[CT05] Harpastum
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[CT05] Harpastum
Aujourd'hui je vous propose la réécriture d'un passage de mon uchronie anglophone "Hadrian's Consolidation" qui nous fait vivre un instant du quotidien d'une troupe de cavaliers romains en garnison dans les territoires germaniques d'outre Rhin récemment conquis par Hadrien et ses généraux...
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Hadriana Hermunduriana, Juillet 127
Deux rangs d’hommes se faisaient face, leurs visages crispés montrant leur détermination. Entre eux se tenait un homme, Culsus Atedumius, fils d’Eraviscus, commandant de cavalerie récemment promu citoyen de Rome et membre de l’ordre équestre pour ses prouesses durant la guerre Iazyge.
Nouveau dans son poste, lui qui avait commencé la guerre comme jeune décurion d’une turme de cavalerie auxiliaire, il se retrouvait maintenant à la tête d’une unité de 512 hommes.
Promu tant en raison de son talent qu’en raison des pertes importantes subies par les officiers de son ala, il avait su impressionner le commandement et se voir attribuer le poste de préfet d’une ala de cavalerie malgré son jeune âge et son manque de connexions à Rome.
Mais tout cela était bien loin de ses pensées en ce moment. La tension était palpable, il sentait des centaines de regards vissés sur lui… Ses mains étaient crispées sur la petite balle de cuir qu’il tenait contre son corps. D’aucun l’auraient cru sur un champ de bataille alors qu’au contraire c’était aujourd’hui jour de relâche pour lui et ses troupes.
Soudain il lança le projectile en l’air et s’empressa de quitter l’espace entre les hommes alors que de part et d’autres les trente hommes formant deux turmae de son unité se jetaient les uns sur les autres avec l’espoir de capturer la balle ou de protéger celui qui, au sein de leur équipe, parviendrait à attraper la masse de cuir…
La pluie du matin avait rendu le sol boueux, et les pas des joueurs menaçaient d’effacer les lignes du terrain tracées avec la poussière de calcaire collectée à la station de taille de pierre voisine mise en place par les légionnaires de la VIIIe que l’unité de Culsus avait ordre de supporter.
La partie d’harpastum qui se tenait maintenant était une idée des officiers pour divertir leurs hommes et maintenir l’esprit de corps de l’unité tout en forçant les hommes à se tenir sur leurs jambes plutôt que sur leurs montures… Ce jour était jour de marché, et ils avaient bien mérité ce défoulement après les longues patrouilles des jours précédents.
Pas que les patrouilles des territoires nouvellements conquis soit particulièrement difficile : la plupart des barbares avaient fui la région, espérant trouver un refuge chez leurs voisins du nord, espoir souvent déçu car les Germains préféraient avoir des esclaves plutôt que des réfugiés…
Non, la principale source de problème provenait des Germains qui n’avaient pas encore compris que l’invitation à venir piller les territoires des Hermunduri en support aux opérations romaines avait expiré depuis plusieurs mois maintenant. La rivière était maintenant devenue une frontière, et attaquer ceux vivant au sud de cette dernière était désormais synonyme de raid de représailles de la part d’un Empire au sommet de sa puissance.
Mais la construction rapide d’une série de tours d’observation ainsi que les poursuites mortelles des pillards par les hommes de Culsus faisaient désormais passer le message auprès des amateurs : les risques de se faire intercepter par les enfants de la louve étaient tels que le jeux n’en valait pas la chandelle…
Devant Culsus les hommes courent maintenant tout autour du terrain, essayant d’attraper la balle et de la porter au delà de la ligne de touche qui tient lieu de goal à chaque équipe. Les cavaliers n’hésitent pas à se heurter violemment dans leur tentatives pour marquer, plus d’un se retrouve victime d’un croc en jambe ou d’une poussée qui le précipite dans la boue où il n’est pas à l’abri d’un coup de caligae… D’autres n’hésitent pas à se défendre d’un coup de coude bien placé qui coupe le souffle à ceux de leurs adversaires qui se sont montrés trop agressifs.
Les officiers regardent leurs hommes faire, un sourire sur les lèvres, tandis qu’autour du match une foule de soldats oisifs s’est rassemblée, encourageant les membres des deux équipes qui se font fasse. Certains ont déjà proposé des matchs entre contubernae de l’infanterie légionnaire et turmae de la cavalerie, même si le nombre d’hommes dans chaque unité n’est pas tout à fait égal. D’autres se plaignent que leurs hommes ont trouvé une nouvelle manière de se lancer dans des paris que les plus malhonnêtes d’entre eux truquent évidemment pour extorquer leur solde à leurs camarades…
Mais ce genre de problème est surtout du ressort des optio et autres sous-officiers, pour l’heure le commandant observe juste un beau match…
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Hadriana Hermunduriana, Juillet 127
Deux rangs d’hommes se faisaient face, leurs visages crispés montrant leur détermination. Entre eux se tenait un homme, Culsus Atedumius, fils d’Eraviscus, commandant de cavalerie récemment promu citoyen de Rome et membre de l’ordre équestre pour ses prouesses durant la guerre Iazyge.
Nouveau dans son poste, lui qui avait commencé la guerre comme jeune décurion d’une turme de cavalerie auxiliaire, il se retrouvait maintenant à la tête d’une unité de 512 hommes.
Promu tant en raison de son talent qu’en raison des pertes importantes subies par les officiers de son ala, il avait su impressionner le commandement et se voir attribuer le poste de préfet d’une ala de cavalerie malgré son jeune âge et son manque de connexions à Rome.
Mais tout cela était bien loin de ses pensées en ce moment. La tension était palpable, il sentait des centaines de regards vissés sur lui… Ses mains étaient crispées sur la petite balle de cuir qu’il tenait contre son corps. D’aucun l’auraient cru sur un champ de bataille alors qu’au contraire c’était aujourd’hui jour de relâche pour lui et ses troupes.
Soudain il lança le projectile en l’air et s’empressa de quitter l’espace entre les hommes alors que de part et d’autres les trente hommes formant deux turmae de son unité se jetaient les uns sur les autres avec l’espoir de capturer la balle ou de protéger celui qui, au sein de leur équipe, parviendrait à attraper la masse de cuir…
La pluie du matin avait rendu le sol boueux, et les pas des joueurs menaçaient d’effacer les lignes du terrain tracées avec la poussière de calcaire collectée à la station de taille de pierre voisine mise en place par les légionnaires de la VIIIe que l’unité de Culsus avait ordre de supporter.
La partie d’harpastum qui se tenait maintenant était une idée des officiers pour divertir leurs hommes et maintenir l’esprit de corps de l’unité tout en forçant les hommes à se tenir sur leurs jambes plutôt que sur leurs montures… Ce jour était jour de marché, et ils avaient bien mérité ce défoulement après les longues patrouilles des jours précédents.
Pas que les patrouilles des territoires nouvellements conquis soit particulièrement difficile : la plupart des barbares avaient fui la région, espérant trouver un refuge chez leurs voisins du nord, espoir souvent déçu car les Germains préféraient avoir des esclaves plutôt que des réfugiés…
Non, la principale source de problème provenait des Germains qui n’avaient pas encore compris que l’invitation à venir piller les territoires des Hermunduri en support aux opérations romaines avait expiré depuis plusieurs mois maintenant. La rivière était maintenant devenue une frontière, et attaquer ceux vivant au sud de cette dernière était désormais synonyme de raid de représailles de la part d’un Empire au sommet de sa puissance.
Mais la construction rapide d’une série de tours d’observation ainsi que les poursuites mortelles des pillards par les hommes de Culsus faisaient désormais passer le message auprès des amateurs : les risques de se faire intercepter par les enfants de la louve étaient tels que le jeux n’en valait pas la chandelle…
Devant Culsus les hommes courent maintenant tout autour du terrain, essayant d’attraper la balle et de la porter au delà de la ligne de touche qui tient lieu de goal à chaque équipe. Les cavaliers n’hésitent pas à se heurter violemment dans leur tentatives pour marquer, plus d’un se retrouve victime d’un croc en jambe ou d’une poussée qui le précipite dans la boue où il n’est pas à l’abri d’un coup de caligae… D’autres n’hésitent pas à se défendre d’un coup de coude bien placé qui coupe le souffle à ceux de leurs adversaires qui se sont montrés trop agressifs.
Les officiers regardent leurs hommes faire, un sourire sur les lèvres, tandis qu’autour du match une foule de soldats oisifs s’est rassemblée, encourageant les membres des deux équipes qui se font fasse. Certains ont déjà proposé des matchs entre contubernae de l’infanterie légionnaire et turmae de la cavalerie, même si le nombre d’hommes dans chaque unité n’est pas tout à fait égal. D’autres se plaignent que leurs hommes ont trouvé une nouvelle manière de se lancer dans des paris que les plus malhonnêtes d’entre eux truquent évidemment pour extorquer leur solde à leurs camarades…
Mais ce genre de problème est surtout du ressort des optio et autres sous-officiers, pour l’heure le commandant observe juste un beau match…
Thomas, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Uranium Colonel aiment ce message
Re: [CT05] Harpastum
Ah bien vue, le coup du sport antique. Je ne m'étais jamais pencher sur le sujet, je découvre donc l'harpastum.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: [CT05] Harpastum
Je pense que l'on a un album d'Alix (il y a des décennies....) montrant une partie
LFC/Emile Ollivier et Eumène de Cardie aiment ce message
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