Ishiwara, l’homme qui déclencha la guerre — Bruno Birolli
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Ishiwara, l’homme qui déclencha la guerre — Bruno Birolli
Chronique de ma petite relecture hivernale, un petit click pour les stats est bienvenue.
Résumé :
« De 1889 à 1949, un homme au parcours militaire et idéologique hors normes traverse les moments clefs de l’Histoire du Japon : ouverture forcée à l’Occident, l’attaque de Pearl Harbor, Hiroshima, les procès de Tokyo. Issu d’une famille de samouraïs militaire, formé en Allemagne dans les années 20, le général Ishiwara est notamment à l’origine de l’invasion de la Mandchourie en 1932. Il apporte ainsi un soutien essentiel à l’idéologie fasciste et raciale qui jettera le Japon dans le conflit mondial. Bruno Birolli, grand reporter et correspondant en Asie au Nouvel Observateur, s’est emparé du personnage pour faire revivre aux lecteurs cette marche vers la guerre. »
Fiche technique :
Auteur : Bruno Birolli
Éditeur : Armand Colin
Pagination : 259 pages
Bruno Birolli est un ancien correspondant du Nouvel Observateur à Tokyo et Pékin. Son livre fait la paire avec un documentaire éponyme diffusé sur Arte. Les deux supports sont sortis en 2012.
Kanji Ishiwara est un homme peu connu en occident. Général de l’Armée impériale japonaise, seuls les gens s’intéressant au front asiatique de la Seconde Guerre mondiale le connaissent. Et encore, ce n’est pas sûr, car durant la partie la plus connue des hostilités, il était sur le banc de touche. Pourtant, qui s’intéresse à cet homme comprend qu’on lui doit la Seconde Guerre mondiale. J’ai relu le livre de Bruno Birolli pour plusieurs raisons, la principale étant que je publie sur mon (autre) site la version révisée d’Au Bord de l’Abîme, dans laquelle Ishiwara joue un rôle important. Cela m’amène à la première qualité de l’ouvrage : il est ma connaissance la seule biographie de Kanji Ishiwara disponible en langue française.
Le livre se découpe en 16 chapitres, eux-mêmes constitués de sous-parties. L’auteur nous livre aussi bien la biographie d’Ishiwara, que des instantanés des époques qu’il a traversées et du glissement du Japon vers le totalitarisme. Comme toute biographie, on découvre l’enfance et la jeunesse de Kanji Ishiwara dans un Japon en pleine transformation, l’ère Meiji, qui laisse pas mal de monde sur la touche. La famille Ishiwara est assez miséreuse, le seul avenir qui s’offre à Kanji, comme à d’autres descendants d’anciens samouraïs, est l’école militaire. C’est là qu’il va finir par trouver sa place et exceller tout en détonant particulièrement. L’auteur nous livre aussi non pas la vision, mais les visions du monde qu’Ishiwara a bâties. Des variations d’un Japon totalitaire qui voit le Japon remporter « La guerre totale » et apporter la paix au monde entier sous la bannière de l’Empereur.
La vision, la pensée d’Ishiwara est assez fascinante, car paradoxale. Il voit juste et loin sur certains points, mais est totalement à côté de la plaque sur d’autres sujets. Pire même, il est à la fois incapable de voir quand il se trompe, mais aussi de comprendre les conséquences de ses actes. Plus tragique même, quand il finit par comprendre que la folie qui embrase l’Armée japonaise dans les années 1930 est la conséquence directe de l’incident de Mukden qu’il a déclenché, il pense y trouver des opportunités de pousser en avant sa vision du moment. Au final, après avoir mis le Japon sur la voie du désastre, Ishiwara a fini dans l’indifférence alors qu’il rêvait de réaliser la grandeur du Japon.
Enfin, le livre nous montre que l’incapacité de la SDN à empêcher les agressions du Japon contre la Chine, d’abord en Mandchourie puis à Shanghai, est ce qui a mis le monde sur la trajectoire de la Seconde Guerre mondiale. Après s’être fait taper sur les doigts, le Japon a quitté la SDN et a poursuivi sa course vers la conquête de l’Asie. Cette faiblesse des vainqueurs de la Première Guerre mondiale sera ensuite exploitée par l’Italie en Éthiopie, puis l’Allemagne pour le résultat tragique que nous connaissons tous.
Le livre de Bruno Birolli malgré son sujet sérieux, est extrêmement fluide et plaisant à lire. Son seul défaut est d’avoir ses notes non pas en pied de page, mais en fin de livre, ce qui m’agace toujours un peu. Le livre est une lecture intéressante aussi bien pour les gens intéressés par le Japon durant la Seconde Guerre mondiale que par l’uchronie. En effet, les instantanés du Japon des années 1920-1930 que nous livre l’auteur sont aussi l’occasion pour le lecteur passionné de se poser plusieurs fois la question « Et si ? »
Ishiwara de Bruno Birolli est une biographie que je recommande très chaudement. Il nous livre l’histoire d’un personnage qui a largement contribué à mettre le monde sur la trajectoire de la Seconde Guerre mondiale. Le livre est passionnant, fluide à lire, très accessible. Un ouvrage qui nourrit autant ma passion pour l’histoire que ma passion pour l’uchronie.
Résumé :
« De 1889 à 1949, un homme au parcours militaire et idéologique hors normes traverse les moments clefs de l’Histoire du Japon : ouverture forcée à l’Occident, l’attaque de Pearl Harbor, Hiroshima, les procès de Tokyo. Issu d’une famille de samouraïs militaire, formé en Allemagne dans les années 20, le général Ishiwara est notamment à l’origine de l’invasion de la Mandchourie en 1932. Il apporte ainsi un soutien essentiel à l’idéologie fasciste et raciale qui jettera le Japon dans le conflit mondial. Bruno Birolli, grand reporter et correspondant en Asie au Nouvel Observateur, s’est emparé du personnage pour faire revivre aux lecteurs cette marche vers la guerre. »
Fiche technique :
Auteur : Bruno Birolli
Éditeur : Armand Colin
Pagination : 259 pages
Bruno Birolli est un ancien correspondant du Nouvel Observateur à Tokyo et Pékin. Son livre fait la paire avec un documentaire éponyme diffusé sur Arte. Les deux supports sont sortis en 2012.
Kanji Ishiwara est un homme peu connu en occident. Général de l’Armée impériale japonaise, seuls les gens s’intéressant au front asiatique de la Seconde Guerre mondiale le connaissent. Et encore, ce n’est pas sûr, car durant la partie la plus connue des hostilités, il était sur le banc de touche. Pourtant, qui s’intéresse à cet homme comprend qu’on lui doit la Seconde Guerre mondiale. J’ai relu le livre de Bruno Birolli pour plusieurs raisons, la principale étant que je publie sur mon (autre) site la version révisée d’Au Bord de l’Abîme, dans laquelle Ishiwara joue un rôle important. Cela m’amène à la première qualité de l’ouvrage : il est ma connaissance la seule biographie de Kanji Ishiwara disponible en langue française.
Le livre se découpe en 16 chapitres, eux-mêmes constitués de sous-parties. L’auteur nous livre aussi bien la biographie d’Ishiwara, que des instantanés des époques qu’il a traversées et du glissement du Japon vers le totalitarisme. Comme toute biographie, on découvre l’enfance et la jeunesse de Kanji Ishiwara dans un Japon en pleine transformation, l’ère Meiji, qui laisse pas mal de monde sur la touche. La famille Ishiwara est assez miséreuse, le seul avenir qui s’offre à Kanji, comme à d’autres descendants d’anciens samouraïs, est l’école militaire. C’est là qu’il va finir par trouver sa place et exceller tout en détonant particulièrement. L’auteur nous livre aussi non pas la vision, mais les visions du monde qu’Ishiwara a bâties. Des variations d’un Japon totalitaire qui voit le Japon remporter « La guerre totale » et apporter la paix au monde entier sous la bannière de l’Empereur.
La vision, la pensée d’Ishiwara est assez fascinante, car paradoxale. Il voit juste et loin sur certains points, mais est totalement à côté de la plaque sur d’autres sujets. Pire même, il est à la fois incapable de voir quand il se trompe, mais aussi de comprendre les conséquences de ses actes. Plus tragique même, quand il finit par comprendre que la folie qui embrase l’Armée japonaise dans les années 1930 est la conséquence directe de l’incident de Mukden qu’il a déclenché, il pense y trouver des opportunités de pousser en avant sa vision du moment. Au final, après avoir mis le Japon sur la voie du désastre, Ishiwara a fini dans l’indifférence alors qu’il rêvait de réaliser la grandeur du Japon.
Enfin, le livre nous montre que l’incapacité de la SDN à empêcher les agressions du Japon contre la Chine, d’abord en Mandchourie puis à Shanghai, est ce qui a mis le monde sur la trajectoire de la Seconde Guerre mondiale. Après s’être fait taper sur les doigts, le Japon a quitté la SDN et a poursuivi sa course vers la conquête de l’Asie. Cette faiblesse des vainqueurs de la Première Guerre mondiale sera ensuite exploitée par l’Italie en Éthiopie, puis l’Allemagne pour le résultat tragique que nous connaissons tous.
Le livre de Bruno Birolli malgré son sujet sérieux, est extrêmement fluide et plaisant à lire. Son seul défaut est d’avoir ses notes non pas en pied de page, mais en fin de livre, ce qui m’agace toujours un peu. Le livre est une lecture intéressante aussi bien pour les gens intéressés par le Japon durant la Seconde Guerre mondiale que par l’uchronie. En effet, les instantanés du Japon des années 1920-1930 que nous livre l’auteur sont aussi l’occasion pour le lecteur passionné de se poser plusieurs fois la question « Et si ? »
Ishiwara de Bruno Birolli est une biographie que je recommande très chaudement. Il nous livre l’histoire d’un personnage qui a largement contribué à mettre le monde sur la trajectoire de la Seconde Guerre mondiale. Le livre est passionnant, fluide à lire, très accessible. Un ouvrage qui nourrit autant ma passion pour l’histoire que ma passion pour l’uchronie.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
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