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Chanson triste pour une victoire

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Amon luxinferis
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Chanson triste pour une victoire - Page 5 Empty Re: Chanson triste pour une victoire

Message par DemetriosPoliorcète Lun 24 Oct - 10:44

Quelques films :

Salah Ed-Din, Syrie, 1964 : immense fresque historique qui a vu le jour grâce à une implication directe de l'Etat syrien, le film retrace la vie de Saladin, guerrier kurde unificateur de la Syrie et vainqueur des envahisseurs latins. Voulant mettre en avant un patriotisme du sol, le scénario minimise l'aspect religieux du combat de Saladin pour mettre en avant la collaboration de tous les peuples du Levant (plusieurs personnages chrétiens d'Orient ont un rôle positif) face à un envahisseur étranger et volontiers barbare. Saladin étant kurde, comme Chichakli, le parallèle est assez facile à tracer entre les deux hommes. Le film est la première grosse production en langue arabe à être massivement exportée.

Cléopâtre, Egypte, 1971 : réponse au Saladin syrien, mais aussi et surtout au film de Mankiewicz de 1963, Célopâtre est un défi lancé à Hollywood. Le but est de surpasser le film américain dans le spectaculaire comme dans la reconstitution historique. Au casting, les personnages orientaux sont tous interprétés par des égyptiens, tandis qu'Alain Delon obtient le rôle de Marc-Antoine, Claudia Cardinale celui d'Octavie, Kirk Douglas César et Jean Marais Pompée. Le sous-texte anticolonial est présent tout au long d film, avec en point d'orgue la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie par les troupes de César, moment le plus marquant de tout le film.

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Message par DemetriosPoliorcète Lun 24 Oct - 13:24

Les élections de 1965 voient la victoire du bloc des droites, rassemblant l’Alliance démocratique, la Fédération Républicaine et le Parti Social Français, alliance patiemment tissée par François Mitterrand, alors aux portes de Matignon. Pierre Brossolette ne put donc plus prétendre à conserver Matignon, ni briguer l’Elysée comme il l’avait un temps envisagé.

Décidé néanmoins à s’opposer à la politique de Mitterrand, il envisage de manœuvrer pour placer à la présidence de la République un homme qui saurait donner à la fonction toute la dimension qu’elle a acquise en puissance depuis la réforme de 1955. Le nom qui lui vient à l’esprit est bien sûr celui de Charles De Gaulle, mais, lors de la rencontre entre les deux hommes, celui-ci refuse catégoriquement : il est hors de question de devoir négocier en permanence les limites du pouvoir de chacun avec Mitterrand. La discussion se poursuit néanmoins et, après avoir évoqué une multitude de stratégies possibles, De Gaulle et Brossolette parviennent à se mettre d’accord sur le nom de Maurice Couve de Murville, ancien inspecteur des finances et diplomates, dont l’impeccable connaissance des dossiers internationaux fait le candidat idéal pour l’Elysée.

Après l’élimination de Pierre Mendès-France et le report des voix de gauche, Couve de Murville est élu par le collège électoral président de la République face à Alain Poher. Il sera le premier véritable président de l’après 1955, usant de son rôle d’arbitre et de sa prérogative en terme de politique étrangère.
Sa présidence sera marquée par une politique internationale profondément réaliste et marquée par l’idée d’indépendance nationale. L’approfondissement de la politique arabe de la France, avec notamment la reprise de relations normales avec la Syrie de Chichakli, permettant de fructueux échanges commerciaux et la reprise des liens entre le Liban maronite et sa diaspora. En 1967, la France offre à l’Egypte de Nasser une immense statue représentant une allégorie de la Méditerranée, cadeau qui semble un pendant à l’obélisque de la Concorde.

A l’intérieur, la politique de Mitterrand est caractérisée par un retour modéré au libéralisme économique et à une politique de déflation, qui conduit à d’importantes grèves dans tout le pays, dès 1966. Pour inquiéter la gauche et faire l’unité derrière lui, Mitterrand cherche à utiliser son autre opposition, l‘extrême-droite du PON. Peine perdue, les partisans de Darnand ne se laissent pas contrôler et s’illustrent au cours d’émeutes étudiantes au printemps 1968, occupant la faculté de droit et semant le chaos dans le Quartier Latin, faisant apparaître le gouvernement comme étant soit faible, soit complice.
Mitterrand démissionne à l’été de la même année, lâché par le PSF et la plupart de ses soutiens, et est remplacé par l’anthropologue Jacques Soustelle, du PSF. Les élections suivantes, en 1969, voient la victoire du centre et l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, qui se présente comme moins clivant que Mitterrand et susceptible de gouverner en bonne intelligence avec les parlementaires de gauche.

Pendant ce temps, loin des guerres d’appareils du palais Bourbon, la société française continue d’évoluer. Dès 1964, la pilule contraceptive, inventée quatre ans plus tôt aux Etats-Unis, a été autorisée, accélérant le processus de libération des mœurs. Comme en Allemagne, la musique et la culture venues des pays anglo-saxons influencent de plus en plus la société. Mais la décennie est aussi marquée par une intense création de la part des médias français, avec les multiples feuilletons de la RTF, puis des chaines privées qui apparaissent avec la libéralisation des médias sous Giscard d’Estaing.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 24 Oct - 16:52

La réaction en chaine commencée avec la mort de Mussolini et la démocratisation de l’Italie allait trouver son dernier effet en Ukraine, où le régime, après ceux de la Roumanie et de la Croatie, se voyait affaibli par le retournement de l’ancien modèle. L’Ukraine vivait d’autant plus mal la fin des régimes autoritaires de l’Europe du sud qu’elle souffrait de son isolement depuis la conquête illégale d’Odessa, unanimement condamnée en Occident, et craignait en permanence une intervention russe.

En 1964, Bandera était mort dans des circonstances troubles, peut-être empoisonné par des collaborateurs craignant une purge de son administration. Après sa mort, le régime nationaliste oscille entre des politiques incohérentes, tentatives de démocratisation d’un côté et accentuation de la politique d’ukrainisation de l’autre.

Au printemps 1967, une proposition de loi interdisant tout usage d’une langue autre que l’ukrainien sur le territoire est étudiée par le parlement. Si elle est finalement enterrée sur demande du gouvernement, la rumeur selon laquelle elle s’apprête à être ratifiée provoque une vague de panique dans les région périphériques du pays, et des manifestations ne tardèrent pas à dégénérer en émeute, puis en affrontement avec les forces de l’ordres. Plusieurs crimes, cette fois bien réels, commis par des miliciens nationalistes supplétifs de la police, achevèrent de convaincre de nombreux habitants que le gouvernement, après plus de vingt ans d’oppression silencieuse, s’apprêtait à mettre en œuvre la purification finale du pays.

La lenteur de Kyiv à réagir entraîna la perte de contrôle totale de la ville d’Odessa, encore peuplée de nombreux russophones et d’une communauté juive, où policiers et conscrits avaient massivement rejoint les insurgés. Dans le Donbass, où les frontières linguistiques et culturelles étaient plus floues, l’opposition mit plus de temps à s’organiser, mais le schéma se répéta. Un mois plus tard, Kharkov était aux mains de l’insurrection, avec un soutien massif de volontaires russes, dont le plus célèbre était un tout jeune poète de Nijni-Novgorod, Edouard Veniaminovitch Savenko. Ce fut après plusieurs mois de soutien indirect et d’attentisme, le temps de s’assurer qu’aucune réaction hostile ne viendrait d’Europe, qu’Andreï Vlassov se décida à lancer un assaut militaire sur le voisin ukrainien, l’attaquant à la fois au nord, depuis la Biélorussie, et dans le Kouban.

Le cessez-le feu obtenu en octobre par la médiation du Pacte de Varsovie gela le conflit dans une configuration clairement favorable aux Russes, et ce fut aux tours de dizaines de milliers d’ukrainophones uniates de prendre le chemin de l’exil.

Pour beaucoup, ce conflit est le dernier grand événement international de la période d’après-guerre. Les événements du Moyen Orient en 1969 et la crise mondiale qui allait suivre allaient précipiter le monde dans une nouvelle période, dominée par d’autres enjeux et d’autres alliances.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 3 Nov - 18:36

Le 9 octobre 1969, la plupart des journaux et magazines d’Occident et du monde affichent sur leur première page une photo de réservoirs de pétrole en flamme, prise non loin du Golfe persique. Outre l’impression infernale que dégage son esthétique, l’image annonce les difficultés à venir pour le monde industrialisé, tant chacun est conscient de l’importance qu’y avait pris l’or noir.

Une semaine plus tôt, les services de renseignements britanniques, américains et français avaient noté des mouvements anormaux des troupes syriennes et irakiennes au sud des deux pays, sans parvenir à l’expliquer ; les concentrations au sud des deux pays ne collaient pas avec une reprise des affrontements entre Damas et Bagdad, d’autant qu’une timide reprise du dialogue entre ces deux acteurs était perceptible. Mais les Occidentaux étaient très loin de la vérité.

Le 4 novembre, les deux pays lançaient simultanément une offensive, sans déclaration de guerre préalable, contre l’Arabie saoudite, et balayaient en deux jours ses forces conventionnelles. C’était un camouflet comme n’en avait jamais subi l’Occident : deux pays a priori hostiles l’un à l’autre avaient réussi à secrètement s’entendre pour lancer une guerre qui menaçait directement ses intérêts.

Chanson triste pour une victoire - Page 5 Guerre-kippour

La montée de tension entre Riyad et les deux républiques était pourtant bien visible. A Bagdad comme à Damas, on avait dénoncé la main de la monarchie saoudienne derrière plusieurs émeutes islamistes, et le développement de plus en plus importants de la mouvance frériste, décidée à réislamisée des populations que leurs régimes politiques poussaient vers la sécularisation. A ce grief s’ajoutaient de traditionnelles questions de délimitation des frontières, ainsi que le rôle de protecteur que l’Arabie s’était donné par rapport au petit Emirat du Koweït, récemment indépendant et dont l’Irak ne reconnaissait pas l’indépendance. Ces enjeux qui paraissaient circonscrits au Moyen-Orient allaient provoquer dans le monde un montée de tension telle que le monde n’en avait plus vue depuis la décennie 1930.

Si les premiers jours du conflit avaient été marqués par une victoire sans appel des deux républiques, les combats les plus violents ne s’étaient pas encore produits. L’absence de coordination entre les deux envahisseurs, passée l bataille des frontières, ralentissait considérablement leur avancée, chacune espérant entrer la première dans Riyad. La Syrie connut sa première déconvenue autour d’Al Wajh, où la contre attaque de quelques centaines de mercenaires somalis et éthiopiens mit en difficulté ses unités ; mais, surtout, il fallut faire face au fanatisme wahhabite que l’invasion avait réveillé chez de nombreux saoudiens. Pour beaucoup, c’était une punition divine pour la décadence dans laquelle était tombée la dynastie Al Saoud, si ce n’était pas tout simplement le début de la fin du monde et de l’affrontement final face aux forces du mal.

Dans cette ambiance apocalyptique, le roi Fayçal avait pris la décision la plus lourde de conséquence de la guerre : le sabotage de toute installation pétrolière et toute réserve de pétrole susceptible de tomber aux mains de l’ennemi.

Hors des provinces pétrolières, une autre problème se posait, celui des lieux saints de l’Islam, qu’il était bien sûr hors de question d’investir pour l’armée syrienne. Si de durs combats eurent lieu à Djeddah, la Mecque resta considérée comme une zone interdite, situation immédiatement mise à profit par les combattants wahhabites, qui y trouvèrent refuge et s’en servirent comme base pour mener une série d’attaques contre l’armée syrienne, paralysée par l’ordre de rester à bonne distance de la ville sainte. Cette situation explosive, qui laissait plusieurs milliers de pèlerins et de civils otages tant à la Mecque qu’à Médine, ne put être résolue que par l’intervention d’un acteur que personne n’attendait : le roi Hassan II du Maroc.

Comprenant que son statut de descendant du prophète et de chef d’un Etat arabe neutre lui permettait de jouer un coup diplomatique audacieux, et de consolider ainsi sa dynastie, il arriva à l’improviste avec un convoi aérien du croissant rouge, et commença à se mettre en relation avec tous les acteurs du conflit. Devant les caméras du monde entier, il parvint à obtenir un arrêt temporaire des combats afin de laisser pèlerins et civils évacuer la zone, puis l’évacuation des combattants saoudiens. Son statut de « sauveur des lieux saints » allait apporter un prestige incroyable à cet homme pourtant notoirement corrompu et au mode de vie bien peu ascétique.

Chanson triste pour une victoire - Page 5 Slider-1

Hassan II du Maroc


Riyad ne tomba que le 28 octobre, après de terribles combats. La capture de la famille royale ne mettait pour autant pas fin aux combats.
Dans le reste du monde, on s’intéressait moins aux évolutions du conflit qu’à ses conséquences directes sur la vie quotidienne. Le prix du carburant avant doublé dans les premières semaines, il allait en définitive quintupler entre octobre et janvier, ébranlant les économies européennes et nord américaine comme jamais depuis 1929, stoppant net le développement de nombreux pays décolonisés, jusqu’à provoquer une série de famines en Afrique et en Asie du Sud Est.

L’après guerre avait été une période de croissance économique constante, d’abord modérée puis de plus en plus rapide au cours de la dernière décennie. Les incendies apocalyptiques dans la province d’Al-Qalqilyah annonçaient le début d’une autre époque.
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Message par Collectionneur Jeu 3 Nov - 18:46

On peut voir l'Iran profiter de ce conflit avec ses puits de pétrole intact, et prendre les irakiens a revers avec l'appui occidentale.
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Message par Collectionneur Ven 4 Nov - 19:26

Collectionneur a écrit:On peut voir l'Iran profiter de ce conflit avec ses puits de pétrole intact, et prendre les irakiens a revers avec l'appui occidental.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 5 Nov - 10:59

L'Iran va tirer profit de la situation, mais pas en s'attaquant directement à l'Irak.
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 6 Nov - 15:35

Je pense que je vais mettre en pause ce récit, on est plus ou mois arrivé à la fin d'une première partie (ou d'une deuxième partie puisqu'il manque l'ensemble des événements entre le PoD et le début de la guerre contre les soviétiques), afin de diversifier un peu mes sujets et de prendre suffisamment de recul pour une deuxième partie de bonne facture.

Je vais essayer, pour celle-ci, de faire une guerre civile allemande réaliste (je me rends compte que la société allemande ne cadre pas du tout avec un conflit de type guerre du Liban comme dans la première version de 1941) et un Iran qui se développe rapidement (je m'aperçois qu'il y a des constantes dans mes uchronies quand même...).
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