Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
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Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Un Insoumis à l'Elysée
Le samedi 22 avril 2017, la France découvrait les résultats d'une campagne qui avait été marquée jusqu'au dernier instant par les retournements et l'incertitude. Emmanuel Macron, favori, arrivait bien en tête avec 24, 01% des voix, mais suivi de près par Jean-Luc Mélenchon, avec 22,7% des voix; un résultat inimaginable quelques mois auparavant.
Le ralliement, dans les derniers jours, de Benoît Hamon avait permis de rapporter au candidat de la France Insoumise une portion certes réduite, mais décisives des voix du socialiste. Ce dernier avait agis contre l'avis de son parti, de ses alliés écologistes et de ses soutiens économiques. Après avoir obtenu un accord solennel sur une alliance électorale, il avait pris la parole, rappelant ses "différences fondamentales" avec Jean-Luc Mélenchon, mais invoquant aussi la "responsabilité historique" de son parti, et l'impératif d'empêcher un second tour Macron/Le Pen. Il avait néanmoins déclaré qu'il resterait du devoir de ses électeurs, quel que soit l'issue du vote, de se mobiliser pour "donner aux cinq années à venir un ancrage à gauche et résolument européen".
L'entre-deux-tours fut marqué par le jeu d'équilibriste de Mélenchon, qui chercha à la fois à rassurer l'électorat social-démocrate en déclarant qu'il n'envisageait à aucun moment une sortie de l'euro, et encore moins de l'UE, tout en cherchant à récupérer une partie de l'électorat lepéniste, en faisant savoir que "les frontières existent, nous n'avons pas l'intention d'aller contre cette réalité; la France aura une politique migratoire, qui sera fixée par les élus du peuple". Mais c'est surtout l'excellente campagne médiatique menée par les Insoumis et la nette victoire du candidat de gauche lors du débat (la "poudre de perlimpinpin" d'Emmanuel Macron sera très largement moquée), sa capacité à se donner l'image d'un technicien sérieux, qui lui assure la victoire.
Avec 50,2% des voix, Jean-Luc Mélenchon devient président.
Le samedi 22 avril 2017, la France découvrait les résultats d'une campagne qui avait été marquée jusqu'au dernier instant par les retournements et l'incertitude. Emmanuel Macron, favori, arrivait bien en tête avec 24, 01% des voix, mais suivi de près par Jean-Luc Mélenchon, avec 22,7% des voix; un résultat inimaginable quelques mois auparavant.
Le ralliement, dans les derniers jours, de Benoît Hamon avait permis de rapporter au candidat de la France Insoumise une portion certes réduite, mais décisives des voix du socialiste. Ce dernier avait agis contre l'avis de son parti, de ses alliés écologistes et de ses soutiens économiques. Après avoir obtenu un accord solennel sur une alliance électorale, il avait pris la parole, rappelant ses "différences fondamentales" avec Jean-Luc Mélenchon, mais invoquant aussi la "responsabilité historique" de son parti, et l'impératif d'empêcher un second tour Macron/Le Pen. Il avait néanmoins déclaré qu'il resterait du devoir de ses électeurs, quel que soit l'issue du vote, de se mobiliser pour "donner aux cinq années à venir un ancrage à gauche et résolument européen".
L'entre-deux-tours fut marqué par le jeu d'équilibriste de Mélenchon, qui chercha à la fois à rassurer l'électorat social-démocrate en déclarant qu'il n'envisageait à aucun moment une sortie de l'euro, et encore moins de l'UE, tout en cherchant à récupérer une partie de l'électorat lepéniste, en faisant savoir que "les frontières existent, nous n'avons pas l'intention d'aller contre cette réalité; la France aura une politique migratoire, qui sera fixée par les élus du peuple". Mais c'est surtout l'excellente campagne médiatique menée par les Insoumis et la nette victoire du candidat de gauche lors du débat (la "poudre de perlimpinpin" d'Emmanuel Macron sera très largement moquée), sa capacité à se donner l'image d'un technicien sérieux, qui lui assure la victoire.
Avec 50,2% des voix, Jean-Luc Mélenchon devient président.
Note: c'est de l'histoire très récente. Je n'ai rien vu dans les règles du forum qui empêche de traiter d'histoire immédiate, mais on peut bien sûr déplacer ce topic en "Actualité et politique" si ça gène
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
Thomas, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur, Rayan du Griffoul et Uranium Colonel aiment ce message
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
S'installer et rassurer
La passation de pouvoir se fait dans un contexte extrêmement tendu: fuite de capitaux, dévissement des bourses, déclarations inquiètes de nombreux dirigeants étranger.
Sur les conseils d'une partie de son entourage, Jean-Luc Mélenchon décide de ne pas mettre au premier plan son projet de passage à la Sixième République. Le changement de Constitution devra être rendu possible par un référendum remis au début 2018. En attendant, le nouveau pouvoir cherche à se donner une image présentable et sérieuse. Arnaud Montebourg est nommé premier ministre, Jean-Charles Hourcade, ancien de Thomson, au ministère de l' "Industrie et de la transition énergétique". Benoît Hamon obtient les Affaires sociales, Jean-Yves Le Drian conserve les armées, Liem Hoang-Ngoc s'installe à Bercy.
Les législatives ne donnent à la France Insoumise qu'une majorité relative, bien que toutes les figures du mouvement obtiennent des sièges, du souverainiste et ancien militaire Djordje Kuzmanovic jusqu'à Taha Bouhafs, figure controversée de l'antiracisme. L'alliance consentie avec le PS engendre sa suite logique: il est impossible de gouverner sans l'ancienne gauche de gouvernement.
Les premières mesures de politique intérieure consistent en une version édulcorée du programme "L'Avenir en commun": augmentation du nombre de tranches de l'impôt sur le revenu (sans aller jusqu'à 14), revalorisation des minimas sociaux qui reste modérée, tout en faisant hurler à la dictature socialiste une partie de la presse de droite, baisse de l'impôt sur les société.
Une grève de la fonction publique hospitalière, dans l'esprit des grèves de 1936, permet l'obtention d'une revalorisation des salaires et d'un plan Hopital public permettant d'ouvrir des milliers de lits supplémentaires.
Si les traités européens sont de fait ignorés, avec la hausse de la dépense publique qui outrepasse largement les anciens accords, le président Mélenchon et son gouvernement entament un bras de fer avec l'Allemagne et l'UE sans envisager une sortie de l'Euro et de l'UE. Après un "grand chamboulement" de l'ordre européen, on parle vite de "guerre de positions". Figure de l'opposition, Emmanuel Macron déclare "la présidence Mélenchon a mis l'UE en état de mort cérébrale".
Aux européennes, le choix de la très europhile Manon Aubry pour guider la liste LFI fait grincer des dents au sein de l'aile souverainiste du mouvement. Les premières frictions se font sentir. Les débats autour de la "Loi asile et immigration" les font redoubler: si l'ensemble de la majorité s'accorde sur la régularisation d'une partie des sans-papiers, la volonté de limiter l'immigration de travail d'une partie des députés de la majorité fait sortir de ses gonds son aile "indigéniste".
Le désengagement de l'OTAN, qui commence avec la sortie du commandement intégré, entre paradoxalement en résonance avec la politique du président Trump. Après que le ton soit monté, une rencontre entre les deux chefs d'Etat se passe étonnamment bien, chacun affichant un large sourire. "I like this Stormy French guy, tweete Donald Tump. He's a kind of winner".
Mais malgré quelques succès, la présidence Mélenchon est malmenée sur trop de fronts à la fois. Les leaders de la droite et du centre font du référendum pour la VIe République un plébiscite pour désavouer le gouvernement, mettent en danger contre le chaos qui risquerait d'en résulter. "Avec une République affaiblie, nous pourrions bien revivre les années 30" déclare notamment Bruno Le Maire.
Des images du président s'énervant contre des collaborateurs et des députés font voler en éclat son image de présidentiable qu'il avait eu tant de mal à construire, sa popularité en pâtit largement.
Les Français rejettent massivement le changement de République, marquant le désaveu de la majorité. Il va falloir diriger pendant quatre ans supplémentaire avec les anciennes institutions.
La passation de pouvoir se fait dans un contexte extrêmement tendu: fuite de capitaux, dévissement des bourses, déclarations inquiètes de nombreux dirigeants étranger.
Sur les conseils d'une partie de son entourage, Jean-Luc Mélenchon décide de ne pas mettre au premier plan son projet de passage à la Sixième République. Le changement de Constitution devra être rendu possible par un référendum remis au début 2018. En attendant, le nouveau pouvoir cherche à se donner une image présentable et sérieuse. Arnaud Montebourg est nommé premier ministre, Jean-Charles Hourcade, ancien de Thomson, au ministère de l' "Industrie et de la transition énergétique". Benoît Hamon obtient les Affaires sociales, Jean-Yves Le Drian conserve les armées, Liem Hoang-Ngoc s'installe à Bercy.
Les législatives ne donnent à la France Insoumise qu'une majorité relative, bien que toutes les figures du mouvement obtiennent des sièges, du souverainiste et ancien militaire Djordje Kuzmanovic jusqu'à Taha Bouhafs, figure controversée de l'antiracisme. L'alliance consentie avec le PS engendre sa suite logique: il est impossible de gouverner sans l'ancienne gauche de gouvernement.
Les premières mesures de politique intérieure consistent en une version édulcorée du programme "L'Avenir en commun": augmentation du nombre de tranches de l'impôt sur le revenu (sans aller jusqu'à 14), revalorisation des minimas sociaux qui reste modérée, tout en faisant hurler à la dictature socialiste une partie de la presse de droite, baisse de l'impôt sur les société.
Une grève de la fonction publique hospitalière, dans l'esprit des grèves de 1936, permet l'obtention d'une revalorisation des salaires et d'un plan Hopital public permettant d'ouvrir des milliers de lits supplémentaires.
Si les traités européens sont de fait ignorés, avec la hausse de la dépense publique qui outrepasse largement les anciens accords, le président Mélenchon et son gouvernement entament un bras de fer avec l'Allemagne et l'UE sans envisager une sortie de l'Euro et de l'UE. Après un "grand chamboulement" de l'ordre européen, on parle vite de "guerre de positions". Figure de l'opposition, Emmanuel Macron déclare "la présidence Mélenchon a mis l'UE en état de mort cérébrale".
Aux européennes, le choix de la très europhile Manon Aubry pour guider la liste LFI fait grincer des dents au sein de l'aile souverainiste du mouvement. Les premières frictions se font sentir. Les débats autour de la "Loi asile et immigration" les font redoubler: si l'ensemble de la majorité s'accorde sur la régularisation d'une partie des sans-papiers, la volonté de limiter l'immigration de travail d'une partie des députés de la majorité fait sortir de ses gonds son aile "indigéniste".
Le désengagement de l'OTAN, qui commence avec la sortie du commandement intégré, entre paradoxalement en résonance avec la politique du président Trump. Après que le ton soit monté, une rencontre entre les deux chefs d'Etat se passe étonnamment bien, chacun affichant un large sourire. "I like this Stormy French guy, tweete Donald Tump. He's a kind of winner".
Mais malgré quelques succès, la présidence Mélenchon est malmenée sur trop de fronts à la fois. Les leaders de la droite et du centre font du référendum pour la VIe République un plébiscite pour désavouer le gouvernement, mettent en danger contre le chaos qui risquerait d'en résulter. "Avec une République affaiblie, nous pourrions bien revivre les années 30" déclare notamment Bruno Le Maire.
Des images du président s'énervant contre des collaborateurs et des députés font voler en éclat son image de présidentiable qu'il avait eu tant de mal à construire, sa popularité en pâtit largement.
Les Français rejettent massivement le changement de République, marquant le désaveu de la majorité. Il va falloir diriger pendant quatre ans supplémentaire avec les anciennes institutions.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
Thomas, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Uranium Colonel aiment ce message
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Je confirme, contrairement à d'autre forum, il n'y pas, ici, de règle empêchant de traiter d’évènement récent. La fameuse "ten years rules".DemetriosPoliorcète a écrit:Un Insoumis à l'ElyséeNote: c'est de l'histoire très récente. Je n'ai rien vu dans les règles du forum qui empêche de traiter d'histoire immédiate, mais on peut bien sûr déplacer ce topic en "Actualité et politique" si ça gène
J'en profite pour renvoyer les lecteurs vers les règles
Concernant la TL, elle même je suis très intrigué. LFI avait globalement un très bon programme, même si je ne suis pas d'accord avec tout et que certains propos du Méluch et de certains de ces adorateurs sont complètement à coté de la plaque. Du coup, j'ai hâte de la lire la suite.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
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Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Le tournant
Après sa défaite lors du référendum, Jean-Luc Mélenchon est dos au mur. La situation économique est mauvaise et les plans industriels tardent à faire effet; le gouvernement est très impopulaire et le FN, après sa déconfiture de la présidentielle, est de retour à ses niveaux de 2017.
Le président pense un instant à démissionner, encouragé dans ce sens par son premier ministre aux dents longues, mais il en est dissuadé par sa vieille garde: il sert au moins de digue face à la droite et au libéraux pour quatre ans encore.
Mais il est désormais nécessaire de faire un choix clair: soit renouer avec la dynamique populiste de la campagne de 2017 et rassembler au-delà de la gauche en adoptant une posture gaullienne, tout en acceptant la possibilité d'une rupture plus nette avec l'Union européenne; soit, revenir dans la logique d'union de la gauche et "normaliser" la présidence, au risque de s' "hollandiser".
Après avoir reçu de nombreux visiteurs du soir, Jean-Luc Mélenchon prend sa décision: ce sera l'ancrage à gauche, dans la lignée de l'alliance avec le PS. Arnaud Montebourg, que le président ne supporte plus, est remplacé par Martine Aubry. Yannick Jadot fait son entrée au gouvernement comme ministre de l'écologie, de même que la députée Danièle Obono, qui devient secrétaire d'Etat à la lutte contre les discriminations. Des accords sont finalement trouvés avec les dirigeants de la zone euro. Les plans français ne sont pas abandonnés, mais le gouvernement s'engage à ne pas lancer de nouveaux postes de dépense importante, et à renoncer à une réforme en profondeur de la zone euro. "A l'ouest, du nouveau?", titre le Spiegel.
Dénonçant un pouvoir qui a "choisi la voie d'Alexis Tsipras", une vingtaine de député quittent la majorité présidentielle, dont Georges Kuzmanovic qui créé République Souveraine, en compagnie de nombreux militants historiques du mouvement. Jean-Charles Hourcade déclare ne pas pouvoir mener sa politique industrielle sans politique monétaire adéquate et démissionne. François Ruffin refuse un ministère et affirme vouloir rester un député indépendant.
Sous le feu de nombreuses critiques, le président brille néanmoins sur la scène internationale en adoptant une posture de médiateur et en affichant une certaine indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, sur le dossier iranien notamment. Il acquiert une certaine aura en incarnant une alternative possible à la montée des populistes de droite.
Si la situation dans l'hémicycle est mouvante et tendue, pour le pays, la fin de 2018 et l'année 2019 sont perçus comme une période de retour à la normale. La popularité de Jean-Luc Mélenchon remonte légèrement; il maintient un socle solide de soutiens, notamment de la part de ceux qui ont bénéficié de sa politique sociale, étudiants, précaires et employés du service public.
Alors que, dans les médias, les questions économiques cèdent peu à peu la place aux débats sociétaux, la France semble s'habituer progressivement à son président, et le président à sa fonction.
2020 allait donner à la présidence Mélenchon des directions inattendues.
Après sa défaite lors du référendum, Jean-Luc Mélenchon est dos au mur. La situation économique est mauvaise et les plans industriels tardent à faire effet; le gouvernement est très impopulaire et le FN, après sa déconfiture de la présidentielle, est de retour à ses niveaux de 2017.
Le président pense un instant à démissionner, encouragé dans ce sens par son premier ministre aux dents longues, mais il en est dissuadé par sa vieille garde: il sert au moins de digue face à la droite et au libéraux pour quatre ans encore.
Mais il est désormais nécessaire de faire un choix clair: soit renouer avec la dynamique populiste de la campagne de 2017 et rassembler au-delà de la gauche en adoptant une posture gaullienne, tout en acceptant la possibilité d'une rupture plus nette avec l'Union européenne; soit, revenir dans la logique d'union de la gauche et "normaliser" la présidence, au risque de s' "hollandiser".
Après avoir reçu de nombreux visiteurs du soir, Jean-Luc Mélenchon prend sa décision: ce sera l'ancrage à gauche, dans la lignée de l'alliance avec le PS. Arnaud Montebourg, que le président ne supporte plus, est remplacé par Martine Aubry. Yannick Jadot fait son entrée au gouvernement comme ministre de l'écologie, de même que la députée Danièle Obono, qui devient secrétaire d'Etat à la lutte contre les discriminations. Des accords sont finalement trouvés avec les dirigeants de la zone euro. Les plans français ne sont pas abandonnés, mais le gouvernement s'engage à ne pas lancer de nouveaux postes de dépense importante, et à renoncer à une réforme en profondeur de la zone euro. "A l'ouest, du nouveau?", titre le Spiegel.
Dénonçant un pouvoir qui a "choisi la voie d'Alexis Tsipras", une vingtaine de député quittent la majorité présidentielle, dont Georges Kuzmanovic qui créé République Souveraine, en compagnie de nombreux militants historiques du mouvement. Jean-Charles Hourcade déclare ne pas pouvoir mener sa politique industrielle sans politique monétaire adéquate et démissionne. François Ruffin refuse un ministère et affirme vouloir rester un député indépendant.
Sous le feu de nombreuses critiques, le président brille néanmoins sur la scène internationale en adoptant une posture de médiateur et en affichant une certaine indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, sur le dossier iranien notamment. Il acquiert une certaine aura en incarnant une alternative possible à la montée des populistes de droite.
Si la situation dans l'hémicycle est mouvante et tendue, pour le pays, la fin de 2018 et l'année 2019 sont perçus comme une période de retour à la normale. La popularité de Jean-Luc Mélenchon remonte légèrement; il maintient un socle solide de soutiens, notamment de la part de ceux qui ont bénéficié de sa politique sociale, étudiants, précaires et employés du service public.
Alors que, dans les médias, les questions économiques cèdent peu à peu la place aux débats sociétaux, la France semble s'habituer progressivement à son président, et le président à sa fonction.
2020 allait donner à la présidence Mélenchon des directions inattendues.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
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Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
L'année terrible
La période "normale" de la présidence Mélenchon se termine dès les premiers jours de 2020. Après la frappe qui tue le général iranien Ghassem Soleimani, le président français hausse le ton et parle d'un "acte illégal et inadmissible". Les derniers liens avec l'OTAN sont rompus, tandis que la relation entre Donald Trump et Stormy guy en viennent aux invectives. Les Etats-Unis cessent toute livraison de matériel militaire à la France et prennent des sanctions économiques. Le coût est élevé, mais l'image du président en est réhaussée. Peu de gens en Europe occidentale s'affichent trumpistes...
Mais cette affaire est rapidement éclipsée par celle du Coronavirus de Wuhan. Les dirigeants français sont parmi les premiers à prendre des mesures restrictives en Europe occidentale, suscitant certaines critiques: Xavier Bertrand déclare que "cette maladie ne doit pas aider les populistes à promouvoir leur fantasme autarcique", tandis qu'Emmanuel Macron fait savoir que "quoi qu'on puisse dire, nous ne sommes pas en guerre" et qu' "un homme d'Etat sérieux ne peut jamais dire "quoi qu'il en coûte".
Mais rapidement, les images de services hospitaliers saturés font taire les critiques. En s'adressant à la nation, le président attire l'attention sur "tous ces lits d'hôpital que nous avons ouvert", et les soignants dont les salaires ont été augmentés. Sa popularité en remonte d'autant.
Il faut dire que les politiques de relance mise en place par le pouvoir français depuis 2017 sont devenues partout la norme. La France met en place une mesure radicale, avec l'octroi d'un "revenu de sortie de crise" de 200 euros mensuels garanti à tous les jeunes Français entre 18 et 25 ans, sans distinction.
Le discours de la France Insoumise retrouve des accents souverainistes, dans la foulée d'une grande loi sur la souveraineté sanitaire votée au lendemain du déconfinement.
L'assassinat de Samuel Paty provoque une autre rupture: Mélenchon lâche son aile gauchisante pour adopter un discours plus ferme sur la laïcité. "Il serait irrespectueux et faux de pointer l'origine tchétchène de l'assassin, ou une folie supposée. Il y a un problème bien plus vaste de fanatisme religieux dans ce pays".
On parle de plus en plus d'un rapprochement avec les républicains souverainistes ayant quitté LFI en 2018, de reprise du bras de fer avec l'Allemagne voire de dissolution de l'Assemblée Nationale ou de référendum sur la sortie de l'Euro...
Alors que sa popularité est en hausse constante, le président franchira-t-il le Rubicon?
La période "normale" de la présidence Mélenchon se termine dès les premiers jours de 2020. Après la frappe qui tue le général iranien Ghassem Soleimani, le président français hausse le ton et parle d'un "acte illégal et inadmissible". Les derniers liens avec l'OTAN sont rompus, tandis que la relation entre Donald Trump et Stormy guy en viennent aux invectives. Les Etats-Unis cessent toute livraison de matériel militaire à la France et prennent des sanctions économiques. Le coût est élevé, mais l'image du président en est réhaussée. Peu de gens en Europe occidentale s'affichent trumpistes...
Mais cette affaire est rapidement éclipsée par celle du Coronavirus de Wuhan. Les dirigeants français sont parmi les premiers à prendre des mesures restrictives en Europe occidentale, suscitant certaines critiques: Xavier Bertrand déclare que "cette maladie ne doit pas aider les populistes à promouvoir leur fantasme autarcique", tandis qu'Emmanuel Macron fait savoir que "quoi qu'on puisse dire, nous ne sommes pas en guerre" et qu' "un homme d'Etat sérieux ne peut jamais dire "quoi qu'il en coûte".
Mais rapidement, les images de services hospitaliers saturés font taire les critiques. En s'adressant à la nation, le président attire l'attention sur "tous ces lits d'hôpital que nous avons ouvert", et les soignants dont les salaires ont été augmentés. Sa popularité en remonte d'autant.
Il faut dire que les politiques de relance mise en place par le pouvoir français depuis 2017 sont devenues partout la norme. La France met en place une mesure radicale, avec l'octroi d'un "revenu de sortie de crise" de 200 euros mensuels garanti à tous les jeunes Français entre 18 et 25 ans, sans distinction.
Le discours de la France Insoumise retrouve des accents souverainistes, dans la foulée d'une grande loi sur la souveraineté sanitaire votée au lendemain du déconfinement.
L'assassinat de Samuel Paty provoque une autre rupture: Mélenchon lâche son aile gauchisante pour adopter un discours plus ferme sur la laïcité. "Il serait irrespectueux et faux de pointer l'origine tchétchène de l'assassin, ou une folie supposée. Il y a un problème bien plus vaste de fanatisme religieux dans ce pays".
On parle de plus en plus d'un rapprochement avec les républicains souverainistes ayant quitté LFI en 2018, de reprise du bras de fer avec l'Allemagne voire de dissolution de l'Assemblée Nationale ou de référendum sur la sortie de l'Euro...
Alors que sa popularité est en hausse constante, le président franchira-t-il le Rubicon?
Note: la TL s'achève sur un point d'interrogation alors que nous rejoignons la date présente et quittons donc l'uchronie stricto sensu.
J'avais pensé à la faire s'achever par la mort inattendue du président, mais je ne voudrais pas donner l'impression d'une mesquinerie de ma part vis-à-vis d'un homme bien vivant dans notre réalité et que, malgré tout, je respecte profondément
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Rayan du Griffoul aiment ce message
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Je me demandais quand aurait lieu la rupture entre Trump et Mélenchon. Trump, en tant que personne, est tout ce que déteste Mélenchon. En tant que président, avec une grille de lecture LFI, Trump c’est Hitler.
Je suis curieux de la relation qu’aurait Mélenchon avec Maduro et Putin et qu’elle serait sa politique dans la crise vénézuélienne.
Sur le plan intérieur, il y aurait eu aussi beaucoup moins de manifestation et de grève. Pas de crises GJ, par exemple.
Quant à la crise du Covid, je pense que c’est clairement une opportunité colossale pour lui en tant que président. Il peut profiter de la crise pour rapatrier des entreprises et des usines en France, nationaliser des entreprises et déployer tout un tas de mesure sociale tout en montant un plan de relance économique de type « Green New Deal ». Le tout lui permettrait de s’offrir un deuxième mandat avec une grosse légitimité pour faire sa 6e République une fois la pandémie de Covid enrayée.
Je suis curieux de la relation qu’aurait Mélenchon avec Maduro et Putin et qu’elle serait sa politique dans la crise vénézuélienne.
Sur le plan intérieur, il y aurait eu aussi beaucoup moins de manifestation et de grève. Pas de crises GJ, par exemple.
Quant à la crise du Covid, je pense que c’est clairement une opportunité colossale pour lui en tant que président. Il peut profiter de la crise pour rapatrier des entreprises et des usines en France, nationaliser des entreprises et déployer tout un tas de mesure sociale tout en montant un plan de relance économique de type « Green New Deal ». Le tout lui permettrait de s’offrir un deuxième mandat avec une grosse légitimité pour faire sa 6e République une fois la pandémie de Covid enrayée.
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DemetriosPoliorcète, LFC/Emile Ollivier et Collectionneur aiment ce message
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Thomas a écrit:Je me demandais quand aurait lieu la rupture entre Trump et Mélenchon. Trump, en tant que personne, est tout ce que déteste Mélenchon. En tant que président, avec une grille de lecture LFI, Trump c’est Hitler.
Je suis curieux de la relation qu’aurait Mélenchon avec Maduro et Putin et qu’elle serait sa politique dans la crise vénézuélienne.
Sur le plan intérieur, il y aurait eu aussi beaucoup moins de manifestation et de grève. Pas de crises GJ, par exemple.
Quant à la crise du Covid, je pense que c’est clairement une opportunité colossale pour lui en tant que président. Il peut profiter de la crise pour rapatrier des entreprises et des usines en France, nationaliser des entreprises et déployer tout un tas de mesure sociale tout en montant un plan de relance économique de type « Green New Deal ». Le tout lui permettrait de s’offrir un deuxième mandat avec une grosse légitimité pour faire sa 6e République une fois la pandémie de Covid enrayée.
Dans ma TL, ce n'est pas non plus le parfait amour entre eux
Mais je pense réellement qu'une France qui voudrait protéger son indépendance aurait plus à gagner avec quelqu'un comme Trump qu'avec un retour des démocrates. Pendant quatre ans, le logiciel atlantiste des élites françaises a été mis en défaut, je crains que ça ne change.
La crise actuelle serait en effet une opportunité pour des pouvoirs radicalement réformistes en Europe, il n'y en a malheureusement aucun. Je ne sais pas si Mélenchon aurait sauté le pas, c'est pour ça que je termine le récit sur un point d'interrogation.
Pour le reste, il suit dans la TL la voie qu'il a suivi en tant que chef de mouvement, en encore plus rapide puisqu'il aurait eu énormément de pression et besoin de conserver une majorité cohérente: abandon de la ligne de 2017, retour à l'idée d'union de la gauche, etc.
Il m'a énormément déçu je dois dire.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Rayan du Griffoul aiment ce message
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Je prend note que cette uchronie va devenir ma chronique uchronique de la semaine..
Bravo à tous Demetrios...
Bravo à tous Demetrios...
Uranium Colonel- Messages : 1910
Date d'inscription : 31/07/2019
Age : 25
Localisation : République Démocratique de l'Icaunais
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Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Super cette Uchronie
Fredrouge- Messages : 2
Date d'inscription : 02/02/2021
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Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Merci pour vos retours!
J'ai repris le format (récit relativement court et style journalistique) des uchronies du magazine Marianne, je serai peut être amené à en écrire de semblables.
J'ai repris le format (récit relativement court et style journalistique) des uchronies du magazine Marianne, je serai peut être amené à en écrire de semblables.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
LFC/Emile Ollivier et Collectionneur aiment ce message
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Avec la guerre d'Ukraine, j'ai bien peur que Mélenchon ne fasse strictement rien à part de l'aide humanitaire aux victimes. Pas de sanctions unanimes de l'UE avant que la Hongrie rechigne actuellement.
Re: Le dernier président? - Le quinquennat de Jean-Luc Mélenchon
Collectionneur a écrit:Avec la guerre d'Ukraine, j'ai bien peur que Mélenchon ne fasse strictement rien à part de l'aide humanitaire aux victimes. Pas de sanctions unanimes de l'UE avant que la Hongrie rechigne actuellement.
Tout dépend de ses décisions antérieures et des personnes sur qui il a décidé de s'appuyer : soit il choisit une posture populiste de gauche et souverainiste qui le conduit à se poser en chef d'une puissance neutre et médiatrice, soit il choisit comme OTL de s'appuyer sur une sociale-démocratie unifiée, qui le conduirait plutôt à un alignement sur les Etats-Unis.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1484
Date d'inscription : 05/03/2016
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