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The Footprint of Mussolini (traduction)

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The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 11 Empty Re: The Footprint of Mussolini (traduction)

Message par Rayan du Griffoul Mar 4 Juil - 16:18

Chapitre 70 Un cèdre abattu


Extrait de 'The Home of the Holy: The Miraculous Story of Lebanon' de Jerry Robertson

Les élections libanaises de 1953 confirmérent les pires craintes des dirigeants occidentaux. Le parti Baas l'emporta de manière écrasante, son électorat porté par l'étonnante relance économique de l'autre côté de la frontière syrienne et les discours électrisants de Michel Aflak. Il n'avait jamais caché son désir d'intégrer le Liban à la République Arabe Uni, et il semblait que le peuple libanais était d'accord avec cela. L'Occident était trop épuisé pour combattre les baathistes après avoir dépensé tant de sang et d’argent en Chine. De plus, Gaitskell et De Gaulle refusérent de faire de Aflak  un martyr dans une guerre pour empêcher la volonté souveraine du peuple libanais de se réaliser. Ainsi, le monde ne pouvait que regarder avec révulsion le Parlement libanais, annoncé le 4 septembre 1953, un référendum pour le 30 septembre pour permettre à la population de se prononcer sur l'adhésion ou non à la RAU. La campagne fut rapide et marquée par les attaques des baasistes sur les pro indépendances. Le résultat fut de 82% en faveur de l'union avec la RAU. Le 1er octobre, un cortège de chars traversa l'ancienne frontière libanaise avec Aflak debout sur le véhicule le plus en avant dans une démonstration d'une ostentation étonnante. Il  annonça qu'il prononcerait un discours devant le Parlement libanais le 10 octobre. La plupart pensaient que ce serait un discours normal ; ils avaient très tort.

Après que les applaudissements enthousiastes des députés du parti Baas se soient calmés (ainsi que les applaudissements plus sourds mais toujours décents des autres), Aflaq a souri et leur a fait signe de se rassoir.

Il commença par un discours enthousiaste sur le Liban où les différences religieuses avaient été mises de côté au nom de la race arabe. Il vanta la fraternité entre chrétiennes et musulmans dans le pays et déclara que tous les Arabes devaient s'unir pour faire face à la menace sioniste. Puis son expression devint aigre. Avec les équipes de tournage enregistrant la scène, il annonça qu'il y avait des nouvelles urgentes qui devaient être annoncées. À ce moment-là, Camille Chamoun, le président du Liban jusqu'à l'annexion, fut introduit ou plutôt traîné sur la scène. Les troupes remplirent la chambre et scellèrent toutes les issues sauf la porte principale.
Chamoun (dont on sait qu’il fut torturé avant cette mascarade) annonca qu'il était membre d'un complot orchestré par le Mossad pour assassiner Aflaq et ouvrir la voie à l'annexion totale de l'Arabie jusqu'à l'Euphrate par Israël. Bien sûr, rien de tel n’était véridique et il aurait été plus facile d’imaginer une conspiration italienne, française ou britannique, mais les convictions pro-occidentales et anti-panarabisme de Chamoun en avaient fait une figure indésirable dans le nouveau Liban. Après avoir annoncé son allégeance, il a sorti un papier de sa poche, disant "Les conspirateurs sont dans la pièce avec moi en ce moment, et voici leurs noms..."

Les noms de plusieurs opposants éminents aux baathistes furent lus. À chaque nom, les gardes du parti Baas saisirent l'homme en question, pour le traîner aux dehors. Même des membres du parti que Aflak avait identifiés comme « peu fiables ». Après que le septième nom fut prononcé, une panique aveugle remplit la pièce. Personne ne savait s'ils étaient les prochains. Certains députés sautèrent de leur chaise en criant d'innombrables louanges. « GLOIRE À MICHEL AFLAK ! SAUVEUR DES ARABES ! CHOISIS PAR DIEU ! FILS DU CIEL ! PLUS BRILLANT QUE LE SOLEIL ET LA LUNE ! Nous jurons sur la vie de nos enfants de mourir pour TOI ! MORT A TOUS CEUX QUI S'OPPOSENT À TOI !
Cela ne fit aucune différence. La liste continua à être lue, des noms tirés apparemment au hasard, sous le regard froid de Aflak. Après avoir appelé près de trente noms, Chamoun annonça qu'il avait terminé sa lecture. Les députés restants s'effondrent sur leurs chaises, certains se mirent à pleurer, ou à vomir certains d’avoir échappé à la mort. Aflak termina son discours en louant la loyauté et la détermination des parlementaires restants. Les parlementaires répondirent par une ovation d'une heure rappelant Staline.

(Pour cette scène l'auteur s'est inspirée d'une véritable purge du parti Bass réalisé par Saddam Hussein) lien de la vidéo en anglais  https://youtu.be/kLUktJbp2Ug

Ce soir-là, les ministres et députés furent divisés en deux groupes. Les premiers, dont Chamoun, furent alignés contre un mur. Le deuxième groupe reçut des armes à feu, avec l'ordre d'abattre leurs collègues, après avoir appris que si même l'un des baathistes ne tirait pas, toutes sa famille seraient considérées comme des cibles. N'ayant pas le choix, tout le deuxième groupe a tiré toutes les balles sur le premier, souvent sur leurs propres meilleurs amis. Désormais complices des monstruosités du Parti Baas, beaucoup resteront avec le Parti jusqu'à la fin amère, tandis que d'autres se suicidèrent après avoir échoué à se remettre de ce qu'ils avaient été forcés de faire.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 11 Camille_chamoun
Camille Chamoun ancien président libanais devenu un martyre aux yeux des nationalistes Libanais

Ce qui est connu aujourd’hui au Liban sous le nom de «samedi noir» commença au Parlement, mais inclura tout le pays. Cette nuit-là, les baathistes attaquèrent tous les partisans de l'indépendance libanaise, conduisant à des émeutes pleinement encouragées et tolérées par l'armée (qui été noyautés par le Parti Baas).
De nombreux partisans du Liban libre durent fuir vers les ambassades étrangères, comme la famille Chamoun qui trouvera refuge à l’ambassade de France. La situation était si mauvaise que certains n'avaient pas hésité à franchir les frontières israéliennes et turques, car même les « sionistes » et les fascistes semblaient être un plus amicaux. D'autres fonctionnaires n'eurent pas cette chance et furent pendus aux lampadaires du centre-ville de Beyrouth. On estime qu'environ 1400 personnes furent tuées. Les observateurs étrangers furent mortifiés et commencèrent à penser que le Liban était destiné à s'éteindre sous la folie totalitaire du Parti Bass.
Cependant, ils ont commis une erreur cruciale.

Leurs dirigeants étaient devenus de plus en plus arrogants et pensaient qu'ils pouvaient s'en tirer. En Irak, ils avaient été quelque peu conciliants avec l'ancien régime, mais une telle gentillesse n'était pas autorisée ici. Cela créera ce qui pourrait être décrit comme la seule résistance « arabe » à la RAU. Ils seront connus sous le nom de « Cédaristes », en l’honneur du cèdre sur le drapeau libanais. C'était un groupe de chrétiens maronites qui ne s'identifiaient pas comme des Arabes et se sentaient plus proches des anciens Phéniciens que des Irakiens. Il s'agissait peut-être d'un petit groupe impitoyablement persécuté dont l'objectif ultime de libérer le Liban à lui seul n'a jamais été proche d'être atteint, mais les efforts de ce groupe et de son chef Michel Aoun seraient plus profonds qu'ils ne pouvaient l'imaginer. En effet, c'est probablement leurs efforts qui ont épargné Beyrouth de ce qui arriva tant au Moyen-Orient. Pour l’instant il pourra compter sur le soutien moral (puis financier et matériel) de l’Italie, un pays qui avait accueilli un autre clan maronite, les Gemayel.

Extrait de 'La tragédie arabe : 1944-1956' d'Abdul Nazim

L'annexion du Liban fut un moment décisif pour Michel Aflak. Tout en ayant réussi à redonner un accès à la Méditerranée pour la Syrie (allant jusqu'à permettre à la marine soviétique d'accoster à Beyrouth), il était désormais convaincu que l'heure du conflit final avec Israël, le fascisme et le colonialisme approchait à grands pas.
Avec la mort d'Ibn Saud en 1953 et l'arrivée au pouvoir du moins respecté roi Saoud, l'Arabie saoudite était également devenue de plus en plus influencée par la RAU, même si elle conserva son indépendance nominale. Aflak n'était pas prêt à entamer un conflit pur et simple avec l'Occident, mais croyait qu'il pouvait commencer à utiliser des “intermédiaires” pour combattre l'influence occidentale au Moyen-Orient, en particulier la Grande-Bretagne.

En 1954,la guerre du Jebel Akhdar commença lorsque les Omanais de l'intérieur du pays, sous le commandement de l'imam Ghalib Alhiane, se battirent contre le sultan Said bin Taimur, qui était soutenu par les Britanniques. Taimur voulait accéder aux champs pétrolifères internes d'Oman et avait reçu un paiement de la part de BP, Shell et ExxonMobil pour mettre l'arrière pays sous son contrôle et permettre le forage.

Aveuglé par sa cupidité, le sultan accepta rapidement. En décembre 1954, les forces du sultan marchèrent vers Adam pour tenter d'occuper la ville. Ces forces furent choquées de découvrir que leurs adversaires étaient bien armés avec des armes soviétiques que la RAU avait envoyées. Presque aussi rapidement que cette nouvelle parvint au sultan, on apprit que des émeutes pro-RAU éclatèrent à Mascate. Le sultan n'était absolument pas préparé à ce niveau de conflit, surtout que son armée de mercenaires l'abandonna au premier signe de trouble. Les compagnies pétrolières britanniques suppliérent Gaitskell d'intervenir pour sauver le sultan. Le premier ministre hésita, dégoûté par les actions des compagnies pétrolières et de leur entreprise néocoloniale, mais aussi profondément préoccupé par Aflak Avant que quoi que ce soit ne puisse être fait, ont appris le 5 mars 1955 que Mascate était tombée aux mains de l'armée d'Alhianai. Pour couper court à toute intervention étrangère, Alhiane demanda à rejoindre la RAU, ce qui fut accepté par Aflak. Comme Nasser, Alhiane  deviendrait le dictateur de facto d'Oman tandis que Aflak restait le chef souverain de jure.

La nouvelle de la chute d'Oman conduit Gaitskell à se faire détruire à la fois par la presse britannique et le parti conservateur (sans parler des fascistes de Mosley). Anthony Eden qualifia Gaitskell de "nouveau chambellan" ("Je demanderais au très honorable gentleman Eden quel parti dirigeait monsieur Chamberlain ?", rétorqua Gaitskell).
Néanmoins, les troubles politiques se tenaient quelques semaines avant les élections. Le 26 mai 1955 Gaitskell qui était populaire pour ses réformes sociales, alors que beaucoup estimaient que ses croyances anticoloniales avaient été discréditées, et avait enhardies les ennemis de Grande Bretagne. Dans le même temps, alors que les conservateurs inspiraient davantage confiance en politique étrangère, beaucoup craignaient qu'ils ne remettent en cause l'État-providence. A l’issue de cette élection, le parti travailliste arriva en tête, mais sans majorité. Oswald Mosley fut le grand gagnant de ce scrutin avec 50 sièges en combinant une politique économiquement interventionniste avec une  politique étrangère ferme.

La seule façon pour Gaitskell d'obtenir une majorité était que Mosley et les députés du BUF accordent leur confiance au gouvernement travailliste, ce qui ne serait pas une coalition complète. Ce que Mosley était disposé à accepter une telle offre. Mais Gaitskell répondit à l'offre de Mosley en disant: "Churchill était peut-être disposé à parler en bien du diable, mais je ne respirais pas le même air que vous."
Indigné, Mosley se tourna vers les conservateurs. Anthony Eden, bien que n'aimant pas Mosley, a accepta la proposition du BUF en échange de ne pas revenir sur les réformes sociales de Gaitskell. Devant le 10 Downing Street, alors que le nouveau Premier ministre prit ses fonctions, il déclara : «L'ère de la retraite est révolue. La Grande-Bretagne ne reculera plus jamais ! Il n'aurait pas à attendre longtemps pour mettre cette affirmation à l'épreuve.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 11 Eden-photograph-Yousuf-Karsh
Anthony Eden Nouveau premier ministre Britannique
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Message par Collectionneur Mar 4 Juil - 16:52

Je ne me rappeller plus cette purge a Bagdad en 79  Shocked

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Message par Rayan du Griffoul Ven 7 Juil - 18:42

Chapitre 71 Guerre Interieur


Extrait de 'Amazing Grace: The Story of Civil Rights in America' de Judith Moore

"Nous sommes aussi déterminés à vaincre l'ennemi aussi bien chez nous, qu’à l'étranger."

C'est ce que déclara le président Patton lors de son deuxième discours d’investiture. Personne ne doutait de ce qu'il voulait dire : la destruction totale du Ku Klux Klan.

Heureusement pour Patton, le Klan lui avait rendu la tâche étonnamment facile. En 1944, le KKK semblait être au bord de la mort en raison d'un énorme redressement fiscal. Cependant, au dernier moment, un ou plusieurs donateurs anonymes ont offert assez d'argent pour que l'organisation survive (à peine). On pense que l'ascension à la présidence de Wallace, un partisan des droits civiques, avait suffisamment effrayé, pour convaincre qu'il devait y avoir un contrepoids. Quoi qu'il en soit, sauvé de la mort, le Klan continua à survivre dans le Sud. Puis les actes de Dickstein furent rendus public, déclenchant une renaissance de l'antisémitisme et de l'anticommunisme dans la sphère américaine. Puis, lorsque l'affaire Wallace devient un scandale national, l'adhésion et l'influence du Klan sont revenues à leur apogée des années 1920, du moins dans le Sud.

Mais il y a eu une série de problèmes qui ont entaché sa croissance. Premièrement, l'Amérique de la fin des années 40 était devenue beaucoup moins anti-catholique (et en fait beaucoup plus catholique) que dans les  années 1920. De nombreux membres potentiels du Klan avaient combattu durant 2 guerres au côté de compatriotes d’origine irlandaise, polonaise, ou italienne, et n'avaient aucun intérêt à se retourner contre leurs compagnons d’armes. Deuxièmement, alors qu'une brève poussée d'antisémitisme etait apparue après l'affaire Dickstein, le Klan fut totalement “exposé” lorsque la nouvelle de l'Holocauste soviétique fut révélé.
Non seulement leur antisémitisme est apparu encore plus fou, mais encore plus grossier. Enfin, et surtout pour l'organisation, bon nombre de ses membres avaient considéré la destitution de Wallace comme «leur victoire». Ils pensaient que ce dernier avait été destitué par crainte d'un soulèvement du Klan. Avec cette illusion, le KKK se croyait invincible, dont le résultat fut le meurtre de Jackie Robinson.

Heureusement pour les républicains, le Klan avait rendu leur travail exceptionnellement facile en continuant à être une organisation unie, plutôt qu'un méli-mélo de loups solitaires, difficiles à suivre. Le groupe avait des listes de membres qui pourraient aider à les traquer. Deux jours après l'investiture de Patton, le sénateur républicain Joseph Kennedy Jr. présenta un projet de loi classant le Ku Klux Klan comme organisation terroriste. Le Parti de la liberté fut pris dans une situation désespérée, car si très peu de leurs politiciens  étaient des membres du Klan (Et encore la plupart avait quitté l’organisation dés que la nouvelle du meurtre de Robinson etait sortie), une grande partie de leurs partisans et collaborateurs étaient en effet des hommes du Klan. Thurmond  prit la décision à contrecœur de voter pour la loi au motif que «le Klan menace de mettre fin aux institutions (ségrégation) du Sud». Environ un tiers des parlementaires du parti voterait pour le projet de loi (majoritairement ceux qui visait des fonctions supérieures), un tiers s'est abstenu et un tiers vota contre, soi-disant en raison de l'excès flagrant du pouvoir fédéral.

De nombreux observateurs se demandérent si les luttes intestines au sein du Parti de la liberté pourrait provoquer sa perte.

Addison Roswell Thompson fut l'un des politiciens les plus en vue qui protestaient contre le projet de loi. Il avait été élu en Louisiane. Il déclara de façon la plus tristement célèbre : « Je préfère voir une centaine de Jackie Robinson morts plutôt que de voir un de ces “singes” dans mon taxi”.

Il était tellement sectaire que le Parti de la liberté lui-même dû souvent le sanctionner. Le sénateur du Tennessee Albert Gore déclara en privé : « Si Addison ne dit pas « Nigger » au moins cent fois par jour, je pense qu'il va exploser.” Thompson, dégoûté par le fait que le Parti de la Liberté ait cessé de défendre le Klan, décida de créer le «Parti des droits des États», une organisation ouvertement raciste qu’il voulait comme «l'aile politique du Ku Klux Klan». Il préconisait un système plus proche de l'apartheid que de la ségrégation de Jim Crow à l'époque, le Klan serait non seulement relégalisé mais deviendrait également une «milice nationale pour se prémunir contre les menaces intérieures». Et comme si cela ne suffisait pas, ils préconisent d'étendre la ségrégation vers le nord et de l'imposer, en totale opposition avec le nom du parti.

Ils étaient rejetés par la majeure partie de la société, mais dans le Sud, il existait un élément suffisamment radical dans la population pour qu'ils furent pertinents. Thurmond, qui avait toujours été considéré comme l'un des plus modérés parmi les ségrégationnistes, organisa une fête avec ses collaborateurs pour fêter le départ d'Addison.

Après avoir été voté par la Chambre puis le Sénat, le projet de loi fut signé par le président Patton avec Theodore Roosevelt Mason Howard à ses côtés. Celui que l’on appelait TRM Howard était devenu le visage officieux du mouvement des droits civiques parce qu'il était républicain et chef d'entreprise, tandis que de nombreuses organisations des droits civiques étaient traditionnellement de gauche. Howard, fortement influencé par Booker T. Washington, croyait que l'avenir de l'Amérique noire résidait dans la culture de l'esprit d'entreprise, et l'initiative indépendante plutôt que par le biais de programmes sociaux. Cela lui a permis d'influencer plus fortement les membres du Parti républicain, qui restaient méfiants à l'égard de DuBois et d'autres dirigeants des droits civiques de gauche pour leur soutien à Wallace, même après sa mise en accusation, pour certains. Cependant, l'heure de gloire d'Howard fut de mener une enquête personnelle sur l'affaire Jackie Robinson, d’aider le FBI à localiser, interroger et protéger plusieurs témoins pendant que les forces de l'ordre locales ne faisaient rien. Pour cela, il deviendra plus tard le premier récipiendaire de la médaille présidentielle de la liberté en 1963.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 11 T._R._M._Howard
TRM Howard chef de fil du mouvement des droits civiques

Le projet de loi a été signé le 3 mai 1953. Cette nuit-là à Birmingham en Alabama, une congrégation de l'église baptiste de la 16e rue célébrait la mise hors la loi d'un groupe qui avait causé tant de misère et de mort. Malheureusement, cette nuit-là, en réponse à cela, le Klan avait l'intention d'envoyer un message. JB Stoner, un éminent membre du Klan local, lança une grenade à travers la fenêtre de l'église, tuant quatre personnes et en blessant beaucoup plus. D'autres incidents éclatèrent dans tout le Sud cette nuit-là, mais aucun n'était aussi important. C'était le début de « Des Troubles » (aussi connu sous le nom de « Troubles américains » en dehors des États-Unis pour se différencier des « Troubles irlandais »). Le lendemain, le KKK publia une déclaration à la presse, assumant l'entière responsabilité de l'attaque en disant : « Il est regrettable que de telles mesures soient utilisées, mais tant que les communautés noires d'Amérique soutiennent la déresponsabilisation des Blancs du Sud, ces mesures doivent continuer. Pour les droits sacrés que nos ancêtres nous ont transmis de génération en génération, nous ne sommes pas simplement prêts à mourir, mais aussi à tuer. Alors que les Américains se préparaient à plus de carnage.”

TRM Howard cimenta son héritage en déclarant à la presse : « Notre victoire sera le rire de nos enfants ». Le dicton allait devenir l'une des principales phrases du mouvement des droits civiques.

Extrait du communiqué de presse du Ku Klux Klan suite à l'attentat

"Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le début. Le roi George peut roucouler, mais il fait face à un ennemi bien plus féroce que tout ce qu'il a jamais rencontré. Il fait face à la volonté de Dieu et de Jésus-Christ lui-même, lui qui a ordonné la supériorité de la race anglo-saxonne et jeté les descendants de Ham au soleil brûlant de l'Afrique. Bien que les papistes et les assassins du Christ bordent l'armée du roi George, la croix enflammée des collines de la vieille Écosse dévorera un grand nombre de ceux qui essaient de nous souiller. Souillez notre société par l'extinction, souillez nos fils par l'esclavage et souillez nos filles par la convoitise nègre. A ceux qui pollueraient notre terre, notre foi et nos filles, les hommes du Sud ont cette réponse : KKK »

Extrait de '"At Least Wallace Is Gone…" : L'Amérique des années 50' de Samantha Kelly

Malgré leur mise hors la loi, les effectifs du Klan restérent remarquablement stables, mais pas nécessairement avec les mêmes personnes. De plus en plus de membres de la classe moyenne qui voyaient le Klan comme une mouvement terroriste et supersifs quittèrent l'organisation très rapidement et prétendirent qu'ils n'y avaient jamais appartenu. En revanche, de nombreux éléments inférieurs du Sud blanc, des reclus aux voyous de base en passanr par ceux qui cherchait la protection et la fraternité. De plus, malgré leurs nobles déclarations rappelant la Confédération, quelque 65 % des meurtres du KKK seraient infligés à des civils noirs, et 20 %  à des civils blancs. citoyens qui étaient vu ou comme des « collaborateurs », ou des «traîtres de race» ou un groupe ethnique ou religieux que le Klan n'aimait pas. Tristement célèbre, même les politiciens étaient dans leur ligne de mire.

Lyndon Baines Johnson était l'un de ces hommes. Sa carrière avait commencé en 1946 lorsque il souhaita se présenter aux élections de 1946 pour être représentant du Texas sous l’étiquette Démocrate, mais les nombreux scandales liés à la présidence Wallace lui firent comprendre que c’était perdu d’avance. Cependant, le Parti de la liberté avait été impressionné par son talent évident pour la rhétorique et beaucoup souhaité qu’il se rallie aux libertariens. Pourtant, lorsqu'on lui proposa d’être candidat du Parti de la liberté pour cette circonscription, il refusa en raison du soutien déclaré du Parti à la ségrégation. Dans sa jeunesse, Johnson avait été dégoûté par le sectarisme qui a infecté sa communauté. Cela fut fatal à Johnson, qui perdit de justesse la circonscription au profit du Parti de la liberté. Alors que le parti de Thurmond augmentait son emprise sur le Sud, ils approchèrent Johnson à plusieurs reprises pour unir leurs forces et l'installer à un autre siège. Enfin, lors d'une de ces réunions avec un jeune recruteur qui l’a rapidement énervé , Johnson baissa son pantalon et exposa ses parties génitales à son interlocuteur et dit: «Pensez-vous qu'un homme de ma taille va juste s'écraser devant les partisans de la loi Jim Crow ?" Cela arrêta les tentatives de recrutement de la part du PDL. Cependant, Johnson perdit ses illusions sur le Parti démocrate. Finalement, à sa plus grande réticence, il rejoignit le parti républicain. Lorsqu'un journaliste lui demanda pourquoi, il répondit: "Quelqu'un doit dire un bon mot pour le Sud à George [Patton]". Johnson remporta l'investiture républicaine pour le siège de sénateur du Texas en 1948. Avec de multiples accusations de fraude électorale,

À l'aube de l'ère des droits civiques, Johnson soutint cette poussée pour l'égalité. Cela augmenta beaucoup sa popularité au Texas, mais comme il l'avait dit à Patton, "C’est quelque chose qui vaut la peine de perdre de ses fonctions". Les menaces du KKK envers Johnson avant et après leur interdiction étaient implacables et impitoyables.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 11 Senator_Lyndon_Johnson
Lyndon B Johnson Sénateur Républicain du Texas

Alors que le Klan détestait Kennedy et McCarthy parce qu'ils étaient des « papistes », ils avaient une haine particulière envers Johnson et Patton pour être des « traîtres à la race », c'est-à-dire des WASP du Sud qui s'opposaient à leur sectarisme. Johnson reçut des dizaines de menaces de mort chaque jour, l'avertissant de "rester à Washington si vous tenez à votre misérable vie". Johnson refusa d'accéder à leurs demandes, en disant: "Je n'ai pas combattu les Japs pour fuir ma propre maison."
Le 8 juillet 1953, Johnson participa à une réunion politique à Dallas pour parler de la création d'emplois au Texas. C’est là qu’il fut abattu de trois balles dans le dos par un tireur d'élite du KKK du nom de James 'Catfish' Cole. Plusieurs théories du complot furent créées en raison de la sécurité scandaleusement laxiste de l'événement qui avait permis à l'assassinat de se produire, beaucoup alléguant que des membres des forces de sécurité de Johnson étaient dans le coup en raison de leur dégoût des politiques raciales de Johnson. Pourtant, si le Klan pensait que le meurtre d'un sénateur américain entraînerait le recul du gouvernement, il ne connaissait pas George Patton.

Patton passa la Garde nationale texane sous son autorité et ordonna de mettre Dallas en état de siége. Les forces de l'ordre du Sud n'étaient pas dignes de confiance pour gérer l'opération, qui fut rapidement prise en main par le FBI avec la Garde nationale. Avec une efficacité impitoyable qui indigna l’opinion, pour sa gestion sévère de l'affaire (notamment des passages à tabac lors des interrogatoires d'éminents membres du Texan du Klan), Cole fut finalement retrouvé… mort.

Son corps fut retrouvé gisant dans un fossé juste à l'extérieur de Dallas. Plus incroyable encore, le cadavre fut découvert par accident par un garçon de passage. En l’absence de témoins, l'enquête conclut que le tueur avait subi “le sort de ceux qui en savent trop” de la part d’autres membres du Klan.
Des années plus tard, on découvrit que l’instigateur du meutre de Cole, était le patron d’un club de strip tease de Dallas nommé Jack Rubenstein (également connu sous le nom de Jack Ruby).

Cole était entré dans son  établissement, tentant de se cacher. Il se saoula et a entamé une conversation avec Ruby, sans réaliser que ce dernier était juif il se lança dans une diatribe antisémite sur la façon dont les Juifs contrôlaient Patton. Feignant de jouer son jeu, Ruby poursuivit la conversation, avant de se rendre compte que Cole correspondait à la description du meurtrier de Johnson. Ruby se tourna vers ses videurs afin que ses derniers enferme Cole dans la réserve, avant de contacter certains «nettoyeurs» de la mafia. Les hommes de la mafia n'étaient naturellement pas des fans du KKK et se sont assuré que Cole souffrit cent fois pour ce qu'il avait fait. Ne voulant pas être relié à tout ceci, le corps de Cole fut balancé hors de la ville.

Le Klan tenta encore d'assassiner des dirigeants politiques, y compris des membres du Parti de la Liberté. Estes Kefauver, sénateur du Tennessee, fut blessé après avoir reçu un coup de feu devant sa porte d'entrée en décembre 1953, ceux en raison de sa ferme condamnation du Klan. TRM Howard était une autre cible, mais cela s'est avéré moins bien que prévu. Le 9 septembre 1953, trois hommes du Klan firent irruption dans sa maison, avec l'intention d'attraper et de lyncher le leader des droits civiques. En ouvrant la porte de sa chambre, ils trouvèrent le lit vide, ils n’eurent que le temps de se retourner, pour voir Howard armé d’une mitrailleuse Thompson. Ouvrant le feu, ce dernier abattit les trois assaillants.
A la surprise générale Howard fut arrêté, sur ordre du  gouverneur du Mississippi, Hugh White, pour meutre et port d'armes illégales. Dans une intervention extraordinaire, Patton menaça d'arrêter White si l'arrestation eu lieu, Howard profita de ce laps de temps pour fuir vers le Canada (les accusations seront abandonnées quelques mois plus tard) Howard “transmis le flambeau” de leader des droits civiques à Sam Fuller. Un riche entrepreneur républicain qui était devenu célèbre en rachetant National City Lines, la compagnie d’autobus de Montgomery, en Alabama, et pour ses tentatives de déségrégation du service de bus, qui se sont heurtées à la Jim Crow dans une bataille qui remonta jusqu’à la Cour suprême. La réaction à la tentative de meurtre et aux représailles d'Howard divisa l'Amérique. Alors que le Nord défendait (presque) à l'unanimité Howard, beaucoup dans le Sud étaient terrifiés à l'idée de voir émerger des groupes noirs armés. Malheureusement pour eux, c'est exactement ce que le terrorisme du Klan allait bientôt créer.


Dernière édition par Rayan du Griffoul le Ven 7 Juil - 20:16, édité 2 fois
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Message par Wardog1 Ven 7 Juil - 19:35

Au sujet de TRM Howard et sa Thompson, OTL il en possédait vraiment une et quand il dormait elle était au pied de son lit, aisi qu'un pistolet caché dans sa voiture.
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Message par Collectionneur Ven 7 Juil - 23:19

Excellent, les évènements d'OTL remixés dans cette uchronie donnent un cachet particulier à l'histoire Very Happy
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Message par Rayan du Griffoul Jeu 13 Juil - 22:18

Chapitre 72 Nous ne sommes plus vos esclaves

Extrait de "Amazing Grace: L'histoire des droits civils en Amérique" par Judith Moore

Comme dans d'autres endroits dans le Sud, le service de bus de Montgomery était contraint par la loi de séparer les noirs et les blancs. Personne n'osait contester la règle malgré l'impossibilité pratique. National City Lines gérait le service pour Montgomery, mais la tourmente économique de l'ère Wallace avait mis l'entreprise dans une mauvaise passe. Cela dura jusqu'au début de 1953, lorsqu'un homme prétendant représenter une société appelée "Testa" a offert une somme d'argent étonnamment élevée aux propriétaires de National City Lines. Ils furent assez étonnés, et accepétérent avec joie. C'est à ce moment-là que la ruse fut découverte. « Testa »  était une société écran créée par Samuel Fuller, l'homme noir le plus riche d'Amérique et partisan du Parti républicain. Depuis la chute de Wallace, de plus en plus de partisans des droits civiques avaient rallié à contrecœur le parti de Lincoln. Compte tenu du statut de Fuller, il fut rapidement sollicité par des groupes de défense des droits civiques. Fuller avait initialement conçu le plan de déségrégation, mais d'autres l'ont convaincu d'ajouter l'élément de tromperie pour s'assurer que le Conseil municipal de Montgomery (composé exclusivement de blancs) ne s'oppose pas au rachat de la compagnie.

Fuller décida immédiatement de mettre fin à la ségrégation du service de bus, ce qui conduisit le gouverneur Bull Connor à ordonner l'arrestation de tout employé qui tentait de gérer un service de bus “mixte”. Le Klan  averti que tout bus qui n’applique pas “la loi du sud” serait « plastiqué avant de quitter leur depot ». Fuller poursuivit en justice l'État de l'Alabama au motif que ses règles sur la ségrégation violaient le 14e amendement. En juillet 1954, l’affaire “Fuller contre l'État de l'Alabama” se termina par un verdict de la cour suprême en faveur de Fuller. Qui stipula non seulement que la ségrégation du Sud était illégale mais aussi anticonstitutionnelle. Ce fut un coup fatal pour les lois Jim Crow, même si cela ne signifiait pas que le Sud entrerait docilement dans la déségrégation. Être conducteur ou contrôleur de bus à Montgomery devient rapidement l'un des emplois les plus dangereux d'Amérique. Les bus furent vandalisés et attaqués jour et nuit. De nombreux blancs boycottèrent le service de bus, prenant des taxis ou faisant du covoiturage, ce qui signifie que le service de bus était principalement utilisé par les Noirs, ce qui en faisait une cible encore plus fréquente pour les terroristes du Klan. Le 15 octobre 1954, un attentat à la bombe tua 15 personnes. Mais malgré ce bain de sang, le KKK ne put que constater que les Noirs continuaient à utiliser les bus. Fuller fut ravie de tout payer, considérant qu'il était de son devoir de maintenir les bus en marche.

Malgré cela, Patton continua à faire avancer ce qu'il considérait comme son dernier combat : une loi complète sur les droits civils.
De nombreuses lois anti-lynchage avaient été adoptées dans le passé, mais avaient souvent été si édulcorées par leur passage au Congrès qu'elles avaient eu peu d'impact. Patton, cependant, était religieusement déterminé à adopter la législation dont il avait besoin devant le Congrès. Il savait que cette fois tout le Parti de la Liberté serait uni contre lui. Ainsi, il commença à convaincre les membres indépendants du Congrès, de soutenir ses propositions. Thomas Dewey, qui avait eu une relation agitée avec le président, était obsédé par la création d'un monopole républicain sur le pouvoir fédéral. Mais maintenant il se sentait prêt à combattre les lois Jim Crow et à compléter la vision de Lincoln, il avait décidé qu'il y avait des choses plus importantes dans la vie qui valaient la peine de se battre. Cependant, la rapidité du changement avait même submergé les modérés du Sud. Ils étaient passés d'une position où le KKK était omniprésent et acceptable à un mouvement clandestin et vilipendé. Où tout l'ordre social en vigueur depuis des générations était déclaré illégal. Où les droits civiques n'étaient pas un problème, à une nécessité.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 11 Thomas_E._Dewey
Thomas Dewey Vice président de Patton durant ses mandats

La popularité du Parti de la liberté monta en flèche, et pas seulement dans le Sud. Commençant à gagner du terrain dans le Midwest, comme le Kansas ou le Nebraska. Dans le même temps, la machine politique républicaine était plus que disposée à faire le sale boulot.
Joseph McCarthy avait vu sa popularité diminuer ces dernières années, malgré le fait que son entreprise de démolition du parti démocrate ait porté ses fruits. Le Parti démocrate avait autant de chances d'être élu en 1956 que les Whigs. Pourtant, il sentait qu'il devait faire quelque chose pour revenir sous les feux de la rampe. Il décida de reprendre la formule qui avait fait son succès : A savoir traîner les membres du Parti de la liberté devant des audiences du Congrès pour les dépeindre comme des collaborateurs du Klan. Bien que cela sonne bien en théorie, dans la pratique, les libertariens étaient plus qu'à la hauteur de la tâche.

Ils avaient tiré des leçons du triste spectacle des procès des démocrates et s'étaient préparés en conséquence. Alors que les démocrates étaient silencieux et dociles pendant l’audience  (pour ne pas éveiller les soupçons), les représentants du Parti de la liberté étaient bruyants et vindicatifs. Ils accusérent McCarthy d'être le "caniche de Patton" et de tout faire pour attirer l'attention sur lui. Durant son audition, Strom Thurmond lu devant les caméras de télévision, la quinzaine de menaces de mort du Klan, (qu’il avait reçu uniquement durant la semaine précédente) avec parmi elles un dessin de sa pendaison (en fait, il fut prouvé plus tard que le dessin était faux). Estes Kefauver remonta sa chemise pour exposer ses blessures par balles sur son dos, avant de demander à McCarthy : "Combien de balles du Klan avez-vous prises, Monsieur McCarthy ?"
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Estes Kefauver Sénateur du Tennessee

De plus, le fait que les représentants du Parti des droits de l'État n'aient pas été cités à comparaître semblait confirmer les déclarations des libertariens selon lesquelles tout cela n'était qu'une chasse aux sorcières pour discréditer le Parti de la liberté. Ainsi, la “croisade” de McCarthy s'est complètement retournée contre lui : plutôt que de relier le Klan au Parti de la liberté (un lien beaucoup plus plausible et documenté que tout lien entre le communisme et les démocrates du Nord), il avait en fait réussi à les en éloigner davantage, surtout aux yeux de l’opinion. Mais bizarrement cela avait rendu McCarthy, populaire auprès des organisations de défense des droits civiques. En effet, de nombreux historiens soupçonnent que tout cela a été mis en place par McCarthy non pas pour nuire au Klan ou au Parti de la liberté, mais pour se mettre en avant en vue de la primaire républicaine de 1956. Si tel était son plan, il a certainement réussi.

Extrait de '"At Least Wallace is Gone…" : L'Amérique des années 50' de Samantha Kelly

La plus grande réussite du Klan fut d'unir divers groupes disparates derrière une cause que beaucoup n'approuvaient qu'à contrecœur. Les habitants du Nord de tous bords étaient consternés par le Klan et approuvèrent sans réserve sa destruction. Au fil du temps, le KKK devient plus audacieux dans ses attaques. Attaquant initialement les agents du FBI et les Noirs du Sud, le groupe commença à lancer des attaques dans le Nord. En particulier, ils visaient d'éminents politiciens républicains. Joseph Kennedy Jr évita de justesse la mort lorsque la bombe placée sous sa Cadillac n'a pas explosé. Le président Patton fut si souvent la cible de tentatives d'assassinat qu'il n'alla jamais plus au sud que Washington (tout comme Wallace avait été forcé de le faire). Mais parmi les attaques les plus conséquentes du Klan, le massacre de Columbus Day en faisait certainement partie. En effet, Columbus Day est passé d'une commémoration de Christophe Colomb, à une journée commémorant les Italo-Américains à travers l'histoire.

La Ligue de Colomb resta neutre sur la question des droits civiques, car de nombreux Italiens de la classe ouvrière craignaient pour leur emploi si le travail était soudainement ouvert aux noirs. Ils étaient cependant fermement en faveur de l'interdiction du Klan, pour la longue histoire de haine de l'organisation envers les catholiques et les Italiens. Pour cette raison, la Ligue organisa des manifestations conjointes avec des groupes irlandais, polonais et juifs pour présenter un front uni contre le Klan. Le jour de la Saint-Patrick en 1953, les quatre groupes marchèrent ensemble à New York pour exiger la destruction du Ku Klux Klan (les groupes noirs n'étant pas invités). Mais la communauté italo-américaine de la Nouvelle-Orléans forma une alliance solide avec les Noirs locaux pour lutter contre le Klan (malgré une méfiance tenace). Le KKK, décida que les actions de la Ligue de Colomb ne pouvaient pas continuer.
Le 12 octobre 1953, Columbus Day, à la Nouvelle-Orléans, fut endeuillé par une attaque à la mitrailleuse, tuant quatorze personnes, dont cinq enfants d’une école catholique. Cet attentat suscita un tollé aux États-Unis et même en Italie. Mussolini exhorta tous les italo-américains à se battre contre le Klan. Il semble que de nombreux membres de la Ligue de Colomb aient pris cela très au sérieux. En novembre 1953, une réunion secrète eut lieu entre les dirigeants de la Ligue et les parrains et dirigeants des “familles” mafieuses de New York et de la côte est, conduit par Lucky Luciano. C’est Frank Sinatra qui aurait organisé la rencontre, bien qu'il l'ait toujours niée.
Bien que nominalement en désaccord les uns avec les autres, les participants avaient convenu d'unir leurs forces comme «Un sang commun pour venger le sang versé». En échange d'une “indulgence” sur leurs activités à New York (et ailleurs), les membres du syndicat du crime, promirent de mettre de côté tous les conflits entre les cinq familles et d'entrer en guerre contre le KKK. Ainsi, les années 1950 sont généralement considérées comme l'âge d'or de la mafia, avec un FBI totalement distrait par les opérations contre le Klan.

Libérée du FBI, la mafia s'en est prise au Klan avec délectation. À la Nouvelle-Orléans, la présence du Klan fut anéantie en un mois à peine. Des assassinats de grands sorciers se produisaient presque chaque semaine. Bien sûr, le KKK essaya de se défendre. Ainsi 4 membres du KKK de Virginie, furent envoyés à New York avec l'intention de tuer l’un des parrains de la ville. Au bout d’une semaine, ils cessérent de donner des nouvelles. Et au bout de 15 jours, le sorcier de Richmond, recut une lettre de New York, provenant de l’un des “capo” de la famille Gambino. Celui-ci se moqua du Klan et expliqua en détail les multiples échecs qu'ils avaient commis. À l'intérieur de la lettre se trouvaient les quatre langues coupées des membres du klan avec ce petit mot, "Ils parlent très facilement, mais plus maintenant . C'était la dernière fois que le Klan “s’approcha” de New York. Comme Luciano plaisanta avec ses associés, "Ces connards lisent le livre que nous avons écrit, mais ils sont trop stupides pour le comprendre."

En même temps, tous les sudistes de l'autorité (juges, shérifs, procureurs etc) qui étaient sympathiques envers le Klan furent victimes de chantage, après avoir été  pris dans des situations d'adultère ou d'ivresse. Encore plus amusant, la mafia coopéra avec des organisations noires pour mettre en place “ses opérations” avec des prostituées noires, qu'un historien de la mafia nomma « l’ armée de harlem ». Après des mois de cette situation, le Klan décida  d'éviter de cibler les groupes catholiques et italiens. Mais si le KKK pensait qu'un sursis aux représailles italo-américaines signifiait la paix, ils se trompaient complètement.


Extrait de 'A History of Black Fascism' de Desmond Kingston

Dans ses derniers jours, le leader du mouvement "Retour à l'Afrique", Marcus Garvey, avait parlé positivement du fascisme d'une manière qui alarma de nombreux intellectuels noirs de premier plan. À l'époque, les dirigeants noirs s'identifiaient généralement à la gauche, même si peu allaient jusqu'au marxisme. Avec la guerre froide et la disgrâce de Wallace, le soutien pour toute sorte de gouvernement de gauche s'était évanoui en Amérique.
L'Amérique noire s'est ainsi retrouvée sans leader ni voix efficace. Puis Jackie Robinson tenta de remplir ce rôle, il ne reussira ironiquement qu'après son meurtre, devenant une grande icône des droits civiques qui unira la nation contre l'horreur de Jim Crow. À partir de là, la direction du nouveau mouvement des droits civiques était principalement composée de millionnaires, de chefs d'entreprises et d'autres républicains de premier plan dans le style de Booker T. Washington. Bien que tous soient respectés, de nombreux Noirs plus pauvres avaient encore l'impression que ces dirigeants n'allaient pas assez loin ou ne répondaient pas aux préoccupations économiques qu'ils avaient. Ils voulaient une nouvelle idéologie. Pas un capitalisme "jouant selon les règles", ni un marxisme discrédité, et certainement pas un "fascisme blanc" - alors quelle était la solution ?

Malcolm Little, un jeune afro-amércain natif du Nebraska, s'était senti faible et découragé au cours de sa vie en raison de son expérience constante de discrimination. Après avoir été mis en prison pour vol, profondément par  le meurtre de Jackie Robinson, Little décida de former son propre parti politique : le « Black Fascist Party ». Pour Little, le fascisme pouvait fournir les réformes économiques dont les Noirs avaient besoin et que les dirigeants républicains n'avaient pas fournies tout en se débarrassant de ce qu'il appelait la « putain de réconciliation internationaliste » du communisme et d'autres croyances liées à la classe qui ignoraient la disparité raciale.
Little déclara qu'il "respectait Mussolini non pas à cause de ce qu'il faisait mais parce qu'il avait le courage de dire qu'il le faisait". S'il affirmait son opposition au «fascisme blanc» car il soutenait la colonisation de l'Afrique, il estimait que faire adopter aux Noirs les principes fascistes était «le seul moyen d'égaliser le score». Le fascisme noir serait enraciné dans les principes « d'autonomie, d'autosuffisance et d'autodéfense ». Ces objectifs seraient atteints par « tous les moyens nécessaires ».
A sa libération, Malcolm fonda officiellement son mouvement. Il n'aurait pas pu le faire à un meilleur moment. Après le tristement célèbre incident d'autodéfense de TRM Howard, les lois sur le contrôle des armes à feu furent remises en question à travers les États-Unis, en particulier comment les Noirs se voyaient refuser l'égalité sur l’autodéfense. Après une autre série d'attaques anti-noirs, les républicains acceptent à contrecœur de voter pour garantir l'équité dans les ventes d'armes, à la grande fureur du Parti de la liberté. Des milices noires se formèrent rapidement dans le Sud, principalement à partir d'armes achetées dans le Nord.
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Malcolm Little fondateur du Black Fascist Party

Le Black Fascist Party (ou BFM) connut une croissance rapide, une fois que ses talents d'orateur furent mis à profit par les nouveaux membres de la milice. Se déplaçant vers le sud, il commença à mettre en place des «enclaves fascistes» pour défendre les Noirs contre les incursions du Klan. Son premier QG fut installé à Money, Mississippi, en décembre 1953.
Little ammena avec lui une vingtaine de militants, dont beaucoup venaient de la Nation of Islam de Chicago, un étrange groupe religieux. Malgré cela, ils savaient précisément pourquoi ils étaient venus dans la région.

C'était un point chaud du Klan, celui-ci attaquaient fréquemment la communauté afro-américaine et sans représailles des forces de l'ordre. C'était tellement loin au sud que même le FBI n'osa pas s'y aventurer, mais Little le fit. Le 28 décembre 1953, un homme du Klan du nom de Roy Bryant attaqua une femme noire avec l'intention de la violer. Cependant, avant que quoi que ce soit puisse être fait, il fut attrapé par les fascistes noirs et exécuté. Dans un acte d'audace étonnant, le corps de Bryant fut retrouvé pendu à un arbre devant le QG local du Klan le lendemain, avec le message "Nous ne sommes plus vos esclaves".

Terrifiés et enragés, plusieurs milices locales du Klan se rassemblèrent, déterminés à attaquer la communauté noire de Money. Cette nuit-là, ils constatèrent qu'il n'y avait personne dans ce quartier. Certains riaient qu'ils avaient effrayé les Noirs pour de bon. Au lieu de cela, une fusée éclairante éclata dans le ciel et un camion a fit irruption dans la rue. Une fois assez près, le conducteur sauta et le camion explosa, décimant les forces du Klan.
De là, les fascistes (dont certains étaient des vétérans de la guerre de Chine) contre-attaquèrent avec la consigne de ne pas faire de prisonniers. Sur les 80 membres du Klan qui étaient entrés dans Money, seuls 7 avaient survécu. L'événement terrifia les blancs du sud, et provoqua une vague d’enthousiasme chez les noirs de cette partie des USA. Cela fut accueilli avec une approbation prudente dans le Nord, car aucun civil n'avait été tué malgré la politique douteuse de l'homme derrière ça. Little était à présent un hors-la-loi, mais restait un héros pour la plupart des Noirs, y compris Howard - bien que Little et Howard se soient mis d'accord sur peu de choses en dehors des droits civiques, ils se respectaient mutuellement. C'était le premier grand succès des blacks fascistes. Mais leur histoire ne faisait que commencer.


Dernière édition par Rayan du Griffoul le Jeu 27 Juil - 2:39, édité 2 fois
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 14 Juil - 10:28

Merci pour ces nouvelles traductions Rayan!

Une chose m'étonne : on est désormais bien loin de l'Italie.
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Message par Collectionneur Ven 14 Juil - 16:39

Merci, c'est devenu dingue.

Quelques gaffes dans le texte :

Qui stipula non seulement que la ségrégation du Sud était illégale et anticonstitutionnelle. - il manque la fin de la phrase ? -

Thomas Dewey, qui avait eu une relation agitée avec le président, était obsédé par la création d'un monopole républicain sur le pouvoir fédéral, était maintenant prêt à combattre les lois Jim Crow et à compléter la vision de Lincoln, il avait décidé qu'il y avait des choses plus importantes dans la vie qui valaient la peine de se battre. - plus importante que la vie peut être
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Message par Rayan du Griffoul Sam 15 Juil - 22:32

Collectionneur a écrit:Merci, c'est devenu dingue.

Quelques gaffes dans le texte :

Qui stipula non seulement que la ségrégation du Sud était illégale et anticonstitutionnelle. - il manque la fin de la phrase ? -

Thomas Dewey, qui avait eu une relation agitée avec le président, était obsédé par la création d'un monopole républicain sur le pouvoir fédéral, était maintenant prêt à combattre les lois Jim Crow et à compléter la vision de Lincoln, il avait décidé qu'il y avait des choses plus importantes dans la vie qui valaient la peine de se battre. - plus importante que la vie peut être

Désolé voila ce qui arrive quand on est pressés de ce coucher.

Quant à l'Italie on y'reviendra aprés les deux prochains chapitres.

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Message par Rayan du Griffoul Dim 23 Juil - 1:35

Chapitre 73 Délivrez nous du mal


Extrait de « A History of Black Fascism » de Desmond Kingston

Les élections de mi-mandat de 1954 furent un signal d'alarme pour le Parti Républicain. Il avait perdu ses “super majorités” à la fois à la Chambre et au Sénat, même s' il possédait toujours la majorité absolue, bien qu'il étaient maintenant confrontés à un nouveau défi. Le Parti de la liberté avait commencé à sortir de son "Southern Ghetto' remportant des siéges dans le Kansas, en Arizona et même en Pennsylvanie, faisant plus que compenser les gains mineurs du Parti des droits des États. C'était la preuve de ce que craignaient beaucoup de membre de l’aile droite des républicains, que le parti était devenu trop enthousiaste sur les droits civiques.

En 1954, après que le gouverneur de l'Arkansas, Francis Cherry ait utilisé la garde nationale pour empêcher un lycée de Little Rock d'admettre des étudiants noirs, Patton nationalisa le garde et dit à Cherry : « Si jamais vous refaites quelque chose comme ça, j'envois les chars.” La colère qui accueilli ce commentaire dans le Sud rallia du soutien autour de Cherry. Le lycée fut surveillé jour et nuit pour empêcher les attaques du Klan, dont plusieurs furent évitées. À présent, le Klan fut plus vindicatif et commença à adopter des méthodes plus létales, en particulier les attentats à la voiture piégée. À la fin de 1953, ce qu’on appelle aujourd’hui “les troubles” avait fait plus de 4000 morts. Cela freina les investissements dans le sud qui resta embourbé dans la pauvreté, autant pour les blancs et les noirs. Le Parti de la liberté avait réussi à redorer son blason en tant que défenseur du Sud, gardant heureusement le Parti des droits des États, comme une petite frange. Les libertariens se posèrent comme des modérés, entre les Républicains nordistes déconnectés comme et les sauvages du PDE. Malgré un nombre extrêmement important parmi les combattants et les civils, ils s'opposèrent « de manière égale » au Klan et aux fascistes noirs.

Du coté des black fascistes, Little pris la décision de faire passer le combat au niveau supérieur, en l’occurence l'assassinat ciblé. Grâce à un tuyau de la mafia, les BF découvrirent que l'auteur de l'attentat à la bombe de l'église de Birmingham, JB Stoner, était toujours en Alabama. La mafia se proposa de lui régler son compte, Little remercia les mafieux, mais leur répondit que c’était à ses hommes de procéder au châtiment.

Stoner fut enlevé de sa maison le 4 juin 1954 et torturé à mort. Son cadavre fut laissé pendu à un arbre dans le centre de Birmingham avec une pancarte autour du cou disant « Nos mains vengeront notre sang ». Le dicton sera une carte de visite courante pour les fascistes noirs et semera la terreur chez les Blancs du sud, interprétant la pancarte comme une incitation au meurtre de tous les Blancs du Sud. Lors d'un meeting en Géorgie pour le Parti des droits des États, un membre des black fascistes tenta d'assassiner John Kasper, qui était candidat du parti pour les élections locales. La tentative d'assassinat, tourna court et l’assaillant mordu sa capsule de cyanure avant que la foule ne puisse déchaîner pleinement sa violence sur lui (bien qu'ils aient quand même brûlé son corps). Une fois que l'on a appris qu'un "Blanc innocent et non membre du Klan" avait été attaqué, les Blancs du Sud avaient estimé qu'il ne restait plus de ligne à franchir pour les fascistes. Cela entraîna une gigantesque émeute raciale à Atlanta le 6 août, mais étant donné la militarisation croissante du Sud, elle fut rapidement maîtrisé par l'armée, au bout de 2 jours.


L'armée américaine, loin d'être en repos après la guerre de Chine, était désormais activement engagée dans le maintien de l'ordre dans le Sud, car de multiples rapports du Congrès prouvaient que l'application de la loi dans le Sud était compromise par l'infiltration directe du Klan, sans parler du sectarisme racial. L'armée américaine fut  considérée comme des occupants, par les habitants du sud. Les Noirs traitaient les soldats avec un mépris pur et simple, mais alors que l'armée tentait de plus en plus de piétiner les fascistes noirs, les Noirs ont commencé à résister. Ainsi, le cycle de la haine dans le Sud a continué à devenir incontrôlable.

Le rôle plus actif des fascistes noirs, cependant, inquiétait désormais sérieusement les habitants du Nord, y compris le mouvement des droits civiques dans son ensemble. Howard réprimanda Little en écrivant:

«À présent, que les Blancs d'Amérique n'ont jamais été aussi sympathiques envers nous, et jamais plus disposés à aider à mettre fin à notre oppression. Voici que Malcolm Little commet un crime contre la race noire, en jetant à terre la plus grande opportunité que ses enfants aient jamais eue dans un monde, où leur race ne serait pas retenue contre eux. Et pour quoi? La satisfaction émotionnelle de nous dégrader en justiciers ? D'être l'image miroir du fascisme totalitaire ? Qu'il n'y ait aucun doute que si Malcolm Little n'a aucun problème à tuer des Blancs, il n'aura aucun problème à tuer des Noirs non plus.”

En réponse, Little riposta en disant à ses partisans:
«L'homme qui a abattu trois hommes du Klan me réprimande parce que je n'ai pas tué d'hommes du Klan pour me protéger. J'ai tué des hommes du Klan pour protéger mon peuple . Vous voyez, le soi-disant «mouvement des droits civiques» ne veut pas combattre la ségrégation parce qu'il veut aider les Noirs. Regardez-les! Howard est un homme d'affaires avide d'argent ! Fuller est un homme d'affaires avide d'argent ! Ils ne veulent pas vous aider ! Ils veulent s'aider eux-mêmes ! Ils sont là pour gagner le plus d'argent possible, et ce qu'ils essaient de faire, c'est de ressembler àl'homme blanc ! Et une fois qu'ils le feront, Vous pensez qu'ils vont aider vos pauvres culs ? Les hommes d'affaires blancs se foutent des travailleurs blancs, et ils se fichent complètement des noirs. Qu'est-ce qui vous fait penser qu'un homme d'affaires noir ne se soucie pas non plus des travailleurs noirs ? C'est pourquoi ils nous détestent ! Parce que les Black Fascists se battent pour tous les Noirs, pas seulement pour ceux qui essaient de gagner de l'argent ! On ne se bat pas pour tenir la main de l'homme blanc et prétendre qu'on est tous amis ! Nous ne nous battons pas pour gagner un tas d'argent pendant que les enfants noirs meurent de faim ici et en Afrique. Nous nous battons pour sauver notre peuple du terrorisme blanc !

Le schisme entre les Black Fascists et le mouvement des droits civiques (bien que chaque dirigeant respecte l'autre en privé) reflétait presque parfaitement la scission du début du XXe siècle. Tout comme auparavant, l'école de Washington gagna la faveur de l'élite et de l'Amérique blanche en général, tandis que le mouvement fasciste de Little suscita la peur et la répulsion parmi la majeure partie de la société blanche. La division de classe était la principale division entre le mouvement des droits civiques et les fascistes. Le premier était dominé par les fonctionnaires, les hommes d'affaires et les prédicateurs, le second dominé par la classe populaire et ouvrière.


Extrait de 'Amazing Grace : L'histoire des droits civils en Amérique' par Judith Moore

Au lendemain des élections de 1954, de nombreux républicains estimèrent que Patton avait inutilement exacerbé le conflit. Il y avait maintenant plus de représentants du Parti des droits des États à la Chambre que de démocrates (6 contre 5). Pourtant, Patton sentait qu'il lui restait encore une dernière grande réalisation. Et mis en place la loi de 1955 sur les droits civils. Cela interdirait la discrimination non seulement fondée sur la race, mais aussi sur la religion et le sexe, et mettant fin à la ségrégation à tous les niveaux de gouvernement. Bien qu'il s'agisse d'une décision historique, certains Noirs furent déçus que la décision ne soit limitée qu'à la sphère gouvernementale, car les entreprises privées étaient autorisées à ne pas appliquer la loi, à condition qu'elles renoncent aux subventions ou autres aides gouvernementales.
Cependant, en raison des pertes électorales subies par les républicains, Patton ne pouvait pas se permettre de perdre les votes des républicains les plus conservateurs comme Barry Goldwater. Grâce à une campagne de lobbying massive, Patton réussit à convaincre la plupart des républicains de s'unir derrière le “Civil Rights Act”. Cependant, la poignée de républicains des États du Sud fit la différence. Ils ne pouvaient pas risquer de voter ce projet de loi, parfois littéralement pour le bien de leur vie.

Thurmond rit des tentatives de Patton début janvier 1955, car il savait qu'il aurait bientôt assez d'influence au Congrès pour faire obstruction au projet. Mais ce sur quoi il n'avait pas parié, c'est la témérité et la folie du général Patton, et au final, la haine du Klan et de l'institution de Jim Crow garda les républicains unis, ce qui mortifia les libertariens. Les États du Sud jetèrent toute leurs forces dans la bataille contre l'acte, y compris un appel à une grève générale dans tout le Sud, qui échoua car les Noirs continuérent à travailler pour maintenir l'économie du Sud, y’compris en faisant les trois 8. Finalement le 29 octobre 1955, la loi sur les droits civils de 1955 est promulguée. La famille de Jackie Robinson étaient présente ce jour-là dans l'hémicycle, ainsi que TRM Howard et Sam Fuller, aussi étonnés de la rapidité de leur succès que l'étaient les observateurs étrangers. Dans le Nord, les communautés noires étaient heureuses. À Harlem, des célébrations publiques rappelant le jour de la victoire remplirent les rues.

Mais dans le Sud, le temps n’était pas à la fête. Des émeutes avaient éclaté dans presque tous les États de l’ancienne confédération, et les Noirs savaient que la fin de la ségrégation gouvernementale légale ne serait pas la fin de leur combat. Rien qu'à Montgomery, 220 personnes sont mortes (102 noirs, 99 blancs et 19 soldats de la garde nationale) dans la «vague de rage». Au total, dans la semaine qui suivit le vote, 1500 personnes furent tuées dans les violences. C'est au milieu de tout ce carnage que les élections de 1956 se préparent.

Extrait de '"At Least Wallace is Gone…" : L'Amérique des années 50' de Samantha Kelly

En août 1955, un coup de tonnerre frappa le lanterneau politique lorsque le vice-président Dewey déclara publiquement qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle de 1956. Officiellement, il déclara que c'était pour sa famille, et c'était en partie vrai. Mais il disait en privé, "huit ans en tant que président, c’est suffisant". Il avait fait beaucoup de sales tours et de transactions au Congrès, en particulier pour faire adopter la loi sur les droits civils. Patton, obsédé par la politique étrangère, avait laissé une grande partie du «sale» boulot à Dewey. Au quotidien en Amérique, Dewey avait plus d'influence que Patton, faisant de lui le vice-président le plus puissant de l'histoire.

Le favori pour l’investiture républicaine était Joseph McCarthy. Sa popularité n’était plus aussi grande que durant le mandat de Wallace. Mais il avait amélioré sa réputation auprès de l’électorat dans la lutte pour les droits civils. Cependant il était toujours considéré (surtout par les pontes du parti) comme inapte à une fonction aussi élevée.
Puis il y’avait Richard Nixon, qui était le chouchou de l'establishment républicain. Il était considéré comme étant suffisamment «éligible» pour être président pendant deux mandats. Et personne n’avait oublié que c’est lui et ses mots qui avait convaincu Patton d’être le candidat républicain en 1948.

Enfin le troisième homme, et le favori des républicains modérés, était Joseph Kennedy Jr. Ce dernier avait rejoint les républicains en 1946 en provenance du parti Démocrate, assistant même à la Convention démocrate de 1940. Cependant, son dégoût pour Wallace le poussera à rejoindre le parti de Lincoln. En 1948, il fut élu sénateur du Massachusetts. Il se révéla rapidement comme le chef de fil des “démocrates Patonien” (les démocrates qui avait raillé le parti républicain avant ou dans la foulé de l’élection de Patton), et avait démontré son ferme soutien aux droits civiques, bien qu'il ait été conciliant avec les sudistes et ait essayé de se faire des amis parmi les libertariens. Cependant, les dirigeants républicains craignaient que le catholicisme de Kennedy ne le “grille” auprès de l'électorat traditionnel, alors que McCarthy était également catholique, mais lui avait sa popularité auprès de l'électorat WASP

Il était clair que ce serait une primaire plus désagréable que la normale. McCarthy attaqua particulièrement Nixon, le considérant comme son plus grand rival. McCarthy utilisa chaque élément de démagogie de son arsenal pour accuser Nixon de faiblesse sur les droits civiques, et sur le communisme. Tandis que Kennedy se concentrait sur sa « campagne positive ». Lorsque McCarthy accusa Nixon de s'être opposé à la destitution de Wallace (ce qu'il avait fait, mais avant le bombardement nucléaire de Varsovie) et d’être un sympathisant communiste, Nixon dira en privé à sa femme : « Si Dieu me suspend au-dessus de l'enfer et me dit que mon seul salut était de pardonner ce bâtard de Mc Carthy, je lui dirais d'augmenter la température ».

En mars, le soutien envers Nixon avait été tellement affaibli par des allégations selon lesquelles il était la marionnette de l’establishment républicain, que celui que ses amis appelaient Dixie, annonça qu’il renonçait à l’investiture républicaine. L'avance de McCarthy semblait désormais inatteignable, ce dernier tourna ses attaques contre Kennedy, l’accusant en tant qu’ancien démocrate, d’être un traître et un imposteur. À ce moment-là, l'establishment républicain qui avait toujours pensé que McCarthy était une menace pour le Parti républicain, décida qu’il fallait l'arrêter.

Mais comment ?

Le 2 mai 1955, Richard Nixon rencontra Joseph J Kennedy dans sa résidence du Massachusetts. Kennedy était devenu de plus en plus déprimé par la dureté de la croisade de McCarthy contre lui, et avait envisagé de renoncer. Au lieu de cela, Nixon présenta à son collègue, une véritable bombe.
En effet, le californien avait engagé des détectives privés pour enquêter sur Mc Carthy. Non seulement il avait menti sur son service pendant la Seconde Guerre mondiale, pour exagérer sa bravoure, mais il avait un gros problème d'alcool qu'il s'était donné beaucoup de mal pour cacher à la presse, menaçant quiconque en parlait. De telles informations étaient sûres de faire sombrer sa campagne, mais Nixon avait un prix : Il voulait être le colistier de Kennedy, et donc son vice-président en cas de victoire. Kennedy sourit, se leva de sa chaise, et tendit la main à Nixon en disant : « Dick, tu étais déjà mon vice-président ».
L'information fut donnée au journaliste Edward R. Murrow, en raison de la confiance que les Américains avaient en lui. Murrow était sur d’avoir le soutien total de la presse et du parti républicain. L’éditorial de Murrow fut accablant et d'une brutalité inhabituelle, se concluant par la déclaration suivante : "Si Joseph McCarthy devient président, alors peut-être que beaucoup d'entre vous qui nous regardez en ce moment, même si vous n'avez jamais eu de pensée politique, seront traînés comme un criminel comme si la liberté pour laquelle nos ancêtres se sont battus n'avait jamais existé ». Le lendemain, tous les journaux américains parlaient de McCarthy. Beaucoup étaient terrifiés à l'idée de se dresser contre lui, mais la position de Murrow avait enhardi ses ennemis, en particulier le Parti de la Liberté. McCarthy jura de se battre jusqu'au bout. Il contre-attaqua en accusant l'establishment républicain d'être infesté de sympathisants libertariens et communistes essayant de le faire tomber. Son alcoolisme s'aggrava, ce qui a conduit à un dérapage infâme le 6 juin où il prononça un discours visiblement en état d'ébriété, n'hésitant pas à traiter Kennedy de fils de pute de communistes. Ce fut le dérapage de trop. McCarthy fut censuré par le Sénat (avec le soutien enthousiaste des libertariens), puis au mois d'août, les républicains ont prient la décision de l’exclure du Parti. Brisé par son changement de fortune, McCarthy démissionna du Sénat et tomba dans l'anonymat.

Le ticket Kennedy/Nixon, remporta haut la main l’investiture républicaine. Kennedy, devient le premier catholique à mener le ticket républicain. Face à eux, Strom Thurmond porterait les couleurs du Parti de la Liberté ayant tablé qu’il obtiendrait un meilleur score qu’en 1952, vu l'opposition aux droits civiques dans le Sud, savait qu'il apparaîtrait comme un bon finisseur quoi qu'il arrive. La vue d'un ancien démocrate à la tête des républicains dépouilla les derniers démocrates de toute la légitimité dont ils jouissaient autrefois. Mais les élections de 1956, combinées aux événements qui se déroulérent au Moyen-Orient, marqueront le début d'une nouvelle direction dans la politique américaine qui refaçonnera fondamentalement l'ordre mondial.


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Message par Collectionneur Dim 23 Juil - 4:47

Quand vous avez parler de ''troubles'' dans le Sud, je ne m'attendais pas un bilan humain digne d'une guerre civile. Le quart des États-Unis est devenu une zone chaotique qui va incité ses habitants a tenter leur chance au Nord ou dans le Far West.
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