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Chanson triste pour une victoire

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Chanson triste pour une victoire - Page 4 Empty Re: Chanson triste pour une victoire

Message par Thomas Sam 24 Sep - 21:31

DemetriosPoliorcète a écrit:
Collectionneur a écrit:Castro fasciste Laughing Vu qu'il était toujours en uniforme militaire, pourquoi pas. Mais Batista étant lui même un dictateur militaire, je ne vois pas trop quel serai la motivation de la Révolution. Lutte contre la corruption peut être ?

C'est un parti pris,  mais Castro s'est beaucoup cherché idéologiquement et a été membre d'organisations anticommunistes dans sa jeunesse.
Sans compter qu'OTL, il s'est tourné vers les USA avant de se tourner vers l'URSS.

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Message par Préhistorique Dim 25 Sep - 6:39

On peut penser que ITTL Fidel ait la même éducation : école communale rurale (donc connaissance de la réalité des conditions de vie de ses camarades de classe paysans) puis internat chez les jésuites, université de la Havanes pour devenir avocat. Lecture de José Marti (donc pour l'unité latinoaméricaine).

Je pense qu'il fera une réforme agraire et la ce sera un conflit avec les entreprises agricoles étasuniennes. Et si conflit avec les États-Unis il ne pourra pas compter sur l'aide soviétique cette fois ci, cela pourrait conduire à un débarquement réussit de la Baie des Cochons et un renversement de son gouvernement. Le problème pour tout gouvernement installé par les États-Unis ce seront les paysans qui refuseront de restituer les terres obtenues durant la réforme agraire et qui en plus seront armés, donc le nouveau gouvernement devra au minimum reconnaître la réforme agraire pour avoir une situation stable.

D'ailleurs dans ce monde les États-Unis ont il renversé Jacobo Arbenz pour le compte de la United Fruit ? Cet évènement a eu une influence sur Che Guevara, quel est son parcours dans ce monde ? A mon avis pas de changement jusqu'à une participation aux évènements de 1954 au Guatemala qui ont déterminé son opposition farouche aux États-Unis donc quelqu'un plutôt communiste. Il est possible qu'on le retrouve a Cuba même avec la nouvelle orientation idéologique de Fidel.
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 25 Sep - 8:39

Préhistorique a écrit:

D'ailleurs dans ce monde les États-Unis ont il renversé Jacobo Arbenz pour le compte de la United Fruit ? Cet évènement a eu une influence sur Che Guevara, quel est son parcours dans ce monde ? A mon avis pas de changement jusqu'à une participation aux évènements de 1954 au Guatemala qui ont déterminé son opposition farouche aux États-Unis donc quelqu'un plutôt communiste. Il est possible qu'on le retrouve a Cuba même avec la nouvelle orientation idéologique de Fidel.

Dans ce monde, c'est Henry Wallace qui est président en 1954, on peut penser qu'il n'y a pas de renversement d'Arbenz, d'autant plus qu'il n'y a pas l'expérience du renversement de Mossadegh.
Les gouvernements sociaux-démocrates en Amérique du Sud vont être laissés tranquilles au moins jusqu'en 1956.

Pour ce qui est de la carrière de Che Guevara, j'avoue ne pas être au fait sur les étapes de sa vie IRL avant sa prise de pouvoir.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 1 Oct - 8:33

La transformation de l’Italie allait avoir un effet inattendu en précipitant le retour de la guerre en Europe.

Au congrès de Yalta, la Hongrie n’était pas parvenue à obtenir une révision des frontières issues du traité de Trianon, qui laissaient d’importantes minorités hongroises sur le territoire du royaume voisin de Roumanie. Il eut été impensable pour les alliés de désavantager la Roumanie qui avait été la première à résister aux assauts soviétiques et avait payé un lourd tribut à la victoire. L’acte final avait néanmoins comporté, grâce aux efforts continus des délégués hongrois, qui avaient su rappeler le rôle qu’avait également joué leur pays, des garanties pour la protection des intérêts et de la culture des minorités hongroises, que la Roumanie avait acceptées de fait.

Victorieuse et agrandie de quelques territoires en Transdnistrie, la Roumanie semblait à l’apogée de sa puissance, mais ses tensions internes ne furent étouffées qu’un moment avant d’éclater de nouveau. Le populaire général Ion Antonescu, nommé par le roi ministre de la guerre pendant le conflit, n’avait pas digéré l’attitude des négociateurs roumains au congrès de Yalta, qu’il jugeait trop molle, lui qui avait espéré s’emparer « en passant » d’Odessa et de la Crimée.

Revenu dès 1942 à la vie civile, il était rapidement parvenu au pouvoir, allié au mouvement fascisant de la Légion de l’Archange Michel du défunt Corneliu Codreanu, formation elle aussi sortie renforcée de la guerre. Conservant les apparences d’une monarchie constitutionnelle, le régime bascula en fait bien vite dans l’exercice d’un pouvoir autoritaire par celui qui n’hésitait pas à se faire appeler le « Franco roumain ». Ne pouvant dans un premier temps pas rompre les accords de Yalta, il ménagea la minorité hongroise mais fut à l’origine de politiques de discriminations et d’internements particulièrement violentes contre les Roms, qui furent nombreux à s’exiler quand ils le pouvaient, les homosexuels, et tous les présumés communistes, un terme dont la définition ne cessa de s’élargir. Sans que la politique antisémite ne devienne officielle, les Juifs furent, comme en Ukraine, largement surreprésentés parmi les indésirables maltraités à divers titres par le régime.

A rebours de la francophilie historique du peuple roumain, Antonescu refusa de rejoindre le Pacte de Varsovie et préféra se rapprocher de l’Italie, dont il devint au cours de la décennie 1950 l’un des plus fidèles alliés.

Outre son appareil policier efficace, le régime bénéficie d’une croissance économique soutenue qui lui permet de maintenir sa popularité et de maintenir une armée bien équipée. En 1955, Antonescu pense le moment venu de s’en prendre aux garanties accordées à la minorité hongroise, entrainant une crise diplomatique avec Budapest, qui, en représailles, facilite l’obtention de la citoyenneté hongroise pour les Magyars résidant en Transylvanie.
La mort d’Antonescu, survenue un an après celle du Duce, plonge le pays dans l’incertitude, d’autant plus que les évolutions récentes de la politique italienne mettent en péril la sécurité du régime. Alors que l’opposition politique semble relever la tête, c’est l’aile gardiste du pouvoir qui prend es rênes de l’Etat, dans un climat d’instabilité politique grandissante que le roi ne parvient pas à juguler.

Conscients que le souverain leur est de plus en plus hostile, les dirigeants menés par le premier-ministre Horia Sima, savent qu’ils doivent agir vite pour faire avancer leur agenda politique. En 1959, alors que l’Italie vient d’effectuer ses premières élections libres, Bucarest promulgue une loi qui interdit totalement l’usage de la langue hongroise sur le territoire roumain, provoquant une série d’insurrections en Transylvanie et, comme prévu, une intervention militaire de la Hongrie pour les soutenir et stopper la violente répression qui ne tarde pas à se mettre en place.

Mais, à la surprise se générale, les troupes roumaines sont rapidement contraintes de se reculer face à une armée hongroise déterminée et bien équipée. Si le pacte de Varsovie, strictement défensif, n’intervient pas aux côtés de la Hongrie, la France soutient son allié par l’envoi de matériel, de conseillers militaires et une aide active de ses services de renseignement. La Pologne, alors en plein essor industriel, soutient également la Hongrie par l’envoi massif de véhicules légers en bon marché. Cette guerre est également le premier conflit de haute intensité où sont utilisés massivement les hélicoptères et les avions à réaction.

Après trois mois de combat, l’essentiel des zones magyarophones ou comportant d’importantes minorités hongroises sont fermement tenues par l’armée hongroise. L’Ukraine, dont on pensait qu’elle soutiendrait la Roumanie pour s’emparer de la Ruthénie subcarpathique, ne bouge pas ; on apprendra bien plus tard qu’un protocole secret avait été signé entre Bucarest et Kiev, mais que les premières déconvenues roumaines et, surtout, une démonstration de force russe à sa frontière orientale avaient décidé Bandera à ne pas intervenir.

Alors que le roi Michel Ier démet son premier ministre et se résout à engager des négociations en vue d’un cessez-le-feu, un ultime coup d’Etat légionnaire le renverse et tente de provoquer un sursaut national pour continuer la guerre. En vain : la majeure artie des militaires roumains reste fidèle à la monarchie.

En février 1960, le pouvoir gardiste est définitivement chassé, et un cessez-le-feu signe par les deux belligérants. La conférence de Cracovie qui se tient six mois plus tard confirme à la Hongrie l’annexion de la Transylvanie du nord. Trianon est effacé.

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 1 Oct - 12:19

Si l’armée iranienne n’avait pas brillé pendant la campagne, et que l’Iran n’avait pu obtenir que des révisions de frontières à la marge en Azerbaïdjan et au Turkmenistan, Rezâ Shâh pouvait se targuer de faire partie du camp des vainqueurs et d’avoir contribué à la destruction de l’URSS. Il peut obtenir de nouveaux capitaux étrangers pour lancer la construction d’une deuxième ligne de transiranien, reliant cette fois Téhéran à la ville sainte de Mashhad et à la province du Khorasan.

Son pouvoir sans partage sur l’Iran est encore conforté en 1943 par la naissance d’un nouvel héritier, Rezâ Ali, deuxième enfant de Mohammad Rezâ et de la princesse Faouzia Fouad. Il ne mène néanmoins pas à terme son dernier combat : la négociation de la répartition des revenus pétroliers du Khouzistan avec l’Anglo-Iranian Oil Company piétine toujours. Dans le même temps, il parvient cependant à obtenir des contrats bien plus avantageux avec des compagnies américaines et françaises pour l’exploitation des nouvelles concessions.

Après avoir failli succomber à un arrêt cardiaque en 1944, Rezâ Shâh meurt en 1946 dans son palais de Saad Abad, au nord de Téhéran. Son fils, Mohammad Rezâ, monte sur le trône pour lui succéder, tandis que son épouse est proclamée impératrice (Shahbanou), une première dans l’histoire iranienne, et un moyen de remettre en avant l’alliance matrimoniale avec l’Egypte.

Les premières années du règne du nouveau monarque sont marquées par une (relative) libéralisation sociétale et politique, avec notamment un relâchement des lois sur imposant le costume occidental et l’autorisation de plusieurs partis politiques, dont le parti démocrate de Qavam os-Saltaneh, et… le Parti National-Socialiste des Travailleurs Iraniens.

En 1948, fort de cette image de réformateur libéral, il se rend aux Etats-Unis où il est triomphalement accueilli par le président Wallace, puis en France. Fort de ses soutiens sur le plan international, il fait plier l’AIOC et obtient un partage équitable des revenus du pétrole. Des travaux sont également entrepris pour exploiter les gisements de gaz, dont celui d’Aqa-Jâri qui brûle sans discontinuer depuis dix ans, faute de débouchés.
La hausse des revenus de l’Iran permet un investissement dans les infrastructures, qui permet réellement d’amorcer la croissance économique de certaines régions, alors que le transiranien était surtout une réalisation de prestige.

La popularité de Mohammad Rezâ ne dure cependant qu’un temps : rapidement, le Shâh revient sur les mesures les plus avancées en terme de libéralisation politique et retourne à un strict contrôle de ce qui se dit ou se publie en Iran, tandis que l’influence du clergé est toujours combattue. L’ayatollah Kâshâni, Ali Shariati et le jeune Rouhollah Khomeini sont contraints à l’exil, de même que de nombreux membres de l’opposition libérale, dont le Khan Shapour Bakhtiar. Toute idée marxiste demeure quant à elle fermement interdite d’expression.

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 9 Oct - 15:21

Au Proche-Orient, deux pays semblaient être allé le plus loin dans leur construction étatique et la réalisation de leurs objectifs géopolitiques : la Syrie du PSNS, agrandie du Liban, et la Jordanie-Palestine de la famille hachémite. Leurs deux modèles fondamentalement contradictoires semblaient destinés à entrer en conflit, mais la situation au milieu des années 1950 laissait davantage penser à un gel des tensions et à un apaisement progressif. Un événement spectaculaire allait rompre brutalement cet équilibre.

A l’été 1958, un commando de sionistes révisionnistes membres du Lehi arrive à Jérusalem. Il est dirigé par Abba Kovner, un juif lithuanien depuis longtemps militant sioniste, passé du socialisme à la droite la plus radicale après la défaite de l’éphémère Etat d’Israël. Le groupe, nommé Nakam, (« vengeance ») a un objectif bien précis : entrainer une nouvelle guerre par le meurtre du jeune roi Hussein et d’autant de notables jordaniens que possible.

Si les membres du commando ont tous prévu de mourir dans l’opération, le physique ashkénaze de Kovner et de la plupart des membres du groupe leur empêche d’agir discrètement, c’est donc un jeune sépharade gagné à la cause qui doit s’introduire dans le palais royal et tuer le monarque. L’opération se déroule comme prévu : s’approchant suffisamment du roi, le jeune homme déclenche une ceinture d’explosifs qui tue sur le coup les gardes royaux présents et blesse mortellement Hussein bin Talal. Dans les minutes qui suivent, les autres membres de Nakam prennent d’assaut le palais et abattent au hasard les membres et le personnel de la cour avant d’être tous neutralisés.

L’émotion est immense dans tout le royaume et, alors que la confusion empêche pendant deux semaines toute réaction cohérente au sommet de l’Etat, les combats reprennent immédiatement entre milices palestiniennes, aidées par les commandants locaux de la police et de l’armée royale agissant sur leur propre initiative, et les forces de sécurité juives. Finalement, le conseil de régence déclare, sans avoir plus aucun autre choix, la fin de toute autonomie pour les territoires juifs, et le désarmement total de ses sujets israelites.

Le foyer juif semble vivre ses derniers jours, quand, à Damas, Saadé décide de saisir cette occasion et de faire avancer son projet de grande Syrie en envahissant la Jordanie-Palestine. Dans son discours, il réaffirme son opposition à toute tentative de créer un Etat juif, mais se déclare solidaire des Juifs « qui ont légalement acquis des biens ici et ont décidé de vivre parmi leurs frères arabes, loin de leurs persécuteurs européen, et pourront bien entendu y demeurer comme citoyens de la Syrie, et témoin de son histoire plusieurs fois millénaire ». Volte-face difficilement croyable pour un régime qui prend pour modèle le national-socialisme allemand, mais surtout adaptation pragmatique à la situation.

Alors que l’armée jordanienne, qui n’a plus la qualité de la Légion arabe, recule, l’Irak choisit sans grande surprise de voler u secours de l’autre Etat hachémite et d’éliminer son principal concurrent idéologique. Persuadées que les sunnites syriens l’accueilleront et libératrices, les forces irakiennes s’emparent de Raqqa mais se retrouvent bloquées peu après par une résistance inattendue. La « guerre du désert » va se prolonger deux ans et verra le retour de l’usage d’armes chimiques, les deux camps accusant l’autre de les avoir utilisées en premier.
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Message par Collectionneur Lun 10 Oct - 11:35

Deux gaffes dans l'article :
* juif lithuanien - ''Lituanien'',
* l’Irak choisit sans grande surprise de voler ...u secours de l’autre Etat hachémite
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 12 Oct - 21:11

Après le départ de Georges Albertini, le radical Pierre Mendès-France assure la présidence du conseil pendant les deux années suivantes. Sous son gouvernement sont actés l’indépendance totale des protectorats marocain et tunisien, et la mise en œuvre du « Plan de Constantine » d’investissements productifs et de réforme agraire dans l’Algérie nouvellement autonome.

Les législatives de 1957 désignent la première législature depuis la réforme constitutionnelle. La gauche obtient la majorité absolue, le PRS en tête, allié à la SFIO et aux radicaux-socialistes. Pierre Brossolette, anti-munichois et héros médaillé de la guerre de Dantzig (il a été capturé et torturé par des francs-tireurs allemands avant de parvenir à s’échapper en sautant par une fenêtre) puis de la guerre contre l’URSS, il apparaît comme la forte personnalité qui peut redonner confiance au pays après le douloureux scandale de 55. Son image de patriote intransigeant et son rôle dans la réforme de l’Etat lui vaut également le soutien sans participation du RPF, contrepoids utile à ses alliés de la SFIO.

Paradoxalement, le premier président après la réforme constitutionnelle est un homme qui ne compte pas faire usage des pouvoirs élargis accordés à la fonction, René Coty, pur produit du parlementarisme. Brossolette aura donc les mains libres dans sa politique.

A l’intérieur, les socialistes imposent un certain nombre de nationalisations qui n’avaient pu avoir lieu sous le second front populaire : transports, énergie, extraction pétrolière (dans ce dernier cas, une compagnie régionale algérienne est également créée), mais Brossolette cherche à en limiter l’ampleur, en limitant les conflits avec la bourgeoisie patriote. La politique culturelle de la gauche au pouvoir laisse également une marque profonde, avec la création d’un ministère de la culture confié à Jean Vilar, avec un budget sans équivalence dans les autres pays européens. De nombreux projets verront le jour, en parallèle d’une politique de protectionnisme culturel face aux produits anglo-saxons qui commencent à se faire une place dans le quotidien des Français.
Mais c’est surtout la politique coloniale et internationale qui marque les huit ans de pouvoir de Pierre Brossolette. En Afrique de l’ouest, il prend le parti de Senghor, partisan de l’option fédérale, face à Houphouët-Boigny, qui souhaite des indépendances séparées. Résigné, Houphouët ne s’oppose pas à l’indépendance de l’AOF sous le nom de Fédération du Mali en 1965, qui est approuvée largement par référendum dans chaque pays (à l’exception de la Guinée où Sékou Touré manque de peu d’obtenir une indépendance séparée). L’AEF devient pour sa part l’Union Centrafricaine l’année suivante.
En Algérie, Brossolette se montre favorable à un second plan d’investissement destiné à soutenir l’industrialisation locale. Critiquée comme une concession à ses alliés locaux, cette mesure est en fait une volonté de limiter l’émigration des Algériens vers la métropole, préparant ainsi une indépendance qu’il sait inévitable.

Les tensions liées à la décolonisation s’exacerbent pourtant dans une région du monde que l’on ne soupçonnait pas : en 1959, en vertu d’un accord passé avec le gouvernement précédent, les cinq comptoirs français en Inde votent pour trancher entre un rattachement à l’Inde où le maintien d’un statut de ville libre au sein de l’Union française. Si quatre des cinq villes votent largement pour le rattachement à l’Inde, Pondichéry choisit de rester une ville libre ; en effet, des dizaines de milliers d’Indiens, partisans des britanniques, puis de Man Singh et de Nehru, ont fui le pays en transitant par les villes françaises, le gouvernement français encourageant une partie d’entre eux à s’y fixer. Le rejet du régime de Chandra Bose joue ainsi plus que l’attachement à la France dans ce choix, qui demeure inacceptable pour New Delhi, laquelle menace d’intervenir militairement.
Associé pour l’occasion au Portugal, qui cherche à s’assurer la possession de Goa, la France renforce ses flottes dans l’Océan indien. La guerre est évitée de peu (l’état major franco-portugais espérait qu’une destruction rapide de l’aéronavale indienne entraînerait un retour de la guerre civile sur le territoire indien). Un accord est trouvé sur le fil du rasoir, Chandra Bose acceptant de renoncer à l’annexion immédiate contre la promesse d’un nouveau référendum une dizaine d’années plus tard, à Pondichéry comme à Goa (qui obtient un statut d’autonomie plus poussée pour l’occasion).


Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Jeu 13 Oct - 18:49, édité 1 fois
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Message par Collectionneur Jeu 13 Oct - 12:38

Merci, dans les faits, les indiens aurait pu comme en OTL capturé ses villes rapidement. Mais les pressions économiques des européens auraient sans doute fait reculer cela, les anglais ont encore Hong Kong il me semble, et n'auraient pas aimé ce précédent.

Une lettre oublié : Mais c’est surtout la politique coloniale et internationale qui marque le... huit ans de pouvoir de Pierre Brossolette.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 13 Oct - 18:53

Les élections américaines de 1956 donnent la victoire au républicain Richard Nixon, jeune gouverneur de Californie. Wallace partait sous les acclamations de beaucoup de ses concitoyens, mais avait profondément divisé : par son socialisme, bien sûr, par sa lutte en faveur des droits civiques, au détriment de son propre parti, mais aussi pour sa politique internationale idéaliste et son refus de développer la bombe atomique ; les Etats-Unis ne seront au final que le troisième pays à obtenir l’arme, après la France et le Royaume-Uni, malgré les progrès en ce sens sous Roosevelt.

Nixon avait fait le pari gagnant d’un rapprochement avec le Constitution Party, permettant de se rallier les votes de voix du sud tout en maintenant le Parti républicain comme respectable pour la classe moyenne noire en train de se constituer grâce au New Deal et aux réformes de Wallace.
La nouvelle administration s’évertua, conformément à son programme, à diminuer le rôle de l’Etat dans l’économie et à cesser son soutien aux syndicats, mais Nixon refusa de supprimer la plupart des programmes de lutte contre la pauvreté, et instaura même de nouvelles aides. La gauche regretta surtout le climat de liberté culturelle qui s’était développé sous Wallace et qui s’éteignit progressivement sous Nixon, avec un retour du conformisme conservateur, tout à fait compatible avec la société de consommation.

A l’international, les Etats-Unis cessèrent leur soutien aux gouvernements sociaux-démocrates d’Amérique latine. Le soutien sans faille à la dictature de Battista à Cuba fut l’une des principales causes de son renversement par Castro en 1959. L’Amérique se dote également en 1957 d’un service de renseignement extérieur moderne qui faisait cruellement défaut, la CIA (Central Intelligence Agency), destiné à protéger ses intérêts.
C’est indépendamment à la politique du gouvernement Nixon que l’aile droite du parti républicain commence la contre-offensive idéologique, avec de puissants soutiens privés et la participation des penseurs tels que Milton Friedman et les économistes de l’école autrichienne. La pensée néolibérale qui se met alors en place porte encore peu dans l’opinion mais commence à se faire entendre au sein du Grand Old Party.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 13 Oct - 20:17

Le retrait unilatéral des troupes irakiennes en 1960, puis l’acceptation d’un cessez-le-feu par une Grande Syrie trop épuisée pour porter le guerre en territoire ennemi, actèrent la fin de la guerre du désert. Des centaines de milliers de jeunes hommes étaient morts après avoir combattu dans des conditions littéralement infernales, creusant un fossé difficile à combler entre les populations des deux pays. L’Irak n’avait pas été envahi, mais il acceptait de fait l’annexion du royaume hachémite de Jordanie par Damas. Antoun Saadé n’était pas pour autant décidé à se contenter de ses succès et caressait l’espoir d’un effondrement rapide du régime irakien, prélude à une fusion des deux pays.

En effet, les mois qui suivirent la fin de la guerre virent une brusque accélération de l’histoire à Bagdad. Se considérant prisonnière depuis la prise de pouvoir par les nationalistes, la famille royale s’enfuit de la capitale pour se réfugier en Arabie Saoudite, où elle retrouve Nouri Saïd, ancienne figure pro-britannique. Si la fuite fait grand bruit, le parti royaliste sera, après cela, totalement inaudible et absent des événements irakiens.
En mai 1960, la rue est tenue par les insurgés issus du Parti Populaire Irakien (émanation du PSNS) et les communistes, qui recrutent tous deux dans la communauté chiite, et le parti Baas, plutôt dominé par les sunnites. Rachid Ali finit fusillé par un gouvernement d’union nationale rapidement constitué. L’avenir du pays est plus incertain que jamais.

Les mois qui suivent voient se multiplier les affrontements entre différentes factions. Bénéficiant du ralliement de nombreux officiers et de l’impopularité du PPI qui brandit le drapeau de l’ennemi syrien, le Baas finit par s’imposer et éliminer ses concurrents. Hassan Ahmed Al-Bakr devient le président incontesté du pays en 1961, mais manque de peu d’être tué dès son investiture par un attentat communiste qui coûte la vie à son cousin et bras droit, Saddam Hussein. Entrainant une violente répression anticommuniste, l’événement n’encourage pas moins à lancer l’une des réformes agraires les plus ambitieuses de l’histoire moyen-orientale, pour couper l’herbe sous le pied des rouges.

A Damas, Saadé, épuisé et malade, décède en 1962. Pleuré sincèrement par des millions de citoyens de la Grande Syrie, haï par une forte minorité de ses citoyens, il est enterré en grande pompe à Beyrouth.  Son successeur, le militaire Adib Chichakli, apparaît à la fois comme le continuateur de son œuvre et le dirigeant qui va conduire sa révolution sur une voie plus modérée. Issu d’une famille kurde, il sait se rendre populaire et incerner le patriotisme du sol développé par son prédécesseur. Le rattachement de la Syrie, sur lequel l’ambiguïté avait été jusque-là cultivée, disparaît définitivement de la communication officielle, tandis que des liens politiques et économiques sont rétablis avec la France de Brossolette, qui reconnaît les frontières du nouvel Etat. La présidence de la République, poste surtout honorifique, est offert à la veuve de Saadé, Juliette El-Mir.

Chanson triste pour une victoire - Page 4 Adib_al-Shishakli

Adib Chichakli


Les populations juives, dont le sort a été le déclencheur de la guerre, perdent toute autonomie politique, bien qu’elles se voient garantir leurs propriétés, et qu’un nouveau statut de propriété collective soit créé spécialement pour les kibboutzim. Le rêve sioniste semble définitivement enterré, et l’émigration vers l’Europe et les Etats-Unis se poursuit. La population juive présente en 1950 a été divisée par trois, mais ces départs sont compensés par l’arrivée de nombreux juifs séfarades, notamment de juifs irakiens victimes de persécutions qui s’aggravent en 1960.

L’Egypte avait quant à elle aidé mollement son allié syrien pendant la guerre, par des crédits, l’envois de volontaires et l’occupation de Gaza, dont l’annexion lui sera reconnue après la guerre. Le pays commençait à se développer économiquement ; bien que promouvant une identité arabe, le régime avait protégé, par la mise en place de son économie corporatiste, les bourgeoisies grecque, arménienne et juive d’Egypte, tout en développant une bourgeoisie arabe musulmane. Les premiers succès économiques annoncent le « miracle égyptien » une décennie plus tard.

Bien plus à l’est, en Iran, Mohammad Reza semblait tenir seul les rennes du pays, sans rival visible. Mais ce n’était peut-être qu’une impression…
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 14 Oct - 14:12

Mohammad Rezâ Pahlavi avait pour lui une bonne formation au pouvoir, l’Etat solide légué par son père et une importante rente pétrolière et gazière. Mais, derrière la façade monolithique du régime, celui-ci tremblait sur ses bases.

Le Shâh était rapidement revenu sur la timide libéralisation des premières années, pour revenir à l’autoritarisme de son père, décevant autant le clergé que les élites libérales qui aspiraient à la démocratie ou, du moins, à la fin du pouvoir d’un seul. Malgré cela, le pays continuait à se développer et à s’équiper ; l’alphabétisation avait fait des progrès immenses depuis 1940, autant que l’accès aux soins.

L’équilibre allait pourtant être rompu en 1962, quand le Shâh cherche à accélérer encore la modernisation du pays par une réforme agraire d’envergure, brisant le pouvoir des propriétaires terriens, souvent proches du clergé. Devant la levée de bouclier, et sans soutien extérieur, Mohammad Rezâ est obligé de freiner sa réforme et d’en limiter les effets. Mais, au cours des deux années suivantes, la contestation ne faiblit pas.

En 1964, alors que des tentatives de rénovation urbaine à Téhéran rallient la plèbe urbaine à la contestation qu’animent déjà le clergé, les propriétaires terriens, les libéraux et les socialistes, mais le pouvoir campe sur ses positions, se coupant de ses derniers soutiens, y compris d’anciens cadres proches de son père. En septembre 1964, à la surprise générale, l’armée se déploie dans Téhéran et autour de tous les bâtiments officiels. Déclarant vouloir « rétablir l’ordre », une coterie de généraux a décidé de renverser le pouvoir royal, vu comme dépassé et inefficace. Mohammad Rezâ est fusillé sans procès tandis que sa famille se réfugie en Egypte, pays d’origine de la reine Fawzieh.

Le nouveau régime militaire proclame l’ « Etat démocratique d’Iran », mais la nature du nouveau régime n’est pas clairement fixée, entre aspiration à la démocratie et fascination pour les régimes autoritaires des pays arabes voisins. Deux forces principales se distinguent à côté des militaires : les nationalistes démocrates du Front National (Jehbe-ye Melli) dont le leader historique, Mohammad Mossadegh, est mort dans l’année, et le clergé. Le second finissent par s’imposer après une série de révolutions de palais, et le clerc Rouhollah Khomeini, figure religieuse qui a succédé à l’ayatollah Kâshâni, s’impose comme le principal allié du régime et cherche à réislamiser le pays, combattant l’influence occidentale.

La constitution de 1966, tout en associant le clergé à la direction de l’Etat, présente le pays comme une démocratie parlementaire, mais ne sera jamais réellement appliqué, la réalité du pouvoir appartenant en réalité aux militaires qui mènent une politique de répression que n’auraient pas reniés Rezâ Ier ou son fils, les dépassant même sous certains aspects.

Face à cette nouvelle dictature, l’opposition passe à la lutte clandestine : les islamo-démocrates de Mehdi Bazargan, les nationalistes démocrates de Karim Sandjabi et de Shapour Bakhtiar, les islamo-marxistes des Modjahedin du peuple, ou encore les marxistes du Toudeh.
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 16 Oct - 18:49

Alors que la décennie 1950 s’achevait en Europe, les clivages politiques s’étaient largement recomposés. Partout, les partis de la IIIe internationale (« staliniens ») avaient reculé au point d’être réduits à une nébuleuse de groupuscules marginaux, tandis que eux de la Ive (« trotskystes ») avaient pris leur place en captant la frange la plus à gauche des électorats européens. La Ligue communiste en France, le Parti Socialiste des Travailleurs en Grande-Bretagne et la Ligue Spartakiste, refondée en Allemagne en profitant de l’interdiction prolongée du KPD, incarnent ce mouvement. L’extrême-gauche retrouvait progressivement une place dans le débat politique et intellectuel européen après l’éclipse qu’avait constituée la destruction de l’URSS.

Les partis socialistes, désormais insoupçonnables de sympathies staliniennes, pouvaient prétendre régulièrement à l’exercice du pouvoir en France et en Grande-Bretagne. En Allemagne, la situation était différente : socle du nouveau régime républicain après-guerre, au cœur de la coalition de Weimar reconstituée, la SPD fut progressivement chassée du centre de la vie politique par le développement de l’Union Conservatrice ; capable de se respectabiliser et de prétendre à des alliances avec le DVP et le Zentrum, elle rebattait les cartes du jeu politique. Une nouvelle génération de dirigeants-sociaux-démocrates, pour la plupart issus de la lutte clandestine contre le nazisme, poussaient dans le sens d’un projet plus radical, contre l’idée d’une SPD qui serait un parti de gouvernement conciliant. La lutte contre un fascisme que l’on voyait réapparaître partout et menacer la République devint l’un des éléments centraux de son discours

A l’extrême-droite, les Nationaux-Révolutionnaire, le Front Noir, et d’autres partis comme le Sozialistische Reichspartei, qui acceptait plus facilement la filiation avec le régime nazi, étaient flanqués du Parti National Conservateur, défenseur de l’héritage wilhelmien et regrettant l’orientation modérée de l’Union Conservatrice. En France, le Parti de l’Ordre et de la Nation restait une force non-négligeable au sein de la Chambre, même si son principe cardinal qui était de ne jamais se compromettre avec la République l’empêchait de peser sur la vie parlementaire et les décisions.

Dans les droites modérées et les centres, les paysages politiques de pays d’Europe de l’ouest avaient très peu évolué.

Le monde politique et culturel s’apprêtait, alors que commençait la nouvelle décennie, à être profondément transformé.
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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 16 Oct - 19:14

Dommage pour l'Iran. J'espère que les modérés auront leur revanche !
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 19 Oct - 9:36

La transition de l’Italie vers la démocratie allaient provoquer, dans l’espace balkanique, de profondes transformations. Depuis la destruction de la Yougoslavie par l’invasion italo-bulgare et la révolte oustachie, la région semblait figée dans sa douloureuse position. Après leur victoire, les oustachis avaient mis en œuvre le pire génocide de l’histoire depuis celui des Arméniens, le dépassant par moments dans l’horreur. Toutes les populations serbes n’avaient pas été exterminées ou poussées au départ vers ce qui restait du royaume de Serbie, certaines survivaient dans des zones difficiles d’accès ou s’étaient convertis, de façade, au catholicisme. La guérilla communiste, qui rassemblait aussi bien des Croates que des Serbes ou des musulmans bosniaques, avait été décapitée en 1946 par la mort de son chef, Josip Broz Tito, mais ne s’était jamais complètement éteinte, et avait connu un regain à la fin des années 1950, avec l’affaiblissement du régime oustachi.

Celui-ci tremblait en effet sur ses bases : la publication de L’Enfer sur Terre et les révélations sur l’ampleur de sa folie meurtrière l’avait isolé internationalement, et l’arrivée au pouvoir de Ciano en Italie amorçait l’éloignement de son plus fidèle allié, qui refusait désormais tout contrat d’armement d’envergure. La diffusion d’informations sur les horreurs oustachies au sein même de la population croate, notamment dans les jeunes générations, délégitimait le gouvernement de Zagreb et poussait de nombreux citoyens à l’exil ou au départ vers les zones de guérillas dans les montagnes.

A l’Est, la Serbie avait rejoint le Pacte de Varsovie et avait entamé une douloureuse reconstruction. Normalisant ses relations avec la Hongrie et la Bulgarie, pour éviter de rester isolée, elle n’avait pas pour autant renoncé à venger les millions de frères assassinés et à récupérer les provinces bosniennes perdues. En 1963, un premier grand succès diplomatique ramena le pays sur le devant de la scène : le Montenegro, resté sous la domination italienne à travers un Etat indépendant fantoche (les héritiers de la monarchie monténégrine avaient toujours refusé un trône offert par l’occupant), fut réintégré au territoire national avec l’accord du gouvernement Ciano, qui se désengageait ainsi d’une région ingouvernable.

Le 2 mars 1965 enfin, l’armée royale serbe, équipée d’un matériel français récent, lançait l’offensive de Bosnie contre les forces croates, concertée avec les différentes guérillas. Le désastre croate fut rapidement évident, et la destruction de plusieurs bâtiments officiels à Zagreb par l’aviation serbe acheva de convaincre l’opinion que la guerre n’était pas gagnable.

Après six mois de combats, le régime fut contraint d’accepter un cessez-le feu, tandis que sa chute l’année suivante et la mise en place d’un gouvernement provisoire ouvrit la voie à des négociations dans le cadre d’une conférence internationale.

A cours de celle-ci, qui s’ouvrit en 1967 à Dublin, la Serbie put peser de tout son poids dans les négociations, bénéficiant d’une sympathie presque universelle dans les opinions internationales. S’il eut été illusoire de revendiquer l’ensemble des territoires jadis peuplés par des serbes et, depuis, vidés de leurs habitants, la Serbie obtint la moitié orientale de la Bosnie-Herzégovine, et plusieurs enclaves dans la Krajina, reliés à son territoire par des routes neutres. Elle héritait à son tour de minorités hostiles dans ses frontières, notamment des musulmans bosniaques généralement considérés, selon la vision d’Ante avelic, comme des Croates musulmans, dont beaucoup prirent le chemin de l’exil.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 20 Oct - 8:06

Pour Galeazzo Ciano, plus épineuse encore que la question balkanique était celle des colonies italiennes, fierté de Mussolini mais désormais poids économique et politique à gérer.

Dès 1961, le gouvernement avait décidé dès 1959 d’un retour à la situation de 1922, avec trois territoires distincts : le Fezzan, directement administré, la République de Tripolitaine et l’Emirat de Cyrénaïque, tous deux devenus protectorats italiens. Le Fezzan sera finalement rattaché à la Tripolitaine en 1966, ouvrant la voie à l’indépendance progressive de la Libye sous la forme de deux Etats distincts.

La question Ethiopienne était plus complexe, du fait notamment d’une importante population de colons et de métis. Aux lendemains de la guerre mondiale, l’Italie comprenait qu’elle ne pourrait plus avoir d’occasion d’agrandir son domaine colonial et avait concentré ses efforts sur le peuplement des nouveaux territoires, avec un certain succès dans le cas éthiopien. Mussolini avait, à contrecoeur, accepté de favoriser ce phénomène en renonçant à l’application des mesures de stricte séparation entre noirs et blancs, jusqu’à laisser se diffuser de nouveau les discours vantant la sensualité des femmes éthiopiennes. De fait, des dizaines de milliers de métis étaient nés au cours des deux dernières décennies de l’occupation italienne, et les Italiens « ensablés », comme on les appelait à Rome, s’étaient persuadés que l’Afrique de l’Est était désormais leur patrie, au sein d’un nouvel Empire romain. Ils étaient en outre les plus ardents adversaires des réformes ; au cours d’une manifestation à Addis Abeba contre la tenue d’élections législatives, le slogan « nous ne sommes plus des Italiens, mais nous sommes pour toujours des fascistes » avait même été entendu.

En 1963, l’Italie mit en place sa nouvelle doctrine pour la question ethiopienne, l’ « Union personnelle » : l’Ethiopie (amputée de l’Ogaden, qui était rattaché à la Somalie italienne) devenait aux yeux de Rome un Etat indépendant qui partageait uniquement un même souverain et des accords économiques et de défense ; Ciano demanda même un siège à la SDN pour l’Ethiopie, qui lui fut refusé. Bien sûr, la nouvelle situation ne mit pas fin à la subordination et à l’administration coloniale, mais, l’année suivant, Rome réussit l’exploit de réunir autour d’une table plusieurs figures de la résistance aux italiens et à leur faire non seulement baisser les armes mais également intégrer un gouvernement du royaume d’Ethiopie « indépendant ».
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Message par Collectionneur Jeu 20 Oct - 23:15

La SDN ? Peut on imaginer que les organismes de l'ONU comme l'UNICEF existe sous une autre forme sous la coupelle de la Société des Nations ?
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 22 Oct - 8:26

En 1964 à Hambourg, quatre musiciens britanniques qui connaissaient un certain succès dans leur pays sont tués par une bombe du Werwolf révolutionnaire. Paul McCartney, John Lennon, George Harrisson et Richard Starkey incarnaient le goût de plus en plus prononcé pour les produits culturels influencés par les Etats-Unis, que le public européen avait largement boudé au cours de la décennie précédente.

S’ils furent tués par un groupe d’extrême-droite, comme symbole d’une influence étrangère, les années suivantes révélèrent paradoxalement un attrait pour les nouvelles formes d’expression culturelle dans les milieux nationalistes allemands, qui connaissaient un renouvellement profond. Les musiques rock et pop influencent en effet les jeunes militants qui n’ont pas directement connu la guerre ou les régimes autoritaires, également influencés par les philosophies et cultures orientales (les modèles sont alors, sans surprise, les régimes japonais et indien). L’extrême-gauche adopte et adapte aussi à sa façon ces nouveautés culturelles, dans les franges les plus jeunes de la Ligue Spartakiste ou la multitude de groupuscules qui commencent à apparaître, mais c’est bel et bien le nationalisme révolutionnaire de la NRP ou du Front Noir qui semble l’avant-garde culturelle, come les milieux communistes l’avaient été sous la République de Weimar. La grande figure emblématique de cette période est sans conteste Helga Goebbels, la fille ainée de l’ancien ministre de la propagande, qui prend la direction du Front Noir en 1967.

Malgré le foisonnement de groupuscules extrémistes et la permanence du terrorisme, l’embellie économique de l’Allemagne au cours de la décennie semble néanmoins apaiser les tensions et diminuer le poids des clivages politiques dans le quotidien des Allemands moyens. L’arrivée de milliers de Turcs puis, à partir de 1965, de Bosniens musulmans fuyant la reconquête serbe, passe dans un premier temps plutôt inaperçu dans l’opinion.

Plusieurs œuvres culturelles sont emblématiques de cette époque :

Le maître du château des cimes, 1962 : roman uchronique décrivant une Europe utopique dans laquelle, après avoir rattaché le corridor de Danzig par la négociation, Hitler a détruit l’URSS puis unifie l’Europe dans une confédération sous direction allemande, libérant au passage les peuples colonisés. Le livre fait totalement l’impasse sur le racisme des Nazis, lesquels y interviennent même pour empêcher les exactions antisémites de leurs alliés ukrainiens !

La percée, 1966 : réponse au livre précédent, ce roman composé de documents fictifs décrit une victoire allemande lors de la bataille de France. Berlin y est néanmoins incapable d’imposer la paix aux Britanniques et finit par s’enliser en URSS après avoir fédéré contre elle les peuples d’URSS. Le livre s’achève sur une description d’une Europe livrée à l’arbitraire soviétique à l’Est, culturellement dominée par les Anglo-Saxons à l’Ouest. Le livre a été largement critiqué pour sa prétention à une analyse scientifique (que n’avait pas Le maître du château des cimes). Pour beaucoup, imaginer une telle barbarie, même venant des nazis, était inconcevable dans le cadre d’une Europe civilisée.

Der Führer, 1969 : comédie pensée dans des milieux proches de la SPD pour tenter de s’opposer, par l’humour, à la réévaluation positive de la période nazie alors en vogue dans le société allemande. Il s’agit de tourner en ridicule le personnage de Hitler et son œuvre. Pour rajouter un aspect étrange au film (et sur proposition de l’une des sociétés de production, domiciliée en France), l’acteur choisi pour le rôle titre est un français, Henri Tisot.

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 22 Oct - 8:28

Collectionneur a écrit:La SDN ? Peut on imaginer que les organismes de l'ONU comme l'UNICEF existe sous une autre forme sous la coupelle de la Société des Nations ?

On peut les imaginer se développer progressivement, au fur et à mesure que ces questions apparaissent dans l'actualité.

Après, j'avoue ne pas du tout m'y connaître dans l'histoire des organisations internationales.
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 22 Oct - 10:13

DemetriosPoliorcète a écrit:Der Führer, 1969 : comédie pensée dans des milieux proches de la SPD pour tenter de s’opposer, par l’humour, à la réévaluation positive de la période nazie alors en vogue dans le société allemande. Il s’agit de tourner en ridicule le personnage de Hitler et son œuvre. Pour rajouter un aspect étrange au film (et sur proposition de l’une des sociétés de production, domiciliée en France), l’acteur choisi pour le rôle titre est un français, Henri Tisot.

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Henri Tisot dans le rôle du Führer

Ah Nanarland qui m'a fait découvrir le chef d’œuvre où la 2GM se règle grâce à un match de Football France-Allemagne (si je ne me trompe pas).
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 22 Oct - 10:15

LFC/Emile Ollivier a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit:Der Führer, 1969 : comédie pensée dans des milieux proches de la SPD pour tenter de s’opposer, par l’humour, à la réévaluation positive de la période nazie alors en vogue dans le société allemande. Il s’agit de tourner en ridicule le personnage de Hitler et son œuvre. Pour rajouter un aspect étrange au film (et sur proposition de l’une des sociétés de production, domiciliée en France), l’acteur choisi pour le rôle titre est un français, Henri Tisot.

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Henri Tisot dans le rôle du Führer

Ah Nanarland qui m'a fait découvrir le chef d’œuvre où la 2GM se règle grâce à un match de Football France-Allemagne (si je ne me trompe pas).

Exactement, l'image vient du film Le Führer en folie de Philippe Clair. Le genre de film dont l'existence même nous étonne.
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 22 Oct - 10:16

J'ai une bonne mémoire pour ce genre de chose décidément Laughing
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 22 Oct - 10:18

LFC/Emile Ollivier a écrit:J'ai une bonne mémoire pour ce genre de chose décidément Laughing

Oh, dis-toi que je suis carrément allé à la Nuit Nanarland ce mois-ci.
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Message par Flosgon78 Sam 22 Oct - 22:48

Le Fuhrer en folie, un classique !
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 24 Oct - 8:39

Au cours de la première décennie de pouvoir nationaliste en Inde, la combinaison des succès dans la politique agricole, de l’échec total de la politique industrielle et de l’augmentation toujours constante de la population mettait le pays devant un immense défi : les villes gagnaient sans cesse de nouveaux habitants, sans que l’activité urbaine ne permette de proposer à tous un travail. Cette situation convainquit le gouvernement de prendre en 1963 la décision radicale d’imposer un certificat de résidence, sur le modèle de la défunte URSS, qui établissait une distinction claire entre citoyens urbains et ruraux et soumettait tout changement de résidence à l’intérieur du pays à l’autorisation de l’administration. En parallèle, une politique de développement de centres industriels à l’intérieur des terres est mise en place pour chercher à désengorger Mumbai, Calcutta et les villes côtières, par ailleurs accusées d’avoir profité de la colonisation britannique au détriment du reste du pays.

En dépit de ses difficultés internes, l’Inde brille sur la scène internationale en tant que pays qui a réussi à se débarrasser lui-même du colonisateur. En 1958, Chandra Bose rencontre à Manille les dirigeants japonais, philippins et mongols, afin de rédiger et de publier une déclaration commune sur l’avenir des peuples asiatiques et affirmer leur solidarité, mutuelle et envers les peuples encore colonisés. Il entretient également de bons rapports avec l’Iran du Shah, resté profondément antibritannique malgré son tropisme occidental, et avec la Syrie de Saadé.

La reculade de Chandra Bose sur la question de Pondichéry et de Goa écornent sa stature internationale, mais le traité négocié avec la France et le Portugal, auquel s'associe par la suite la Grande-Bretagne, lui permet d'obtenir pour l'Inde des accords commerciaux avantageux ainsi qu'une coopération économique et technique, et d'ainsi rétablir des relations avec le monde occidental. La décennie 1960 est marquée par une certaine embellie économique, avec une planification industrielle centrée sur les industries lourdes qui parvient enfin à augmenter significativement la production. Les projets de barrages et de canaux qui se multiplient permettent en outre de symboliser la modernisation accélérée du pays, tandis que celui-ci bénéficie toujours du réseau ferré développé par les Britanniques.

******

Après l’indépendance de l’Inde puis celles accordées au cours des années suivantes aux colonies d’Asie du Sud-Est, le monde britannique était entré dans une profonde crise existentielle.

Les dominions avaient, au cours des années suivantes, tous modifié leurs constitutions pour accéder à une pleine indépendance, supprimant toutes les dispositions même symboliques qui donnaient au Royaume-Uni un droit de regard sur leur politique intérieure ou extérieure. Ne restait que la monarchie et l’appartenance au Commonwealth.

Dans le sillage de l’insurrection et Mau Mau au Kenya et, surtout, en ayant en tête le retrait forcé d’Inde, divers mouvements africains mirent en place des foyers de guérillas sur le continent. Aucun d’entre eux n’était en mesure de réellement imposer une indépendance par la force, mais leur existence avait une forte portée symbolique et terrifia les populations de colons blancs, notamment en Afrique australe, là où elles étaient nombreuses.
Au pouvoir depuis 1948, les nationalistes afrikaaners imposent une république et l’indépendance totale de leur pays dix ans plus tard, imités en 1960 par la Rhodésie, dont Winston Fields devient le premier ministre. Avec la rupture des colons blancs, l’indépendance du reste du continent n’était plus qu’une question de temps.

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