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Chanson triste pour une victoire

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Chanson triste pour une victoire - Page 3 Empty Re: Chanson triste pour une victoire

Message par Collectionneur Mer 21 Sep - 18:34

J'indique une erreur de date sur le chapitre du 18 septembre, 15h48 :

Dégoûté, Nehru déclare refuser à présent toute fonction officielle avant l’indépendance totale de l’Inde. Au printemps 1941, Jinnah déclare l’indépendance d’un nouvel Etat, le Pakistan, obligeant les Britanniques à lui faire la guerre. L’envoi de renforts métropolitains achève de ruiner la crédibilité d’Attlee, qui démissionne et provoque de nouvelles élections, remportées par les conservateurs et les libéraux-démocrates


Dernière édition par Collectionneur le Mer 21 Sep - 19:24, édité 1 fois
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 21 Sep - 18:56

La deuxième moitié des années 1940 et la première moitié de la décennie suivantes furent pour l’Europe occidentale un temps de recomposition politique.

Alors qu’en Grande-Bretagne les conservateurs occupaient presque continuellement le pouvoir, faisant néanmoins de nombreuses concessions sur le plan social, la France élisait en 1944 le « second front populaire », qui réalise la plupart des promesses de 1936, dans une ambiance idéologique cette fois plus favorable, et met en place la sécurité sociale, fruit de décennies de lutte et de réflexion par les mouvements ouvriers.

En Allemagne, le DNVP s’autodissout pour laisser la place à la Konservative Union, censée être plus modérée et plus large, mais qui reste axée sur la défense des valeurs wilhelminennes ; l’un de ses dirigeants est le prince-héritier de Bavière, Ruprecht de Wittelsbach, mais son électorat est surtout protestant. Le bloc des nationalistes indépendants se divise en plusieurs entités, dont le Front Noir, qui reprend le nom et le symbole du parti strasserien, en 1950, et le Parti National-Révolutionnaire en 1953, qui se revendique ouvertement de l’héritage d’Ernst Röhm et de l’aile gauche du NSDAP liquidée lors de la nuit des longs couteaux. En Bavière, le Zentrum catholique dispute l’électorat avec les différents partis autonomistes, en plein essor après la chute du nazisme. En 1951, le Reichstag vote une loi d’amnistie pour de nombreuses personnalités nazies et communistes, mesure largement critiquée dans un pays où aucune véritable épuration n’avait eu lieu.

Bien loin des turpitudes politiques, les Européens se passionnent pour la radio et les disques vinyles. Si les élites se passionnent pour le jazz et les musiques venues du monde colonial, les populations préfèrent toujours les musiques populaires nationales. Au cinéma, la France s’engage dans une politique de soutien législatif et financier à la production nationale face à l’arrivée massive des produits culturels américains.

********
Aux Etats-Unis, la présidence Wallace, la plus à gauche de toute l’histoire américaine, divisa profondément le pays entre soutiens à sa politique presque socialiste et tenants du conservatisme économique traditionnelle, clivage auquel s’ajouta celui autour des droits civiques. La division ne fut pourtant pas une coupure caricaturale entre les grandes villes proches de la culture européenne et l’Amérique profonde : agronome, en pointe sur les problèmes agricoles, Wallace fut d’abord le président des fermiers, et les Etats du Midwest furent son cœur électoral, plus encore que ceux de la ceinture industrielle. Ils assurèrent sa réélection (avec un nombre d’électeurs plus petit que son adversaire républicain) en 1952.

La question des droits civiques, sur laquelle l’Amérique fit des avancées considérables entre 1948 et 1952, failli coûter son second mandat à Wallace, qui avait accepté à contre-cœur de l’évoquer le moins possible lors de sa première campagne, mais était bien décidé à la poser au pays une fois son élection assurée. La volonté de parvenir à la suppression de toute ségrégation affichée par le président convainquit les démocrates du sud de quitter massivement le parti pour créer leur propre formation, le Constitution Party, dès 1950.

Un autre débat majeur fut suscité par le soutien massif de l’administration Wallace aux transports en commun, après qu’un scandale de rachat de compagnies de transport par les constructeurs automobiles afin de les détruire ait été révélé dans la presse. Le débat fut une source inépuisable pour les journalistes locaux et les caricaturistes ; aujourd’hui encore, la densité du réseau de transport dans les villes américaines permet de deviner leur couleur politique à l’époque de la présidence de Wallace, qui y gagna le surnom de « trolley president ».

En politique extérieure, la présidence fut marquée par le refus de l’isolationnisme et un soutien aux différents mouvements anticoloniaux, quitte à se brouiller avec les Européens. Wallace reçut ainsi Gandhi dès 1948, fournit des financements et des armes aux rebelles éthiopiens, critiqua le maintien britannique en Palestine et se fit l’avocat d’une solution à deux Etats pour la Palestine, avant de reconnaître la création de la Jordanie-Palestine par Abdallah II.

Le second mandat de Wallace fut plus calme, car il ne possédait plus de majorité au congrès. Tout en affichant ses désaccords, il n’eut pas la liberté d’action qui était donnée à Roosevelt par sa poigne et ses origines sociales, et dut souvent s’incliner sur les questions de politique intérieure.

Lors de son départ en 1952, il fut acclamé par une foule immense, composée en grande partie d’afro-américains et de fermiers du Midwest.
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 21 Sep - 19:16

Collectionneur a écrit:J'indique une erreur de date sur le chapitre du 18 septembre, 15h48 :

Dégoûté, Nehru déclare refuser à présent toute fonction officielle avant l’indépendance totale de l’Inde. Au printemps 1941, Jinnah déclare l’indépendance d’un nouvel Etat, le Pakistan, obligeant les Britanniques à lui faire la guerre. L’envoi de renforts métropolitains achève de ruiner la crédibilité d’Attlee, qui démissionne et provoque de nouvelles élections, remportées par les conservateurs et les libéraux-démocrates

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Message par Collectionneur Mer 21 Sep - 19:27

Je suis surprit par la rapidité et la facilité ici de la Campagne de Russie. L'Armée Rouge disposait d'un très large stock de gaz de combat, Staline devant la débâcle n'a pas ordonné de les utilisé ?
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 21 Sep - 19:48

Si les premiers combats de la guerre civile indienne furent particulièrement violent, les succès initiaux de l’Armée Nationale Indienne convainquirent de nombreux partisans de Nehru que, l’indépendance étant acquise, aucune divergence idéologique ne justifiait que l’on plonge le pays dans une longue guerre, et passèrent dans le camp de Chandra Bose.

La question des séparatistes musulmans fut beaucoup plus ardue pour le nouveau régime : si les populations bengalies montrèrent relativement peu de soutiens aux miliciens de Jinnah, la reconquête de certaines régions de l’ouest fut longue et difficile. Les territoires tribaux pashtounes avaient, eux, acceptés de rallier l’Etat indien contre le maintien de leur statut autonome et la promesse de généreuses subventions, qui prenaient le relai de celles versées par les Britanniques.

Vainqueur, Chandra Bose s’attela à la transformation de l’Inde, où il voulait supprimer tous les effets de la domination britannique, avec des résultats mitigés. Si la réforme agraire, accompagnée d’un encouragement à la création de coopératives et d’aides matérielles pour les paysans fut un relatif succès, il n’en fut pas de même pour la politique industrielle. La doctrine économique du nouveau leader, qui se voulait une synthèse entre inspirations fascistes et soviétiques tira davantage dans la deuxième direction, avec des nationalisations massives et désordonnées de nombreuses entreprises soupçonnées d’avoir, de près ou de loin, collaboré avec les britanniques ou les séparatistes. Le tissu industriel qui avait commencé à se développer fut sérieusement endommagé, et les grandes familles d’entrepreneurs furent contraintes à l’exil, comme les Tata, qui gagnèrent l’Iran de leurs lointains ancêtres. En parallèle, les grands travaux hydrauliques voulus par le gouvernement donnèrent lieu à des succès mais aussi à de retentissants échecs.

Sur le plan politique, seuls deux partis étaient désormais autorisés : le Parti National Unifié, créé par Chandra Bose, et les Chemises rouges. Cette dernière formation avait surtout pour but de représenter les musulmans indiens avec des strapontins politiques désignés à l’avance, et avait peu de choses à voir avec les Chemises rouges non-violentes des origines ; plusieurs membres historiques, comme Meer Khan, furent mis de côté et durent passer à la lutte clandestine.

Comme l’inspiration fascisante du régime le laissait deviner, celui-ci mit rapidement en place un contrôle des médias et une police politique efficaces afin de traquer les opposants, tandis que la présence des guérillas séparatistes et communistes justifiait toutes sortes de mesures extralégales.

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 21 Sep - 19:50

Collectionneur a écrit:Je suis surprit par la rapidité et la facilité ici de la Campagne de Russie. L'Armée Rouge disposait d'un très large stock de gaz de combat, Staline devant la débâcle n'a pas ordonné de les utilisé ?

J'avoue ignorer ce fait.

Pour la rapidité de la débâcle, elle s'explique par de nombreux avantages que les alliés ont ici par rapport aux Allemands de Barbarossa (à commencer par leur promesse de rendre leurs terres aux soviétiques, au lieu de promettre de les réduire en esclavage) et au fait que Staline ait ici attaqué en premier.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 22 Sep - 11:51

L’expulsion du Royaume-Uni d’Inde avait remis au cœur des débats parlementaires français la question coloniale.

Le gouvernement du nouveau Front Populaire de 1944 avait déjà commencé à transformer l’Empire, sans en remettre en cause le principe : la départementalisation de la Guyane, des Antilles, de la Réunion, la création pour les autres territoires de l’Union française, la fin des communes mixtes ainsi que la naturalisation « dans le statut » de 200 000 Algériens pour leurs services ou le service de leurs ascendants dans l’armée française, une promesse de la première guerre mondiale enfin tenue. Insuffisantes pour beaucoup, ces mesures n’en étaient pas moins une avancée profonde vers la fin du système colonial.

Néanmoins, après 1948, beaucoup avaient considéré que le système avait été convenablement réformé et n’allait plus évoluer avant longtemps. Seul le RPF de Charles de Gaulle se distinguait par son positionnement favorable à un retrait rapide de la France de ses possessions, au nom de la priorité nationale et de l’efficacité économique. Le Parti du Renouveau Socialiste souhaitant quant à lui un approfondissement de l’Union française qui devait évoluer vers toujours plus d’autonomie.

La défaite indienne des voisins britanniques, à laquelle s’ajoutait la politique profondément anticolonialiste menée par les Etats-Unis du président Wallace, relança les débats sur ce qui devint rapidement la première préoccupation de la Chambre. Les leaders indépendantistes algériens, comme Messali Hadj, ou autonomistes, autour de Ferhat Abbas, avaient saisi l’importance du moment et lancé des cycles de grève et de protestations dans toute l’Afrique du Nord.

Dès juillet 1953, les protectorats, en Indochine comme en Afrique du Nord, avaient obtenu l’autonomie interne complète. En Afrique subsaharienne étaient créées la Fédération d’Afrique de l’ouest et la Fédération de l’Afrique équatoriale, des entités dotées d’une large autonomie, inspirée du « home rule » britannique. Leur organisation reflétait un compromis entre deux tendances qui allaient s’affronter au cours des années suivantes : les partisans de Félix Houphouët-Boigny, proches d’Albertini et du PSF et partisans d’une indépendance de toutes les entités fédérées séparément les unes des autres, et ceux de Léopold Sédar-Senghor, partisans de la création de vastes Etats fédéraux.

Enfin, en 1955, la réforme constitutionnelle de la IIIe République transformait le statut de l’Algérie en la dotant de son propre gouvernement et d’une Assemblée élue par tous les habitants, citoyens français ou non. Les partisans d’Abbas semblaient en passe de gagner leur combat pour une république algérienne fédérée à la France.

La transformation ne s’était pourtant pas faite sans heurts et sans contradictions : plusieurs vagues d’émeutes avaient traversé les quartiers européens d’Alger, une « République libre de l’Oranais » avait été symboliquement proclamée par des militants pieds-noirs en 1954, et les vexations de l’administration coloniale, devenues tout à fait insupportables dans le nouveau contexte, n’avaient jamais cessé.
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 23 Sep - 15:49

En Grande-Bretagne, la mort du roi, trois jour à peine après l’indépendance indienne, apparaissait comme le symbole de la fin d’une époque et l’entrée dans des temps incertains. Alors que les difficultés économiques s’ajoutaient aux crises coloniales, le Parti Travailliste revenait au pouvoir à la suite de nouvelles élections anticipées. Il chercha à poursuivre l’édification de l’Etat-providence beveridgien, déjà il est vrai bien entamée par les conservateurs sous Churchill.

Dans la foulée, il accorda la pleine indépendance à la Malaisie et au royaume de Sarawak, déjà pleinement autonomes en interne. Hong Kong vit son statut évoluer vers celui d’une ville libre sous protection britannique, évolution vers une complète indépendance (il n’y avait, de toute façon, plus de Chine à qui rétrocéder l’île en 1997, l’horizon était bien celui d’une indépendance).

*******

La défaite des forces sionistes, même si elle n’était pas définitive, fut vue par beaucoup comme un échec définitif qui ne laissait plus aucune raison de rester en Palestine. On assista donc à un début d’émigration juive vers l’Europe occidentale, les Etats-Unis ou, plus improbable, vers l’Extrême-Orient où les Japonais avaient proposé d’installer des colonies juives dans le cadre du délirant « Plan Fugu » qui visait à tirer profit des soi-disant qualités naturelles des Juifs tout en les gardant sous contrôle.

Les membres du Lehi, eux, étaient exilés par contrainte dans différents pays et s’interrogeaient maintenant sur la marche à suivre. Développant peu à peu une vision apocalyptique, ils choisirent de rester sur la voie empruntée avec l’assassinat d’Anthony Eden et de multiplier les actions visant à éliminer des personnalités publiques aussi bien arabes que sionistes travaillistes. Le but suivi était double : éliminer les ennemis désignés du peuple juif afin de le venger était une fin en soi, tandis que, dans le même temps, on espérait provoquer une conflagration générale qui devait pousser tous les Juifs du monde à s’engager pour la création d’un Etat en Palestine. Les assassins professionnels formés par l’organisation, les « sicaires » nommés en référence à l’époque de la Judée romaine, acceptaient le plus souvent la certitude de perdre leur vie dans l’opération, si bien que la direction du mouvement à théoriser directement l’attentat suicide.

Dans le même temps, les tensions au Proche-Orient n’étaient pas retombées : Aoun, resté premier ministre (il savait qu’un président non-musulman aurait été mal accepté, si laïc que soit en principe son nouveau régime), regardait maintenant vers l’Irak. L’expansionnisme vers le Croissant fertile faisait partie de l’idéologie du PSNS depuis sa création, et l’annexion de l’Irak aurait également eu pour avantage de permettre de diminuer la proportion des Sunnites, qui étaient le groupe le moins favorable à son régime, dans la nouvelle Syrie (bien qu’il ait au préalable conclu une alliance indispensable avec la haute bourgeoisie sunnite). La diffusion des idées grand-syriennes dans la population chiite irakienne était un danger aussi bien pour la monarchie hachémite que pour les nationalistes irakiens de Rachid Ali, très majoritairement sunnites.

Le rapprochement des deux monarchies hachémites face à la menace syrienne encouragea les dirigeants de l’autonomie juive à prendre contact avec Saadé pour négocier une alliance en cas de reprise du conflit. Alliance profondément contre-nature entre un pouvoir juif et un régime fasciné par le troisième Reich jusqu’à en reprendre l’esthétique…

En 1957, Saadé invita également le colonel Nasser pour un voyage triomphal en Syrie, où les deux dirigeants se recueillirent sur le tombeau de Saladin, héros tout à la fois kurde, syrien et égyptien, et signèrent après plusieurs jours de cérémonies officiels un traité d’alliance défensive.
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Message par Thomas Ven 23 Sep - 17:26

Je viens de mettre le doigt sur un truc qui me tracasse. Ça manque de date pour y voir plus clair chronologiquement.

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Message par DemetriosPoliorcète Ven 23 Sep - 17:51

Thomas a écrit:Je viens de mettre le doigt sur un truc qui me tracasse. Ça manque de date pour y voir plus clair chronologiquement.

Je comprends cette critique, je vais essayer d'y remédier.

C'est vrai que toutes les régions du monde n'ont pas été traitées au même rythme, ce qui peut prêter à confusion.
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Message par Thomas Ven 23 Sep - 17:56

DemetriosPoliorcète a écrit:
Thomas a écrit:Je viens de mettre le doigt sur un truc qui me tracasse. Ça manque de date pour y voir plus clair chronologiquement.

Je comprends cette critique, je vais essayer d'y remédier.

C'est vrai que toutes les régions du monde n'ont pas été traitées au même rythme, ce qui peut prêter à confusion.
Oui, c'est exactement ça. Désolé, fin de semaine donc un peu de mal à mettre les mots sur ce que je voulais dire.
En effet, le traitement des différents dans le monde à un rythme différent, avec peu de date, fait que pour ma part, j'ai par moment un peu de mal à savoir ou on en est.

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Message par DemetriosPoliorcète Ven 23 Sep - 18:18

Les élections législatives de 1949 mettent fin à la domination de la gauche et ouvrent ce que certains ont appelé « l’ère Albertini », du nom du nouveau président du Conseil. On aurait pu penser que ce normalien fil de cheminot, ancien socialiste, était condamné par son soutien à Munich aux poubelles de l’histoire, comme Marcel Déat dont il avait un temps été proche. Mais une mobilisation et des campagnes sans faute contre les Allemands puis les Soviétiques, couronnées par plusieurs décorations, et, surtout, une capacité sans égale à entretenir et contrôler des réseaux, lui permettent de rester au cœur du monde politique français. Doté d’une intelligence et d’une mémoire hors du commun, Albertini possède des fiches sur tout le monde et, s’il est détesté par beaucoup, il a de quoi faire taire d’un bout à l’autre de l’Assemblée. Partisan de la technocratie et d’un socialisme sans lutte des classes, il est très proche de la haute fonction publique et apprécié dans le patronat.

Alors qu’aucune majorité claire ne se distingue dans la nouvelle Chambre, où le PSF et le bloc des gauches font jeu égal de part et d’autre du marais de la droite et du centre et que le pays est menacé d’une instabilité gouvernementale chronique, Albertini s’impose progressivement comme centre de gravité politique et seul recours viable pour former un gouvernement.

Tenant fermement le pays, Albertini met en place une réforme de l’administration créant notamment la police nationale et l’échelon administratif régional, devant faire le lien entre pouvoir central et départements. Mais c’est dans sa politique étrangère qu’il marquera le plus son temps : en 1951, il signe à Haguenau un traité de réconciliation et d’amitié avec le chancelier allemand Adenauer, tout en négociant dans le même temps un pacte défensif avec plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, dans la continuité des gouvernements précédents, qui prend forme avec la signature du Pacte de Varsovie en 1952. L’objectif est d’entourer l’Allemagne tout en créant une barrière contre une éventuelle reprise de l’expansionnisme russe.
Tchécoslovaquie, Pologne et Hongrie entrent dans la nouvelle alliance, mais la Roumanie finit par refuser. Sous l’influence de plus en plus grande de son extrême-droite, Bucarest préfère rejoindre l’alliance italienne, rompant avec une longue tradition de francophilie.

Le « règne » prend brutalement fond en février 1955 : le journal Le Populaire divulgue des documents sur le vaste système de fichage, de chantage et de corruption mis en place par Albertini pour dominer la vie parlementaire. Eclaboussant des dizaines de personnalités, le scandale est le plus grand qu’ait connue la IIIe République depuis l’affaire Stavisky. Les réactions immédiates du Parti de l’Ordre et de la Nation d’un côté, de la Ligue communiste de l’autre, font se rappeler à certains de bien mauvais souvenirs…

Après la démission d’Albertini, une période d’instabilité chronique se met en place, aggravée encore par de nouvelles vagues de contestations et de violences intercommunautaires en Algérie permet aux partisans de la réforme constitutionnelle d’avancer leurs pions. Brossolette à gauche, De Gaulle à droite, rassemblent leurs troupes, diffusent leurs idées et finissent par obtenir gain de cause. Sans changer officiellement de République, le système est profondément remodelé. Le système parlementaire est rationnalisé et le président se voit donner le rôle d’arbitre de la vie politique, avec le droit de dissoudre la chambre en cas de blocage prolongé et de proposer un référendum.

C’est également à la faveur de cette révision constitutionnelle que l’Algérie se voit définitivement donner un statut autonome, et l’égalité politique de ses habitants au moins dans le cadre purement algérien.
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 23 Sep - 18:21

Thomas a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit:
Thomas a écrit:Je viens de mettre le doigt sur un truc qui me tracasse. Ça manque de date pour y voir plus clair chronologiquement.

Je comprends cette critique, je vais essayer d'y remédier.

C'est vrai que toutes les régions du monde n'ont pas été traitées au même rythme, ce qui peut prêter à confusion.
Oui, c'est exactement ça. Désolé, fin de semaine donc un peu de mal à mettre les mots sur ce que je voulais dire.
En effet, le traitement des différents dans le monde à un rythme différent, avec peu de date, fait que pour ma part, j'ai par moment un peu de mal à savoir ou on en est.

Oui, je me rends compte aussi que, pour l'Europe de l'est, on s'est arrêtés à 1943 tandis que la France, le Moyen Orient et le monde colonial en sont déjà à la moitié des années 1950. Je vais tâcher de remédier à ça.
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Message par Rayan du Griffoul Ven 23 Sep - 20:45

C'est vrai j'aimerais savoir comment à évolué la Russie
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 12:11

Bandera avait été furieux du résultat de la conférence de Yalta. Si les frontières de l’est étaient bien celles réclamées depuis longtemps par le mouvement nationaliste ukrainien, la Crimée russe et la ville libre d’Odessa, absurdement enclavées dans le territoire ukrainien, étaient inacceptables. Les dirigeants ukrainiens en accusaient d’abord, et ils avaient raison, l’Italie et son espoir de garder le contrôle, d’une façon ou d’une autre, de ces territoires ; mais pour beaucoup, la faute en incombait tout autant au « Juif Mandel » qui aurait souhaité protéger ses coreligionnaires en leur garantissant ses enclaves dans une Ukraine gagnée par un sentiment croissant d’antisémitisme.

Odessa avait au moins le mérite de servir de dévidoir pour des dizaines de milliers d’indésirables dont on souhaitait débarrasser l’Ukraine. Après l’élimination violente des premiers temps de l’indépendance, on eut en effet recours à l’expulsion massive pour les « ennemis de l’Ukraine », désignés comme tels sous des prétextes divers ; il y avait parmi eux une forte proportion de Juifs, bien que ce ne fut jamais la raison officielle.

Finalement, Mussolini ayant renoncé à sa politique d’influence dans la Mer Noire, et cherchant à se rapprocher de l’Ukraine en même temps que de la Roumanie pour contrer l’influence française en Europe orientale, il ordonna un retrait unilatéral des troupes italiennes qui protégeaient la ville libre d’Odessa et permit aux troupes ukrainiennes de s’en emparer, au mépris total du droit international, et d’y mener une purge politique massive.

Plus globalement, dès l’indépendance ukrainienne, les territoires de la rive droite du Dniepr avaient fait l’objet d’un nettoyage ethnique visant à l’ukrainisation totale du territoire, Bandera sachant que l’entreprise aurait encore été prématurée dans les territoires majoritairement russophones.

********

En Russie, l’entente bancale entre Vlassov et l’Assemblée nationale provisoire devait encore se poursuivre deux années après la conférence de Yalta, tant la désorganisation totale du territoire rendait compliquée l’organisation d’une élection de l’Assemblée constituante. De nombreux territoires étaient encore sous le contrôle de factions de l’administration soviétique ou de l’Armée rouge qui ne s’étaient pas considérés comme concernés par la capitulation, et qu’il avait fallu rallier par la menace ou la négociation. D’autres territoires étaient simplement tombés dans un état dépourvu de toute forme d’organisation, en dehors des solidarités spontanées des habitants.

Les Russes avaient de toute façon d’autres soucis que l’élection d’une Constituante : l’effondrement de l’Etat et de la production avait impacté l’agriculture, et le retour de la terre aux paysans n'avait pas empêché une nouvelle famine qui fit plusieurs millions de victimes sur l'ensemble du territoire.

Vlassov était vu par beaucoup comme un traitre à sa patrie, un ancien serviteur de Staline qui avait opportunément retourné sa veste. Mais il avait plusieurs cartes majeures à jouer : il disposait de la seule force armée nationale capable de maintenir un ordre minimal, avait rallié, au moins dans les grandes villes, les débris de l’ancienne administration soviétique et, surtout, il avait conclu un pacte avec le clergé soviétique. Dans un monde russe où toute expression politique non conforme à la ligne du Parti avait été impitoyablement étouffée pendant deux décennies, atteindre les électeurs était particulièrement difficile, et l’Eglise était la seule institution capable de diffuser efficacement une consigne de vote sur l’ensemble du territoire.

Lors des élections constituantes de 1945, les partis libéraux formés par des exilés obtinrent des résultats anecdotiques, comme on pouvait le prévoir. La majorité obtenue par les partisans du Protecteur ne fut cependant pas aussi écrasante qu’il l’aurait souhaité : le parti Socialiste-Révolutionnaire, bénéficiant de son aura de parti défenseur des paysans, constitua la principale force d’opposition. Une partie des cadres mineurs du PCUS qui n’avaient ni rallié Vlassov ni péri dans les purges avaient réussi à se faire élire sous l’étiquette Parti Social-Démocrate de Russie. L’absence de véritable campagne électorale à l’échelon national avait également profité à de nombreux candidats indépendants, figures locales élues sans étiquette.

La constitution qui fut finalement adoptée instaura un régime présidentiel, privant Vlassov de son titre de Protecteur de l’Etat et de la perspective d’un règne à vie sur la Russie. Il fut néanmoins élu président sans grande surprise l’année suivante.

En 1949, alors que l’appareil industriel et militaire de la Russie avait pu être réorganisé, il engagea le bras de fer avec le Japon sur l’Extrême-Orient russe, massant des troupes à Irkoutsk. Finalement, le gouvernement japonais, où les modérés avaient pris l’ascendant, accepta que l’Etat fantoche rejoigne la Confédération grand-russienne contre la reconnaissance par Moscou du Mandchoukouo, de la Grande Mongolie et des « autorités provisoires » chinoises, ainsi que l’abandon des prétentions russes sur les Sakhaline et des avantages commerciaux. Le Japon perdait de sa rigidité et de son agressivité ; mais il regardait surtout en direction du sud.
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Message par Thomas Sam 24 Sep - 13:57

Le Japon perdait de sa rigidité et de son agressivité ; mais il regardait surtout en direction du sud.
Vers une nouvelle guerre?

En tout cas cette TL est vraiment intéressante.

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 14:12

Thomas a écrit:
Le Japon perdait de sa rigidité et de son agressivité ; mais il regardait surtout en direction du sud.
Vers une nouvelle guerre?

En tout cas cette TL est vraiment intéressante.

Merci!

Plutôt vers une promotion de son modèle autoritaire et de son influence au nom du panasiatisme.
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Message par Collectionneur Sam 24 Sep - 16:42

Soutien aux indépendantistes en Indochine ? Hô Chi Minh allié de Tokyo ?


Dernière édition par Collectionneur le Sam 24 Sep - 17:30, édité 1 fois
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 17:07

L’expulsion brutale des Britanniques de l’Empire des Indes et la mise en place du régime autoritaire de Chandra Bose avaient largement accéléré le processus de décolonisation en Asie du Sud-Est ; s’ajoutait à cela l’action du Japon qui cherchait à étendre son modèle politique et son influence au nom de la solidarité panasiatique.

Les Philippines avaient accédé à l’indépendance en 1945, avec le plein accord de l’administration Dewey. La création d’un parti politique pro-japonais autour de l’ancien président du Commonwealth José Laurel n’était pas une source de crise diplomatique, dans un contexte de réconciliation américano-japonaise. La présidence Wallace, beaucoup plus hostile au gouvernement japonais, allait entraîner un retour de la lutte d’influence des deux pays aux Philippines. Exploitant la position inconfortable des Etats-Unis, entre promotion de la décolonisation et volonté de préserver leur influence dans leur ancienne colonie, les Japonais purent avancer leurs pions. En 1952, Laurel était solidement installé au pouvoir ; deux ans plus tard, les Philippines étaient définitivement devenu une dictature, et les intérêts américains expulsés (ce qui sera un sujet de grief fréquent du congrès républicain face au président Wallace).

En Indonésie, la politique hollandaise d’après-guerre avait paru dans un premier temps un modèle de décolonisation réussie, bien qu’elle se soit menée au nom de l’illusoire projet d’un royaume fédéré aux Pays-Bas : les investissements utiles avaient vu leur volume augmenter (selon la vieille logique de la « dette morale » datant du début du siècle) et une autonomie avait graduellement été concédée. Ce fut une surprise générale quand en 1954 une insurrection armée secoua l’archipel. Dirigée par un certain Suharto, ancien officier de l’armée coloniale, elle était en réalité organisée et dirigée à distance par les Japonais, dans l’idée d’y installer un Etat client dans le cadre du projet de « sphère de coprospérité ». La réaction initiale brutale de l’armée néerlandaise poussa une partie de la jeunesse nationaliste vers les rangs de la rébellion, et obligea La Haye à négocier rapidement l’indépendance totale, avant que la classe politique indonésienne ne bascule du côté de Soeharto. En janvier 1955, la République indonésienne était proclamée, mais la guerre civile allait se poursuivre plusieurs années, entre les troupes pro-japonaises et le gouvernement républicain soutenu par une coalition allant du Nahdatul Ulama musulman au Parti Communiste Indonésien.

L’Indochine française avait connu une évolution vers l’indépendance dans le cadre de l’Union Française, obtenant une autonomie interne en même temps que les protectorats d’Afrique du Nord. Les trois monarchies obtinrent l’indépendance totale sous le gouvernement de Pierre Brossolette en 1957, sous la forme de régimes constitutionnels. La stabilité politique s’établit étonnamment rapidement, à l’exception du Laos où le gouvernement de Souvanah Phouma fut renversé par le prince Phetsarath, avec le soutien du Japon et de la clique chinoise du Yunnan, entrainant une guerre civile entre les royalistes de Souvannah Phouma, les communistes de Souphanouvong et la junte militaire. Un guerre qu’on pourrait presque qualifier de fratricide au sens propre, la plupart des grands acteurs étant des membres de la famille royale…
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 17:08

Collectionneur a écrit:Soutien aux indépendantistes en Indochine ? Oh Chi Min allié de Tokyo ?

Pas loin Wink
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 18:15

Le 29 juillet 1953, l’Italie entière fêtait les 70 ans du Duce, après avoir fêté les trente ans de la révolution fasciste l’année suivante. Derrière les cérémonies grandioses et les discours pompeux, la popularité du dirigeant était réelle, mais une majorité d’Italiens souhaitaient désormais une transition dans la politique italienne et une normalisation des rapports avec le reste du monde.

La politique coloniale profitait à quelques-uns mais était coûteuse pour les finances de l’Italie et apportait son lot de jeunes soldats morts dans les combats contre les guérillas, notamment en Ethiopie et en Albanie. L’intense activité d’influence de l’Italie en Europe centrale et orientale, source de tensions permanentes avec la France, suscitait peu d’intérêts au sein de la population. Plus tard, en 1956, la publication par des dissidents italiens et des journalistes britanniques du livre L’Enfer sur terre, documentant précisément le génocide des Serbes par les alliés oustachis du gouvernement italien allait durablement affaiblir la position du fascisme et forcer Rome à se distancier du régime de Zagreb, auteur de l’une des pires barbaries de l’histoire humaine.

Vieilli, Benito Mussolini s’impliquait de moins en moins dans la gestion quotidienne des affaires politiques, se contentant de donner de grandes orientations qui étaient interprétées diversement par ses subordonnés. Le retrait du Duce laissait le champ libre à la lutte pour sa succession. Les partisans de la normalisation se rangeaient derrière le gendre et ministre des affaires étrangères de Mussolini, Galeazzo Ciano, tandis que les tenants d’une ligne dure plaçaient leurs espoirs dans Italo Balbo, capable selon eux d’insuffler une seconde jeunesse au fascisme et de lui redonner sa ferveur révolutionnaire.

Le Duce s’éteint en 1957, pleuré par de nombreux Italiens pour qui il restait celui qui leur avait rendu leur honneur bafoué. Son immense mausolée reste le dernier chef d’œuvre de l’architecture fasciste, en même temps que le meilleur témoignage de sa mégalomanie délirante. Dans les jours suivants, le roi nomme Galeazzo Ciano à la tête du gouvernement, avec l’appui du Grand conseil fasciste. Ciano refusa le titre de Duce, sous prétexte de ne pas risquer de salir la mémoire de Mussolini, mais sans doute avant tout pour amorcer le retour à la vie parlementaire.

En 1959, les premières élections législatives depuis les lois fascistissimes ont lieu, mais donnent une large victoire à une coalition entre le PNF et les royalistes, permettant le maintien de Ciano au pouvoir et la continuité politique. Italo Balbo, à la tête du nouveau Parti Fasciste Républicain, est élu mais n’entraine avec lui qu’un petit nombre de parlementaires incapables de peser sur l’évolution du pays. Une tentative de coup d’Etat par le prince Borghese, qui échoue totalement l’année suivante, ne peut là non plus amener d’inflexion notable dans le cours des événements.

S’éteignant progressivement en Italie, l’idée fasciste n’était pas pour autant morte : l’année même où était élue la nouvelle assemblée nationale italienne, un certain Fidel Castro établissait dans l’est de l’île de Cuba un régime aux influences fascisantes clairement assumées.
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Message par Amon luxinferis Sam 24 Sep - 20:08

les italiens ont-ils le pétrole Libyen?

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 20:14

Amon luxinferis a écrit:les italiens ont-ils le pétrole Libyen?

Oui, tant que Mussolini était là dans cette réalité, la politique libyenne de l'Italie n'a pas varié, et le pays est resté sous administration directe.
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Message par Collectionneur Sam 24 Sep - 20:40

Castro fasciste Laughing Vu qu'il était toujours en uniforme militaire, pourquoi pas. Mais Batista étant lui même un dictateur militaire, je ne vois pas trop quel serai la motivation de la Révolution. Lutte contre la corruption peut être ?
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 24 Sep - 21:17

Collectionneur a écrit:Castro fasciste Laughing Vu qu'il était toujours en uniforme militaire, pourquoi pas. Mais Batista étant lui même un dictateur militaire, je ne vois pas trop quel serai la motivation de la Révolution. Lutte contre la corruption peut être ?

C'est un parti pris, mais Castro s'est beaucoup cherché ideologiquement et à été membre d'organisations anticommunistes dans sa jeunesse.

Dans cet univers, le marxisme à perdu son pouvoir d'attraction pour les pays qui cherchent à s'émanciper de la tutelle occidentale, les modèles nationalistes sont plus populaires.

Quant aux raisons, ce sont les mêmes : refus de la tutelle américaine, volonté d'autarcie économique, développementalisme.
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