de la possibilité de la contester.
              Pour un temps encore, le régime demeure une oligarchie.
              Or, c'est seulement à l'intérieur de cette élite restreinte à la tête du gouvernement que des tensions politiques apparaissent cette année avec la cristallisation grandissante de l'opposition entre le camp de ceux qui désirent un gouvernement représentatif, sur le modèle occidental, et les autres, plus conservateurs, qui souhaitent établir durablement un gouvernement centralisateur et autoritaire.
              Les conservateurs l'emportent encore de peu sur leurs adversaires, mais leur ascendant sembler s'étioler lentement avec le temps et avec les progrès de la réformation du pays.
              Un autre clivage émerge parallèlement. Il met en perspective les ambitions des tenants des réformes à outrance face aux aspirations de ceux qui redoutent de voir les prérogatives de la classe des samouraïs se restreindre et son existence même compromise. Et le problème est de taille quand on mesure que, s'il s'agit en effet de l'élite du pays, elle constitue pourtant une caste comprenant pas moins de 10% de la population (environ dix fois plus que la noblesse par rapport à l'ensemble de la société française avant la révolution).
              [À la différence de la situation OTL après 1868, ici c'est l'émotion et l'indignation du moment en 1862 et non le sentiment d'urgence qui a provoqué le changement de régime plus tôt. Par conséquence, si les conditions sont toujours réunies comme historiquement pour que le progrès et les réformes aboutissent à une dégradation du statut des samouraïs puis à leur disparition, le processus devrait s'opérer légèrement moins rapidement et produire des réponses insurrectionnelles moins vite et légèrement moins intenses. Or nous verrons que les circonstances permettront de détourner plus encore le ressentiment et la violence contenus des samouraïs outragés vers d'autres objectifs. Ce faisant, cela permettra provisoirement de « lisser » un tant soit peu l'impact des changements sur la vie politique nippone.]

1866       Le rapport des forces en présence au sein du gouvernement japonais conduit à ce que l'oligarchie en place s'accorde sur la nécessité d'une évolution prochaine de la nature du régime. On ne parle pas encore officiellement d'une transition vers une monarchie constitutionnelle à l'européenne bien que de plus en plus de membres du personnel politique indigène conviennent qu'un gouvernement de ce type doivent un jour être établi dans le pays. Les partisans de l'adoption d'un tel système de gouvernance moderne se faisant pourtant de plus en plus influents, plusieurs projets fournissant des garanties constitutionnelles sont alors rédigés. Un conseil, le Genroin, est créé pour les examiner.
              Toutefois, les oligarques, « progressistes » comme « conservateurs », tout en reconnaissant la réalité des pressions politiques tendant au constitutionnalisme, sont déterminés à garder le contrôle du pouvoir tant que possible ce qui retarde la transformation du régime et fait qu'aucun projet n'est retenu pour le moment ni aucun changement institutionnel notable engagé.

1867       Invasion japonaise du royaume des iles Ryu-Kyu. Bien que, pour des raisons diplomatiques, l'archipel ne soit pas officiellement annexé par l'empire dans l’immédiat, cette étape marque cependant le début de l’expansionnisme nippon. Pour l'instant, de fait sinon en droit, le royaume devient un fief japonais, tout en continuant à payer tribut à la Chine Ming. Sans qu'il s'agisse d'une conquête majeure, il n'en demeure pas mois que, sur un plan stratégique, cela représente un gain substantiel pour l'empire, point de départ possible pour de futurs agrandissement et base utile en cas de guerre contre la Chine.
              En tout cas, l'entreprise permet déjà aux Japonais de soigner l'orgueil national si douloureusement blessé depuis l'expédition Perry, les traités inégaux de 1858 et l'affaire de la Santa Isabella. De plus, le gouvernement y redore en partie un blason quelque peu terni par des dissensions internes de plus en plus visibles.

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Message par Thomas Lun 14 Déc - 22:44

Du coup la guerre de l'année du chien, d'après mes recherches ça donne "Bojutsu sensō" soit "la guerre du Bojutsu pour coller à OTL.


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Message par Imberator Lun 14 Déc - 22:54

Merci, je prends note.

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Message par Imberator Lun 14 Déc - 23:13

- IV - Lenteurs

1868       Le concept non précisément formulé d'état de droit et les notions de droits de l'homme progressent lentement dans « l'opinion publique » et une partie des instances dirigeantes japonaises. Ainsi, le condition des eta (ou burakumin), les parias japonais, est abolie. Des missions sont aussi envoyées en Europe et aux USA pour en étudier les systèmes politiques et en dégager des éléments « dont il serait souhaitable de doter l'empire ».
              En attendant, les oligarques à la tête du pays n'entendent pas encore passer la main. Dans ce but ils retardent au possible toute transition constitutionnelle sous prétexte de donner le temps aux études engagées de portées leur fruit et à un consensus de se constituer. C'est en large partie aussi ce qui explique la proclamation, d'une législation interdisant à la presse de critiquer le gouvernement ou de discuter des nouvelles lois.

1869       Sur le plan intérieur le mécontentement d'une partie substantielle de la classe agonisante des samouraï va grandissant et laisse présager des difficultés prochaines. La réforme de l'armée, il est vrai, n'est pas pour aplanir les choses.
              Le gouvernement promulgue en effet un décret instaurant la conscription nationale, et stipulant que tous les hommes arrivés à 21 ans doivent servir dans les forces armées pendant quatre ans, puis trois années de plus comme réservistes. Or, une des principales différences entre la classe des samouraïs et les paysans était le droit de porter les armes, et cet ancien privilège est soudainement étendu à tous les hommes de la nation avec la perte de prestige qui en découle pour la caste guerrière déclinante. En outre, les samouraïs ne sont plus autorisés à circuler en ville en portant une épée ou une arme, qui attesterait de leur ancien statut.
              Alors, certes, les samouraïs vont occuper la quasi-totalité des postes d'officiers et sous-officiers dans les nouvelles forces nippones, mais leur monopole sur le métier des armes n'en est pas moins terminés. De plus un édit proclame que les allocations qui leurs sont versées seront progressivement imposées.
              Au moins la nation va-t-elle disposer de troupes modernes et nombreuses sans égales comparées à ce qui existe à l'époque en extrême orient.

1870       Le « royaume des Ryu-Kyu », cesse de verser tribut à la Chine et son statut de « fief japonais » est officialisé, ce qui confirme un peu plus son passage définitif sous domination nippone. Au nord c'est, par le traité de Saint-Pétersbourg que les souverainetés russes et japonaises sont définies : Aux Russes Sakhaline, aux Japonais l'intégralité des Kouriles.
              Les samouraïs obtiennent le droit de convertir leurs allocations en obligations gouvernementales. Cela ne suffira pas à empêcher que n'éclatent les premières émeutes des membres les plus hostiles de la caste. Mais, pour le moment, la situation ne dégénère pas encore en réelles révoltes.

1871       Cette fois c'est à une véritable insurrection des samouraïs à laquelle le gouvernement doit faire face. À la tête des insurgés commande Takamori Saïgo. Ce dernier, partisan et acteur de premier ordre de la destitution du shogunat et de la modernisation du pays, précédemment membre déterminant de l'oligarchie aux commandes, a choisi de prendre les armes contre le régime qu'il a pourtant contribué à mettre en place en 1862, ceci afin de défendre la condition de sa caste et pour instaurer un « gouvernement vertueux ». Il dispose d'une armée importante (de 20 à 32.000 hommes[20% de moins qu'OTL]) mais est rapidement défait par les forces gouvernementales (jusqu'à 270.000 hommes mobilisés[10% de moins qu'OTL]) et meurt au combat avec ses 500 derniers fidèles.
              Profitant de la victoire de l'armée impériale, l'oligarchie en place impose à tous les samouraïs la conversion de leurs allocations en obligations d'état, ce qui n'est pas à leur avantage à terme. D'autres mesures sont adoptées également qui contribueront à la lente suppression des particularités distinguant les membres de leur caste du reste de la société et transformant leurs attributions en un statut purement symbolique.
              Décès de l'empereur Komei (30 novembre), terrassé par la variole à l'age de 41 ans, peut-être empoisonné (par un mouchoir délibérément contaminé) par un samouraï mécontent. Son fils Mutsuhito, né en 1852, lui succède ce qui marque le commencement de l'ère Meiji.
             En décembre, un navire du nouveau fief nippon des Ryu-Kyu coule près de la pointe méridionale de Taïwan. Cinquante-quatre membres de son équipage de 66 hommes sont bientôt décapités par les aborigènes Paiwan. Les 12 autres furent sont par des Chinois Han et amenés à Tainan dans le sud de Taïwan. Les fonctionnaires chinois locaux les transférèrent dans la province de Fujian en Chine continentale. Là, le gouvernement des Qing se charge de les renvoyer chez eux.


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Message par Imberator Mar 15 Déc - 2:19

- V - Ambitions

1872       Impressionnés par l'issue de la guerre franco-prussienne achevée l'année passée, les dirigeants de l'armée japonaise décident d'entreprendre le remplacement des instructeurs français formant les troupes et les cadres des forces impériales par des officiers allemands, ce malgré les tensions que l'on imagine dans l'immédiat se cristalliser entre les deux personnels antagonistes. Du point de vue nippon, on ne saurait bien évidement confier l'avenir de l'armée impériale et donc le devenir de l'empire à des vaincus, c'est à dire soit à des incompétents, soit à des lâches, si encore ils ne sont pas les deux à la fois.
              Début de l'affaire de Corée, le Seikanron. Avec l'avènement de leur nouveau souverain, les plénipotentiaires japonais venus apporter leurs nouvelles lettres de créance auprès de l'empereur de Corée, se sont vu éconduire, ce dernier contestant la légitimité du nouveau régime comparativement à celle de feu le shogunat de Tokugawa. Précédemment, les Coréens avaient également renâcler à reconnaitre la recevabilité de l'autorité restaurée de Komei, mais, soit qu'ils y aient mis les formes, soit que les Japonais n'avaient pas relevé, les choses n'étaient pas allé plus loin.
              Maintenant, bien qu'il soit difficile de déterminer quelle est la part de provocation de la part des émissaires japonais et quelle est celle de la cour de Séoul, les choses semblent ne pas pouvoir en rester là. Du moins, à Tokyo où on entend bien tirer profit de l'indignation suscitée par l'incident. Le gouvernement exige réparation et menace de constituer une opération punitive.
              Continuant à être perçu comme une nation faible autant par les grand empires coloniaux que par ses voisins coréens et chinois, nul parmi eux ne s'inquiète d'un Japon incapable à leurs yeux de mettre en œuvre ses menaces. À l'inverse le gouvernement du Tenno, s'il ne surestime pas la force de ses armes, a pris conscience, avec les événements survenus lors de la révolte de Satsuma, de leur capacité à agir promptement et efficacement.
              De plus, la Corée constitue le proche-étranger nippon et une proie tentante, la soustraire à l'influence chinoise, même si cela paraît ardu à réaliser, constituerait en soi un succès stratégique. Une simple démonstration de force aurait aussi l'avantage de mettre en avant la puissance retrouvée du régime, tant vis à vis de ces sujets que du concert des nations.
              Enfin, et ce n'est secondaire, la guerre de Satsuma a bien montré qu'il existe toujours une masse de samouraïs déçus et inactifs dont il serait inspiré d'employer les talents, l’énergie et la colère utilement et honorablement au service de l'empereur à l'étranger. Et, la guerre étant ce qu'elle est, on peut même espérer voir au passage leurs rangs se clairsemer opportunément au fur et à mesure des combats...
             Mais en cette année ce sont les suites de l'affaire de Taïwan qui préoccupent l'administration nippone. Quand le Japon demanda une indemnisation aux Qing de Chine, la Cour rejeta la demande parce que les aborigènes « sauvages » et « insoumis » sont en dehors de sa juridiction. Cette renonciation ouverte de la souveraineté provoqua la préparation d'une première expédition par les Japonais pour l'année à venir.
              Dans l'immédiat, le gouvernement de Meiji du Japon exige que le gouvernement chinois punisse les meneurs des aborigènes de Taïwan responsables des meurtres des membres d'équipage. Le ministre des Affaires étrangères japonais Taneomi Soejima se rend à Pékin et est reçu en audience auprès de l'empereur Qing Tongzhi (en soi un triomphe diplomatique). Cependant, sa demande d'indemnisation est rejetée parce que la Chine considére que c'est une affaire interne puisque Taïwan fait partie de la province chinoise de Fujian et que le royaume de Ryu-Kyu, dont elle ne reconnait pas la disparition se trouve dans un rapport de vassalité avec la Chine. Quand Taneomi Soejima déclare que quatre des victimes venaient de la préfecture d'Oda, actuelle préfecture d'Okayama au Japon et exige de nouveau des dédommagements, les fonctionnaires chinois refusent parce que la plupart des aborigènes taïwanais demeurent hors de contrôle des autorités chinoises, et sont ainsi exempts de poursuites judiciaires. Charles Le Gendre, le conseiller militaire américain au gouvernement japonais, ainsi que Gustave Émile Boissonade, conseiller juridique, demanda instamment que le Japon prenne les choses en mains.

1873       Le royaume des Ryu-Kyu est définitivement aboli et ses anciens territoires officiellement annexé à l’empire japonais dans leur totalité. Ils formeront la préfecture d'Okinawa. C'est l'expression de l'assurance retrouvée de Tokyo. Par les autres nations cella est compris comme une réaction à l'affaire coréenne et comme sa conclusion. C'est pourquoi la réponse désapprobatrice de Pékin demeure sans suite. Mais pour les japonais ce n'est qu'une étape. En fait, plus ou moins discrètement, des préparatifs sont entrepris en vue d'une intervention prochaine dans la péninsule.
              [Historiquement le Seikanron va prendre une place importante dans la vie politique nippone de 1873 à 1878-79 sans que le gouvernement ne se décide à intervenir. Il faut dire qu'à cette époque il n'y a pas encore eu de règlement de la question du nord avec Moscou, que les Ryu-Kyu n'ont pas encore été officiellement annexées, et surtout que les révoltes de samouraïs y compris celle de Satsuma en 1877 rendront risqué pour l'empire d'organiser parallèlement une intervention sur le continent. D'autant plus que OTL le pays ne l'oublions pas a eu 6 ans de moins pour s'ouvrir au monde, se moderniser et se développer.
             Ici l'armée impériale est déjà une force solide, qui a pu faire ses preuves et se perfectionner en luttant contre les rebelles de Takamori Saïgo, et à laquelle la conscription octroie la possibilité de mobiliser des forces considérables.]

              Au Japon même, une nouvelle révolte semble un temps sur le point d'éclater sur instigation de Shimpei Eto, un oligarque réactionnaire. Pourtant, nombre de ses sympathisants initiaux choisissent de ne pas passer à l'acte. Ils sont en effet conscients de ne pouvoir espérer de renforts des forces de Satsuma autre fois considérables et maintenant anéanties, et ont pris la mesure de la puissance nouvelle des troupes régulières. Ainsi l'initiative de Eto capote rapidement et lui-même est assassiné avant d'avoir pris les armes.
              Avec cette affaire apparaît aux yeux des contemporains nippons que le point de non retour est déjà franchi dans le processus de limitation des prérogatives de la caste des samouraïs, et une étape décisive atteinte sur la voie de sa déliquescence finale.
              De fait à partir de cette date, les tensions politiques résultant de l'insatisfaction compréhensible d'une large frange de l'ancienne classe guerrière passe au second plan. Ce qui animera le pouvoir politique nippon maintenant c'est la lutte devenue primordiale entre partisans d'un régime constitutionnel parlementaire et libéral (avec bien sur des nuances dans les niveaux de partage du pouvoir) et les adeptes d'un gouvernement central plus fort, à l'allemande, ou mieux encore pour certains à l'autrichienne ou à la russe...
              Ce sont en partie les mêmes considérations qui amène le gouvernement impérial à envoyer immédiatement une expédition punitive à Taïwan ou 5.400 soldats nippons débarquent fin avril et entreprennent de conquérir le territoire des aborigènes Païwan. En novembre, un accord est conclu entre l'empire du Japon et le gouvernement Qing sous l'arbitrage des Britanniques : La Chine devra verser 500.000 taels Kuping en dédommagement pour les victimes et 1.500.000 de plus pour compenser les frais engagés dans la campagne par le Japon. On ne peut y voir que « la volonté de la Chine de payer pour ne pas être envahie ». Néanmoins, jusqu'à paiement complet des sommes dues, versement devant s'étaler sur 5 ans, la garnison japonaise établie dans l'ile sera maintenue et devra en sus recevoir une prestation annuelle de 125.000 taels pour subvenir aux frais d'occupation. Les sommes colossales obtenues par les nippons ont été consenties par les Chinois en échange de la promesse de la rétrocession finale de la totalité de Formose à l'empire du milieu. En contre-partie, Pékin reconnait l'annexion et la pleine souveraineté du Japon sur les Ryu-Kyu. Cette conclusion semble améliorer la stabilité internationale et les frontières nippones au Sud, tel un écho de ce que fur un peu plus tôt dans le nord le traité de Saint-Pétersbourg.
              Ce faisant, les Japonais commencent à disposer leurs pions dans la région. Notamment dans le territoires occupé chez les Païwans de Formose, les installations nippones, supposées ne devoir être que provisoires, sont bien au contraire consolidées par la mise en chantier de pas moins de 8 forteresses modernes qui sont tous sauf destinées à n’être qu'éphémères. En plus des forces régulières, une troupe de quelques 3.500 samouraïs, recrutés parmi les plus mécontents et agités de leur caste, est appelée à s'assurer de l'intérieur des terres occupées. Elle subira des pertes substantielles et répétées de la part de la résistance aborigène et nécessitera son complétement régulier. Cela participera même marginalement de « la solution par l'export » du sort des membres les moins « coopératifs » de la classe guerrière en voie de disparition et fournira un bel exemple de pragmatisme, reproductible à plus grande échèle ultérieurement.


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Message par Imberator Mar 15 Déc - 5:55

Je sais bien que je n'en suis pas encore là, mais quelqu'un saurait-il où je pourrais trouver, à défaut du texte complet, une description la plus détaillée possible des clauses du traité de Washington ? Et, rêvons un peu, tant qu'à faire en français si possible.

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Message par Thomas Mar 15 Déc - 10:32

Imberator a écrit:Je sais bien que je n'en suis pas encore là, mais quelqu'un saurait-il où je pourrais trouver, à défaut du texte complet, une description la plus détaillée possible des clauses du traité de Washington ? Et, rêvons un peu, tant qu'à faire en français si possible.
Si tu parle du traité naval de Washington, il me semble que l'article Wikipédia est assez complet aussi bien en Français qu'en Anglais.

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Message par Imberator Mar 15 Déc - 17:48

Thomas a écrit:Si tu parle du traité naval de Washington, il me semble que l'article Wikipédia est assez complet aussi bien en Français qu'en Anglais.
Ce n'est pas mon avis, tant dans la version anglaise que la française, tout n'y est pas.


Pas de chiffres exacts sur la taille maximale du tonnage cumulé réel des petits bâtiments de surface (moins de 10.000 tonnes) ou des sous marins.

Par exemple, les nations ayant en chantier des coques de cuirassés de plus de 40.000 tonnes sont autorisées à en convertir 2 chacune en PA de 33.000 tonnes. Or il n'est pas fait mention par exemple que les USS Lex et Sarah ne pouvaient être réduits autant et que donc les Américains exigèrent et obtinrent 3.000 tonnes de plus "pour protection antiaérienne".

Cette extension s'appliquait-elle aux bâtiments des autres puissances ? Était-elle comptabilisée dans le total du tonnage aéronaval de chaque nation ? Pouvait-elle s'appliquer à d'autres PA ou navires de lignes déjà existant ou en cours de construction ? Et les 33.000 tonnes des conversions sont-elles déjà comprises dans le cumul total des forces aéronavales, ou ne comptent-elles que pour 27.000, limite normale pour un PA ?...

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Message par Imberator Mer 16 Déc - 1:03

Thomas, j'ai bien aimé ton dernier chapitre de Daikita sur Teikoku. Est-ce que, lorsque j'en aurai besoin, tu m'autoriseras à t'emprunter quelques lignes sur Formose que je puisse adapter pour développer ma propre TL ici ?

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Message par Imberator Mer 16 Déc - 5:45

- VI - Coup De Sonde

1874       Une série de lois foncières et fiscales sont adoptées : la propriété privée, effective dans la pratique depuis déjà une décennie et plus ou moins officialisée depuis plusieurs années, est pleinement légalisée; les actes « notariés » s'y référant sont intégralement validés; le cadastrage méthodique du pays est achevé et l'estimation de la valeur marchande des terres est corrigée avec justesse;... Ces mesures visent à ériger une base fiscale fiable seule à même de permettre la poursuite de la modernisation de l'État. Dans le même ordre d'idée, les impôts seront désormais payés en espèces, plutôt qu'en nature comme à l'époque féodale, et à des taux légèrement inférieurs, pour limiter les résistances potentielles suscitées par ces changements.
              Sur le plan extérieur, l'activité japonaise est assez réduite en cette année. Cependant, le Seikanron n'a toujours pas été résolu et l'honneur national, comme le besoin de fournir une activité à de nombreux samouraïs désoeuvrés, incitent le gouvernement à pousser plus en avant la préparation d'une expédition « punitive », avec plus ou moins de discrétion. Ces préparatifs n’inquiètent pas outre mesure la communauté internationale du fait que la crédibilité du Japon en tant qu'acteur majeur n'a pas encore été établie et que l'on prend pour l'instant ses déclarations et agissements pour de vaines menaces.

1875       Expédition japonaise du Seikanron en Corée. Pendant que les troupes de marine (8.000 hommes environ) occupent l'essentiel de Cheju-do en mars et y assiègent la garnison coréenne, deux armées sont débarquées dans la péninsule en avril. La première, relativement modeste (15.000 hommes au début) est composée de soldats de l'armée régulière, recrutés, équipés, entrainés et commandés à l'occidentale. La seconde plus importante (25 à 30.000 hommes) est formée de samouraïs (la plus part volontaires, ne serait-ce que pour garder la face), souvent encore équipés à l'ancienne. Les deux forces progressent parallèlement vers Séoul et sont aux portes de la ville début juin.
              Si les forces régulières remportent de faciles victoires et n'enregistrent que très peu de pertes, l'autre formation, si elle avance aussi, subit une attrition bien plus dramatique, devant compenser son archaïsme par des charges « banzai » toujours meurtrières. Cela impose que lui soient affectés continuellement de nouveaux contingents en renfort, toujours formés de bushi « volontaires ».
              En juillet, les Chinois envoie une armée de secours (de 10.000 hommes) pour venir assister les Coréens, mais en août elle est interceptée et presque anéantie après avoir affronter séparément les deux armées nippones.
              Pour ne pas s'engager dans un conflit long et difficile quel l'empire n'est sans doute pas encore en état de mener, les commandants des armées nippones ont reçu ordre de ne pas prendre la capitale coréenne mais seulement de l'assiéger. Une solution diplomatique, à la fois honorable, profitable pour le pays et acceptable par les autres parties, doit être trouvée au plus tôt. Une nouvelle fois c'est la médiation anglaise qui permet de dénouer la crise.
               Par le traité de Pusan du 28 septembre, la Corée et la Chine reconnaissent la légitimité de l'empereur Meiji et de son gouvernement, ainsi que la souveraineté nippone sur les Ryu-Kyu et les Kouriles. De plus la Corée devra verser une indemnité considérable au Japon, de taille à compenser les frais de l'expédition, et lui ouvrir ses marchés. Elle permettra aux forces japonaises d'occuper la totalité de Cheju-do pendant 15 ans au minimum et en tout cas jusqu'à paiement de l'intégralité de l'indemnité promise. Les Chinois eux consentent à ce que les bases japonaises à Taïwan demeurent sous contrôle nippon pendant encore 8 ans. Enfin, c'est la Corée qui assumera l’entièreté du cout de l'occupation par les forces japonaises de l'île.
              Outre le prestige de la victoire et le contrôle du détroit de Corée, la guerre, pour brève qu'elle ait été, a prouvé la validité du concept de l'armée moderne (21.000 samouraïs tués contre 421 réguliers), a permis d'éliminer une partie des bushi les plus dangereux pour le régime, a relevé l'injure faite à l'empereur et à ses serviteurs et a montré au monde que le pays n'est décidément plus une nation de troisième ordre. Et puis, habilement, l'armée ne stationnera pas moins de 20.000 hommes à Cheju-do, à la charge donc de leurs voisins. Certes, ceux-ci ne parviendront jamais à couvrir complètement les frais engendrés. Cependant, ce qu'ils verseront tout de même fera économiser des sommes importantes au trésor impérial. Et puis tout l'argent que les Coréens donneront aux Japonais, ils ne pourront aucunement l'affecter ni à leurs armées, ni à leur propre modernisation.
              Mais surtout, les Japonais escomptent bien que les Coréens ne parviendront effectivement jamais à régler la totalité de leur dû. L'empire disposera d'un prétexte pour le maintien permanent à Cheju-do de forces nippones importantes et d'une justification comme prélude à une possible, sinon probable, annexion ultérieure de l'île.          
              [OTL, avec un décollage du pays démarrant 6 ans plus tard, le Japon ne donnera pas suite à l'affaire du Seikanron. Il n'y était pas encore préparé et avait toujours à faire à l'intérieur avec les différentes révoltés de samouraïs.
               Ici, au contraire, il peut tirer partie de cette opportunité, sans tout de même espérer empocher une mise disproportionnée, ni s’aliéner de façon irréductible les Coréens comme les Chinois, sans non plus inquiéter au delà du raisonnable les grands empires coloniaux. D'où sa modération apparente lors de ce « coup de sonde ».]


1876       Début de la génération de véritables partis politiques nippons. Les libéraux fondent le Jiyuto, influencé par les doctrines politiques françaises, et le Kaishinto, plus inspiré par l'exemple de la démocratie constitutionnelle britannique et des systèmes apparentés. En réponse, les bureaucrates conservateurs du gouvernement établissent le Teiseito qui prône le maintien d'un régime fort et oligarchique à la tête du pays et soutiennent l'activité gouvernementale.
              L'agitation politique se développe du fait des divergences partisanes. Cela entraine des violences entre les factions en cours de structuration. Le gouvernement choisit alors de profiter de la situation pour instituer de nouvelles lois restrictives du point de vue des libertés civiques, limitant entre autres les rassemblements publics, interdisant l'appartenance des fonctionnaires à toute organisation politique et rendant obligatoire la présence de la police lors de chaque réunion partisane.
               Même si l'idée d'un Japon fonctionnant sous un régime parlementaire, c'est à dire dirigé par le parti majoritaire à la sortie des urnes, gagne lentement les esprits du personnel politique et de la nouvelle classe intellectuelle nationale (encore balbutiante d'un certain point de vue), il est trop tôt pour espérer voir s'instaurer sans heurt un système constitutionnel libéral (au sens de l'époque) dans l'archipel.
               De plus, étant donné leur bilan plus que positif, tant sur le plan international, qu'au niveau économique, ou même du point de vue de la modernisation des institutions du pays, les tenants de l'oligarchie au pouvoir, et en premier lieu ceux parmi celle-ci favorables à un ralentissement des réformes politiques et opposés à une ouverture plus large du régime, ont repris du poil de la bête et s'emploient à conserver tel quel le système en place.


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Message par Thomas Mer 16 Déc - 8:46

Imberator a écrit:Thomas, j'ai bien aimé ton dernier chapitre de Daikita sur Teikoku. Est-ce que, lorsque j'en aurai besoin, tu m'autoriseras à t'emprunter quelques lignes sur Formose que je puisse adapter pour développer ma propre TL ici ?
Pas de problème.

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Message par Imberator Jeu 17 Déc - 14:11

Pour ceux que ça intéresse, désolé mais c'est laborieux de réécrire, et j'imagine aussi de lire, la chrono d'un Japon alternatif dans un contexte historique, nippon comme plus généralement extrême-oriental, flou pour la plupart des occidentaux (votre serviteur y compris).

Surtout que, pour l'instant, les différences avec la réalité historique peuvent sembler mineures et donc peu susceptibles d'induire une évolution future sérieusement prononcée.


Pourtant, durant la décennie suivante, les choses vont commencer à bouger. Donc un peu de patience SVP.

Il faut juste que je trouve le temps et l'énergie de potasser la période et de la chambouler comme un iconoclaste...

Imberator

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