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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

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Yodarc
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 2 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Flosgon78 Sam 5 Mar - 23:08

Yodarc a écrit:
Voici la quatrième partie de cette TL. Elle est la première de celles se concentrant sur un événement à part entière qui concerne plusieurs acteurs de l'époque. Elle a été très difficile à imaginer, car elle s'appuie sur des événements préexistants mais qui se retrouvent reconfigurés par la nouvelle donne contextuelle. Le plus difficile pour moi a été de définir la version alternative de ces événements tout en restant plausible et crédible, notamment concernant les contraintes de l'époque. Les chiffres données sont des extrapolations résultant de l'analyse des données historiques que j'ai pu trouver sur ces événements et recontextualisés. J'espère que le résultat présenté dans cette partie est au moins satisfaisante.
Bonne lecture et n'hésitez pas à faire vos retours !

1521-1523: Guerre de la Sainte Ligue, genèse et débuts
Suite à un incident diplomatique durant l’année 1520 (1), la guerre est déclarée entre l’Empire Ottoman et le royaume de Hongrie. En 1521, le sultan ottoman, Soliman, mène campagne contre le sud du royaume, s’emparant notamment de la forteresse de Belgrade en août 1521.
La chute de la forteresse stupéfie toute la chrétienté et contribue à relancer et à consolider l'idée d'alliance militaire contre les Turcs. S’appuyant sur le traité de Londres, le pape Léon X exhorte les différents souverains à combattre les Turcs, arguant que l’agression de la Hongrie implique le soutien des autres signataires du traité. Charles Quint et son frère Ferdinand, devenu archiduc d'Autriche en avril 1521, sont les premiers à répondre à l'appel du pape. Un traité d’alliance militaire est signé à Parme entre les trois dirigeants en novembre 1521. Durant les négociations qui ont permis d’aboutir au traité, Charles Quint est reconnu par le pape comme le roi de Naples. Durant la même période, les Habsbourg renforcent leurs liens avec Louis II de la Hongrie, notamment au travers des mariages entre Louis II avec Marie de Habsbourg et de Ferdinand de Habsbourg avec la sœur du souverain hongrois, Anne Jagellon.
Les autres souverains de la Chrétienté ne sont pas cependant aussi déterminés de rejoindre l’alliance militaire contre les Turcs. La régence française est un peu réticente à y participer, Marie étant peu désireuse de voir l’influence des Habsbourg s’accroître davantage. Seule la détermination et le désir de gloire de François III de Bretagne l’amènent à nuancer sa position. Du côté du royaume d’Angleterre, Henri VIII est d'abord très désireux de gloire militaire, mais son caractère insatiable et versatile contribue à faire évaporer ce désir assez rapidement. Cela est aussi renforcé par le manque d'intérêt de l'aristocratie anglaise à aller combattre les Turcs, le projet ne correspondant point à leurs intérêts. Quant à Venise, la république maritime ne veut pas voir ses privilèges commerciaux avec l’Empire Ottoman se faire menacer.

Durant la même période, différents souverains reçoivent la visite de Villiers de l’Isle-Adam, Grand Maître de l’ordre des Hospitaliers depuis janvier 1521. Ce dernier cherche à avertir les souverains chrétiens de la menace turque sur l’île de Rhodes et cherche à trouver des volontaires pour renforcer la défense de l’île. Le pape et l’empereur se montrent tout particulièrement attentifs à ses appels à l’aide. Suite à la chute de Belgrade, Charles Quint décide de soutenir les Hospitaliers en préparant une expédition destinée à envoyer des renforts à Rhodes contre la menace turque. L’empereur et le pape enjoignent les autres souverains à les soutenir dans cette démarche. La mort de Léon X en décembre 1521 créé un flottement dans la démarche. Quant à Villiers de l’Isle-Adam, il revient à Rhodes au début de 1522 avec des volontaires et prépare la défense de l’île.

Durant l’année 1522, Ferdinand de Habsbourg envoie des soldats soutenir les Hongrois dans la Slavonie, tandis que Charles Quint exhorte les princes allemands à soutenir la campagne militaire contre les Turcs lors de la diète de Nuremberg tenu durant le printemps 1522. Une partie d’entre eux, notamment Guillaume IV de Bavière, approuvent la demande de l’empereur alors que d’autres, comme le prince-électeur Frédéric III de Saxe, sont plus sur la réserve, peu intéressés à s’investir dans un conflit en dehors des frontières du Saint-Empire et plus soucieux des controverses résultant de la diète de Worms.

Au début de mars 1522, Charles Quint fait partir de Barcelone la flotte destinée à transporter les renforts pour l’île de Rhodes La flotte, commandée par Hugo de Moncada, rejoint Messine à la fin d’avril 1522 où elle est complétée par d’autres navires. La flotte italo-espagnole se compose d’environ trente navires dont six galères qui protègent les navires transportant les renforts. Un total d’environ trois mille soldats est transporté en direction de Rhodes. Malgré les contraintes résultant de la distance et de l’absence de soutien de Venise qui possèdent plusieurs territoires dans la proximité de Rhodes, la flotte italo-espagnole parvient à rejoindre l’île au début de juin 1522. L’arrivée de renforts renforce le moral des chevaliers hospitaliers et leur détermination à défendre l’île contre les Turcs. Alors que la majeure partie des renforts rejoignent les défenseurs de l’île, d’autres s’installent dans la forteresse de l’île voisine de Chálki. Pour ne pas engorger le port de Rhodes, une partie de la flotte italo-espagnole demeure sur l’île tandis que le reste est réparti sur les différentes îles contrôlées par les chevaliers hospitaliers, notamment Lango (2). La défense de l’île est préparée et organisée par Villiers de l’Isle-Adam et Hugo de Moncada. Une certaine tension existe entre le commandant espagnol et les chevaliers hospitaliers, ces derniers lui reprochant de ne pas avoir honoré son engagement dans l’ordre.
Le 24 juin 1522, la flotte turque se présente devant Rhodes et met en place un blocus destiné à prévenir le ravitaillement de l’île. Le 18 juillet, Soliman rejoint la région avec son armée et le siège de la cité commence le 28 juillet. Face aux soixante-quinze mille hommes du sultan turc, ce sont près de onze mille défenseurs qui sont déterminés à se défendre.
Durant août 1522, le siège est principalement marqué par les jeux d’artillerie et les actions de sape et de contre-sape. D’un côté, les Turcs cherchent à fait effondrer un des murs ou bastions de Rhodes pour ouvrir une brèche qui leur permettrait de prendre possession de la ville. De l’autre, les défenseurs cherchent à empêcher leurs adversaires de parvenir à leurs fins, conseillés par Gabriel Tadini de Martinengo, un ingénieur vénitien expert en contre-sape. Il en résulte en certaines occasions de terribles combats souterrains entre les sapeurs des deux camps. En parallèle de ces épreuves de forces, les Turcs mènent des assauts quotidiens pour éprouver les défenseurs et espérer les submerger par le nombre. A ces assauts, les défenseurs, principalement italo-espagnols, n’hésitaient pas à mener de temps à autre des raids dans le camp adverse. Ces attaques et un début d’épidémie de dysenterie contribuent à saper le moral des Turcs. La situation évolue quelque peu lorsque le 4 septembre 1522, une brèche est ouverte le bastion de l’Angleterre, amenant à un assaut important des Turcs contre celle-ci. L’affrontement fait rage toute la journée et voit les assaillants se faire refouler par les défenseurs. Ces derniers bénéficient de quelques soutiens des autres îles du Dodécanèse grâce aux navires de la flotte envoyée par Charles Quint.

Au cours de la même période, le successeur du pape Léon X, Paul III cherche à organiser une alliance militaire plus conséquente contre l’Empire Ottoman, notamment en réponse aux appels à l’aide des chevaliers de l’ordre hospitalier à Rhodes qui appréhendent de voir les Turcs chercher à s’emparer de l’île comme en 1480. Informé du début du siège de Rhodes en juillet 1522, le pape enjoint les souverains chrétiens à agir pour empêcher les Turcs de s’emparer de l’île. L’annonce du siège de Rhodes contribue à faire aboutir les négociations du pape, amenant à la création de la Sainte-Ligue en septembre 1522. Cette alliance regroupe Charles Quint, Ferdinand de Habsbourg, le pape, le roi Jean III du Portugal, le duché de Milan, la République de Gênes, la République de Venise, le duché de Florence, la confédération suisse, le royaume d’Angleterre et le royaume de France.

Charles Quint est le premier à répondre à l’appel de Paul III. Il est d’autant plus déterminé qu’il avait reçu la nouvelle de la réussite de l’expédition navale de mars. A la fin de juillet 1522, il envoie une nouvelle flotte d’une vingtaine de navires pour soutenir en vivres et renforts les défenseurs. Cette dernière est accompagnée de la flotte personnelle d’Andrea Doria, ce dernier ayant offert ses services à l’empereur pour cette nouvelle expédition. L’escadre rejoint Rhodes au cours de septembre 1522 et parvient à passer outre le blocus pour envoyer des vivres et près de deux mille hommes. Ce renfort affermit la détermination des défenseurs alors qu’ils ont subi l’assaut du 4 septembre contre le bastion de l’Angleterre. L’espoir d’avoir le secours des nations chrétiennes de l’ouest renforce la détermination des chevaliers hospitaliers et de leurs alliés à tenir. Cette détermination est cruciale lorsque le 24 septembre 1522, les Ottomans se lancent à l’assaut de la Tour de l’Espagne et des bastions de l’Angleterre, de la Provence et de l’Italie. De violents affrontements font rage durant toute la journée, tout particulièrement à la Tour d’Espagne. Les Turcs manquent à plusieurs reprises de s’en emparer, mais les défenseurs se défendent avec férocité. Parmi eux, Ignace de Loyola s’illustre en affrontant au corps à corps plusieurs janissaires. L’échec final de l’assaut amène Soliman à destituer Mustapha Pacha de la responsabilité de commandant des forces armées assiégeant le siège pour la donner à Ahmed Pacha, le commandant des janissaires. Le siège connaît alors un enlisement, l’armée turque souffrant beaucoup de l’attrition et de la dysenterie alors que les défenseurs sont raffermis dans leur détermination à préserver Rhodes.
Sur Rhodes, le siège continue de faire rage durant le mois de novembre alors que les Turcs sont déterminés à faire tomber au plus vite un des bastions fragilisés par leurs opérations de sape. Alors que la saison hivernale arrive, Soliman est obligé de faire amener des vivres et des munitions pour pouvoir continuer le siège alors que son armée voit son moral se dégrader à mesure que le siège perdure et que les pertes augmentent à la fois du fait des défenseurs de la cité que la dysenterie. Du côté des défenseurs, la détermination demeure forte même si certains déplorent que seul l’empereur Charles Quint soit le seul à les soutenir. Le soutien des navires en provenance de Lango permet de préserver le moral des défenseurs, notamment lorsqu’ils apprennent la création de la Sainte-Ligue. L’apparition d’une flotte vénitienne durant le mois de novembre réanime la volonté de combattre des défenseurs qui savent désormais que les puissances chrétiennes de l’Ouest sont unies pour les soutenir contre les Turcs. Le 21 novembre 1522, la Tour d’Espagne s’effondre, alors que d’autres bastions sont fragilisés, rendant compliquée la situation des défenseurs. S’ils repoussent un nouvel assaut des Ottomans à la fin de novembre, ces derniers se retrouvent divisés sur la marche à suivre. Si Hugo de Moncada et Villiers de l’Isle-Adam sont déterminés à poursuivre le combat, d’autres membres des chevaliers hospitaliers et les habitants de Rhodes commencent à considérer la reddition préférable. Au début de décembre 1522, un incident grave éclate : un serviteur d'André d'Amaral est surpris en train d’envoyer un message au camp turc. Torturé, il avoue avoir agi sur l’ordre de son maître. Malgré ses dénégations, le prieur est exécuté quelques jours plus tard. Cet incident contribue à renforcer les tensions entre ceux déterminés à continuer de se défendre et ceux qui commencent à penser que la reddition est la seule issue possible. La présence d’Hugo de Moncada et de ses hommes permet à Villiers de l’Isle-Adam de demeurer en position forte sur le sujet.
Au mois de décembre 1522, l’armée turque est très affaiblie par le siège. Les échecs dans les assauts, la dysenterie et l’hivernage contraint sur l’île contribuent à saper le moral des soldats alors que leurs adversaires paraissent toujours aussi déterminés. L’arrivée plus fréquente de navires ravitaillant les défenseurs contribuent à amoindrir le moral des Ottomans, se rendant compte de la faiblesse de leur blocus et du risque de renforts imminents pour leurs adversaires. Cette situation amène Soliman à demander l’intensification du blocus et à concentrer les tirs d’artillerie sur ce qui reste de la Tour d’Espagne et sur le bastion d’Angleterre afin de les faire écrouler et de tenter un nouvel assaut pour faire céder les défenseurs. Le 13 décembre, ce qui reste de la Tour d’Espagne s’effondre tandis que le bastion de l’Angleterre est presque en ruine. Alors que cela amène à accentuer les pressions des habitants de Rhodes sur les défenseurs pour qu’ils demandent une trêve, les Turcs lancent le 18 décembre un assaut assez similaire à celui du 24 septembre. L’état de ruine de la Tour d’Espagne et du bastion de l’Angleterre rend plus ardu la tâche des défenseurs et les deux tours changent de possession trois fois au cours des affrontements. Les pertes sont lourdes des deux côtés et ce n’est qu’à la tombée de la nuit que les combats cessent. A l’issue de ces affrontements, les deux camps sont à bout de souffle, même si les défenseurs ont espoir d’avoir de nouveau de l’aide des puissances chrétiennes, principalement de Charles Quint.
Durant les mois d’octobre et de novembre, Charles Quint constitue une troisième flotte pour soutenir Rhodes. Sa flotte est composée des vaisseaux envoyés en août et renforcée par des navires portugais et de galères génoises, se composant de près de cent navires, dont une vingtaine de galères, qui transportent environ huit mille hommes. Quittant Messine au cours de novembre 1522, la flotte affronte la mauvaise saison et rejoint Candie au début de décembre avant de rejoindre Rhodes aux alentours de Noël 1522. Leur arrivée amène à un violente affrontement naval entre les navires turcs et les navires de la Sainte-Ligue, mais la majeure partie des bateaux rejoignent Rhodes. L’arrivée des renforts soulage les défenseurs et contribue à dégrader davantage le moral des Ottomans qui voient la réussite du siège s’éloigner malgré la multiplication des brèches dans les fortifications. Malgré les pressions de certains de ses commandants et conseillers, Soliman se décide de lever le siège au début de janvier 1523, ne voulant pas perdre inutilement davantage de forces alors que les défenseurs se sont bien renforcés et pourraient recevoir de nouveaux renforts. Durant le mois de janvier, il fait évacuer son armée démoralisée et fragilisée par l’usure du siège et la dysenterie. Les défenseurs en profitent pour multiplier les raids contre le camp turc. Le départ des derniers soldats ottomans le 17 janvier 1523 marque la fin officielle du siège de Rhodes. Près de huit mille hommes ont été tués ou blessés durant le siège du côté des défenseurs tandis que du côté des Turcs, trente mille hommes ont été tués, blessés ou malades. A ces pertes s’ajoute la perte d’une vingtaine de navires chez les hospitaliers et leurs alliés et autant pour leurs adversaires.

Le dénouement du siège de Rhodes est célébré dans la Chrétienté, notamment par la papauté et l’empereur qui y voient un signe du ciel pour chasser la menace turque. A l’inverse, l’échec devant Rhodes contribue à réveiller les doutes et divisions chez les Ottomans alors que Soliman avait exécuté ce projet dans le but d’unifier ses sujets contre un ennemi commun. Il en résulte aussi la déchéance de plusieurs des vizirs ayant soutenu et préparé le projet, notamment Piri Ahmed. L’échec de Rhodes amène aussi Soliman à renouveler l’alliance que son père avait construite avec Khayr Ad-Dîn Barberousse, le beylerbey d’Alger afin d’avoir les pirates barbaresques. Il envoie plus de cinq mille janissaires soutenir le corsaire barbaresque à l'été 1523. Ce renfort permet à Khayr Ad-Dîn de mener une attaque contre son rival, Sidi Ahmed ou el Kadhi, sultan de Koukou, qui avait pris possession d'Alger en 1520. Ce dernier demeure maître de la ville, mais se retrouve en difficulté face aux barbaresques et leurs alliés turcs.

Durant l’année 1523, Charles Quint et Paul III collaborent pour développer le projet d’expédition contre l’Empire Ottoman et concrétiser le projet de feu Léon X. S’inspirant en partie du projet conçu en 1518 par son prédécesseur et grand-père, Maximilien I, Charles Quint compte mettre en œuvre un ambitieux projet ayant trois axes de progression : un par la Hongrie pour les armées du Saint-Empire et de son frère Ferdinand ; un passant par l’Italie et Durrës pour les armées française, napolitaine et papale ; et un passant par l’Afrique du Nord pour l’armée espagnole soutenue par sa flotte et la flotte portugaise. Pour pouvoir mettre en œuvre ce projet, l’empereur négocie avec les différents alliés de la Sainte-Ligue afin de pouvoir les persuader de participer à l’expédition. Paul III est favorable au projet, soutenant l’empereur dans sa démarche. Son frère Ferdinand est facile à convaincre, ce dernier soutenant déjà leur beau-frère Louis II de Hongrie pour protéger son royaume des Turcs. Jean III de Portugal le rejoint aussi, honorant l’alliance qui s’est établie entre les souverains de la maison d’Aviz et ceux des lignées de Castille et d’Aragon. Pour les princes allemands, la troisième diète de Nuremberg voit une division entre eux entre ceux qui sont favorables à soutenir l’empereur dans son projet et ceux qui sont plus réticents. Quant au royaume de France, si la régente est hésitante, l’empereur peut avoir le soutien de l’héritier présomptif pour son projet. Il obtient aussi le soutien de la république de Venise durant la même année. A l’automne 1523, lors de la rencontre de Cambrai, l’empereur élabore avec ses alliés le plan de campagne contre les Turcs et leurs alliés. Tous les membres de la Sainte-Ligue semblent disposés à soutenir le projet, amenant l’empereur à penser que le combat contre l’Empire Ottoman permettra de rapprocher les puissances chrétiennes en vue de l’empire universel qu’il cherche à ressusciter.

(1) En 1520, Soliman envoie un ambassadeur demander le tribut à Louis II de Hongrie dans le cadre de la trêve signée en 1519. Louis II insulte l'ambassadeur et refuse d'honorer le tribut.
(2) Lango est l'île de Kos, une des îles du Dodécanèse à proximité de Rhodes.
Penses-tu intégrer un pays catholique comme la Pologne dans cette ligue ? Sinon j'aime bien, c'est très réaliste !
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Message par Yodarc Sam 5 Mar - 23:37

Flosgon78 a écrit:[
Penses-tu intégrer un pays catholique comme la Pologne dans cette ligue ? Sinon j'aime bien, c'est très réaliste !

La Pologne rejoindra peut-être cette ligue, mais sur les années 1521-1523, elle est occupée à combattre la principauté de Moscovie et les chevaliers teutoniques, la rendant moins disponible pour soutenir ses voisins et notamment le royaume de Hongrie. Étant donné les liens familiaux entre Sigismond I et Louis II et le fait que les Polonais étaient confrontés aux raids des Tatars alliés aux Ottomans, il se pourrait que je les intègre dans la suite des événements, surtout s'ils évoluent tels que je l'envisage (aucun spoiler, ce serait gâcher le récit à venir).
En fait, la sainte-ligue de cette TL sur cette période est presque similaire au projet d'expédition que Maximilien I avait conçu à la fin de l'année 1518 historiquement. Il était prévu trois axes :
_ le premier regroupait les flottes espagnole, portugaise et anglaise et progressait le long des côtes de l'Afrique du Nord pour rejoindre l’Égypte et la terre sainte ;
_ le second était menée par les princes allemands, les Hongrois et les Polonais qui devait passer par Belgrade pour descendre les Balkans et conquérir Constantinople ;
_ le troisième axe était celui de l'armée française qui devait passer en Italie rejoindre la flotte vénitienne qui la transporterait à Durrës pour investir le lieu et rejoindre les armées polonaise, hongroise et germanique.
Évidemment, dans cette TL, ce n'est point Maximilien qui développe le projet (faute de soutien français du fait de la régence), mais son petit-fils qui tire profit d'un contexte on ne peut plus favorable comparé à la situation historique.

Et je te remercie pour ton commentaire. J'essaie de traiter ce récit sous un angle plausible en tenant compte des conditions qui caractérisaient cette période et des quelques informations que je trouve sur les principaux acteurs de la période et à extrapoler ces informations avec les nouvelles configurations provoquées par le point de divergence. Par souci de cohérence, je cherche aussi à déterminer une approche "équilibrée" entre la détermination des tendances nouvelles résultant du point de divergence et celles qui se maintiennent d'une manière ou d'une autre, mais aussi dans la manière dont les rapports de force évoluent entre les différents acteurs. Et pour cela, je m'inspire des différents éléments historiques qui ont eu lieu avant et après (par exemple, la régence française avec des puissances Habsbourg) tout en les adaptant aux données du contexte historique exploré. J'espère que ma petite explication est claire sur ma démarche de développement de récit alternatif.
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Message par Collectionneur Dim 6 Mar - 7:29

Venise qui retourne sa veste si tôt et de facto abandonne ses relations d'affaires avec les ottomans ? En échange de quels compensation ?
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Message par Yodarc Dim 6 Mar - 7:46

Collectionneur a écrit:Venise qui retourne sa veste si tôt et de facto abandonne ses relations d'affaires avec les ottomans ? En échange de quels compensation ?

Je reconnais que c'est la partie faible de cette partie.
Et une des idées qui m'étaient venues en tête (mais pas appliquées, sauf à éditer un passage précis du texte) était que Venise se contente de laisser le passage aux flottes de Charles Quint sur les îles qu'elle possède.
Néanmoins, j'ai songé que si compensation il y avait, ce serait une promesse de Charles Quint de leur restituer Vérone.
Mais j'admets que c'est incomplet et que si nécessaire, les mentions sur Venise seront réédités par souci de cohérence (même si ils ne sont pas très nombreux).
Je sais aussi que je vais développer un passage sur la situation de certains des états italiens sur la période 1521-1523. Venise sera parmi ces territoires, ce qui m'amènera à développer un peu sur sa situation.
Mais si cela me paraissait insatisfaisant au regard des informations qui me sont connues, je reviendrai à l'idée de la neutralité de Venise du fait de ses relations commerciales tout en cherchant à calmer les pressions de ses puissants voisins (notamment un droit de passage par ses îles).
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Message par Collectionneur Dim 6 Mar - 9:19

De fait, pression diplomatiques de la part de l'ensemble des grands d'Europe voir menace a demi mot que la Croisade fasse un petit tour en Vénétie avant d'embarquer devrait faire réfléchir la ville.
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Message par Yodarc Dim 6 Mar - 9:22

Collectionneur a écrit:De fait, pression diplomatiques de la part de l'ensemble des grands d'Europe voir menace a demi mot que la Croisade fasse un petit tour en Vénétie avant d'embarquer devrait faire réfléchir la ville.

Une bonne suggestion. Elle fait écho à l'idée que je me faisais de la manière dont Venise évolue dans sa position diplomatique, même si je n'avais pas été plus détaillé sur ce point (mais ce passage m'avait été si difficile à créer de manière plausible que cela m'avait échappé). J'en tiendrais compte dans les parties qui concernant les Habsbourg et les territoires italiens.
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Message par Anaxagore Dim 6 Mar - 9:46

En fait, il y a toujours deux possibilités: la carotte et le bâton.
Si aucune carotte ne semble justifier un changement d'alliance (par rapport à l'OTL) on peut toujours laisser parler l'intimidation grossière... " moi avoir grosse massue, moi taper toi si toi pas faire ce que je dis!" Après tout un certain président d'un grand pays du XXIème siècles utilise exactement cette méthode... même si elle date de l'âge de pierre.  L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 2 1f61b

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Message par Flosgon78 Dim 6 Mar - 12:13

Yodarc a écrit:
Flosgon78 a écrit:[
Penses-tu intégrer un pays catholique comme la Pologne dans cette ligue ? Sinon j'aime bien, c'est très réaliste !

La Pologne rejoindra peut-être cette ligue, mais sur les années 1521-1523, elle est occupée à combattre la principauté de Moscovie et les chevaliers teutoniques, la rendant moins disponible pour soutenir ses voisins et notamment le royaume de Hongrie. Étant donné les liens familiaux entre Sigismond I et Louis II et le fait que les Polonais étaient confrontés aux raids des Tatars alliés aux Ottomans, il se pourrait que je les intègre dans la suite des événements, surtout s'ils évoluent tels que je l'envisage (aucun spoiler, ce serait gâcher le récit à venir).
En fait, la sainte-ligue de cette TL sur cette période est presque similaire au projet d'expédition que Maximilien I avait conçu à la fin de l'année 1518 historiquement. Il était prévu trois axes :
_ le premier regroupait les flottes espagnole, portugaise et anglaise et progressait le long des côtes de l'Afrique du Nord pour rejoindre l’Égypte et la terre sainte ;
_ le second était menée par les princes allemands, les Hongrois et les Polonais qui devait passer par Belgrade pour descendre les Balkans et conquérir Constantinople ;
_ le troisième axe était celui de l'armée française qui devait passer en Italie rejoindre la flotte vénitienne qui la transporterait à Durrës pour investir le lieu et rejoindre les armées polonaise, hongroise et germanique.
Évidemment, dans cette TL, ce n'est point Maximilien qui développe le projet (faute de soutien français du fait de la régence), mais son petit-fils qui tire profit d'un contexte on ne peut plus favorable comparé à la situation historique.

Et je te remercie pour ton commentaire. J'essaie de traiter ce récit sous un angle plausible en tenant compte des conditions qui caractérisaient cette période et des quelques informations que je trouve sur les principaux acteurs de la période et à extrapoler ces informations avec les nouvelles configurations provoquées par le point de divergence. Par souci de cohérence, je cherche aussi à déterminer une approche "équilibrée" entre la détermination des tendances nouvelles résultant du point de divergence et celles qui se maintiennent d'une manière ou d'une autre, mais aussi dans la manière dont les rapports de force évoluent entre les différents acteurs. Et pour cela, je m'inspire des différents éléments historiques qui ont eu lieu avant et après (par exemple, la régence française avec des puissances Habsbourg) tout en les adaptant aux données du contexte historique exploré. J'espère que ma petite explication est claire sur ma démarche de développement de récit alternatif.
Je ne connaissais pas ce projet merci beaucoup !!!! C'est normal c'est la vérité, c'est très bien écrit Wink Je comprends à ce stade je trouve que l'équilibre est très bon !
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Message par ezaski Dim 6 Mar - 13:30

Hâte de voir si la Hongrie restera indépendante, de quelle manière la France va s'employer pour diminuer la puissance des Habsbourgs (ou si la colonisation sera plus importante), comment évoluera la réforme protestante, et quel avenir pour l'empire Ottoman.
Oui ça fait beaucoup de question Smile
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Message par Yodarc Mer 9 Mar - 9:35

Voici la sixième partie de ce récit de Renaissance alternative. Elle s'attarde sur les tendances ayant lieu dans le royaume de France sur les années 1521-1523. Comme vous allez le voir, plusieurs de ces tendances sont dans le prolongement de celles mentionnées dans les précédentes parties sur la France, mais sont aussi influencés par certains événements qui historiquement ont eu lieu (mais pas exactement de la même manière pour certains pour des raisons évidentes) ou par les événements dépeints dans la partie sur les débuts des hostilités avec l'Empire Ottoman. J'espère que cette partie est à la hauteur des précédentes, même si elle m'a posé moins de problèmes à développer que celle sur les conflits avec les Ottomans.
Bonne lecture !

1521-1523 : la régence française sous influence Angoulême
En 1521, la régence de Marie s’est épanouie et a permis la mise en place de politiques qui contribuent à la prospérité économique du royaume de France. De nombreuses villes et marchands prospèrent, notamment les ports du nord du royaume ou les villes proches de la péninsule italienne. Ainsi, la foire de Lyon qui apparaît en 1520 tire profit de la prospérité et des échanges commerciaux. Les fabricants et les artisans bénéficient aussi du commerce et de la prospérité pour se développer dans le royaume. Si l’agriculture tire profit des années de paix, elle subit à l’instar des autres royaumes une crise dans les années 1521-1522 qui provoquent quelques disettes. Cette crise provoque quelques tensions qui contribuent à faire réveiller l’hostilité de certaines franches de la population envers la régente, tenue responsable du retour de certaines taxes et coupable d’être anglaise. Si les disettes se résolvent au cours de l’année 1523, les tensions qu’elles ont fait émerger ne disparaissent pas complètement, certains seigneurs proches du clan Valois-Angoulême ou hostiles à la régente n’hésitant pas à nourrir l’hostilité envers cette dernière.

En avril 1521, Suzanne de Bourbon meurt, léguant le duché du Bourbonnais à son fils de deux ans et demi, Louis III. Cela oblige le veuf de Suzanne, Charles de Bourbon-Montpensier de prendre en charge la responsabilité de régence pour son fils. La mort de Suzanne de Bourbon et la moindre présence de Charles amoindrit l’influence des Bourbons à la cour. Cela permet à François III de Bretagne de raffermir son influence à la cour et dans le conseil royal, tirant notamment profit de sa proximité avec Antoine Duprat. Ce retour en puissance de la faction Valois-Angoulême contribue à renforcer la rivalité entre Marie d’Angleterre et l’héritier présomptif à la couronne française, la reine douairière déterminée à préserver sa position de régente même si elle doit de nouveau composer avec le duc de Bretagne.
Cette rivalité s’illustre désormais au-delà de la cour royale : la faction Valois-Angoulême aussi surnommé le parti breton, est désormais solidement implanté en Bretagne, en Normandie, dans le Valois et les terres d’Angoulême quand le parti de la reine douairière, surnommé avec une certaine dérision « le parti anglais », est représenté par les terres du Bourbonnais, de Montpensier, de Vendôme et du Languedoc ainsi que par Paris où la reine douairière s’est alliée avec les représentants du parlement pour contrebalancer le pouvoir important de l’héritier présomptif. Dans la petite noblesse ou le clergé, les soutiens pour la reine douairière ou le prince héritier se sont également développés, les uns soutenant la première pour contrer la forte influence du duc de Bretagne, les seconds par loyauté ou par volonté d’appuyer des revendications visant à restreindre le pouvoir royal.

En 1522, la reine douairière soutient la publication du traité théologique publié par son frère contre Martin Luther. Proche de son frère, elle tend à en reprendre la position sur la question théologique. La régente ne voit pas d’un bon œil le développement des idées du moine allemand, moins par conviction religieuse que par appréhension des troubles que cela provoquerait dans le royaume et le fait qu’elles remettraient en question la Pragmatique Sanction de Bourges. Pour les mêmes raisons, elle soutient l’université de Paris dans sa lutte contre les idées luthériennes et toutes celles apparaissant hérétiques. Sa position contribue à sa rivalité avec François III de Bretagne, l’héritier présomptif devenant sensible à la devotio moderna pratiquée par sa sœur, Marguerite. Néanmoins, la reine douairière soutient aussi Guillaume de Briçonnet, évêque de Meaux, dont les positions réformatrices sont proches de celles du pape Paul III, imitant ce faisant la même politique que son frère Henri VIII entre conservatisme et soutien réformateur spécifique.

Durant ces premières années de la décennie 1520, Charles IX débute sa formation de roi sous la charge de Guillaume Budé. Ce dernier, devenu une importante figure de la cour, conseille à la régente de promouvoir les belles-lettres et la philologie. Cette dernière, inspirée par la présence de Thomas More à la cour de son frère, s’appuie sur le penseur et contribue à l’épanouissement de la pensée humaniste au sein de la cour. Cet épanouissement résulte aussi de la rivalité avec François III de Bretagne, la reine douairière ne souhaitant pas se retrouver dans l’ombre de l’héritier présomptif dans le domaine culturel et artistique. Le début des années 1520 voit ainsi le développement des styles artistiques promus par la reine douairière et l’héritier présomptif à la couronne : le style « François » ou breton jouant sur les influences italiennes tandis que le style mariale s’appuie davantage sur les influences anglaises et flamandes. La rivalité entre la reine douairière et l’héritier présomptif au trône a permis à la cour de France de gagner en prestige et vie culturelle. A cette rivalité s’ajoute désormais la volonté de la régence de ne pas laisser la cour de France se faire supplanter par le prestige de la cour impériale de Charles Quint.

Sur le plan diplomatique, la régence française connaît une situation particulière. Avec l’appel du pape Léon X à une expédition contre les Turcs, la rivalité entre Marie et François s’exprime à nouveau. D’un côté, Marie est soucieuse de donner à son fils un royaume solide et prospère et ne voit pas l’intérêt d’une expédition militaire contre les Turcs. A l’inverse, François III de Bretagne défend le projet, moins par souci de défense de la foi chrétienne que par désir de pouvoir réaliser ses rêves de gloire militaire que la naissance de Charles IX a prévenu en 1515. Cette opposition s’amplifie en 1522 alors que le successeur de Léon X, Paul III, demande aux différents souverains chrétiens de s’unir contre les Ottomans : Marie est plus qu’hésitante à y contribuer alors que François est plus déterminé que jamais, arguant de la nécessité pour le royaume de France de joindre le combat contre les Turcs pour la défense de la foi et surtout pour ne pas voir les Habsbourg supplanter davantage la royauté française sur l’échiquier de la Chrétienté. Les appels du pape à aider Rhodes, les arguments de François et la position dominante de ce dernier dans le conseil royal amènent Marie à y consentir, faisant rejoindre le royaume de France dans la Sainte-Ligue en septembre 1522. La régente s’abstient néanmoins d’envoyer de l’aide à Rhodes, peu désireuse de voir la flotte qui se développe en Méditerranée dispersée alors qu’elle n’est pas en mesure de soutenir un soutien conséquent aux chevaliers hospitaliers.
En parallèle de la Sainte-Ligue, la régente continue de maintenir des relations fortes avec son royaume de naissance, mais l’influence de nouveau dominante de François au conseil royal amène aussi au retour d’une certaine politique italienne. Cette dernière, débutée avec l’alliance avec la République de Venise en 1517, a été confortée avec le soutien à Charles III de Savoie après la crise genevoise de 1519. En 1521, le nouveau doge de la république de Gênes, Antoniotto II Adorno souhaite renouveler la relation avec le royaume de France, notamment en tant que protecteur de la république maritime contre ses rivaux. Si la régente hésite à renouveler ce partenariat qui avait existé sous son époux, elle est amenée à accepter sur les conseils de François qui rappelle les liens qui existent entre la république génoise et le royaume de France depuis le siècle dernier et le fait que chaque nouveau partenaire et allié permettra de consolider l’influence du royaume face à celle des Habsbourg. Une alliance est signée entre la régente et le doge de Gênes en mai 1521, assurant le soutien de la régence française au doge. Enfin, lors des négociations en faveur de la création de la Sainte-Ligue, la régente invite le doge à rejoindre l’alliance afin de ne pas se retrouver en porte-à-faux avec les Habsbourg. Elle travaille en parallèle à nourrir
La mort de Léon X et l’avènement de son successeur Paul III amène à une évolution des relations entre le royaume de France et la papauté. Si le nouveau pape développe les relations avec la régence française, notamment dans le cadre de la création de la Sainte-Ligue et salue le soutien de la reine douairière à la lutte contre les idées de Martin Luther, il présente cependant une certaine préférence pour Charles Quint. Paul III et Marie ont de surcroît quelques désaccords importants, notamment concernant le maintien de la Pragmatique Sanction de Bourges, le pape désirant voir un nouvel accord permettant à la papauté d’avoir son mot à dire tout en contribuant à la réforme des pratiques au sein du clergé alors que la régente hésite à trancher sur la question pour ne pas s’aliéner le soutien du clergé et des parlements. Des négociations se développent cependant pour parvenir à un compromis satisfaisant entre la couronne française et la papauté.
La relation diplomatique entre la reine douairière et Charles Quint est compliquée. D’un côté, Marie préserve les relations cordiales établies depuis les traités de 1516 et a rejoint l’alliance de la Sainte-Ligue dans laquelle Charles Quint est la figure dominante. Mais de l’autre, elle cherche à maintenir ses distances avec l’empereur, peu désireuse de voir le royaume de son fils tomber sous l’influence des Habsbourg. Ce besoin de distance est d’autant plus fort que la reine douairière a eu une offre de mariage de la part de l’empereur qu’elle a préféré reporter la réponse, peu désireuse de se retrouver dans la situation de sa sœur Margaret. Cela l’amène à renforcer ses liens avec l’Angleterre, mais aussi avec certains des états italiens qui appréhendent la toute-puissance des Habsbourg. La position de François III est quelque peu différente : tirant prétexte de la Sainte-Ligue et du projet d’expédition militaire contre les Turcs, il se rapproche de Charles Quint afin de pouvoir consolider sa propre influence vis-à-vis de la régente.
Les relations avec l’Écosse nourrissent la rivalité entre Marie et François. D’un côté, les deux principales figures du royaume sont conscientes de la nécessité de maintenir une alliance avec le royaume septentrional, principalement dans le cadre d’un réseau de liens qui permettent de maintenir une influence assez forte face aux Habsbourg. Mais de l’autre, Marie a de plus en plus de mal avec Albany, considérant ce dernier comme un allié de François. Les visites du régent écossais en France, notamment pour s’assurer du soutien de la régence française, contribuent à nourrir cette impression, le lord écossais se tournant souvent vers François et ses proches.

Une des actions politiques les plus importantes de la régence française concerne l’exploration et la recherche de débouchés commerciaux. En décembre 1522, Marie reçoit la visite d'Antonio Pigafetta qui lui remet un manuscrit présentant une première version du journal de bord qu’il a tenu durant l’expédition de Magellan. La visite du marin italien et la réception du manuscrit de sa relation suscite un profond intérêt de la cour royale française pour les explorations et le Nouveau Monde. Cet intérêt se renforce au début de l’année 1523 lorsque Giovanni Verrazzano propose un projet d’expédition pour découvrir un passage par le nord-ouest vers l’Asie. La reine douairière y consent, consciente que le trésor royal peut financer une expédition et désireuse de pouvoir développer le commerce du royaume vers d’autres horizons sans dépendre des marchands venant d’Orient ou d’Espagne. Elle soutient d’autant plus le projet que ce dernier est soutenu par François III de Bretagne, l’héritier présomptif voyant dans le projet d’expédition une opportunité pour développer son duché. Même si des réticences existent, notamment du fait de la question du respect du traité de Tordesillas, la décision de financer une expédition vers le Nouveau Monde est soutenue, notamment pour pouvoir se détacher de l’influence des Habsbourg.
Fort du soutien royal, Giovanni Verrazzano quitte Dieppe en juillet 1523 avec quatre navires et part vers l'ouest. Le navigateur italien fait escale à Madère en août 1523 avant de repartir vers l’ouest. Il atteint les côtés du nord de la Floride en octobre 1523. Remontant la côte, il crut apercevoir en un endroit l'océan Pacifique derrière une étroite bande de terre (1), nomme une des régions qu’il accoste Arcadia (2) avant d’atteindre une baie qu’il nomme Terre d’Orléans (3) en novembre 1523. L’arrivée de l’hiver oblige son équipage et lui à hiverner, les amenant à entrer en contact avec les autochtones, les Leni Lenape. Les premiers contacts sont amicaux et pleins de curiosité, même si des incidents émaillent les échanges entre les deux groupes. L’hivernage permet à Giovanni Verrazzano de découvrir davantage les environs de Terre d’Orléans, notamment guidé par les autochtones.

(1) En réalité, les Outer Banks séparant l'océan Atlantique du lagon de la baie de Pamlico.
(2) Nom donné à la région actuelle de Virginie et du Maryland.
(3) OTL baie de New York.
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Message par Flosgon78 Mer 9 Mar - 10:12

Yodarc a écrit:
Voici la sixième partie de ce récit de Renaissance alternative. Elle s'attarde sur les tendances ayant lieu dans le royaume de France sur les années 1521-1523. Comme vous allez le voir, plusieurs de ces tendances sont dans le prolongement de celles mentionnées dans les précédentes parties sur la France, mais sont aussi influencés par certains événements qui historiquement ont eu lieu (mais pas exactement de la même manière pour certains pour des raisons évidentes) ou par les événements dépeints dans la partie sur les débuts des hostilités avec l'Empire Ottoman. J'espère que cette partie est à la hauteur des précédentes, même si elle m'a posé moins de problèmes à développer que celle sur les conflits avec les Ottomans.
Bonne lecture !

1521-1523 : la régence française sous influence Angoulême
En 1521, la régence de Marie s’est épanouie et a permis la mise en place de politiques qui contribuent à la prospérité économique du royaume de France. De nombreuses villes et marchands prospèrent, notamment les ports du nord du royaume ou les villes proches de la péninsule italienne. Ainsi, la foire de Lyon qui apparaît en 1520 tire profit de la prospérité et des échanges commerciaux. Les fabricants et les artisans bénéficient aussi du commerce et de la prospérité pour se développer dans le royaume. Si l’agriculture tire profit des années de paix, elle subit à l’instar des autres royaumes une crise dans les années 1521-1522 qui provoquent quelques disettes. Cette crise provoque quelques tensions qui contribuent à faire réveiller l’hostilité de certaines franches de la population envers la régente, tenue responsable du retour de certaines taxes et coupable d’être anglaise. Si les disettes se résolvent au cours de l’année 1523, les tensions qu’elles ont fait émerger ne disparaissent pas complètement, certains seigneurs proches du clan Valois-Angoulême ou hostiles à la régente n’hésitant pas à nourrir l’hostilité envers cette dernière.

En avril 1521, Suzanne de Bourbon meurt, léguant le duché du Bourbonnais à son fils de deux ans et demi, Louis III. Cela oblige le veuf de Suzanne, Charles de Bourbon-Montpensier de prendre en charge la responsabilité de régence pour son fils. La mort de Suzanne de Bourbon et la moindre présence de Charles amoindrit l’influence des Bourbons à la cour. Cela permet à François III de Bretagne de raffermir son influence à la cour et dans le conseil royal, tirant notamment profit de sa proximité avec Antoine Duprat. Ce retour en puissance de la faction Valois-Angoulême contribue à renforcer la rivalité entre Marie d’Angleterre et l’héritier présomptif à la couronne française, la reine douairière déterminée à préserver sa position de régente même si elle doit de nouveau composer avec le duc de Bretagne.
Cette rivalité s’illustre désormais au-delà de la cour royale : la faction Valois-Angoulême aussi surnommé le parti breton, est désormais solidement implanté en Bretagne, en Normandie, dans le Valois et les terres d’Angoulême quand le parti de la reine douairière, surnommé avec une certaine dérision « le parti anglais », est représenté par les terres du Bourbonnais, de Montpensier, de Vendôme et du Languedoc ainsi que par Paris où la reine douairière s’est alliée avec les représentants du parlement pour contrebalancer le pouvoir important de l’héritier présomptif. Dans la petite noblesse ou le clergé, les soutiens pour la reine douairière ou le prince héritier se sont également développés, les uns soutenant la première pour contrer la forte influence du duc de Bretagne, les seconds par loyauté ou par volonté d’appuyer des revendications visant à restreindre le pouvoir royal.

En 1522, la reine douairière soutient la publication du traité théologique publié par son frère contre Martin Luther. Proche de son frère, elle tend à en reprendre la position sur la question théologique. La régente ne voit pas d’un bon œil le développement des idées du moine allemand, moins par conviction religieuse que par appréhension des troubles que cela provoquerait dans le royaume et le fait qu’elles remettraient en question la Pragmatique Sanction de Bourges. Pour les mêmes raisons, elle soutient l’université de Paris dans sa lutte contre les idées luthériennes et toutes celles apparaissant hérétiques. Sa position contribue à sa rivalité avec François III de Bretagne, l’héritier présomptif devenant sensible à la devotio moderna pratiquée par sa sœur, Marguerite. Néanmoins, la reine douairière soutient aussi Guillaume de Briçonnet, évêque de Meaux, dont les positions réformatrices sont proches de celles du pape Paul III, imitant ce faisant la même politique que son frère Henri VIII entre conservatisme et soutien réformateur spécifique.

Durant ces premières années de la décennie 1520, Charles IX débute sa formation de roi sous la charge de Guillaume Budé. Ce dernier, devenu une importante figure de la cour, conseille à la régente de promouvoir les belles-lettres et la philologie. Cette dernière, inspirée par la présence de Thomas More à la cour de son frère, s’appuie sur le penseur et contribue à l’épanouissement de la pensée humaniste au sein de la cour. Cet épanouissement résulte aussi de la rivalité avec François III de Bretagne, la reine douairière ne souhaitant pas se retrouver dans l’ombre de l’héritier présomptif dans le domaine culturel et artistique. Le début des années 1520 voit ainsi le développement des styles artistiques promus par la reine douairière et l’héritier présomptif à la couronne : le style « François » ou breton jouant sur les influences italiennes tandis que le style mariale s’appuie davantage sur les influences anglaises et flamandes. La rivalité entre la reine douairière et l’héritier présomptif au trône a permis à la cour de France de gagner en prestige et vie culturelle. A cette rivalité s’ajoute désormais la volonté de la régence de ne pas laisser la cour de France se faire supplanter par le prestige de la cour impériale de Charles Quint.

Sur le plan diplomatique, la régence française connaît une situation particulière. Avec l’appel du pape Léon X à une expédition contre les Turcs, la rivalité entre Marie et François s’exprime à nouveau. D’un côté, Marie est soucieuse de donner à son fils un royaume solide et prospère et ne voit pas l’intérêt d’une expédition militaire contre les Turcs. A l’inverse, François III de Bretagne défend le projet, moins par souci de défense de la foi chrétienne que par désir de pouvoir réaliser ses rêves de gloire militaire que la naissance de Charles IX a prévenu en 1515. Cette opposition s’amplifie en 1522 alors que le successeur de Léon X, Paul III, demande aux différents souverains chrétiens de s’unir contre les Ottomans : Marie est plus qu’hésitante à y contribuer alors que François est plus déterminé que jamais, arguant de la nécessité pour le royaume de France de joindre le combat contre les Turcs pour la défense de la foi et surtout pour ne pas voir les Habsbourg supplanter davantage la royauté française sur l’échiquier de la Chrétienté. Les appels du pape à aider Rhodes, les arguments de François et la position dominante de ce dernier dans le conseil royal amènent Marie à y consentir, faisant rejoindre le royaume de France dans la Sainte-Ligue en septembre 1522. La régente s’abstient néanmoins d’envoyer de l’aide à Rhodes, peu désireuse de voir la flotte qui se développe en Méditerranée dispersée alors qu’elle n’est pas en mesure de soutenir un soutien conséquent aux chevaliers hospitaliers.
En parallèle de la Sainte-Ligue, la régente continue de maintenir des relations fortes avec son royaume de naissance, mais l’influence de nouveau dominante de François au conseil royal amène aussi au retour d’une certaine politique italienne. Cette dernière, débutée avec l’alliance avec la République de Venise en 1517, a été confortée avec le soutien à Charles III de Savoie après la crise genevoise de 1519. En 1521, le nouveau doge de la république de Gênes, Antoniotto II Adorno souhaite renouveler la relation avec le royaume de France, notamment en tant que protecteur de la république maritime contre ses rivaux. Si la régente hésite à renouveler ce partenariat qui avait existé sous son époux, elle est amenée à accepter sur les conseils de François qui rappelle les liens qui existent entre la république génoise et le royaume de France depuis le siècle dernier et le fait que chaque nouveau partenaire et allié permettra de consolider l’influence du royaume face à celle des Habsbourg. Une alliance est signée entre la régente et le doge de Gênes en mai 1521, assurant le soutien de la régence française au doge. Enfin, lors des négociations en faveur de la création de la Sainte-Ligue, la régente invite le doge à rejoindre l’alliance afin de ne pas se retrouver en porte-à-faux avec les Habsbourg. Elle travaille en parallèle à nourrir
La mort de Léon X et l’avènement de son successeur Paul III amène à une évolution des relations entre le royaume de France et la papauté. Si le nouveau pape développe les relations avec la régence française, notamment dans le cadre de la création de la Sainte-Ligue et salue le soutien de la reine douairière à la lutte contre les idées de Martin Luther, il présente cependant une certaine préférence pour Charles Quint. Paul III et Marie ont de surcroît quelques désaccords importants, notamment concernant le maintien de la Pragmatique Sanction de Bourges, le pape désirant voir un nouvel accord permettant à la papauté d’avoir son mot à dire tout en contribuant à la réforme des pratiques au sein du clergé alors que la régente hésite à trancher sur la question pour ne pas s’aliéner le soutien du clergé et des parlements. Des négociations se développent cependant pour parvenir à un compromis satisfaisant entre la couronne française et la papauté.
La relation diplomatique entre la reine douairière et Charles Quint est compliquée. D’un côté, Marie préserve les relations cordiales établies depuis les traités de 1516 et a rejoint l’alliance de la Sainte-Ligue dans laquelle Charles Quint est la figure dominante. Mais de l’autre, elle cherche à maintenir ses distances avec l’empereur, peu désireuse de voir le royaume de son fils tomber sous l’influence des Habsbourg. Ce besoin de distance est d’autant plus fort que la reine douairière a eu une offre de mariage de la part de l’empereur qu’elle a préféré reporter la réponse, peu désireuse de se retrouver dans la situation de sa sœur Margaret. Cela l’amène à renforcer ses liens avec l’Angleterre, mais aussi avec certains des états italiens qui appréhendent la toute-puissance des Habsbourg. La position de François III est quelque peu différente : tirant prétexte de la Sainte-Ligue et du projet d’expédition militaire contre les Turcs, il se rapproche de Charles Quint afin de pouvoir consolider sa propre influence vis-à-vis de la régente.
Les relations avec l’Écosse nourrissent la rivalité entre Marie et François. D’un côté, les deux principales figures du royaume sont conscientes de la nécessité de maintenir une alliance avec le royaume septentrional, principalement dans le cadre d’un réseau de liens qui permettent de maintenir une influence assez forte face aux Habsbourg. Mais de l’autre, Marie a de plus en plus de mal avec Albany, considérant ce dernier comme un allié de François. Les visites du régent écossais en France, notamment pour s’assurer du soutien de la régence française, contribuent à nourrir cette impression, le lord écossais se tournant souvent vers François et ses proches.

Une des actions politiques les plus importantes de la régence française concerne l’exploration et la recherche de débouchés commerciaux. En décembre 1522, Marie reçoit la visite d'Antonio Pigafetta qui lui remet un manuscrit présentant une première version du journal de bord qu’il a tenu durant l’expédition de Magellan. La visite du marin italien et la réception du manuscrit de sa relation suscite un profond intérêt de la cour royale française pour les explorations et le Nouveau Monde. Cet intérêt se renforce au début de l’année 1523 lorsque Giovanni Verrazzano propose un projet d’expédition pour découvrir un passage par le nord-ouest vers l’Asie. La reine douairière y consent, consciente que le trésor royal peut financer une expédition et désireuse de pouvoir développer le commerce du royaume vers d’autres horizons sans dépendre des marchands venant d’Orient ou d’Espagne. Elle soutient d’autant plus le projet que ce dernier est soutenu par François III de Bretagne, l’héritier présomptif voyant dans le projet d’expédition une opportunité pour développer son duché. Même si des réticences existent, notamment du fait de la question du respect du traité de Tordesillas, la décision de financer une expédition vers le Nouveau Monde est soutenue, notamment pour pouvoir se détacher de l’influence des Habsbourg.
Fort du soutien royal, Giovanni Verrazzano quitte Dieppe en juillet 1523 avec quatre navires et part vers l'ouest. Le navigateur italien fait escale à Madère en août 1523 avant de repartir vers l’ouest. Il atteint les côtés du nord de la Floride en octobre 1523. Remontant la côte, il crut apercevoir en un endroit l'océan Pacifique derrière une étroite bande de terre (1), nomme une des régions qu’il accoste Arcadia (2) avant d’atteindre une baie qu’il nomme Terre d’Orléans (3) en novembre 1523. L’arrivée de l’hiver oblige son équipage et lui à hiverner, les amenant à entrer en contact avec les autochtones, les Leni Lenape. Les premiers contacts sont amicaux et pleins de curiosité, même si des incidents émaillent les échanges entre les deux groupes. L’hivernage permet à Giovanni Verrazzano de découvrir davantage les environs de Terre d’Orléans, notamment guidé par les autochtones.

(1) En réalité, les Outer Banks séparant l'océan Atlantique du lagon de la baie de Pamlico.
(2) Nom donné à la région actuelle de Virginie et du Maryland.
(3) OTL baie de New York.
Excellent !!
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Message par Collectionneur Mer 9 Mar - 14:25

Pour Venise, sachant qu'OTL ses quelques îles en Méditerranée seront les cibles des ottomans dans les décennies qui suivent, une alliance opportuniste, devrez si la croisade réussi (objectif final au fait ? Démolir entièrement l'empire turc, ou juste reprendre la Terre sainte voir Constantinople ?) devrait lui permettre de survivre plus longtemps.

Sinon, on va parler Breton dans les Amériques ? 😝
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Message par Yodarc Mer 9 Mar - 14:39

Collectionneur a écrit:Pour Venise, sachant qu'OTL ses quelques îles en Méditerranée seront les cibles des ottomans dans les décennies qui suivent, une alliance opportuniste, devrez si la croisade réussi (objectif final au fait ? Démolir entièrement l'empire turc, ou juste reprendre la Terre sainte voir Constantinople ?) devrait lui permettre de survivre plus longtemps.

Sinon, on va parler Breton dans les Amériques ? 😝

Pour la croisade, il va y avoir deux branches aux destinées variées (je n'en dis pas plus, mais la diversité des alliés dans un cas va plutôt plomber une des expéditions).

Quant aux Amériques, il est vrai que la Bretagne risque de jouer un rôle prépondérant, surtout vu que les pêcheurs bretons allaient du côté de Terre -Neuve à l'époque (dans les années 1520, Terre-neuve devient un lieu important de pêche à la morue pour les marins anglais, portugais, basques et bretons).
Sachant que peut-être Jacques Cartier aura son rôle à jouer dans les années ultérieures.
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Message par Yodarc Lun 14 Mar - 19:44

Bonjour ! Voici la septième partie de ce récit alternatif qui sera sur les tendances dans les îles Britanniques dans les années 1521-1523. Rien de spectaculaire dans l'évolution de la situation des territoires, hormis quelques petites nuances résultant des précédents événements décrits (et quelques autres on ne peut plus évidents du fait des conséquences du POD).
Sinon, ce texte arrive tardivement par rapport à mon approche de publication du fait d'une fin de semaine chargée (un entretien d'embauche et week-end passé en famille) et pas à cause de sa difficulté (il fait partie des éléments les moins difficiles à présenter, sans doute parce qu'ils ne sont pas aussi imprévisibles et compliqués à décrire qu'une guerre par exemple). En fait, ce texte a été rédigé depuis plusieurs jours parce que je fonctionne de cette façon : conscient de la difficulté de traiter de manière plausible mon récit, je développe progressivement mon récit pour pouvoir garder de la marge de manœuvre pour leur publication (notamment en cas d'imprévu du quotidien), ce qui me permet aussi de travailler plus sereinement et tranquillement sur ces petits textes (qui sont retravaillés jusqu'à leur publication en ligne).
Sur ces mots sur la petite perturbation du rythme de publication (qui le sera encore cette semaine), place au récit. Bonne lecture !

1521-1523 : Dans les îles britanniques
Les années 1521-1523 voient les royaumes des îles britanniques connaître des situations distinctes alors les événements touchant la Chrétienté se développent.

En 1521, le royaume d’Angleterre tire profit de son alliance et de sa proximité avec le royaume de France au travers du commerce avec le nord du royaume et avec les Flandres.La paix et les mesures économiques du chancelier contribuent à consolider le trésor royal, même si cela crée aussi un certain ressentiment dans la population. Depuis son arrivée au poste de chancelier, le cardinal Thomas Wolsey gère les désirs du roi avec compétence et diplomatie tout en développant son pouvoir et son influence. L’alliance française s’est fortifiée avec la promesse de mariage entre la fille d’Henri VIII et le fils de François III de Bretagne et sa renonciation au titre de roi de France. Cette alliance se trouve au cœur d’une politique diplomatique dont certains aiment à la comparer à la politique de feu Henri VII, le père d’Henri VIII.
Les événements des années 1521-1522 bouleversent quelque peu cette approche, même si elle continue d’exister sous une autre forme. La prise de Belgrade et l’appel de Léon X aux souverains chrétiens à participer à une expédition militaire contre les Turcs suscite le vif intérêt d’Henri VIII durant l’automne 1521. Mais son caractère versatile contribue à faire retomber sa motivation à participer au projet, d’autant plus lorsque Léon X décède. Les négociations menées par le successeur de Léon X, Paul III, et le fait que l’empereur Charles Quint et la régence française semblent prêts à rejoindre une alliance contre les Turcs amènent le souverain anglais à vouloir rejoindre l’alliance, peu désireux de voir ses voisins et rivaux obtenir une gloire à laquelle il pourrait accéder. Une partie de lui rêve de pouvoir devenir le nouveau Richard Cœur de Lion à défaut de pouvoir réussir là où Édouard III et Henri V avaient failli obtenir en France. Les seigneurs anglais sont cependant plus mitigés ou incertains du projet, la plupart n’y voyant aucun intérêt. Malgré le manque de motivation d’une partie de ses seigneurs, Henri VIII charge Thomas Boleyn de participer à la rencontre de Cambrai de septembre 1523 qui doit déterminer la répartition des responsabilités dans l’expédition. Le roi anglais se voit confier de déployer la flotte anglaise pour soutenir celle des portugais et des espagnols dans le nord de l’Afrique. Voulant aller plus loin, le souverain charge son ami, Charles Brandon, d’être à la tête des forces militaires qui accompagneront la flotte dans l’expédition.
Durant la même période, Henri VIII cherche à faire de sa cour la plus brillante de la Chrétienté, stimulé par la toute puissance des Habsbourg mais surtout par le dynamisme de la cour royale française où sa sœur et le duc François III de Bretagne rivalisent dans le mécénat pour renforcer leur prestige et influence. Cette recherche aboutit à la multiplication des fêtes et des tournois auxquels le roi participe, quand il ne va pas à la chasse avec ses amis et confidents. Durant ces activités physiques, Henri VIII s’est retrouvé à quelques reprises victime d’accidents. Le plus grave a lieu en 1521 lors d’un tournoi lorsque la lance de son adversaire manque de lui transpercer l’œil.
Un autre élément caractérise cette période : la position ferme d’Henri VIII contre les idées de Luther. Celle-ci s’exprime par la publication du traité théologique défendant les sept sacrements en 1521, amenant Henri VIII à se voir accorder le titre de « défenseur de la foi » par le pape Léon X. Au-delà de ce texte, le roi s’appuie sur son chancelier pour combattre le développement des idées de Luther en son royaume tandis que Thomas More publie en 1523 Responsio ad Lutherum en réponse au texte critique de Martin Luther envers le roi.
Cette politique religieuse n’empêche cependant pas des éléments de réforme dans la gestion locale de l’église, tout particulièrement après l’élection de Paul III. Ainsi, en 1523, Thomas Wolsey obtient du pape le pouvoir de mener réforme sur le territoire de l’Angleterre. Cela l’amène à reprendre la réforme pontificale de l’ordre des Augustins, mais aussi à commencer une enquête sur la bonne tenue des couvents des territoires de York et d’Ipwich.
Si le royaume d’Angleterre connaît prospérité et une place éminente dans la Chrétienté, Henri VIII est cependant insatisfait, n’ayant toujours pas de fils avec son épouse, Catherine d’Aragon. La situation est aggravée par le fait qu’il a eu un fils illégitime, Henri Fitzroy, né en 1519, et que ses deux neveux continuent de grandir en bonne santé.

Les années 1521-1523 sont compliquées pour le royaume d’Écosse : le compromis trouvé par le traité de Calais de 1517 s'estompe pour différentes raisons. D'une part, la forte rivalité entre John Stuart d’Albany et Archibald Douglas s’est renforcée au fil des années, le régent déterminé à mener la gouvernance du royaume comme il l’entend tandis que le chef du clan Douglas souhaite prendre la tête de la régence. Cette rivalité se traduit par de nombreux incidents entre leurs alliés. Le premier accuse le second d'essayer d'usurper le pouvoir du conseil de régence tandis que le chef du clan Douglas dénonce les abus du premier. Le contrôle sur James V est au cœur des tensions, car tous deux veulent le garder sous sa propre influence, quels que soient les compromis qui permettent à Margaret Tudor de lui rendre visite. L'existence de l'alliance anglo-française contribue également à alimenter les tensions car elle affaiblit la position d'Albany en tant que régent principal tandis que le parti anglais dirigé par Archibald Douglas se renforce.
Pour pouvoir conserver sa position, John II Stuart réalise plusieurs voyages en France entre 1521 et 1523, à la fois pour visiter les terres qu’il a en possession, mais aussi pour demander le soutien de la régence française. Il s’appuie sur François III de Bretagne qui lui avait permis de revenir en Écosse pour prendre la position de régent, étant peu confiant vis-à-vis de Marie d’Angleterre dont il soupçonne d’être plus favorable à sa sœur. Ces voyages lui permettent d’avoir l’assentiment français, même cette approbation paraisse mitigée faute de soutien ferme de la part de la régente.
Dans cette lutte d’influence, Margaret joue un jeu particulier. Si elle est officiellement un membre-clé de la faction anglaise du fait de ses relations familiales avec Henri VIII, l’existence du « Triumvirat des Tudor » et sa volonté de retrouver une position éminente au sommet du conseil de régence l’amènent à développer des liens aussi bien avec les soutiens anglais qu’avec les membres de la faction française. A cela s’ajoute une relation qui se dégrade avec son second époux, ayant appris pour ses infidélités et le fait qu’il avait payé sa maîtresse avec l’argent qu’elle possédait. Tirant profit de la situation d’alliance avec les royaumes de France et d’Angleterre, elle parvient à se développer un réseau d’alliés regroupant les seigneurs écossais des deux factions qui n’ont aucun problème à collaborer ensembles, faute de rivalité entre leurs clans respectifs. Ce réseau n’est cependant pas aisé à maintenir ou à développer, les rivalités entre seigneurs écossais pouvant être très vives. A cela s’ajoute le fait que ni John II Stuart ni Archibald Douglas ne souhaitent voir la reine douairière revenir au premier plan, même si le régent peut s’appuyer sur le soutien de cette dernière en plusieurs occurrences.
Ces rivalités contribuent aussi au développement d’un troisième camp qui se rapproche de Christian II de Danemark dans l’espoir d’avoir le soutien de Charles Quint. Cette faction connaît des difficultés à développer son influence, car leur principal allié est confronté à la guerre d’indépendance des suédois suite au Bain de sang de Stockholm de décembre 1520. A cela s’ajoute le fait que Charles Quint semble peu intéressé à soutenir une faction en Écosse, même s’il la soutient afin de gagner une certaine influence en Écosse. Le développement de la faction impériale est fragilisé avec la défaite et l’exil de Christian II en janvier 1523 lorsque ce dernier est chassé du pouvoir en Suède et au Danemark.
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Message par Yodarc Dim 20 Mar - 20:40

Voici la huitième partie de ce récit. Elle se concentre sur les éléments marquants les territoires contrôlés par les Habsbourg et le royaume de Hongrie. A l'instar de la précédente partie, le but est de présenter comment la situation évolue pour les différents territoires et de voir les récurrences par rapport à la réalité historique mais les différences (même l'une et l'autre résultent d'interprétations personnelles). J'espère que cette partie saura vous plaire.

Bonne lecture !

1521-1523 : De l’Espagne à la Hongrie
Les années 1521-1523 voient les Habsbourg renforcer leur position dominante dans la Chrétienté mais aussi être confrontés par de nombreux défis.

En 1521, Charles Quint cherche à affermir son autorité sur ses territoires mais aussi sur la Chrétienté, déterminé à ressusciter l’empire universel qui avait existé du temps de Charlemagne et surtout des romains d’antan. La chute de Belgrade en août 1521 lui donne l’opportunité de développer cette ambition grâce à la relance du projet d’expédition militaire contre les Turcs par le pape Léon X. Il est le premier à s’investir dans le projet, signant une alliance avec le pape en octobre 1521 qui lui permet par la même occasion d’obtenir la reconnaissance papale pour son titre de roi de Naples. A cela s’ajoute l’appel à l’aide du Grand Maître des chevaliers hospitaliers qui lui donne une opportunité de mener le grand combat de la foi contre les Turcs infidèles. Cela l’amène à préparer une flotte durant l’hiver 1521-1522 destiné à fournir à Rhodes des renforts et des ressources pour soutenir un siège que les chevaliers hospitaliers estiment imminents. Durant l’année 1522 et le siège de l’île par les Ottomans, Charles Quint est le principal soutien des défenseurs de l’île en envoyant au total trois flottes entre mars et décembre 1522 pour soutenir les chevaliers hospitaliers contre les Turcs. Le succès contre les Turcs contribue à renforcer les liens entre les chevaliers hospitaliers et l’empereur, ce dernier tirant aussi un grand prestige du fait de son soutien aux défenseurs de Rhodes.
L’élection de Paul III contribue à renforcer les liens entre Charles Quint et la papauté, le nouveau pape le soutenant dans le projet contre l’empire Ottoman. Charles Quint devient le meneur de la Sainte-Ligue, élaborant le projet d’expédition militaire durant l’année 1523 et obtenant le soutien de la majeure partie des membres de l’alliance. L’empereur développe aussi ses liens avec le royaume de Hongrie au travers du mariage de sa sœur Marie avec Louis II de Hongrie en décembre 1521 alors que son frère Ferdinand épouse la sœur du roi hongrois, Anne Jagellon. Afin que son frère puisse honorer la promesse de mariage obtenu lors du congrès de Vienne par leur grand-père Maximilien I, Charles Quint accorde par le traité de Worms d’avril 1521 la responsabilité des terres héréditaires de la maison Habsbourg à son frère.
Mais si le souverain Habsbourg développe sa politique d’empire universel et de champion du catholicisme, il est aussi confronté à diverses difficultés en ses différents territoires.En Espagne, deux révoltes importantes font rage dans les années 1520-1522. La première révolte est celle des Germanias dans la région de Valence tandis que la seconde est celle des communautés de Castille. Les deux révoltes ont en commun le rejet des élites locales de l’ingérence croissante du pouvoir royal et de la centralisation du pouvoir. A ces révoltes s’ajoutent au printemps 1521 une insurrection en Haute-Navarre, les habitants de la région n’ayant pas accepté la soumission à la couronne de Castille et par extension à la couronne espagnole. Les rebelles cherchent à tirer profit des différentes insurrections pour s’émanciper de la tutelle espagnole et demandent l’aide d’Henri II de Navarre. Le souverain navarrais est cependant observateur de l’insurrection, ne pouvant compter sur la régence française pour tenter de récupérer ses territoires perdus. Le régent d’Espagne, le cardinal Adriaan Floriszoon Boeyens, et les vice-rois locaux parviennent à réprimer les différentes révoltes sur la fin de l’année 1521 et au début de l’année 1522. Une importante répression s’abat sur les territoires s’étant rebellés, tout particulièrement en Haute-Navarre et en Castille. L’insurrection en Haute-Navarre contribue à détériorer les relations entre la couronne d’Espagne et celle de Navarre, Charles Quint soupçonnant Henri II de Navarre d’avoir incité les rebelles de Haute-Navarre afin de pouvoir récupérer le territoire perdu en 1515.
Il n’y a pas que les insurrections dans les terres d’Espagne qui importunent Charles Quint : les années 1521-1523 voient une fracture se dessiner sur les terres d’Empire du fait des idées de Luther. Déterminé à renforcer l’autorité impériale et à préserver l’unité du Saint-Empire romain, Charles Quint rassemble la diète à Worms au printemps 1521 afin de décider du sort de Martin Luther. L’édit qui en ressort en mai 1521 met au ban de l’empire le moine allemand, condamnant ce dernier et ses idées. Le moine allemand est cependant accueilli par le prince-électeur de Saxe et les décisions de l’édit de Worms ne sont pas respectées par plusieurs des princes allemands. La fracture se confirme lors des trois diètes de Nuremberg entre le printemps 1522 et l’automne 1523. Alors qu’elles se sont tenues afin d’amener les princes du Saint-Empire romain à soutenir le projet d’expédition militaire contre les Turcs, elles ont évolué sur la controverse autour du respect des décisions de la diète de Worms : une partie des princes allemands ne sont pas intéressés de contribuer au projet militaire sans garanties de l’empereur au respect de leurs droits. Et parmi ces droits s’est ajouté celui de la liberté de pratique religieuse, plusieurs princes allemands soutenant Martin Luther ou ayant adhéré à ses idées. Malgré les exigences de Charles Quint et du pape à les pousser à respecter les décisions de la diète de Worms, les princes allemands se montrent déterminés à ne pas voir l’empereur empiéter sur leurs privilèges et droits. A cette fronde grandissante des princes allemands s’ajoutent des troubles locaux grandissants, notamment de la part des paysans qui sont las de subir de nombreuses difficultés. Ces troubles amènent à une première révolte conséquente, la révolte des chevaliers en 1522, première insurrection à intégrer les idées de Luther dans ses revendications.

Devenu archiduc des terres héréditaires des Habsbourg par le traité de Worms en avril 1521, Ferdinand de Habsbourg est confronté à une situation particulière. Ses territoires sont lourdement endettés sous son grand-père, Maximilien I, l’amenant à mener des politiques d’austérité. Le nouvel archiduc cherche en outre à poursuivre la politique centralisatrice de son prédécesseur. Ce faisant, il se heurte ce faisant à l’hostilité de ses sujets, ce qui l’amène à prendre des mesures fortes. Ainsi, en 1522, il fait arrêter et exécuter le maire rebelle de Vienne et ses conseillers.
A ces difficultés s’ajoute le conflit en Hongrie. Suite à la chute de Belgrade, Ferdinand suit son frère dans le projet d’expédition militaire contre les Turcs. Dans le même cadre, il consolide ses liens avec le royaume de Hongrie, notamment au travers de son mariage avec la sœur de Louis II, Anne. En parallèle des négociations pour la création d’une alliance contre l’empire ottoman, l’archiduc d’Autriche envoie des soldats soutenir son beau-frère, Louis II de Hongrie. Ce soutien n’est pas évident, les seigneurs d’Autriche n’étant peu favorables à l’envoi de forces armées en dehors de l’espace du Saint-Empire romain. En dépit de ces difficultés, Ferdinand prépare l’organisation de l’expédition, tout particulièrement à l’automne 1523 lorsque le projet est officialisé par la rencontre de Cambrai. Ne pouvant s’appuyer seulement sur les seigneurs autrichiens, il négocie avec les cantons suisses pour pouvoir se constituer une force suffisante pour mener campagne dans les Balkans.

Le royaume de Hongrie se trouve dans une position difficile dans les années 1521-1523. De nouveau en guerre contre l’Empire Ottoman suite à l’insulte de Louis II à l’encontre de l’ambassadeur de Soliman, le royaume perd ses défenses méridionales avec la perte des forteresses de Šabac et de Belgrade à l’été 1521. Il connaît cependant un certain répit du fait de l’intérêt de Soliman pour s’emparer de Rhodes et de la nécessité pour le sultan turc de réorganiser ses forces après l’échec du siège de l’île. Le renforcement des liens avec la dynastie des Habsbourg au travers des mariages de Louis II avec Marie d’Autriche et de Ferdinand avec Anne Jagellon et la constitution de la Sainte-Ligue en 1522 contribuent à nourrir l’espoir du souverain hongrois et de ses seigneurs à repousser la menace turque. Mais l’important pouvoir des magnats hongrois et la corruption sont des fléaux pour le royaume et le rendent inapte à pouvoir se préparer pour des campagnes militaires contre les Ottomans.
Ces années voient l’épanouissement du couple de Louis II avec Marie alors que cette dernière commence à développer son influence à la cour de Hongrie. L’importante présence de Hollandais et d’Allemands dans sa cour contribue à renforcer le soutien des intérêts de la maison des Habsbourg, ce qui est considéré d’autant plus nécessaire alors que le projet d’expédition contre les Turcs se met en place durant l’année 1523. Mais cette présence de conseillers étrangers et les liens étroits qui se tissent avec les Habsbourg contribuent aussi à nourrir les divisions au sein de la noblesse hongroise, plusieurs magnats étant hostiles à l'ingérence de la Maison d'Autriche dans les affaires internes.
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Message par Collectionneur Dim 20 Mar - 22:28

Je pense que cela va être difficile pour Charles Quint de soutenir une guerre de longue haleine et en même temps de maintenir assez de troupes dans ses divers territoires pour mater les rebelles et contestataires.


Dernière édition par Collectionneur le Lun 21 Mar - 14:50, édité 1 fois
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Message par Yodarc Dim 20 Mar - 22:45

Collectionneur a écrit:Je pense que cela va être difficile pour Charles Quint de soutenir une guerre de longue haleine en même de maintenir assez de troupes dans ses divers territoires pour mater les rebelles et contestataires.

En effet. Même si l'expédition va prendre une forme inspiré du projet OTL d'expédition de Maximilien I, ce qui atténuera en partie les contraintes logistiques, Charles Quint va être confronté à des difficultés assez similaires à celles connues dans les années 1520, à ceci près que toute son attention est portée sur les Ottomans et non pas par François I (j'ignore si c'est mieux, car vu les capacités militaires que développe l'empire ottoman à cette période, tout projet militaire contre eux risque d'être compliqué sans une bonne dose de coopération et de ressources).

Mais c'est un des éléments que je trouve intéressant concernant la situation des Habsbourg : que ce soit avec ou sans François I, leur situation est assez compliquée du fait du développement de la Réforme et de la puissance militaire des Ottomans (à la fois sur le plan numérique et sur le plan qualitatif) à cause de la multiplicité des territoires à gérer. En outre (comme j'ai pu le suggérer en pointillé dans mes précédentes parties), l'absence immédiate d'un rival pour contrebalancer la toute-puissance de Charles Quint dans la Chrétienté contribue à renforcer les potentielles défiances à son égard, que ce soit dans ses terres (les princes allemands) ou de ses voisins (même si un combat contre les Turcs peut atténuer en partie les appréhensions potentielles de la papauté).

Plusieurs des éléments ci-mentionnés et d'autres seront développées dans les parties ultérieures et vont avoir un impact sur la manière dont la grande expédition contre les Turcs va être affectée.
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Message par Flosgon78 Dim 20 Mar - 22:46

C'est un projet risqué, à voir ce qui en résultera !
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Message par Yodarc Dim 27 Mar - 21:06

Voici la neuvième partie de ce récit. Elle se concentre sur les évolutions pour certains des territoires italiens (ou jouant une influence dans cette réalité alternative dans le cas de la Confédération suisse). J'espère qu'elle saura vous plaire. Bonne lecture !

1521-1523 : Papauté et territoires italiens
Les années 1521-1523 sont des années charnières pour de nombreux territoires de la péninsule italienne alors que les événements liés à la menace turque influencent les équilibres politiques de la péninsule et que d’autres événements influencent leur évolution.

La papauté connaît d’importants changements durant ces années. En 1521, Léon X relance le projet d’expédition contre les Turcs suite à l’attaque de Soliman contre les terres méridionales du royaume de Hongrie et la prise de Belgrade. Dans cette démarche, il développe des liens conséquents avec Charles Quint et Ferdinand de Habsbourg dans le traité d’alliance de Vérone signé en octobre 1521 et qui lui donne l’occasion de reconnaître Charles Quint en tant que roi de Naples. Dans la même logique, il exhorte les autres souverains et dirigeants de la Chrétienté à agir, s’appuyant sur le Traité de Londres de 1517 pour légitimer son propos. Mais avant d’avoir pu progresser davantage dans ses négociations et appels, le pape décède d’une bronchopneumonie au début de décembre 1521.
Le décès de Léon X provoque la tenue d’un conclave à la fin de l’année 1521. Si les cardinaux Alexandre Farnèse et Giulio de Médicis sont parmi les favoris, c’est le cardinal Matthieu Schiner qui est finalement choisi au début de janvier 1522 : le cardinal de Sion a l’avantage d’avoir été proche de Léon X et de Jules II et d’avoir de bonnes relations avec Charles Quint sans faire partie de ses proches. Choisissant le nom Paul, Matthieu Schiner devient Paul III et exprime sa volonté de retourner aux sources évangéliques du message chrétien.
Dans les deux premières années de son pontificat, Paul III est très actif sur les plans diplomatique et théologique. Reprenant la suite de Léon X, il travaille à rassembler les différents souverains chrétiens autour d’une alliance pour combattre les Turcs Ottomans. Sa proximité avec l’empereur Charles Quint facilite ce travail et le siège de Rhodes donne une opportunité de convaincre plusieurs des souverains hésitants à se joindre à la création d’une alliance militaire. La république de Venise a été la plus difficile à persuader, le pape ayant eu besoin du soutien de Charles Quint et de certains de ses autres alliés pour convaincre la république maritime à rejoindre l’alliance. En septembre 1522, il fonde la Sainte-Ligue dont le but est de combattre les Turcs et de réaliser le projet d’expédition militaire de son prédécesseur. Si les principales puissances chrétiennes s’y trouvent, Paul III déplore la neutralité de Venise alors que le royaume de Pologne n’a pas donné de réponse, Sigismond I étant occupé à régler le conflit avec la principauté de Moscovie. En dehors de ces échecs, le pape soutient le projet d’expédition militaire proposé par Charles Quint alors qu’il négocie avec la régence française pour accorder le passage de leurs troupes sur les territoires de la Papauté. Durant la même période, Paul III renforce les liens avec les cantons suisses.
Sur le plan théologique, Paul III mène deux combats. D’une part, il continue de combattre les idées de Martin Luther, perpétuant la position de son prédécesseur, mais aussi celle qu’il a prise en tant que cardinal et prince-évêque de Sion en 1521. Ainsi, il envoie le cardinal Lorenzo Campeggio à la seconde diète de Nuremberg qui s’est tenu de décembre 1522 à février 1523 dont le sujet était l’application des décisions de la diète de Worms. Le cardinal in latere du pape en terre d’empire informe les membres de la diète du message du pape : ce dernier les enjoint d’appliquer les décisions de la diète de Worms. Les réticences des princes allemands et leurs revendications sont mal perçues par le pape qui perçoit cependant les problèmes soulevés par ces derniers.
Dans le même temps, le nouveau pape commence à développer une politique de réforme destinée à combattre les abus au sein de l’Église et à faire revenir cette dernière à ses racines évangéliques. S’appuyant sur son expérience d’évêque et s’inspirant de certaines idées d’Érasme, il entreprend à mettre en place dès 1522-1523 des réformes ecclésiastiques et théologiques visant à revenir aux principes évangéliques du message chrétien tout en veillant à préserver les fondamentaux du canon catholique. S’il maintient un niveau de vie assez remarquable, il cherche à développer un mode de vie plus vertueux dans les états de la Papauté, suscitant quelques oppositions et ressentiments au sein de la noblesse romaine et de certains cardinaux. Parmi les premières réformes figure celle de la réorganisation de l’ordre des Augustins. Ses réformes dans le domaine fiscal connaissent plus de difficulté à cause du poids considérable de certaines sources de revenus, notamment autour des dispenses papales. Pour pouvoir développer ses réformes, Paul III choisit des conseillers réformateurs et correspond avec les grands penseurs et les évêques favorables à une réforme interne de l’Église, comme Guillaume de Briçonnet ou Hugo von Hohenlandenberg, évêque de Constance. Ses actions et correspondances permettent l’émergence d’un mouvement réformateur à travers la Chrétienté, même si son développement est entravé du fait de l’expansion des idées de Martin Luther et des suspicions de connivence entre certains représentants religieux avec ces idées.

La mort de Léon X et l’élection de Paul III amène le cardinal Giulio de Médicis à s’occuper de manière plus conséquente de son rôle de Gran Maestro de Florence. Sa gouvernance lui permet d’obtenir le soutien de la majeure partie des habitants de Florence, son austérité et son soutien des arts et de la culture permettant à la ville de retrouver progressivement un éclat qu’elle avait perdu sur les dernières décennies. En parallèle, il continue de jouer un rôle important dans la papauté, faisant partie des principales figures du cercle principal du pape. Il fait entrer Florence dans la Sainte-Ligue, affirmant ainsi ses liens avec la papauté et le désir de donner à Florence une importance qu’elle avait eu autrefois.
La faction républicaine de Florence est cependant très hostile à son égard et complote contre lui, soutenu par le cardinal Soderini qui est rival des Médicis. Un premier projet de complot se dessine à l’hiver 1522 après qu’une rumeur affirmant le départ du cardinal Giulio de Médicis de sa position de Gran Maestro ait été démentie. Mais faute de soutiens extérieurs qui permettraient aux adversaires de Giulio de Médicis d’agir, ces derniers sont contraints d’attendre qu'une opportunité s'offre à eux, préparant avec attention leurs projets. Ils se rapprochent alors de François Marie Della Rovere qui recherche les ressources pour recruter une armée pour reprendre le duché d’Urbino. Ce dernier est désormais placé sous la tutelle pontificale, même si officiellement il est sous l’autorité des Médicis.

La république de Venise se trouve dans une position très compliquée durant les années 1521-1523. Alors que le pape Léon X appelle à l’unité chrétienne pour affronter les Turcs, le doge tergiverse, ne voulant pas menacer les relations commerciales avec l’empire ottoman et peu désireux de voir sa cité de nouveau en conflit contre leur puissant voisin après la guerre de 1499-1503 où elle avait perdu l’Albanie et de nombreuses possessions grecques. Dans l’intérêt de préserver les échanges commerciaux, le doge signe un accord de non-agression avec les Ottomans au début de l’année 1522. Mais cette position de neutralité est mise à mal avec les demandes croissantes du pape et les pressions de l’empereur Charles Quint. Ces derniers finissent par menacer la république d’un passage sur ses territoires des forces armées destinées à l’expédition contre les Turcs, mais promettent aussi d’aider la république maritime de récupérer certaines des terres perdues aux Ottomans dans les précédentes décennies. Entre le risque de pertes des débouchés commerciaux avec la Sublime Porte d’un côté et le risque plus direct de voir la république de Venise se faire envahir par les armées alliées de la Sainte-Ligue alors que le duché de Vérone et les terres héréditaires des Habsbourg sont à proximité, le doge se résigne à rejoindre la Sainte-Ligue à l’automne 1522. La république maritime autorise ses alliés à faire escale sur les îles qu’elle possède et envoie même une flotte ravitailler les défenseurs de Rhodes à la fin de novembre 1522. En 1523, elle prépare sa flotte à la fois pour participer à l’expédition militaire préparée par la papauté et l’empereur Charles Quint, mais aussi pour essayer de protéger ses territoires des potentielles représailles ottomanes.

A la différence de son ancienne rivale, Gênes n’a pas ces dilemmes politiques. Durant les années 1521-1523, Antoniotto II Adorno renforce sa position de doge, tirant profit de l’exil de ses principaux rivaux. Il consolide aussi ses relations avec la régence française. Du fait de ce rapprochement, le doge rejoint la Sainte-Ligue lorsque le royaume de France accepte d’y contribuer. Le doge y voit aussi une opportunité pour restaurer la situation de sa cité alors qu’elle a été affaiblie par les rivalités entre les Albergo et les guerres d’Italie. Mais si le doge parvient à renforcer sa position, il est aussi confronté au mécontentement et à l’ambition des autres Albergo qui cherchent à tirer profit du vide provoqué par l’exil des Fregoso pour contester le pouvoir du doge, soutenu dans cette démarche par les communes qui n’ont jamais accepté la toute-puissance du doge.

Les années 1521-1523 voient le duché de Milan se trouver dans une situation particulière. Le duc Maximilien Sforza a su conforté sa position durant les années précédentes, ayant notamment quatre enfants en 1523 : Béatrice, Francesco, Bianca née en 1520 et Ludovico en 1522. Avec son épouse Bona, le duc a insufflé à sa ville une nouvelle ville, lui redonnant le cadre dynamique sur le plan culturel et artistique et faisant de Milan un des pôles culturels les plus importants de la péninsule italienne.
Afin de consolider sa position et préserver son duché, le duc consolide ses relations avec la papauté et développe celles avec Charles Quint. Dans le cas des relations avec l’empereur, elles sont cependant cordiales et ne vont pas au-delà des échanges diplomatiques, le duc étant conseillé par son épouse de ne pas trop se rapprocher des Habsbourg qui ont autant de prétentions sur le duché de Milan que les souverains français. L’épouse de Maximilien le conseille de se rapprocher de la régence française afin de préserver des relations avec le royaume de France. Maximilien commence à développer une politique assez similaire à celle de son ancêtre, le duc Francesco, qui avait cherché à développer une politique diplomatique basée sur l’équilibre entre les différents voisins du duché pour contrebalancer les menaces des autres prétendants. Dans cette optique, le duc intègre la Sainte-Ligue en 1522 afin de soutenir le projet du pape Paul III et de s’assurer la garantie que ses puissants voisins ne chercheront pas à interférer dans les affaires du duché.
Mais les années 1521-1523 voient aussi le début de l’évolution des relations entre le duché et les cantons suisses. Avec le retour de la paix et de la prospérité, la question du maintien de l’alliance avec les cantons suisses devient croissante, même si l’existence des différents souverains pouvant prétendre au duché justifie son maintien pour le duc. Le paiement de la pension annuel devient un sujet de discorde pour l’entourage du duc alors que l’hostilité des Milanais envers les suisses grandit à nouveau à mesure que la stabilité du duché se renforce, questionnant la pérennité du traité de Bergame. Les pressions croissantes de son entourage amène le duc à se détacher tout doucement de son alliance avec les Suisses : il continue de maintenir la relation diplomatique avec les cantons suisses, mais rogne sur la somme de la pension, s’appuyant notamment sur Bernardino de Médicis, un collecteur d’impôts à son service.

Bien que n’étant point partie intégrante de la péninsule, les cantons suisses continuent d’y jouer un rôle important dans le début des années 1520. Ils continuent de maintenir une importante relation avec le duché de Milan, même si l’hostilité à leur encontre se développe. La crise genevoise à contribué à renforcer les liens entre la république de Genève et les cantons contigus tout en contribuant à nourrir une importante rivalité entre les suisses et le duc Charles III de Savoie. L’élection de Paul III à la tête de la papauté provoque une consolidation de l’alliance de la Confédération suisse avec les États pontificaux. Cette alliance renforcée amène les cantons suisses à rejoindre la Sainte-Ligue destinée à combattre les Turcs en 1522, y voyant une opportunité pour fournir aux différents membres de l’alliance un nombre important de mercenaires pour les soutenir.
Les années 1521-1523 voient cependant l’émergence d’une controverse religieuse au canton de Zurich. En 1521, Ulrich Zwingli devient une figure importante de Zurich. Alors qu'il continue de développer ses positions théologiques, il apprend au début de 1522 l'élection de Matthieu Schiner en tant que pape. Il accueille la nouvelle avec un certain intérêt, étant ami avec le cardinal et connaissant ses réflexions sur la nécessité de réformer l’Église. Il espère que Paul III prendra des mesures pour réformer l'Église et lui permettre de se nettoyer de sa corruption et de revenir à une approche plus évangélique du message du Christ.
Plusieurs événements de l’année 1522 amènent cependant le prêcheur à exprimer plusieurs de ses positions. Le premier est l’Affaire des Saucisses : en mars 1522, un des amis de Zwingli, l’imprimeur humaniste Christoph Froschauer, donne à manger de la saucisse à ses employés et à trois prêtres en plein Carême alors que l’Église proscrit la consommation de viande avant Pâques. Si Zwingli s’abstient lui-même de consommation de viande, il défend le choix de l’imprimeur au travers d’un Traité sur l'observation du carême. La controverse provoque la réaction des ecclésiastiques, notamment de l’évêque de Constance. A l’automne 1522, les positions de Zwingli se font encore plus controversées. D’un côté, il publie un texte questionnant la pertinence du célibat des prêtres, ce qui provoque de vives réactions des autorités ecclésiastiques. De l’autre, l’annonce de la création de la Sainte-Ligue en octobre 1522 amène une réaction mitigée du prédicateur : s’il est favorable à l’alliance avec la papauté, Zwingli n’est pas favorable à l’implication de ses compatriotes dans le conflit, dénonçant un prétexte pour mettre en œuvre la politique de mercenariat développée par les cantons suisses. Ses positions contre l’implication des cantons suisses dans la Sainte-Ligue provoque de vives réactions au sein de Zurich et de la confédération suisse, nombreux étant ceux qui dénoncent les critiques du prêcheur, notamment parce que la politique de mercenariat est à la source de leur économie.
Les controverses importantes provoquées par les positions de Zwingli amènent à la tenue d’une première Dispute en janvier 1523 afin de régler la querelle. Durant cette dispute, Zwingli triomphe, son adversaire, le grand vicaire de l’évêque de Constance n’ayant pas réussi à convaincre de l’hérésie du prêtre stipendiaire de la cathédrale Grossmünster de Zurich. Durant l’été 1523, Zwingli reçoit un message de Paul III. Dans son message, le pape salue la volonté de réforme évangélique de son ami, mais l’avertit de ne pas prendre de mesures trop radicales qui iraient à l’encontre du canon catholique. A l’automne 1523, une nouvelle controverse émerge autour du maintien du culte des images qui provoque la tenue d’une seconde dispute en octobre 1523. Ce colloque est aussi l’occasion de débattre de la question du célibat des prêtres. Si Zwingli parvient à convaincre une bonne partie de l’auditoire, le conseil de Zurich est plus réservé sur ces questions, ne voulant pas choquer les évêques et les autres cantons et appréhendant une réaction du pape Paul III, ce dernier prêtant une attention importante aux cantons suisses du fait des liens renforcés entre la papauté et la confédération suisse et les échanges importants que le pape réalise avec certains des évêques dans le cadre de ses projets de réforme de l’Église.


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Message par Collectionneur Dim 27 Mar - 21:43

Article wiki sur ce cardinal que je ne connaissait pas. OTL, mort de la peste a Rome en 1522 :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthieu_Schiner
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Message par Yodarc Dim 27 Mar - 22:08

Collectionneur a écrit:Article wiki sur ce cardinal que je ne connaissait pas. OTL, mort de la peste a Rome en 1522 :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthieu_Schiner

Je connais cet article qui m'a aidé à avoir une idée de la potentielle position qu'aurait ce cardinal en tant que pape, notamment sur l'enjeu des réformes de l'Église et sur le plan diplomatique (du moins initial, étant donné que la diplomatie est de nature changeante en fonction du contexte, des responsables politiques et de leurs intérêts).

Quant à son décès, j'ai hésité à conserver la mort OTL, mais j'ai préféré changer pour différentes raisons :
_ "narratives" (le plus faible) : cela aurait donné une situation assez similaire à celle historique, avec une année d'avance (même si je reconnais que Clément VII historique n'aurait pas nécessairement été élu)
_ facteurs "objectifs" : OTL, Matthieu Schiner vivait surtout à Rome depuis 1516 après qu'il ait été banni de sa région natale (une conséquence indirecte de la bataille de Marignan) et était un cardinal parmi d'autres. Ici, il n'a jamais connu d'exil et j'ai considéré le fait qu'il se serait éloigné de Rome lors de cette vague épidémique de peste à l'automne 1522 à cause de sa position importante (et je n'ai lu aucun décès par peste d'un des papes du seizième siècle, ce qui ne veut pas dire grand chose, mais permet d'avoir un repère pour déterminer certaines évolutions dans cette histoire alternative).

Il m'a fallu cependant déterminé quelle durée de vie supplémentaire lui ajouter et j'ai choisi de m'appuyer sur la durée moyenne de pontificat des papes qui ont été élus en ayant entre 50 et 60 ans durant le sixième siècle.

Je profite aussi pour évoquer le fait qu'en dehors du potentiel successeur de Paul III ITTL, je ne mentionnerai pas le nom du cardinal qui serait élu à cause du flou cognitif important autour des cardinaux de la période au-delà des années 1520 (d'autres papes signifie que les cardinaux créés en cette période ne seront pas exactement les mêmes et par conséquent, les papes seront encore plus différents de ceux de la période historique).
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Message par Yodarc Sam 2 Avr - 20:29

Bonsoir. La nouvelle partie concerne le conflit contre l'Empire Ottoman. C'est la plus longue partie que j'ai eu à rédiger et j'ai cherché à être assez crédible tout en tenant compte des nouvelles données provoquées par les changements faisant suite au POD. Cette partie n'a pas été évidente à travailler car je devais trouver un bon équilibre entre ce que je connais des rapports de force historiques et ceux résultant de la situation. Il n'y a qu'une seule description un peu détaillée d'une bataille parce que j'avais pour source d'inspiration la bataille de Mohacs de 1526 (du moins pour le déclenchement) et avait une certaine idée des caractéristiques des forces militaires des deux camps. J'espère que ce passage saura vous plaire.
Bonne lecture !

1524-1526 : Guerre de la Sainte-Ligue, la « Croisade Habsbourgeoise »
1524 voit le déclenchement de la grande expédition de la Sainte-Ligue, qui sera connue comme la « Croisade Habsbourgeoise » ou pour les mauvaises langues, la « Dernière Croisade ».

Cette grande expédition débute en mars 1524, François III de Bretagne quitte le royaume de France à la tête de trente mille hommes afin de suivre l’axe de progression décidée lors de la rencontre de Cambrai pour les forces françaises. Traversant les territoires de Gênes, de Modène et de la papauté, les français sont rejoint par vingt mille mercenaires suisses et condottieres au service du pape sous les ordres de Jean de Médicis surnommé Jean aux Bandes noires. Les deux armées rejoignent Ancône en juin 1524 et sont rejoint par la flotte vénitienne qui se charge de les transporter vers Durrës qui est placé sous blocus par les navires de la Sérénissime durant le printemps 1524. Arrivés vers le port albanais au début de juillet 1524, les français et leurs alliés entreprennent le siège de la cité. En août 1524, ils affrontent diverses forces envoyées par les gouverneurs locaux pour dégager le siège et les repoussent. L’artillerie française et le blocus vénitien permettent de faire tomber la cité début septembre 1524.Le siège a fait perdre environ quatre mille hommes aux Franco-italiens et aux Vénitiens. La ville est placée sous l’autorité de Venise en accord avec les promesses de la rencontre de Cambrai. Après la prise de la ville, des désaccords émergent entre les différents commandants : Jean de Médicis veut rejoindre les armées germano-hongroises en Serbie alors que les Vénitiens souhaitent consolider leur position en Albanie. Même s’il est proche des Vénitiens du fait des liens diplomatiques entre le royaume de France et la Sérénissime, François III de Bretagne se joint à l’avis de Jean de Médicis, déterminé à obtenir le plus de gloire militaire pour renforcer son prestige et son influence. L’armée franco-italienne quitte la région de Durrës à la fin du mois de septembre et remonte vers le nord. Alors qu’elle s’enfonce dans les terres au cours d'octobre, sa progression est ponctuée par les pillages pour faire vivre l’armée, ce qui provoque l’hostilité des populations locales. Au début de novembre 1524, François III de Bretagne et ses alliés s’emparent de la localité d’Ivanjica. L’arrivée de la saison hivernale affecte beaucoup l’armée franco-italienne et ralentit sa progression. Ce n’est que dans les environs de la Saint-Nicolas de l’an 1524 que l’armée italo-française rejoint les forces de Louis II de Hongrie et des commandants au service des Habsbourg en train d’assiéger la forteresse de Belgrade.
En avril 1524, les armées germaniques partent en direction du royaume de Hongrie. Ces dernières sont constituées d’environ quarante-mille hommes : les mercenaires de Georg von Frunsberg et des hommes des terres héréditaires et de nombreux mercenaires suisses rassemblées par Ferdinand de Habsbourg. Ces armées devaient être rejointes par des forces envoyées par les princes allemands soutenant la participation à l’expédition, mais le déclenchement de violentes révoltes paysannes dans les régions méridionales du Saint-Empire romain détourne ces forces de leur objectif initial. Rejoignant le royaume de Hongrie en juin 1524, les armées germaniques escomptaient recevoir le soutien des seigneurs hongrois. En lieu et place de cela, ils ne reçoivent qu’un soutien parcimonieux et méfiant de ces derniers. Si Louis II de Hongrie les rejoint, poussés par certains nobles qui affirment ne venir en armes qu’en présence du roi, seule une fraction des nobles hongrois et de nombreux prélats rejoignent avec leurs troupes les armées germaniques, une partie de la noblesse hongroise étant peu intéressés à combattre les Turcs et étant méfiants des armées étrangères qu’ils perçoivent comme un cheval de Troie des Habsbourg pour accentuer leur influence sur le royaume. D’autres, comme Jean Zápolya (1), se concentrent sur des difficultés et troubles pouvant menacer leurs intérêts. Les divisions de la noblesse hongroise et le peu de motivation de plusieurs seigneurs hongrois retardent la descente des armées vers Belgrade, les armées germano-hongroises quittant la région de Buda à la fin de juillet 1524. Près de soixante-cinq mille hommes traversent en août 1524 la Drave sur le pont bâti par les Turcs à Osijek (2) et rejoignent Šabac qu’ils assiègent à la fin du même mois. La forteresse tombe durant le mois d’octobre, permettant aux Hongrois et à leurs alliés de se diriger vers Belgrade. Ils affrontent vers la fin du mois une force envoyée par le bey de Smederevo et la défont. Ils atteignent Belgrade au début de novembre 1524 et entreprennent de l’assiéger. Les germano-hongrois se retrouvent renforcés par les armées de François III de Bretagne et de Jean aux Bandes noires vers le milieu de décembre 1524.
En mai 1524, Charles Quint embarque à Barcelone sur une des flottes devant naviguer le long des côtes d’Afrique du Nord pour progresser en direction de l’Égypte. Sa flotte est rejointe par des navires de la papauté et la flotte génoise commandée par Andrea Doria. La flotte chrétienne, composée de près de cent soixante-dix navires, rejoint Oran en juin 1524, permettant aux Espagnols de renforcer la garnison présente dans la ville depuis 1509. Ils sont rejoints en juillet 1524 par les flottes portugaise et anglaise composées d’une soixantaine de navires au total. Les Portugais profitent de l’expédition pour renforcer leur présence à Mazagan, Safi et Santa Cruz du Cap de Gué. Les trois flottes réunies progressent le long des côtes d’Afrique du Nord et rejoignent Alger à la fin de juillet 1524. La ville avait été reprise par Khayr Ad-Dîn en février 1524, obligeant son adversaire Sidi Ahmed ou el Kadhi à se replier sur ses terres. Les armées de la Sainte-Ligue composées d’environ trente-cinq mille hommes entreprennent le siège de la ville défendue par les barbaresques et leurs alliés turcs. Durant le siège, Charles Quint rencontre des représentants de Sidi Ahmed ou el Kadhi qui lui propose son aide pour prendre Alger et chasser Khayr Ad-Dîn. Au milieu d’août 1524, l’empereur accepte que le sultan de Koukou devient son tributaire en échange de sa protection et de la reconnaissance de la présence du Peñon d'Alger. La décision du souverain Habsbourg est rencontrée avec crispation chez ses alliés, notamment pour les commandants des troupes papales et anglaises. Le renfort des Koukous permettent aux armées de la Sainte-Ligue de s’en emparer d’Alger vers la fin de septembre 1524. Khayr Ad-Dîn prend la fuite, échappant de peu à la capture par ses adversaires et se réfugie à Bône, sous contrôle ottoman depuis 1522. La prise d’Alger est accueillie en triomphe par les membres de la Sainte-Ligue, notamment parce que plusieurs espèrent voir la fin des pirates barbaresques qui s’en prenaient aux côtes chrétiennes. La chute d’Alger permet aussi de libérer de nombreux esclaves chrétiens issus des différentes razzias barbaresques. Respectant l’accord trouvé avec les Koukous, Charles Quint fait signer un traité de paix à la mi-octobre 1524 qui les charge de la responsabilité de la ville. La confirmation de la promesse de l’empereur au sultan Sidi Ahmed ou el Khadi est accueillie par certains de ses alliés avec irritation, ayant le sentiment que la prise n’a servi à rien dans leur expédition.Après le succès à Alger, la flotte de la Sainte-Ligue reprend la mer au début de novembre 1524. Du fait de la mauvaise saison, l’expédition rejoint les côtes siciliennes en décembre 1524 et passe le reste de l’hiver 1524-1525 à Trapani.
Durant l’année 1524, le sultan Soliman apprend pour les attaques des puissances chrétiennes contre ses alliés et ses territoires. Le sultan turc connaît deux années difficiles : la révolte d’Ahmed Pacha qu’il avait nommé gouverneur, la défaite sur Rhodes et les attaques des puissances chrétiennes provoquent au sein de la cour de l’inquiétude et du mécontentement. Le sultan prépare durant l’hiver 1524-1525 une campagne militaire destinée à contrer ses adversaires et réaffirmer son prestige.

Au début de mars 1525, les armées de la Sainte-Ligue parviennent à s’emparer de Belgrade. La réussite du siège est accueillie avec joie par le pape Paul III et la chrétienté qui y voient un signe du ciel favorisant le succès de l’expédition. Les armées de la Sainte-Ligue ont perdu douze mille hommes pour s’emparer de la forteresse. Le passage de l’hiver et l’attrition du siège obligent les commandants des armées chrétiennes à réorganiser leurs forces. Cette réorganisation leur permet de renforcer la forteresse. La période de réorganisation voit cependant des divisions émerger entre les Hongrois et leurs alliés : si les commandants des armées alliées de la Sainte-Ligue veulent descendre sur Constantinople, les Hongrois considèrent plutôt consolider leurs frontières méridionales en s’emparant de la forteresse de Smederevo. Les hésitations et divisions des Hongrois suscitent le ressentiment de leurs alliés.Il est décidé d’aller assiéger Smederevo afin de pouvoir préserver Belgrade d’une attaque potentielle des Turcs. Les différentes armées descendent sur la forteresse et entreprennent de l’assiéger à partir de mai 1525.
Au printemps 1525, Soliman le Magnifique quitte Constantinople avec une armée de plus de cent mille hommes, rejoint par le pacha de Roumélie, Mehmet BegMihaloglu. Son objectif est de contrecarrer les armées de la Sainte-Ligue et de reprendre Belgrade à ses adversaires. Il rejoint la région de Smederevo en juin 1524. L’arrivée de l’armée turque provoque entre les différents chefs des armées de la Sainte-Ligue des désaccords entre se replier ou affronter l’armée turque pour protéger Belgrade et tenter de s’ouvrir la route de Constantinople. Les seigneurs hongrois sont hostiles à l’idée de voir Belgrade de nouveau perdue aux Turcs et encouragent leurs alliés à confronter l’armée turque. Si les commandants des forces habsbourgeoises ne sont guère intéressés à prendre le risque d’une bataille rangée, les Hongrois reçoivent le soutien de François III de Bretagne qui désire croiser le fer avec les Turcs et pouvoir devenir l’égal des anciens rois croisés. Cela amène au choix d’une confrontation armée avec l’armée ottomane, mais voulant tirer l’avantage face à leurs adversaires, les armées de la Sainte-Ligue se replient vers Belgrade et s’installent à proximité d’Hisarlik (3). Les Ottomans les rejoignent au début de2 juillet 1525. Face aux cent mille soldats de Soliman, les armées de la Sainte-Ligue déploient près de quatre-vingt hommes.
La bataille d’Hisarlik qui éclate le 8 juillet 1525 débute par une charge de la cavalerie hongroise, les Hongrois ne voulant pas attendre de voir les Turcs achever leur déploiement. Cette charge provoque celle de la gendarmerie française afin de soutenir leurs alliés et éviter qu’ils se retrouvent coupés du reste des forces de la Sainte-Ligue. Alors que le reste de la Sainte-Ligue se déploie, la charge des cavaliers français et hongrois enfoncent les cavaliers rouméliotes et certaines unités d’infanterie turque, mais se retrouvent sous le feu de l’artillerie turque. Si la charge déstructure l’aile gauche turque et pourrait permettre l’enveloppement de l’armée ottomane, les cavaliers hongrois préfèrent piller le camp turc voisin au lieu de pourchasser les timariotes. Ils se coupent se faisant des cavaliers français qui pourchassent les cavaliers turcs et se font massacrer par les janissaires. Séparés de leurs alliés, les cavaliers français se retrouvent confrontés par les spahis et sont forcés de se replier. François III de Bretagne est blessé durant l’affrontement. L’armée turque est cependant forcée de réorganiser son aile gauche alors que les armées de la Sainte-Ligue cherchent à exploiter la faiblesse de celle-ci pour désorganiser leurs adversaires. Une violente mêlée s’ensuit, la discipline des troupes d’élite turque faisant face à celle des lansquenets de Georg von Frunsberg et des piquiers suisses secondant la compagnie de Jean aux Bandes Noires. L’artillerie française vise les forces turques cherchant à envelopper leurs alliés alors que celle turque cherche à déstructurer les lignes germano-italiennes. La situation évolue avec le fléchissement des Hongrois qui subissent les plus lourdes pertes contre les Ottomans, créant une faille dans l’organisation des armées de la Sainte-Ligue. Les turcs cherchent à profiter de la situation et concentrent leurs assauts contre les hommes de Louis II. Pressés, ces derniers commencent à fuir le combat alors que leurs alliés cherchent à prévenir la dislocation de leurs forces. Dans les affrontements, Jean aux Bandes Noires est grièvement blessé, suscitant la confusion parmi ses hommes et aggravant la situation. Menacés de dislocation, les armées de la Sainte-Ligue cherchent à se replier, mais manquent d’être mises en déroute. Seul le sacrifice de lansquenets allemands prévient le désastre. La bataille s’achève au crépuscule et voit les armées de la Sainte-Ligue perdre près de vingt-cinq mille hommes alors que les Turcs ont eu plus de quinze mille tués et blessés. Certaines des forces de la Sainte-Ligue se replient sur Belgrade alors que la majeure partie va vers Šabac. Dans la défaite d’Hisarlik, plusieurs prélats et barons hongrois ont trouvé la mort alors que Jean aux Bandes Noires décède de ses blessures dans les jours suivant la fin de la bataille. François III de Bretagne échappe de peu à la mort et à la captivité.Les armées chrétiennes se réorganisent dans la région de Šabac durant l’été et l’automne 1525. La nouvelle du siège de Belgrade par les Turcs suscite de nombreuses divisions entre ses commandants, les Hongrois voulant protéger à tout prix la forteresse alors que les Français et les hommes de Jean aux Bandes Noires ne sont pas très motivés à le faire alors qu’ils se réorganisent. Les forces habsbourgeoises envoient certaines de leurs forces tenter de secourir la garnison de Belgrade sans parvenir à perturber le siège. La nouvelle de la chute de la forteresse contribue à nourrir les divisions et à fragiliser la motivation de certains membres de l’expédition qui commencent à considérer l’objectif d’atteindre Constantinople plus difficile à réaliser. A ces préoccupations s’ajoutent des motivations politiques : ayant échappé de peu à la mort, François III de Bretagne considère le fait qu’il a passé plus de deux ans loin du royaume de France et qu’il est nécessaire pour lui de revenir pour pouvoir réaffirmer son influence à la cour.
Malgré son succès, Soliman préfère temporiser, ayant lui-même été blessé dans l’affrontement et son armée ayant subi d’importantes pertes. Ce n’est que dans la seconde moitié de juillet, après s’être rétabli de sa blessure et certain qu’il n’aura pas de nouvelles attaques de la Sainte-Ligue qu’il remonte vers Belgrade et l’assiège au début d’août, encerclant près de six mille Hongrois et Allemands. Au cours du siège, les commandants de la Sainte-Ligue envoient une partie de leurs forces tenter de forcer le siège et de soulager la garnison. Si ces efforts n’aboutissent pas, ils obligent Soliman à déployer certaines de ses forces pour éviter de se faire attaquer par surprise. Malgré la défense de la garnison et les attaques ponctuelles de la Sainte-Ligue pour déstabiliser le siège, les capacités de siège des Ottomans et l’affaiblissement de la forteresse suite au siège subi quelques mois auparavant font que Soliman s’empare à nouveau au cours d’octobre 1525. L’arrivée de l’automne empêche cependant le sultan turc d’exploiter davantage son succès. Il laisse la responsabilité d’une partie de ses armées à Mustapha Pacha et Mehmet Beg Mihaloglu, conscient que ses adversaires semblent toujours en mesure d’agir avant de retourne à Constantinople qu’il rejoint à la fin de novembre 1525. Les nouvelles du sud de son empire l’obligent en outre à s’y intéresser.

En avril 1525, l’expédition de Charles Quint reprend la mer après s’être réorganisée et renforcée. Les différents commandants ont aussi profité de la période hivernale pour réaffirmer les objectifs de l’expédition : prendre le contrôle du delta du Nil avant de rejoindre la Terre Sainte. La nouvelle de la prise de Belgrade par l’autre expédition donne espoir à l’empereur et ses alliés des chances de réussite contre les Ottomans. L’expédition s’arrête dans la région de Tunis en mai 1525, permettant à Charles Quint à obliger le sultan hafside, Abû `AbdAllâh Muhammad IV al-Mutawakkil de reconnaître la suzeraineté de l’empereur Habsbourg en échange de la conservation de son titre. Le sultan est aussi obligé de céder la Goulette aux Espagnols pour signifier leur présence dans la région. A l’instar de ce qui s’était passé à Alger, cette approche de Charles Quint est mal perçue de certains de ses alliés qui ne comprennent pas pourquoi ils ne s’emparent pas des villes musulmanes. Cela contribue à nourrir des divisions au sein de l’expédition qui couvaient depuis l’année précédente. Le contingent anglais est particulièrement amer, trouvant de moins en moins de raisons à participer à cette expédition. Reprenant la mer en juin, la flotte s’arrête sur l’île de Djerba que les soldats espagnols et leurs alliés reprennent aux Turcs avant de s’arrêter à Tripoli à la fin du mois, permettant aux Espagnols de renforcer leur position sur ce territoire. C’est au cours de juillet 1525 que l’expédition atteint les environs d’Alexandrie. Les quarante mille hommes de l’expédition débarquent aux abords de la ville et l’assiège durant la seconde moitié de juillet. Les armées de la Sainte-Ligue s’emparent de la ville en août 1525 et vont en direction de Damiette pour pouvoir s’en emparer et contrôler le delta du Nil. L’arrivée de l’armée de Charles Quint et la chute de Damiette contribuent à nourrir l’instabilité qui a résulté de la révolte d’Ahmed Pacha au cours des deux années précédentes alors que le gouverneur de l’Égypte, Pargali Ibrahim Pacha, s’efforce de mobiliser des forces pour stopper l’armée chrétienne tout en empêchant toute recrudescence des révoltes contre l’autorité de Soliman. A la fin août 1525, l’expédition de la Sainte-Ligue s’empare de Damiette. Ayant le contrôle du delta du Nil, Charles Quint décide de descendre sur Le Caire afin de s’assurer les arrières et de permettre le rétablissement des mamelouks en Égypte. Descendant le long du Nil, l’armée de la Sainte-Ligue s’empare de Mansourah et affronte les forces du bey d’Egypte au sud de la ville. La bataille est violente et les armées chrétiennes souffrent de la chaleur, mais parviennent à disperser la force égyptienne tout en subissant des pertes importantes. Le reste de l’armée rejoint Le Caire en septembre 1525 et assiège la Citadelle où s’est réfugié le bey d’Égypte. La citadelle tombe à la fin du mois et le bey est capturé. Après ce succès, Charles Quint désigne différents émirs mamelouks pour les placer à la tête du territoire égyptien en échange de la reconnaissance de sa suzeraineté. Durant l’automne 1525, Charles Quint réorganise les forces restantes de l’expédition alors que les désaccords et les oppositions se multiplient.

Au printemps 1526, l’expédition de la Sainte-Ligue en Hongrie est de nouveau réorganisée et renforcée par des troupes envoyées par Ferdinand de Habsboug pour pouvoir tenter de nouveau de descendre vers le sud. Mais plusieurs divisions se sont développées parmi les différents commandants. Les Français ne sont pas favorables à continuer l’expédition, François III de Bretagne préférant préparer un retour dans son royaume alors que ses forces sont affaiblies sans la possibilité d’être renouvelées. Le départ des Français en avril 1526 provoque amertume et colère chez les autres membres de l’expédition. A cela s’ajoute les profondes divisions parmi les Hongrois, entre ceux voulant soutenir l’expédition dans l’espoir de récupérer Belgrade alors que certains magnats sont davantage hostiles contre la Sainte-Ligue et les Habsbourg, rendant la position de Louis II très inconfortable. Quant aux mercenaires de Jean aux Bandes Noires, ils sont repris en charge par Georg von Frunsberg, mais ce dernier est confronté au problème de paiement de ses hommes. Certains mercenaires vivent du pays, provoquant des troubles dans les terres hongroises et nourrissant les tensions entre les membres de la Sainte-Ligue et les nobles magyars. Les commandants des forces de Ferdinand de Habsbourg souhaitent reprendre l’expédition pour pouvoir soutenir Charles Quint et contribuer au moins à affaiblir la menace turque sur le royaume de Hongrie et les terres chrétiennes. Il est finalement décidé d’organiser une nouvelle expédition sur Belgrade pour la reprendre et prévenir les Ottomans de pouvoir remonter au nord. Trente-mille hommes descendent vers la forteresse en mai 1526, passant par Šabac et atteignant de nouveau Belgrade au début juillet 1526. Ils y entreprennent le siège, mais se voient opposer une virulente résistance de la part de la garnison. Et à la fin août 1526, l’armée assiégeante est attaquée par une armée envoyée par le pacha de Roumélie. Un violent affrontement force les assiégeants à lever le siège et à se replier vers le nord, sonnant le glas de l’expédition balkanique.

En Méditerranée, Charles Quint est lui aussi confronté à d’importantes difficultés. Après une longue année de campagne, l’armée qu’il commande est affaiblie et doit gérer les troubles importants qui apparaissent en Égypte alors que la perspective d’une contre-attaque des Ottomans est vive. A cela s’ajoute l’annonce de la perte de Belgrade et de la défaite d’Hisarlik qui compromettent les chances de réussite de l’expédition. Il apprend enfin pour les troubles qui ont affecté les terres d’Empire durant l’année précédente et la fracture croissante au sein des princes allemands alors que les idées de Luther continuent de prospérer. Peu désireux de voir ses domaines imploser en son absence, l’empereur hésite sur la marche à suivre. Il décide de consolider la position en Égypte afin d’empêcher les Ottomans de s’en emparer, s’appuyant sur les mamelouks en tant qu’alliés. Avec ses nouveaux alliés locaux, il obtient la possession de Damiette en échange du retour de la suzeraineté mamelouk sur l’Égypte. En mars 1526, l’empereur apprend la venue d’une armée menée par le pacha de Syrie destinée à chasser son armée d’Égypte et d’en reprendre le contrôle. Mobilisant ses forces restantes et appuyé par quelques auxiliaires mamelouks, l’empereur va à la rencontre de cette armée adverse et l’affronte près d’El-Qantara en avril 1526. La bataille qui fait rage voit les Impériaux et leurs alliés triompher avec difficulté de leurs adversaires, Charles Quint manquant de se faire défaire lorsqu’une partie des troupes égyptiennes font défection. Mais la bataille est une victoire à la Pyrrhus et le pacha de Syrie est seulement repoussé hors des terres égyptiennes. Ce succès permet cependant à Charles Quint de stabiliser le pouvoir des nouveaux émirs mamelouks. Déterminé à restaurer la stabilité dans le Saint-Empire et de mettre un terme aux troubles provoqués par les idées de Martin Luther, l’empereur Habsbourg prépare le départ de ses forces, ne laissant qu’une garnison assez importante à Damiette. La flotte de la Sainte-Ligue quitte l’Égypte en juillet 1526. Elle fait de nouveau escale à Tripoli avant de rejoindre Malte puis Messine au début d’octobre 1526. A son retour, Charles Quint apprend la dissolution de l’expédition dans les Balkans et son échec à reprendre de nouveau Belgrade. Ces échecs nourrissent une profonde amertume chez le souverain, aggravée par le fait qu'il apprend pour le départ des Français de l'expédition au début de l'année.

(1) Entre 1523 et 1525, Jean Zápolya soutient le grand-prince de Valachie, Radu V, contre ses différents rivaux. Il permet au souverain de stabiliser son pouvoir qui demeure cependant très fragile à cause du pouvoir important des Boyards.
(2) Lors de son expédition de 1521, Soliman bâtit un pont à Osijek pour lui permettre d'attaquer le cœur des terres hongroises.
(3) Hisarlik est le nom turc de Grocka au sud-est de Belgrade.


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Message par Flosgon78 Dim 3 Avr - 8:38

Victoire assez logique des ottomans, intéressant cependant de voir la perte de l'Egypte, à voir les conséquences
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Message par Yodarc Dim 3 Avr - 8:58

J'ai cherché un compromis pertinent en m'appuyant et m'inspirant de divers éléments historiques :
_ la faiblesse du royaume hongrois à cette période
_ le rapport de force conséquent des Turcs
_ l'expédition de Charles Quint en 1535 contre Tunis et le succès de cette dernière
_ la position "idéale" de Charles Quint qui peut utiliser les ressources des différents territoires qu'il gouverne (je ne tiens pas compte de l'afflux d'or et d'argent du Nouveau Monde qui ne faisait que commencer) et qui n'a pas de rivaux pour le détourner de ce type de projet
_ la politique espagnole en Méditerranée qui consistait à cette époque d'avoir des bastions (Penon de Alger ou le contrôle de La Golette près de Tunis après 1535) pour contrôler la Méditerranée et neutraliser la menace barbaresque et ottomane
_ les troubles qui touchaient l'Égypte dans les premières années après la conquête ottomane et aggravée par la révolte d'Ahmed Pacha (historiquement et repris dans ce récit, le commandant des janissaires voulait devenir vizir mais a été nommé gouverneur d'Égypte. Et historiquement, les gouverneurs suivants ont su imposer la stabilité et l'ordre en Egypte), rendant une prise de l'Égypte plausible
_ inspiration indirecte des croisades (l'enjeu de Damiette, la mention à Mansourah, le départ des Français de l'expédition) et à l'expédition de Napoléon
_ le fait que dans le début des années 1520, une alliance chrétienne pouvait potentiellement contrecarrer pour un temps l'expansion turque mais pas la refouler à cause des rivalités et des divergences d'intérêt
_ le contexte de troubles grandissants dans le Saint Empire romain germanique (la grande guerre des paysans)
_ les contraintes logistiques pour ce type d'armées en cette période pour une expédition des plus ambitieuses

Je me pencherai probablement dans une partie spéciale sur les conséquences de l'expédition pour les différents acteurs, même si certains aspects seront évoqués dans les parties qui les concernent.
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Message par Flosgon78 Dim 3 Avr - 9:54

Yodarc a écrit:J'ai cherché un compromis pertinent en m'appuyant et m'inspirant de divers éléments historiques :
_ la faiblesse du royaume hongrois à cette période
_ le rapport de force conséquent des Turcs
_ l'expédition de Charles Quint en 1535 contre Tunis et le succès de cette dernière
_ la position "idéale" de Charles Quint qui peut utiliser les ressources des différents territoires qu'il gouverne (je ne tiens pas compte de l'afflux d'or et d'argent du Nouveau Monde qui ne faisait que commencer) et qui n'a pas de rivaux pour le détourner de ce type de projet
_ la politique espagnole en Méditerranée qui consistait à cette époque d'avoir des bastions (Penon de Alger ou le contrôle de La Golette près de Tunis après 1535) pour contrôler la Méditerranée et neutraliser la menace barbaresque et ottomane
_ les troubles qui touchaient l'Égypte dans les premières années après la conquête ottomane et aggravée par la révolte d'Ahmed Pacha (historiquement et repris dans ce récit, le commandant des janissaires voulait devenir vizir mais a été nommé gouverneur d'Égypte. Et historiquement, les gouverneurs suivants ont su imposer la stabilité et l'ordre en Egypte), rendant une prise de l'Égypte plausible
_ inspiration indirecte des croisades (l'enjeu de Damiette, la mention à Mansourah, le départ des Français de l'expédition) et à l'expédition de Napoléon
_ le fait que dans le début des années 1520, une alliance chrétienne pouvait potentiellement contrecarrer pour un temps l'expansion turque mais pas la refouler à cause des rivalités et des divergences d'intérêt
_ le contexte de troubles grandissants dans le Saint Empire romain germanique (la grande guerre des paysans)
_ les contraintes logistiques pour ce type d'armées en cette période pour une expédition des plus ambitieuses

Je me pencherai probablement dans une partie spéciale sur les conséquences de l'expédition pour les différents acteurs, même si certains aspects seront évoqués dans les parties qui les concernent.
Je trouve que c'est un bon compromis !
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