[CTC08]L’empreinte du diable
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[CTC08]L’empreinte du diable
L’empreinte du diable
XX/XX/1995, quelque part en Tchétchénie
Michael Julien s’étirait langoureusement après avoir consacré les minutes précédentes à acclimater ses yeux à la lumière du soleil levant qui pénétra dans la grotte. À l’entrée, comme prévu deux hommes montaient la garde. Michael secoua délicatement, un à un, ceux qui dormaient autour de lui puis il se leva pour regagner l’entrée de la grotte et y retrouver Marc et Pierre-Marc, deux volontaires canadiens. Au pied de la grotte, sous le couvert des arbres et des filets de camouflage trônait les deux AMX-10 P et tout un brique à braque de pièces détachées, caisses de munitions et autres ravitaillement.
Il entama la ration qui faisait office de petit déjeuner assis au soleil à se demander quelle horreur cette journée allait lui réserver. La Tchétchénie n’était plus une priorité dans cette guerre. En 1993, douze années de troubles et de guerre civile dans le bloc communiste s’étaient achevées en apothéose nucléaire : Moscou, Leningrad, Petrograd, Minsk, Vladivostok ainsi que de nombreuses villes secondaires bordant des sites militaires avaient été vaporisées. Aujourd’hui l’Europe de l’Est était à peu près stable, mais la Russie était ravagée par les seigneurs de guerres héritiers de l’Armée rouge. L’intervention internationale avait permis de stabiliser l’Europe de l’Est en 18 mois, mais ensuite la Communauté européenne de Défense s’était retrouvée assez démunie au moment d’entrer en Biélorussie et en Russie. Les états unis et le Commonwealth avaient accepté de placer leurs troupes sous le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité de la SDN pour assurer les arrières des troupes européennes. La Turquie socialiste quand elle s’était contenté d’appuyer la Géorgie ou plutôt de la vassalisé avant de finalement renoncer à appuyer l’effort international en entrant dans le Caucase. Heureusement, la Turquie avait gardé son espace aérien ouvert à la coalition. En dehors de la Géorgie, seul l’Azerbaïdjan avait reçu de l’aide, totalement intéressé à cause de sa manne pétrolière. Ce petit bout d’URSS était occupé par l’Empire Iranien, largement appuyé, tant militairement que politiquement, par les Américains. Plus à l’est, la République de Chine et l’Empire du Japon s’étaient accaparé l’extrême orient russe, riche en ressources.
Et il était là, lui, soldat français de la CED planté dans le Caucase avec sa troupe hétéroclite après avoir désobéi aux ordres. En effet, la CED, mené par la France avait le plus grand mal à maintenir l’ordre dans la Russie européenne jusqu’aux ruines de Moscou, Leningrad et Petrograd. Trois ans plus tôt la poussée vers le Caucase avait été annulée lorsque les Turcs avaient renoncés à venir aider leurs anciens sponsors soviétiques. Mais les rumeurs de massacres à travers le Caucase couraient. Michael et bien d’autres avaient refusé de faire demi-tour. Des Casques bleus du Commonwealth, mais aussi des Américains et des « Arabes » les avaient rejoints. Ils opéraient de manière officieuse, loin des lignes alliées, faisant le sale travail de la SDN, se ravitaillant sur place ou par prises de guerre et faisaient tout leur possible pour mettre le plus de salopards hors d’état de nuire.
La radio longue portée installée à l’entrée de la caverne crépita, le tirant de ses sombres pensées. Il se leva et répondit à l’appel.
— Ici Hunter Killer deux sept. Transmettez.
— Ici Hunter Killer six un. Mes éléments de reconnaissance sont aux abords du petit village de Samashki depuis hier soir. Ils disent qu’ils n’ont pas aperçu le moindre signe de vie depuis leur arrivée. Vous pouvez les appuyer pour reconnaitre la zone ? Ils ne sont que deux.
Hunter Killer six un était le plus haut gradé allié dans le Caucase, le général canadien Roméo Dalaire. Pour Michael, cette demande était une opportunité de prendre l’air plutôt que d’attendre ici à ne rien faire
— Affirmatif six un. On se rend sur place.
— Merci, répondit sobrement Dalaire.
Michael attrapa une carte et regarda où se trouvait Samashki. Le village était à une trentaine de kilomètres à l’ouest des ruines de Grozny et à moins de 20 kilomètres au nord-est de leur position actuelle. Il siffla entre ses doigts et se tourna vers le reste de sa fine équipe.
— Équipez-vous pour la journée et démarrez les blindés ! On bouge dans dix minutes !
Sans discuter, tout le monde s’activa immédiatement. Une grande blonde athlétique aux cheveux attachés en une couette serrée s’approcha. C’était Deborah De Luca, l’Italienne de la bande. Officiellement, infirmière de combat, mais soldat plutôt doué, elle avait, comme Michael, immédiatement désobéi à son commandement pour tenter de sauver le plus de gens possible dans le Caucase.
— Où va-t-on Michael ? demanda-t-elle d’une voix posée.
— Samashki, dit-il en lui montrant la carte.
Deborah ne répondit pas et se contenta de hocher la tête en posant sa main sur l’épaule de son chef et compagnon. Pas seulement compagnon d’armes d’ailleurs. On dit que la guerre rapproche et soude les gens. Ces deux-là avaient fini en couple assez rapidement. Cela aurait été un problème dans n’importe quelle unité, mais pas ici. Car tous les membres de cette équipe avaient abandonné leur grade et la hiérarchie était réduite au minimum syndical. Michael était leur leader, mais pas leur chef. L’unité marchait au respect et à la confiance.
***
9 h 31, près de Samashki
Après une partie du trajet à travers champs, les deux blindés avaient fini par rejoindre une route presque praticable. Dans l’habitacle le calme régnait. Certains fermaient les yeux et se reposaient, d’autres lisaient un livre ou fixaient le plafond du regard. Soudain la radio de bord crépita du son de la voix de l’homme placé en tourelle.
— Encore deux cent mètres avant de rentrer dans le village. Il n’y a pas un chat. Où sont passés tous les habitants ?
C’était mauvais signe.
Soudain les blindés lancés à pleine vitesse prirent un virage à 90° sur la droite. L’équipage vu violemment secoué et ceux qui comataient furent sortis de leur torpeur de manière fort désagréable. Le gars dans la tourelle reprit la parole.
— Et merde ! On a deux cadavres à l’angle de la rue. Blessure par balle visiblement.
— Arrêtez les véhicules ! claqua Michael dans la radio. Tout le monde descend !
Les AMX-10 P s’immobilisèrent brutalement. Les trappes arrière s’ouvrirent, crachant des soldats qui se positionnèrent à couvert tout autour de blindés. Michael, Deborah et Sherif (un autre français) s’approchèrent de Vernon Jefferson (un américain), qui lui-même se tenait à côté des deux cadavres. Deux adolescents. Un garçon et une fille.
— Vu leur position, je dirais qu’ils ont été abattus en pleine course, exposa Vernon. Encore l’œuvre de ces bâtards de fascistes russes ! cracha-t-il.
Il parlait de miliciens de la « Nouvelle-Russie » appeler parfois « Russes blancs », qui sévissaient dans le sud de la Russie européenne. Tout le monde avait l’air sombre. Un mélange de tristesse et de colère. Michael appuya sur le bouton de sa radio.
— Tout le monde sur ma position.
Il ne fallut que deux minutes pour que tout le monde se rassemble. Michael donna ses ordres.
— Formez des binômes. On fouille les maisons et les rues jusqu’à la mosquée. Ensuite on ira vérifier l’espèce de clinique qui se trouve sur la colline. Les blindés restent ici, prêts à venir nous appuyer si besoin.
***
9 h 57, Samashki
Hommes et femmes avaient fouillé le village aussi vite que possible. Autant pour éviter de trop s’attarder sur l’horreur de la situation que dans l’espoir de pouvoir sauver quelqu’un. La plupart des habitations étaient désertes. Celles qui ne l’étaient pas n’abritaient que des cadavres tantôt sommairement exécutés, tantôt horriblement mutilés. Quelques cadavres supplémentaires avaient été trouvés dans les rues, mais le compte n’y était pas. De nombreux habitants manquaient à l’appel.
Une partie des corps manquants gisait sur la place du village au pied de Michael. Parmi eux quelques hommes armés de vieux Mosin ou de haches gisaient décapités. Ce qui ajoutait à l’horreur ce que les têtes n’étaient visibles nulle part. La contemplation morbide fut interrompue par un hurlement mêlant horreur et terreur. Michael vit Sherif Abdel-Aziz effondré devant la porte entre-ouverte de la mosquée. Il fut immédiatement rejoint par ses camarades. Michael approcha d’un pas hésitant et regarda dans l’entrebâillement de la porte. Il était livide.
— Deborah, Vernon, Pierre-Marc ; ce n’est pas joli à voir. Si vous ne voulez pas venir, je comprendrais.
Ces amis soutinrent son regard. Ils le suivraient. Le quatuor pénétra donc dans la mosquée, Michael referma la lourde porte derrière eux. L’horreur dans tous les sens du mot s’offrait à eux. Dans la salle de prière, des gens gisaient dans leur sang, égorgés ou fusillés. Une effroyable boucherie. Hommes, femmes, vieillards, enfants ; tous avaient tenté de trouver refuge dans ce lieu saint, tous avaient été massacrés sans exception. L’Imam avait été cloué au mur avec des clous de charpentier.
Vernon ramassa des douilles sur le sol. Elle ne révéla pas d’indice intéressant puisqu’il s’agissait de douilles de cartouches 5,45 × 39 mm, des munitions pour fusils d’assaut Kalashnikov. Des millions de ces armes circulaient dans les ruines de l’URSS. Des milliards de ces cartouches avaient été tirés depuis le début du conflit.
Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Michael sortirent de la mosquée, livide. Pierre-Marc ne parvenant plus à se contenir rendit son petit déjeuner sur les pavés. Deborah s’approcha de Michael et murmura.
— Imagine ce qu’on va trouver à la clinique…
Michael ne répondit pas, mais son regard valait mille mots. Il épaula son FAL, désactiva la sécurité et se mit en marche. Tout le monde lui emboita le pas sans qu’il ait à donner d’ordre. Dans le silence pesant, personne n’entendit Deborah murmurer « Mon Dieu, c’est un cauchemar. Faites que je me réveille. »
***
10 h 37, quelque part en enfer
La clinique était un bâtiment gris de béton brut qui comptait un RDC et deux étages. Le parterre autour de l’entrée était magnifiquement fleuri, ce qui contrastait terriblement avec les horreurs qu’ils avaient croisées jusqu’ici. Michael se tourna vers Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Sherif.
— Vous n’êtes pas obligé de m’accompagner là-dedans, mais je préférerais ne pas y aller seul.
Tous hochèrent la tête. Ils le suivraient en enfer s’il le demandait, mais avait-il la moindre idée de ce qui les attendait derrière ces portes ?
Michael demanda au reste de ses hommes de regrouper et compter les corps dans les villages puis s’approcha de la porte suivit par Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Sherif. Avant d’ouvrir la porte, il nota que les semelles de ses rangers étaient maculées de sang. Il avait les mains moites et transpirait abondamment. Il était terrifié par ce qu’il pourrait trouver dans ce bâtiment.
La porte s’ouvrit sur un couinement qui emplit le silence ambiant. Il manqua de tomber en glissant sur une flaque de sang au moment où il découvrit le personnel soignant de la clinique. Médecins, infirmières et aides-soignantes étaient ligotés aux sièges du hall d’accueil. Leurs têtes gisaient par terre et il n’y avait pas le moindre indice indiquant l’usage d’armes à feu dans ce massacre. « Comment est-il possible de tuer autant de monde sans tirer la moindre balle ? » pensa Michael.
Deborah passa les minutes suivantes à occulter l’entre-jambes des corps féminins. Elle y détecta dans certains cas des traces de coups, mais aussi des restes de semences séchés. Elle fit part de son amer constat à ses équipiers.
— Plusieurs d’entre elles ont été violées.
« Une barbarie inimaginable. Partout du sang. Du sang comme si la terre l’avait vomi. Pourtant des sauvages ont prit le temps de ligoter toutes ces personnes, de violer ces femmes puis de décapiter tout le monde. »
Michael avait la tête en feu rien qu’en pesant à cela. Il n’osait imaginer ce qui pouvait se passer dans la tête de ses amis et surtout dans celle de Deborah. Pourtant, il trouva la force d’aller plus en avant et passa la porte séparant le hall d’accueil de la salle de soin du RDC. Il se figea immédiatement, frissonnant, et le souffle court. Après un instant, il reprit son avance suivie de ses amis qui réagiraient tous de la même manière que lui. Comme dans le hall, les mouches bourdonnaient par dizaines. Comme dans le hall, il y avait des morts partout, mais ici les « charpentiers » de la mosquée avaient sévi. Aucunes des victimes ne gisaient au sol. Toutes avaient été clouées au mur à travers une bouche éclatée à coup de masse après avoir, visiblement été abattu méthodiquement d’une balle dans la tête. Il était visiblement difficile de planter un clou, aussi gros soit-il, à travers la bouche d’un être vivant.
— L’odeur est insupportable, lâcha Michael. Ça doit bien faire trois jours qu’ils sont là.
— On devrait quand même vérifier les étages, fit Vernon l’air inquiet. On ne sait jamais.
Au premier étage, le spectacle avait été terrible. Les patients avaient été égorgés ou abattus sur leurs lits pour la plupart. D’autres avaient été jetés au sol et battus à mort, certains ayant été réduits en charpie. Maintenant, Michael, Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Sherif se tenaient près à ouvrir la porte donnant sur le deuxième et dernier étage : la maternité.
Michael hésita, « Il arrive un moment où même le cerveau refuse de croire ce que les yeux voient. Comment croire que cela peut exister ? Pourtant... » À peine avait-il franchi la porte qu’il étouffa un hurlement. Il se retourna et empêcha ses amis de franchir la porte avant qu’il ne soit trop tard. Il repoussa Deborah.
— Empêchez-la de passer la porte ! Elle ne monte pas ici ! dit-il en pleine détresse.
— Qu’est-ce qui se passe ? demandèrent Deborah et Vernon en même temps.
La question resta sans réponse, Michael avait déjà claqué la porte. « Même l’athée le plus convaincu ne pourrait voir autre chose que l’œuvre du Diable dans ce qui s’est passé ici. »
Tournant le dos à la porte il contempla alors le terrible spectacle. Une femme enceinte clouée au mur par la tête à moitié éclaté, le ventre ouvert, et toujours relié au cordon ombilical, les restes de son bébé répandus sur le sol. L’effroyable scène se reproduisait sous une forme ou une autre sur tout l’étage, dans chaque chambre. Michael mit un temps qui lui parut une éternité pour rejoindre la pouponnière, là, l’horreur l’abattu et il s’effondra contre l’encadrement de la porte. Il resta là, saisi d’effroi, les yeux écarquillés pendant de longues minutes. Il était difficile de dire si malgré ses yeux grands ouverts Michael était encore conscient.
Au bout d’un moment, et malgré ses ordres, Deborah et les autres le rejoignirent. Deborah était en pleure avant même d’arriver, mais face à la pouponnière elle lâcha un cri d’horreur à vous glacer l’âme et à vous éclater les tympans. Elle s’effondra auprès de Michael. Paralysée par la peine elle ne pouvait que pleurer. Tous les bébés de la pouponnière avaient été démembrés à coup de machette.
— Comment un être humain peut-il faire ça ? fut la seule phrase que Deborah finit par lâcher entre deux sanglots.
Après avoir contemplé l’horrible spectacle pendant plusieurs minutes, Michael tenta de reprendre le contrôle de la situation.
— Ne restons pas là. Retournons dehors, ordonna-t-il en aidant Deborah à ce relevé.
À peine de retour dans la cage d’escalier, ils s’effondrèrent à nouveau sous le poids de l’horreur.
***
11 h 04, place du village
Alors que ses amis gisaient hagards et dévastés sur la place, Michael se tourna vers Marc.
— Appel Dalaire. Dis-lui que tout le monde a été massacré. Il nous faut des hommes et des pelles.
Il ouvrit le trappe arrière du blindé et en ressorti quelques instants plus tard avec un pied-de-biche.
— Passe le message à tout le monde, y compris aux renforts : Il est interdit de pénétrer dans la clinique jusqu’à que j’ai fini de nettoyer. Est-ce que c’est clair ?
Marc, fit oui de la tête.
***
11 h 23, toujours en enfer
Il lui avait fallu de longues minutes pour rassembler ses forces, mais Michael commença à décrocher les corps un à un au pied-de-biche. À chaque fois le même craquement sinistre : les os de la boite crânienne qui éclatent. Dans ses yeux la terreur avait cédé la place à la rage la plus folle et la plus sombre qui soit.
***
Deux jours plus tard, 14 h 44 non loin de Samashki
Avec les renforts envoyés par Dalaire, Michael et les autres avaient rassemblé tous les corps et les avaient enterrés dans une fosse commune. Hommes et femmes s’étaient relayés pendant 24 heures pour récupérer chaque corps, ramasser chaque morceau et l’enterrer aussi dignement que les circonstances le permettaient. Dalaire avait documenté le massacre puis était parti pour la Turquie afin de regagner ensuite Bruxelles et donner des copies du dossier à toutes les rédactions. Le Monde viendrait-il enfin en aide aux peuples du Caucase ?
Allonger en lisière de forêt dans une ghillie suit, Michael guettait ses proies à travers le viseur de son fusil de précision M40A1. À ses côtés Deborah jouait le rôle du pointeur et guettait les mêmes cibles à travers sa lunette de reconnaissance. Les cibles étaient des « Russes », mais pas n’importe lesquels. Leurs uniformes arboraient l’insigne de la « Nouvelle Russie ».
— Distance ? demanda Michael.
— 800 mètres, répondit Deborah.
— Vent ?
— Léger. Est. Cinq kilomètre-heure.
Michael régla son viseur M8541 en conséquence et déplaça imperceptiblement son canon. Un coup de feu retentit juste après. Sans retirer l’œil de son viseur, alors que sa première cible s’effondrait, Michael activa le levier d’armement pour éjecter la douille, puis tira à nouveau… encore et encore. La terreur allait changer de camp. Il traquerait les bouchers du Caucase jusqu’au dernier.
Avertissement : avant d’entamer la lecture, je vous préviens tout de suite. C’est un texte très sombre et extrêmement violent.
XX/XX/1995, quelque part en Tchétchénie
Michael Julien s’étirait langoureusement après avoir consacré les minutes précédentes à acclimater ses yeux à la lumière du soleil levant qui pénétra dans la grotte. À l’entrée, comme prévu deux hommes montaient la garde. Michael secoua délicatement, un à un, ceux qui dormaient autour de lui puis il se leva pour regagner l’entrée de la grotte et y retrouver Marc et Pierre-Marc, deux volontaires canadiens. Au pied de la grotte, sous le couvert des arbres et des filets de camouflage trônait les deux AMX-10 P et tout un brique à braque de pièces détachées, caisses de munitions et autres ravitaillement.
Il entama la ration qui faisait office de petit déjeuner assis au soleil à se demander quelle horreur cette journée allait lui réserver. La Tchétchénie n’était plus une priorité dans cette guerre. En 1993, douze années de troubles et de guerre civile dans le bloc communiste s’étaient achevées en apothéose nucléaire : Moscou, Leningrad, Petrograd, Minsk, Vladivostok ainsi que de nombreuses villes secondaires bordant des sites militaires avaient été vaporisées. Aujourd’hui l’Europe de l’Est était à peu près stable, mais la Russie était ravagée par les seigneurs de guerres héritiers de l’Armée rouge. L’intervention internationale avait permis de stabiliser l’Europe de l’Est en 18 mois, mais ensuite la Communauté européenne de Défense s’était retrouvée assez démunie au moment d’entrer en Biélorussie et en Russie. Les états unis et le Commonwealth avaient accepté de placer leurs troupes sous le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité de la SDN pour assurer les arrières des troupes européennes. La Turquie socialiste quand elle s’était contenté d’appuyer la Géorgie ou plutôt de la vassalisé avant de finalement renoncer à appuyer l’effort international en entrant dans le Caucase. Heureusement, la Turquie avait gardé son espace aérien ouvert à la coalition. En dehors de la Géorgie, seul l’Azerbaïdjan avait reçu de l’aide, totalement intéressé à cause de sa manne pétrolière. Ce petit bout d’URSS était occupé par l’Empire Iranien, largement appuyé, tant militairement que politiquement, par les Américains. Plus à l’est, la République de Chine et l’Empire du Japon s’étaient accaparé l’extrême orient russe, riche en ressources.
Et il était là, lui, soldat français de la CED planté dans le Caucase avec sa troupe hétéroclite après avoir désobéi aux ordres. En effet, la CED, mené par la France avait le plus grand mal à maintenir l’ordre dans la Russie européenne jusqu’aux ruines de Moscou, Leningrad et Petrograd. Trois ans plus tôt la poussée vers le Caucase avait été annulée lorsque les Turcs avaient renoncés à venir aider leurs anciens sponsors soviétiques. Mais les rumeurs de massacres à travers le Caucase couraient. Michael et bien d’autres avaient refusé de faire demi-tour. Des Casques bleus du Commonwealth, mais aussi des Américains et des « Arabes » les avaient rejoints. Ils opéraient de manière officieuse, loin des lignes alliées, faisant le sale travail de la SDN, se ravitaillant sur place ou par prises de guerre et faisaient tout leur possible pour mettre le plus de salopards hors d’état de nuire.
La radio longue portée installée à l’entrée de la caverne crépita, le tirant de ses sombres pensées. Il se leva et répondit à l’appel.
— Ici Hunter Killer deux sept. Transmettez.
— Ici Hunter Killer six un. Mes éléments de reconnaissance sont aux abords du petit village de Samashki depuis hier soir. Ils disent qu’ils n’ont pas aperçu le moindre signe de vie depuis leur arrivée. Vous pouvez les appuyer pour reconnaitre la zone ? Ils ne sont que deux.
Hunter Killer six un était le plus haut gradé allié dans le Caucase, le général canadien Roméo Dalaire. Pour Michael, cette demande était une opportunité de prendre l’air plutôt que d’attendre ici à ne rien faire
— Affirmatif six un. On se rend sur place.
— Merci, répondit sobrement Dalaire.
Michael attrapa une carte et regarda où se trouvait Samashki. Le village était à une trentaine de kilomètres à l’ouest des ruines de Grozny et à moins de 20 kilomètres au nord-est de leur position actuelle. Il siffla entre ses doigts et se tourna vers le reste de sa fine équipe.
— Équipez-vous pour la journée et démarrez les blindés ! On bouge dans dix minutes !
Sans discuter, tout le monde s’activa immédiatement. Une grande blonde athlétique aux cheveux attachés en une couette serrée s’approcha. C’était Deborah De Luca, l’Italienne de la bande. Officiellement, infirmière de combat, mais soldat plutôt doué, elle avait, comme Michael, immédiatement désobéi à son commandement pour tenter de sauver le plus de gens possible dans le Caucase.
— Où va-t-on Michael ? demanda-t-elle d’une voix posée.
— Samashki, dit-il en lui montrant la carte.
Deborah ne répondit pas et se contenta de hocher la tête en posant sa main sur l’épaule de son chef et compagnon. Pas seulement compagnon d’armes d’ailleurs. On dit que la guerre rapproche et soude les gens. Ces deux-là avaient fini en couple assez rapidement. Cela aurait été un problème dans n’importe quelle unité, mais pas ici. Car tous les membres de cette équipe avaient abandonné leur grade et la hiérarchie était réduite au minimum syndical. Michael était leur leader, mais pas leur chef. L’unité marchait au respect et à la confiance.
***
9 h 31, près de Samashki
Après une partie du trajet à travers champs, les deux blindés avaient fini par rejoindre une route presque praticable. Dans l’habitacle le calme régnait. Certains fermaient les yeux et se reposaient, d’autres lisaient un livre ou fixaient le plafond du regard. Soudain la radio de bord crépita du son de la voix de l’homme placé en tourelle.
— Encore deux cent mètres avant de rentrer dans le village. Il n’y a pas un chat. Où sont passés tous les habitants ?
C’était mauvais signe.
Soudain les blindés lancés à pleine vitesse prirent un virage à 90° sur la droite. L’équipage vu violemment secoué et ceux qui comataient furent sortis de leur torpeur de manière fort désagréable. Le gars dans la tourelle reprit la parole.
— Et merde ! On a deux cadavres à l’angle de la rue. Blessure par balle visiblement.
— Arrêtez les véhicules ! claqua Michael dans la radio. Tout le monde descend !
Les AMX-10 P s’immobilisèrent brutalement. Les trappes arrière s’ouvrirent, crachant des soldats qui se positionnèrent à couvert tout autour de blindés. Michael, Deborah et Sherif (un autre français) s’approchèrent de Vernon Jefferson (un américain), qui lui-même se tenait à côté des deux cadavres. Deux adolescents. Un garçon et une fille.
— Vu leur position, je dirais qu’ils ont été abattus en pleine course, exposa Vernon. Encore l’œuvre de ces bâtards de fascistes russes ! cracha-t-il.
Il parlait de miliciens de la « Nouvelle-Russie » appeler parfois « Russes blancs », qui sévissaient dans le sud de la Russie européenne. Tout le monde avait l’air sombre. Un mélange de tristesse et de colère. Michael appuya sur le bouton de sa radio.
— Tout le monde sur ma position.
Il ne fallut que deux minutes pour que tout le monde se rassemble. Michael donna ses ordres.
— Formez des binômes. On fouille les maisons et les rues jusqu’à la mosquée. Ensuite on ira vérifier l’espèce de clinique qui se trouve sur la colline. Les blindés restent ici, prêts à venir nous appuyer si besoin.
***
9 h 57, Samashki
Hommes et femmes avaient fouillé le village aussi vite que possible. Autant pour éviter de trop s’attarder sur l’horreur de la situation que dans l’espoir de pouvoir sauver quelqu’un. La plupart des habitations étaient désertes. Celles qui ne l’étaient pas n’abritaient que des cadavres tantôt sommairement exécutés, tantôt horriblement mutilés. Quelques cadavres supplémentaires avaient été trouvés dans les rues, mais le compte n’y était pas. De nombreux habitants manquaient à l’appel.
Une partie des corps manquants gisait sur la place du village au pied de Michael. Parmi eux quelques hommes armés de vieux Mosin ou de haches gisaient décapités. Ce qui ajoutait à l’horreur ce que les têtes n’étaient visibles nulle part. La contemplation morbide fut interrompue par un hurlement mêlant horreur et terreur. Michael vit Sherif Abdel-Aziz effondré devant la porte entre-ouverte de la mosquée. Il fut immédiatement rejoint par ses camarades. Michael approcha d’un pas hésitant et regarda dans l’entrebâillement de la porte. Il était livide.
— Deborah, Vernon, Pierre-Marc ; ce n’est pas joli à voir. Si vous ne voulez pas venir, je comprendrais.
Ces amis soutinrent son regard. Ils le suivraient. Le quatuor pénétra donc dans la mosquée, Michael referma la lourde porte derrière eux. L’horreur dans tous les sens du mot s’offrait à eux. Dans la salle de prière, des gens gisaient dans leur sang, égorgés ou fusillés. Une effroyable boucherie. Hommes, femmes, vieillards, enfants ; tous avaient tenté de trouver refuge dans ce lieu saint, tous avaient été massacrés sans exception. L’Imam avait été cloué au mur avec des clous de charpentier.
Vernon ramassa des douilles sur le sol. Elle ne révéla pas d’indice intéressant puisqu’il s’agissait de douilles de cartouches 5,45 × 39 mm, des munitions pour fusils d’assaut Kalashnikov. Des millions de ces armes circulaient dans les ruines de l’URSS. Des milliards de ces cartouches avaient été tirés depuis le début du conflit.
Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Michael sortirent de la mosquée, livide. Pierre-Marc ne parvenant plus à se contenir rendit son petit déjeuner sur les pavés. Deborah s’approcha de Michael et murmura.
— Imagine ce qu’on va trouver à la clinique…
Michael ne répondit pas, mais son regard valait mille mots. Il épaula son FAL, désactiva la sécurité et se mit en marche. Tout le monde lui emboita le pas sans qu’il ait à donner d’ordre. Dans le silence pesant, personne n’entendit Deborah murmurer « Mon Dieu, c’est un cauchemar. Faites que je me réveille. »
***
10 h 37, quelque part en enfer
La clinique était un bâtiment gris de béton brut qui comptait un RDC et deux étages. Le parterre autour de l’entrée était magnifiquement fleuri, ce qui contrastait terriblement avec les horreurs qu’ils avaient croisées jusqu’ici. Michael se tourna vers Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Sherif.
— Vous n’êtes pas obligé de m’accompagner là-dedans, mais je préférerais ne pas y aller seul.
Tous hochèrent la tête. Ils le suivraient en enfer s’il le demandait, mais avait-il la moindre idée de ce qui les attendait derrière ces portes ?
Michael demanda au reste de ses hommes de regrouper et compter les corps dans les villages puis s’approcha de la porte suivit par Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Sherif. Avant d’ouvrir la porte, il nota que les semelles de ses rangers étaient maculées de sang. Il avait les mains moites et transpirait abondamment. Il était terrifié par ce qu’il pourrait trouver dans ce bâtiment.
La porte s’ouvrit sur un couinement qui emplit le silence ambiant. Il manqua de tomber en glissant sur une flaque de sang au moment où il découvrit le personnel soignant de la clinique. Médecins, infirmières et aides-soignantes étaient ligotés aux sièges du hall d’accueil. Leurs têtes gisaient par terre et il n’y avait pas le moindre indice indiquant l’usage d’armes à feu dans ce massacre. « Comment est-il possible de tuer autant de monde sans tirer la moindre balle ? » pensa Michael.
Deborah passa les minutes suivantes à occulter l’entre-jambes des corps féminins. Elle y détecta dans certains cas des traces de coups, mais aussi des restes de semences séchés. Elle fit part de son amer constat à ses équipiers.
— Plusieurs d’entre elles ont été violées.
« Une barbarie inimaginable. Partout du sang. Du sang comme si la terre l’avait vomi. Pourtant des sauvages ont prit le temps de ligoter toutes ces personnes, de violer ces femmes puis de décapiter tout le monde. »
Michael avait la tête en feu rien qu’en pesant à cela. Il n’osait imaginer ce qui pouvait se passer dans la tête de ses amis et surtout dans celle de Deborah. Pourtant, il trouva la force d’aller plus en avant et passa la porte séparant le hall d’accueil de la salle de soin du RDC. Il se figea immédiatement, frissonnant, et le souffle court. Après un instant, il reprit son avance suivie de ses amis qui réagiraient tous de la même manière que lui. Comme dans le hall, les mouches bourdonnaient par dizaines. Comme dans le hall, il y avait des morts partout, mais ici les « charpentiers » de la mosquée avaient sévi. Aucunes des victimes ne gisaient au sol. Toutes avaient été clouées au mur à travers une bouche éclatée à coup de masse après avoir, visiblement été abattu méthodiquement d’une balle dans la tête. Il était visiblement difficile de planter un clou, aussi gros soit-il, à travers la bouche d’un être vivant.
— L’odeur est insupportable, lâcha Michael. Ça doit bien faire trois jours qu’ils sont là.
— On devrait quand même vérifier les étages, fit Vernon l’air inquiet. On ne sait jamais.
Au premier étage, le spectacle avait été terrible. Les patients avaient été égorgés ou abattus sur leurs lits pour la plupart. D’autres avaient été jetés au sol et battus à mort, certains ayant été réduits en charpie. Maintenant, Michael, Deborah, Vernon, Pierre-Marc et Sherif se tenaient près à ouvrir la porte donnant sur le deuxième et dernier étage : la maternité.
Michael hésita, « Il arrive un moment où même le cerveau refuse de croire ce que les yeux voient. Comment croire que cela peut exister ? Pourtant... » À peine avait-il franchi la porte qu’il étouffa un hurlement. Il se retourna et empêcha ses amis de franchir la porte avant qu’il ne soit trop tard. Il repoussa Deborah.
— Empêchez-la de passer la porte ! Elle ne monte pas ici ! dit-il en pleine détresse.
— Qu’est-ce qui se passe ? demandèrent Deborah et Vernon en même temps.
La question resta sans réponse, Michael avait déjà claqué la porte. « Même l’athée le plus convaincu ne pourrait voir autre chose que l’œuvre du Diable dans ce qui s’est passé ici. »
Tournant le dos à la porte il contempla alors le terrible spectacle. Une femme enceinte clouée au mur par la tête à moitié éclaté, le ventre ouvert, et toujours relié au cordon ombilical, les restes de son bébé répandus sur le sol. L’effroyable scène se reproduisait sous une forme ou une autre sur tout l’étage, dans chaque chambre. Michael mit un temps qui lui parut une éternité pour rejoindre la pouponnière, là, l’horreur l’abattu et il s’effondra contre l’encadrement de la porte. Il resta là, saisi d’effroi, les yeux écarquillés pendant de longues minutes. Il était difficile de dire si malgré ses yeux grands ouverts Michael était encore conscient.
Au bout d’un moment, et malgré ses ordres, Deborah et les autres le rejoignirent. Deborah était en pleure avant même d’arriver, mais face à la pouponnière elle lâcha un cri d’horreur à vous glacer l’âme et à vous éclater les tympans. Elle s’effondra auprès de Michael. Paralysée par la peine elle ne pouvait que pleurer. Tous les bébés de la pouponnière avaient été démembrés à coup de machette.
— Comment un être humain peut-il faire ça ? fut la seule phrase que Deborah finit par lâcher entre deux sanglots.
Après avoir contemplé l’horrible spectacle pendant plusieurs minutes, Michael tenta de reprendre le contrôle de la situation.
— Ne restons pas là. Retournons dehors, ordonna-t-il en aidant Deborah à ce relevé.
À peine de retour dans la cage d’escalier, ils s’effondrèrent à nouveau sous le poids de l’horreur.
***
11 h 04, place du village
Alors que ses amis gisaient hagards et dévastés sur la place, Michael se tourna vers Marc.
— Appel Dalaire. Dis-lui que tout le monde a été massacré. Il nous faut des hommes et des pelles.
Il ouvrit le trappe arrière du blindé et en ressorti quelques instants plus tard avec un pied-de-biche.
— Passe le message à tout le monde, y compris aux renforts : Il est interdit de pénétrer dans la clinique jusqu’à que j’ai fini de nettoyer. Est-ce que c’est clair ?
Marc, fit oui de la tête.
***
11 h 23, toujours en enfer
Il lui avait fallu de longues minutes pour rassembler ses forces, mais Michael commença à décrocher les corps un à un au pied-de-biche. À chaque fois le même craquement sinistre : les os de la boite crânienne qui éclatent. Dans ses yeux la terreur avait cédé la place à la rage la plus folle et la plus sombre qui soit.
***
Deux jours plus tard, 14 h 44 non loin de Samashki
Avec les renforts envoyés par Dalaire, Michael et les autres avaient rassemblé tous les corps et les avaient enterrés dans une fosse commune. Hommes et femmes s’étaient relayés pendant 24 heures pour récupérer chaque corps, ramasser chaque morceau et l’enterrer aussi dignement que les circonstances le permettaient. Dalaire avait documenté le massacre puis était parti pour la Turquie afin de regagner ensuite Bruxelles et donner des copies du dossier à toutes les rédactions. Le Monde viendrait-il enfin en aide aux peuples du Caucase ?
Allonger en lisière de forêt dans une ghillie suit, Michael guettait ses proies à travers le viseur de son fusil de précision M40A1. À ses côtés Deborah jouait le rôle du pointeur et guettait les mêmes cibles à travers sa lunette de reconnaissance. Les cibles étaient des « Russes », mais pas n’importe lesquels. Leurs uniformes arboraient l’insigne de la « Nouvelle Russie ».
— Distance ? demanda Michael.
— 800 mètres, répondit Deborah.
— Vent ?
— Léger. Est. Cinq kilomètre-heure.
Michael régla son viseur M8541 en conséquence et déplaça imperceptiblement son canon. Un coup de feu retentit juste après. Sans retirer l’œil de son viseur, alors que sa première cible s’effondrait, Michael activa le levier d’armement pour éjecter la douille, puis tira à nouveau… encore et encore. La terreur allait changer de camp. Il traquerait les bouchers du Caucase jusqu’au dernier.
Note de l’auteur : ce texte recycle des éléments d’un très vieux projet abandonné il y a très longtemps. Aussi horrible qu’il soit, il est en partie inspiré de faits supposés réels ayant eu lieu à Backa Palanka en Serbie pendant le conflit des Balkans et relatés par Dennis Morisset dans son livre « Nous étions invincibles ».
Dernière édition par Thomas le Lun 11 Jan 2021 - 22:44, édité 1 fois
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
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Re: [CTC08]L’empreinte du diable
Vraiment glaçant... Un monde qui n'a pas connu de Seconde Guerre mondiale qui se retrouve dans avec une Eurasie dévasté...
J'indique juste un lapsus entre fausse et fosse ici :
Deux jours plus tard, 14 h 44 non loin de Samashki
Avec les renforts envoyés par Dalaire, Michael et les autres avaient rassemblé tous les corps et les avaient enterrés dans une fausse commune
J'indique juste un lapsus entre fausse et fosse ici :
Deux jours plus tard, 14 h 44 non loin de Samashki
Avec les renforts envoyés par Dalaire, Michael et les autres avaient rassemblé tous les corps et les avaient enterrés dans une fausse commune
Dernière édition par Collectionneur le Mar 12 Jan 2021 - 8:19, édité 1 fois
Thomas et Uranium Colonel aiment ce message
Re: [CTC08]L’empreinte du diable
Bien vu, c'est corrigé.Collectionneur a écrit:Vraiment glaçant... Un monde qui n'a pas connu de Seconde Guerre mondiale qui se retrouve dans avec une Eurasie dévaster...
J'indique juste un lapsus entre fausse et fosse ici :
Deux jours plus tard, 14 h 44 non loin de Samashki
Avec les renforts envoyés par Dalaire, Michael et les autres avaient rassemblé tous les corps et les avaient enterrés dans une fausse commune
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Re: [CTC08]L’empreinte du diable
C'est très sombre mais me rappelle aussi le texte, lu alors que j'avais 17 ans, d'une description d'opérations de "pacification" de la Vendée à l'époque révolutionnaire, avec là aussi une femme enceinte éventrée et une horreur au moins comparable à celle ici décrite. L'homme peut être un monstre pire que les plus horribles nés de notre imagination
Thomas et Collectionneur aiment ce message
Re: [CTC08]L’empreinte du diable
Hélas, j'ai aussi lu de tels horreurs durant la guerre sino-japonaise. On a aussi vu récemment en Afghanistan une attaque contre une maternité
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