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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

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Yodarc
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 7 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Dim 18 Sep - 7:43

Collectionneur a écrit:Début de relecture :
Un mot en trop en début de chapitre :
. Son décès amène à la tenue d’un conclave début juin 1537 qui voit l’élection du cardinal Giulio de Médicis qui devient Clément VII. Le souverain pontife ''entreprend'' développe des relations avec le duché de Milan et renforce ses liens avec les Habsbourg

Merci d'avoir repéré cet oubli de ma part. Cela a été rectifié.
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Message par Yodarc Sam 24 Sep - 10:33

Bonjour à tous !
Aujourd'hui, cap sur le Saint-Empire et les domaines Habsbourg : la période de la fin des années 1530 est plutôt trouble avec des événements qui vous rappelleront certains historiques, même s'ils ont quelques années d'avance (et des différences notables, notamment concernant une figure-clé de la période) du fait des bouleversements précédents. Des événements qui auront un certain impact dans la géographie politique et religieuse du Saint-Empire.
Bonne lecture à tous !

1536-1539 : Violence en terres d’Habsbourg
Les années 1536-1540 sont compliquées pour les Habsbourg qui se retrouvent confrontés à d’importants défis et conflits.

En 1536, le conflit opposent Charles Quint aux membres de la Ligue de Marbourg se renforce, notamment sur l’intervention du landgrave de Hesse dans le Wurtemberg durant l’année précédente. Pour faire face à ce qu’il perçoit désormais comme une menace contre son autorité et l’autorité de l’Église catholique dans les terres d’Empire, Charles Quint entreprend de renforcer les alliances avec les princes allemands peu favorables à la Ligue ou d’en nouer de nouvelles, notamment avec le pape Pie IV. Il s’appuie aussi sur le soutien de son frère Ferdinand. Il entreprend aussi de s’assurer de la neutralité de Charles IX de France pour pouvoir régler le problème des princes protestants sans risquer d’être attaqué sur plusieurs fronts. Le décès d’Henri VIII à l’été 1536 l’amène à chercher à tisser des relations cordiales avec la régence anglaise afin de pouvoir garantir l’accès maritime entre les Pays-Bas et les terres espagnoles pour le transport des troupes ou voyager entre ses terres. Dans ses préparatifs, il entreprend aussi de lever une armée pour rétablir l’autorité des Habsbourg dans le Wurtemberg, s’appuyant sur les mercenaires allemands et les troupes hollandaises tout en préparant la venue de renforts d’Espagne. Il doit cependant gérer l’impact de la Guerre des Deux Rois dans les Pays-Bas, chargeant Schenck van Toutenburg d’occuper Groningue et faisant pression sur Charles de Gueldre, notamment dans les conditions du traité de Graves de mars 1537.
De leur côté, les membres de la Ligue de Marbourg se préparent à l’imminence d’un conflit avec l’empereur et son frère, conscients que la querelle wurtembergeoise a précipité les hostilités. Si certaines cités impériales luthériennes sont prêtes à agir pour devancer les potentielles actions de Charles Quint, les principaux membres de la ligue et Martin Luther s’y opposent, rappelant la nature défensive de la Ligue. La Ligue cherche elle aussi des alliés sur lequel s’appuyer, se tournant notamment vers les royaumes scandinaves et reconnaissant Christian III comme roi du Danemark. Ces relations sont facilitées grâce aux actions d’Albert I de Prusse, qui en tant que membre de la Ligue et beau-frère de Christian III, possède un lien entre l’alliance des princes protestants et le souverain danois. Les princes de la Ligue entretiennent quelques contacts avec Charles IX, même si ce dernier ne s’engage pas trop dans le soutien à la Ligue face à Charles Quint. En mai 1536 est signée par Martin Luther et Martin Bucer la Concorde de Wittenberg dont le but est de permettre la réconciliation entre les différentes églises réformées sur les divergences cultuelles apparues à propos de la célébration de l’eucharistie entre les théologiens proches de Luther et les représentants des Églises réformées suisses (dites hautes-allemandes). La proclamation de ce texte permet à la Confession tétrapolitaine de rallier la Ligue de Marbourg.
Le conflit éclate au printemps 1537 lorsque la cour de justice impériale de Spire exige le retour du Wurtemberg sous l’autorité des Habsbourg. L’exigence de la justice impériale provoque le rassemblement des membres de la Ligue à Marbourg pour décider de l’approche à suivre. La rencontre est aussi l’occasion d’établir les articles de la ligue, Jean-Frédéric I de Saxe ayant demandé à Martin Luther de les rédiger. Le prédicateur ne peut assister à la rencontre, souffrant de calculs rénaux, mais rédige avec l’aide de Melanchton un ensemble d’articles résumant sa pensée. Le premier article clame :
L'article premier et principal est le suivant : Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur, est mort pour nos péchés et est ressuscité pour notre justification (Romains 3:24-25). Lui seul est l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde (Jean 1:29), et Dieu a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous (Isaïe 53:6). Tous ont péché et sont justifiés gratuitement, sans leurs propres œuvres et mérites, par sa grâce (Ep 2,8-9), par la rédemption qui est en Jésus-Christ, dans son sang (Romains 3,23-28). Ceci est nécessaire pour croire. Cela ne peut être acquis ou saisi autrement par aucune œuvre, loi ou mérite. Il est donc clair et certain que cette foi seule nous justifie... Rien de cet article ne peut être cédé ou abandonné, même si le ciel et la terre et tout le reste tombent (Marc 13:31).
Bien qu’ils soient conseillés par Melanchthon de ne pas valider ces articles du fait de leur caractère potentiellement controversé, les membres de la Ligue de Marbourg les ratifient alors qu’ils sentent que la menace de Charles Quint devient réalité. Durant la rencontre, ils demandent à Melanchthon de rédiger une déclaration claire sur la papauté. Ce dernier rédige le Traité sur le pouvoir et la primauté du pape qui est reconnu avec les Articles de Marbourg. Les décisions prises lors de la rencontre de Marbourg aboutissent au refus d’Ulrich VI du Wurtemberg et de ses alliés à retourner le duché sous l’autorité de Ferdinand de Habsbourg en juin 1537. Les membres de la ligue entreprennent de mobiliser leurs forces afin de pouvoir s’opposer rapidement à l’empereur, même si certains demeurent neutres ou en retrait, comme Albert I de Prusse. La Ligue considère la protection du duché du Wurtemberg comme importante, mais appréhende la menace que pourrait faire peser Ferdinand de Habsbourg. Certains proposent une attaque contre le Tyrol, mais le projet est abandonné face au refus de Martin Luther qui rappelle la nature défensive de la Ligue et des autres princes allemands qui refusent d’intervenir en dehors des terres de l’empire. Si cette idée est abandonnée, la Ligue de Marbourg cherche le soutien des habitants de la Bohême, majoritairement hussites.
Le refus de la Ligue de Marbourg d’obtempérer amène Charles Quint à mobiliser ses forces pour reprendre le territoire et neutraliser la ligue devenue trop dangereuse à ses yeux. L’empereur s’assure aussi du soutien, ou du moins de la neutralité, de son frère Ferdinand et du duc Guillaume IV de Bavière, le second étant un farouche adversaire de la Ligue. En juillet 1537, Philippe de Hesse et Jean-Frédéric I de Saxe sont mis au ban de l’empire alors qu’en août 1537, l’empereur part en campagne avec une armée de quarante mille hommes. La nouvelle amène les membres de la ligue de Marbourg à se mobiliser, bien que certains demeurent neutres ou en retrait, comme Albert I de Prusse.
En septembre 1537, l’armée de Charles Quint pénètre dans le landgraviat de Hesse. Philippe de Hesse et ses alliés cherchent à empêcher l’empereur de progresser davantage tout en évitant à l’affronter, conscients de la position de force favorable à ce dernier. Charles Quint assiège Marbourg fin septembre et s’en empare courant octobre 1537, forçant la ligue de Marbourg à se replier sur Herbstein. A la même période, Guillaume IV de Bavière pénètre dans le duché du Wurtemberg et défait à la fin du mois une armée composée des forces du duc Ulrich VI et de la Confession Tétrapolitaine près de Tübingen. La défaite face au duc bavarois et l’approche de l’armée impériale au nord force Ulrich VI à se soumettre en novembre 1537 afin de pouvoir préserver ses titres. La défection d’Ulrich VI force la Ligue de Marbourg à se replier sur l’électorat de Saxe afin de pouvoir la défendre contre Charles Quint et Guillaume IV. Leur retrait résulte aussi des événements qui affectent la Bohême : à partir de l’été 1537, d’importants troubles y éclatent alors que certains représentants du royaume désirent soutenir la Ligue de Marbourg. Les troubles se transforment en révolte à partir de l’automne et obligent Louis II de Hongrie, aussi dirigeant du territoire, à y intervenir. L’insurrection amène la Ligue de Marbourg à y intervenir. Les rebelles parviennent à s’emparer de Prague en octobre 1537. Les rebelles sont rejoints par une petite force envoyée par Jean-Frédéric I, mais doivent faire face à l’armée de Louis II. Ils affrontent cette dernière près de Říčany au sud-ouest de Prague à la mi-novembre 1537. Ce dernier écrase les révoltés, mais doit assiéger Prague durant l’hiver 1537-1538. La défaite de la rébellion bohême amène la Ligue de Marbourg à renoncer à toute intervention supplémentaire en Bohême alors que l’armée impériale se rapproche de l’électorat de Saxe.
A l’hiver 1537-1538, alors que chaque camp hiverne, la Ligue de Marbourg est dans une position difficile, les territoires méridionaux étant soumis par Charles Quint et ses alliés, ne laissant que l’électorat de Saxe et les territoires septentrionaux sous le contrôle des princes protestants. Philippe de Hesse et Jean-Frédéric cherchent à trouver des alliés, notamment auprès de Christian III du Danemark. Les deux principaux membres de la Ligue de Marbourg sont aussi sous la pression de Martin Luther qui leur rappelle le but de la ligue à défendre les droits des seigneurs et princes allemands face à l’empereur et au pape.
Début janvier 1538, Prague tombe, mettant un terme définitif à la révolte en Bohême. Durant la même période, Ferdinand de Habsbourg envoie une armée pour attaquer le grand électorat de Saxe, menaçant les forces de la Ligue de Marbourg par le sud-est. Une partie de son armée entreprend d’assiéger Dresde à partir de février 1538. Face à cette menace, Philippe de Hesse et Jean-Frédéric I décident de prendre le risque de tenter une attaque contre l’armée habsbourgeoise afin de reprendre l’initiative et de fragiliser la menace que font peser Charles Quint et ses alliés. Descendant l’Elbe en direction de Dresde, l’armée protestante tombe sur une des forces de Ferdinand près de Meißen en mars 1538. L’affrontement est brutal et voit les princes protestants forcer les troupes d’Autriche à se replier. Ce succès leur permet de reprendre le contrôle des terres méridionales du duché de Saxe et leur permet de descendre sur Dresde, forçant la force principale à lever le siège alors que la cité ouvre ses portes aux deux princes début avril 1538. Mais l’approche de l’armée de Charles Quint à la même période place l’armée protestante dans une situation délicate avec le risque d’être coupée de ses arrières et piégée entre différentes forces hostiles. Ils se replient vers Torgau, laissant une garnison pour protéger Dresde. Charles Quint poursuit l’armée de la Ligue de Marbourg pour les forcer à se rendre ou à l’affronter alors que Guillaume IV envoie une armée réoccuper les terres méridionales du duché de Saxe. L’armée protestante rejoint Torgau en mai 1538 et la fortifie avant de se replier vers Wittenberg. Charles Quint rejoint la cité peu après et l’assiège. La résistance de la ville permet à Philippe de Hesse et Jean-Frédéric I de se replier vers le nord. Mais le risque de voir tomber une de leurs principales défenses protégeant Wittenberg les amène à chercher à intervenir pour tenter de dégager Torgau. Début juin 1538, une force est envoyée pour tenter de dégager Torgau, mais cette dernière est refoulée après d’importants combats. Charles Quint finit par s’emparer de Torgau en août 1538, mais son armée est épuisée. La perte de Torgau fragilise la position de la Ligue de Marbourg, d’autant plus alors que Dresde se soumet à Guillaume IV de Bavière et Ferdinand de Habsbourg à la même période. Jean-Frédéric I et Philipe de Hesse décident de rallier les cités de Magdebourg et de Brême qui connaissent à la même période un siège de la part d’autres troupes impériales. En juillet 1538, ils forcent les impériaux à lever le siège de Magdebourg. En août 1538, ils défont près d’Helmstedt une force chargée par Éric Ier de Brunswick-Calenberg-Göttingen de les stopper. Leur approche force les impériaux à lever le siège de Brême. Leur succès permet de remonter le moral des membres de la Ligue et de se renforcer quelque peu, notamment en recrutant des mercenaires du Holstein ou avec les échanges entre Brême et le royaume du Danemark.
En septembre 1538, Charles Quint remonte vers Wittenberg, afin de soumettre le reste de l’électorat de Saxe, et entreprend de l’assiéger pour la prendre. Resté dans la capitale saxonne, Martin Luther harangue les habitants et soutient l’esprit de résistance de la cité face aux impériaux. Le siège est difficile pour Charles Quint à cause de la situation géographique de la cité, son armée devant traverser l’Elbe pour pouvoir tenter de soumettre la ville. Le risque de voir le second principal territoire membre de la Ligue de Marbourg tomber pousse Jean-Frédéric I et Philippe de Hesse à affronter l’empereur pour repousser ses forces et prévenir la chute de la Saxe. Début octobre 1538, l’armée des princes protestants attaque celle impériale à Coswig près de Wittenberg. Si l’attaque désorganise une partie de l’armée impériale, l’arrivée des Bavarois force l’armée de la Ligue à se replier. La bataille oblige Charles Quint de réorganiser son armée, mais lui l’arrivée des forces de son frère et de Guillaume IV de Bavière lui permet de continuer le siège. La durée du siège et l’arrivée de la saison froide contribue à fragiliser la détermination de certaines figures importantes de la cité à continuer le combat alors que les chances d’être secourus se sont amoindris. Seule la ferveur de Martin Luther permet aux défenseurs et aux habitants de continuer de résister. L’hiver 1538-1539 est difficile pour les deux camps, l’attrition affectant les deux camps. Grâce à une trahison, Charles Quint s’empare de Wittenberg en février 1539. Dans la chute de la cité, Martin Luther est capturé alors qu’il cherche à s’échapper. La reddition de Wittenberg et la capture de Martin Luther amènent Jean-Frédéric I et Philippe de Hesse à se soumettre à l’empereur en signant la capitulation de Zerbst en mars 1539.
La fin du conflit précipite la dissolution de la Ligue de Marbourg. Charles Quint cherche à tirer profit de ce succès et des décisions pontificales faisant suite au concile de Mantoue pour mettre un terme à l’expansion des idées luthériennes dans les terres d’empire et au-delà. Il sanctionne les différents membres de la Ligue, leur imposant de lourdes amendes et emprisonnant Jean-Frédéric I et Philippe de Hesse. A l’été 1539, Charles Quint fait tenir une diète impériale à Augsbourg. Une des premières décisions de cette diète est de confirmer l’édit de Worms, ce qui aboutit à l’exécution de Martin Luther en octobre 1539. L’exécution du moine allemand est accueilli avec désarroi et désapprobation parmi les luthériens de l’empire, certains considérant sa mort comme un martyre qui nourrit la colère et l’esprit de révolte. Cette colère demeure cependant sourde, l’alliance des princes protestants paraissant brisée alors que l’on se cherche un successeur à Luther, notamment auprès de Melanchthon qui s’est réfugié chez le roi Christian III du Danemark. L’empereur est aussi déterminé à résoudre le problème d’Albert I de Prusse dont le serment de vassalité à Sigismond I de Pologne et sa conversion au luthéranisme le mettent en contradiction à sa position parmi les princes d’empire.
Alors qu’il entreprend de rétablir son autorité sur tous les territoires d’empire, Charles Quint travaille à l’application des décisions du concile de Mantoue dans les différents domaines sous son autorité, bien qu’il cherche à faire preuve de diplomatie dans les terres d’empire alors que dans les terres de Pays-Bas, il charge sa sœur Éléonore de mettre en place les décisions du concile avec plus de rigueur et de fermeté. Dans les terres espagnoles, Isabelle du Portugal continue de gérer les affaires intérieures du royaume tout en préparant leurs enfants à leur rôle futur, notamment le prince héritier Philippe. Elle observe avec attention et vigilance les affaires du Nouveau Monde, mais aussi sur les côtes d’Afrique du Nord.
Les Pays-Bas des Habsbourg connaissent en 1536 d’importants troubles liées à la guerre des deux Rois : en mai 1536, Meindert van Ham, soutenu par le Danemark et Gueldre, envahit Groningue et menace la Hollande. En réaction, la Hollande rassemble une flotte pour lever le siège de Copenhague, et les Habsbourg envoient Schenck van Toutenburg pour chasser les troupes ennemies de Groningue. Schenck van Toutenburg est autorisé à occuper la ville de Groningue et bat Meindert van Ham à la bataille de Heiligerlee début août 1536. La flotte hollandaise prend la mer à la mi-août et rejoint l’Øresund une semaine après. A l’approche du détroit, la flotte est rejointe par une flottille menée par Klemen Andersen. Début septembre 1536, les hollandais affrontent une partie des navires suédois et danois chargés d’empêcher le soutien à Copenhague et Malmö à proximité d’Helsinborg. Klemen Andersen et ses alliés prennent l’avantage et rejoignent la capitale danoise, permettant à Christophe d’Oldenbourg des renforts, des vivres et un soutien moral qui permet aux défenseurs de la cité de réaffirmer leur détermination à refuser à Christian III l’accès à leur ville. Durant l’automne 1536, les hollandais aident les copenhagois et leurs alliés en assurant la protection navale et l’approvisionnement de la cité. La défaite de la flotte hollandaise courant octobre 1536 au large de l’île de Saltholm neutralise cependant leur rôle et la chute de Copenhague à l’hiver 1536-1537 entre les mains de Christian III précipite la conclusion de la paix, notamment dans le conflit entre Charles Quint et Charles de Gueldre. Celle-ci est signée au traité de Grave en mars 1537 : Charles de Gueldre y cède la ville de Groningue, les Ommelanden et la Drenthe à l'empereur Charles, reconnaissant la conquête de ces terres par Schenk van Toutenburg, Stadtholder.

Sur le plan diplomatique, Charles Quint renforce ses liens avec le Saint-Siège, tout particulièrement avec Paul IV après l’investiture de ce dernier à l’été 1538. Il développe aussi des relations avec Florence, tout particulièrement alors que Charles IX de France mène une expédition qui aboutit à l’occupation du duché de Milan et de Gênes. Ses relations avec le roi de France sont plus compliquées, entre rapports neutres et cordiaux et vigilance, notamment suite au succès du souverain français dans le Milanais. L’empereur se méfie des potentiels intentions françaises sur le royaume de Naples malgré le traité de Perpignan ou le fait que le roi de France puisse soutenir Venise dans une potentielle tentative de récupération de Vérone. Cette méfiance est renforcée par les demandes à l’aide de Maximilien Sforza pour récupérer son duché et le fait qu’il a consolidé ses liens avec les Sforza avec le mariage de sa fille illégitime Marguerite avec Francesco Sforza, le frère cadet de Maximilien, à l’été 1537. La résolution de la guerre de Marbourg empêche l’empereur d’accéder aux demandes de Maximilien Sforza. Les relations de l’empereur Habsbourg se renforcent avec Christian II avec la fin de la Guerre des Deux Rois. Il continue aussi de développer de bonnes relations avec la régence anglaise.

Durant les années 1536-1539, l’archiduc Ferdinand de Habsbourg est au cœur des événements qui affectent le Saint-Empire. S’il se concentre sur les affaires de ses domaines, renforçant le pouvoir des institutions qu’il a mises en place depuis la fin des années 1520, l’archiduc soutient aussi son frère contre la Ligue de Marbourg. Il intervient dans le conflit lorsque les princes protestants cherchent à soutenir les révoltes qui éclatent dans le royaume de Bohême, faisant peser une menace sur l’autorité de son beau-frère Louis II de Hongrie. Il aide ce dernier à triompher des rebelles avant d’envoyer des troupes attaquer en Saxe pour soutenir son frère et fragiliser la position des ligueurs. Si une de ses forces se faire défaire par Philippe de Hesse et Jean-Frédéric I de Saxe en mars 1538, ses autres forces soutiennent Guillaume IV de Bavière pour capturer Dresde, puis Charles Quint pour s’emparer de Wittenberg au début de l’année 1538. La fin de la guerre marbourgeoise et la diète impériale d’Augsbourg permet à Ferdinand de Habsbourg d’y jouer un rôle important. Cela lui permet aussi de porter de nouveau son attention sur ses terres, appliquant avec rigueur les décisions du concile de Mantoue. L’archiduc observe aussi avec attention les troubles qui se développent dans le royaume de Hongrie et la menace potentielle d’un retour des Ottomans.
Sur le plan diplomatique, Ferdinand est très lié à son frère Charles Quint dans le conflit qui oppose ce dernier à la Ligue de Marbourg. Il renforce aussi ses relations avec Louis II de Hongrie dans le cadre de la révolte bohémienne et renforce son alliance avec les cantons de l’Union Chrétienne alors que la menace française dans la péninsule italienne redevient une réalité. En tant que roi des romains et héritier de son frère, il développe aussi ses relations avec les différents princes allemands.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 7 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Collectionneur Sam 24 Sep - 17:21

Et bien, je pensais au début de l'uchronie que l'on aurait évité les guerres de religion, et on finit par décapité (?) Luther.
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Message par Yodarc Sam 24 Sep - 18:27

Collectionneur a écrit:Et bien, je pensais au début de l'uchronie que l'on aurait évité les guerres de religion, et on finit par décapité (?) Luther.

Dans un monde idéal, les choses se passeraient ainsi. Mais les intérêts contradictoires des puissants (les droits des princes d'Empire et le pouvoir de l'empereur) et les désaccords sur des enjeux cruciaux (ici, la manière dont la réforme de l'Eglise devrait être menée : avec ou sans le pape) contribuent à entretenir des tensions vives sur le court et moyen terme (dans la LTO, la paix d'Augsbourg n'avait permis qu'un status quo qui s'est retrouvé contesté par différents facteurs et qui ont abouti à la Guerre de Trente ans par exemple).

Luther représentait une figure dissidente pour la papauté et l'empereur dont la présence empêch(er)ait le retour à la paix et à l'unité chrétienne (du moins dans les terres d'Empire, étant donné la situation des royaumes scandinaves). En tant qu'hérétique mis au ban de l'Empire avec l'édit de Worms, il était soit banni soit exécuté (probablement au bûcher comme Jan Hus).

Ceci dit, son exécution est à double tranchant : si elle affaiblit le mouvement luthérien, elle fait de Martin Luther une potentielle figure de martyre pour laquelle ses anciens fidèles et alliés se battaient (là encore, l'exemple de l'exécution de Jan Hus peut servir de référence du fait de son rôle dans l'émergence des guerres hussites).

Néanmoins, contrairement à la LTO, les mouvements réformés vont devoir peu à peu se mettre dans une position défensive du fait de l'attitude combative plus précoce de l'Eglise, cherchant d'abord à se maintenir dans les territoires où elle a triomphé (certains cantons suisses ou les royaumes scandinaves principalement), même si le risque d'ingérence étrangère au nom de la foi risque d'advenir (surtout pour Genève du fait des revendications savoyardes, sans compter l'épée de Damoclès pesant sur les cantons suisses protestants à mesure que la Contre-Réforme de cette LTA va se renforcer dans les décennies qui suivront).

Le risque de guerres de religion sera moindre à mesure que les décisions du concile de Mantoue feront leur effet ou que de nouvelles figures politiques et religieuses émergeront, notamment dans les territoires convertis aux idéaux de la Réforme (j'ai lu notamment que Jean III de Suède était prêt à revenir dans le giron catholique historiquement).
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 7 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Flosgon78 Dim 25 Sep - 11:34

Excellent !!
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Message par Yodarc Sam 1 Oct - 9:37

Bonjour à tous !
Cette nouvelle partie nous envoie du côté de l'Europe de l'Est où divers événements affectent ces royaumes durant la fin des années 1530. Quelques récurrences au regard de la LTO, mais de nombreuses divergences, notamment concernant le royaume de Hongrie. La survie du royaume magyar vous donnera sans doute une idée de la situation "géopolitique" (ou devrais-je dire dynastique) dans cette partie-là de l'Europe, notamment pour les principautés voisines.
J'espère que ce passage saura vous plaire comme les précédents.
Bonne lecture !  sunny

1536-1539 : Du côté de l’Europe de l’est
Les années 1536-1540 voient les différents territoires de l’Europe de l’Est connaître des défis, des évolutions dont certaines ont d’importantes répercussions.

La fin des années 1530 voit le royaume de Hongrie connaître une période particulière malgré une certaine stabilité et paix. Louis II continue de renforcer le pouvoir royal durant cette période, ne tenant notamment pas de diète en 1537 à la grande colère d’une partie des seigneurs magyars. S’appuyant sur ses conseillers et son épouse Marie, il s’inspire des décisions politiques de son beau-frère Ferdinand pour entreprendre de centraliser le pouvoir et les institutions, faisant preuve de fermeté et de brutalité contre ceux qui critiquent ses choix. Il établit ainsi une autorité budgétaire centrale pour renforcer les finances du royaume et renforce le rôle du chancelier. Parmi les oppositions croissantes figurent la noblesse moyenne et le voïvode de Transylvanie, ces derniers s’étant renforcés au fil des années depuis l’échec de la révolte aristocrate. Le refus de Louis II à tenir la diète au printemps 1537 contribue à renforcer les oppositions à son pouvoir et voit l’émergence d’une ligue noble ayant des liens avec Jean Zápolya.
Si Louis II se méfie de cette opposition naissante, il n’a pas le temps de la neutraliser alors que les troubles qui affectent le Saint-Empire affectent ses propres domaines. A l’automne 1537, Louis II est confronté à une révolte dans le royaume de Bohême. Ayant le soutien de la majeure partie de la noblesse locale grâce à la politique menée par son épouse et lui, le souverain prend la tête d’une armée afin de triompher de la révolte avant que les membres de la Ligue de Marbourg ne viennent apporter leur soutien aux rebelles. Il affronte et écrase les rebelles près de Říčany en novembre 1537 et fait preuve d’une forte sévérité avec les rebelles. Il doit cependant assiéger Prague peu après et le soutien de Ferdinand de Habsbourg lui permet de reprendre le contrôle du royaume à partir de janvier 1538. Louis II entreprend de mettre en place une vive répression contre les rebelles, privant de privilèges et de droits les Hussites soupçonnés d’avoir voulu rejoindre la Ligue de Marbourg.
Les troubles en Bohême ont des répercussions indirectes dans le royaume de Hongrie. Si les élites hongroises saluent la répression de la révolte, n’ayant pas de sympathie pour les luthériens, l’émergence des troubles en Bohême et la violence de la répression contribue à nourrir les clivages au sein de l’élite magyare. Une partie renforce ses liens avec la couronne, considérant l’expansion des idées luthériennes une menace pour le royaume alors que la ligue noble qui s’organise perçoit de plus en plus la politique de Louis II comme une menace sur leurs droits et privilèges. Les nobles et aristocrates hostiles à l’autorité du roi commencent à se fédérer autour de Jean Zápolya, malgré leurs rivalités et intérêts parfois divergents. Cette opposition est d’autant plus grande que Louis II soutient Ferdinand de Habsbourg dans le conflit contre la Ligue de Marbourg, donnant l’impression de donner plus d’importance aux Habsbourg et aux Terres d’Empire qu’à son propre royaume, relançant les oppositions et controverses concernant les ingérences des dynasties étrangères dans le royaume hongrois. Jean Zápolya redevient aux yeux des adversaires du roi le représentant idéal de la cause locale contre les Habsbourg et leurs alliés.
Alors qu’une vive tension se développe au sein de son royaume, Louis II renforce ses relations avec Ferdinand de Habsbourg, tout particulièrement suite aux révoltes au sein du royaume de Bohême. Du fait de la guerre contre la ligue de Marbourg, le souverain magyar se retrouve aussi à développer des liens avec Charles Quint. Ses relations avec son oncle Sigismond I de Pologne sont assez cordiales bien que l’absence immédiate de menace des Ottomans fait que les liens potentiels développés au début des années 1530 demeurent officieux. La menace Ottomane demeure faible même si le ban de Croatie continue de subir des raids importants sur ses terres, ce qui l’amène à s’appuyer sur l’aide que peut lui envoyer Ferdinand de Habsbourg, même si les années 1537-1539 sont des plus difficiles, l’aide de l’archiduc d’Autriche n’étant que parcellaire du fait de son implication dans la guerre de la Ligue de Marbourg.
Durant cette période, Jean Zápolya renforce sa position dans le royaume, notamment avec son mariage en 1537 Anna Báthory, la fille d’Étienne VIII de Báthory. Le voïvode de Transylvanie est très attentif aux événements de Valachie qui sont des plus troubles durant la période, soutenant le fils de Radu V, Vlad.

La principauté de Valachie est affectée par de nombreux troubles durant les années 1536-1539. Radu VII Paisie est confronté à de nombreuses révoltes de boyards en 1536. Durant cette période trouble, une scission avec les Craiovescu émerge, ces derniers présentant un membre de leur famille, Barbu Mărăcine, comme leur propre candidat au trône. Ce dernier s’impose à la tête de la Valachie à l’été 1536, recevant le soutien de la Sublime Porte et forçant Radu VII à l’exil. Ce dernier se réfugie dans les terres ottomanes.
Barbu Mărăcine prend le nom de Basarab, devenant Basarab VII. Le nouveau prince valaque entreprend de se faire reconnaître par les Ottomans et de consolider son autorité sur ses terres et réprimant les autres révoltes qui y font rage. Le nouveau prince développe ses liens avec la Sublime Porte afin de pouvoir garantir son autorité, suscitant l’hostilité d’une partie des boyards. En plus des boyards, Basarab VII doit faire face à la menace potentielle que fait peser le voïvode de Transylvanie, Jean Zápolya, ce dernier soutenant le fils de Radu V, Vlad. Le nouveau prince de Valachie doit aussi se méfier de la menace de Pierre IV de Moldavie alors que ce dernier se rapproche de Jean Zápolya et avait des liens avec l’un de ses prédécesseurs. Pour parer à ces menaces, le nouveau prince s’appuie aussi sur les Craiovescu, ce qui le place en porte-à-faux avec les boyards hostiles à cette famille.
Sur la période de 1536-1538, Basarab VII entreprend de renforcer son autorité, notamment en soutenant certains des monastères de la principauté et en consolidant ses relations avec la Sublime Porte. Si dans les premiers mois de son règne, il s’appuie sur les Craiovescu, Basarab VII cherche à partir de l’hiver 1536-1537 à tisser des liens avec d’autres boyards pour consolider son pouvoir et éviter d’être dépendant de ses alliés. A l’instar de son prédécesseur, il cherche aussi à développer sa richesse personnelle. Il entreprend enfin de développer des relations avec la principauté de Moldavie et celle de Transylvanie afin de se garantir de leur menace potentielle.
La situation se dégrade au printemps 1537 lorsque le fils de Radu V, Vlad, pénètre la principauté avec une armée de mercenaires et soutenu par Jean Zápolya. Le jeune noble est rallié par la majeure partie de sa famille, les Drăgoești. Basarab VII s’appuie sur Basarab VII, mais doit fuir vers Constantinople, cherchant le soutien ottoman pour défendre sa position. Sa fuite amène l’intronisation de Vlad par les boyards valaques en juin 1537, faisant de ce dernier Vlad IX. Le nouveau prince doit cependant affronter Basarab VII qui revient à l’automne 1537 tenter de reprendre le pouvoir. Basarab VII reprend l’avantage mais se retrouve dans une situation compliquée alors que ses adversaires semblent prêts à soutenir Vlad IX contre lui. Il doit s’appuyer sur le boyard Serban d’Izvorani, un gendre de Parvu Ier de Craiova, pour pouvoir reprendre le contrôle de la principauté. Si cette aide lui permet de restaurer son autorité au printemps 1538, cela rend Basarab VII très dépendent du boyard. Cette situation aboutit à la mort suspecte de Basarab VII en juillet 1538, officiellement d’une indigestion bien que les rumeurs soupçonnent l’empoisonnement.
A la mort de Basarab VII, Serban prend le pouvoir et se faire introniser prince de Valachie, ayant revendiqué la position de régent au trône du fait de son importante influence dans la principauté. S’il peut s’appuyer sur plusieurs boyards pour affermir son pouvoir, il doit aussi aller à Constantinople pour se faire reconnaître par Soliman. Le sultan ottoman reconnaît sa position à l’hiver 1538. Le nouveau prince entreprend de consolider son autorité, notamment auprès des monastères de la principauté.
Le nouveau prince de Valachie doit cependant faire face à l’été 1539 à une nouvelle tentative de Vlad IX, toujours soutenu par Jean Zápolya, mais aussi soutenu par Pierre IV de Moldavie. Si le nouveau prince peut s’appuyer sur les Craiovescu et certaines autres grandes familles de boyards, il se retrouve en grande difficulté face à Vlad IX. Ce dernier chasse son rival en juillet 1539 après l’avoir défait près de  Târgoviște. Serban échappe de peu à la capture et s’enfuit vers les terres ottomanes. Il parvient à les rejoindre malgré le fait que des alliés de Vlad IX le pourchassent et entreprend de rallier Constantinople pour espérer recevoir le soutien de Soliman. Rejoignant Constantinople en août 1539, il demande l’aide du sultan pour reprendre sa position de prince face à son rival.

La principauté de Moldavie connaît une certaine stabilité et paix durant les années 1536-1539. Pierre IV entreprend de renforcer ses relations avec plusieurs de ses voisins, notamment Jean Zápolya, afin de pouvoir s’émanciper de l’influence ottomane et devenir un souverain complètement indépendant. Cela l’amène aussi à proposer un projet de mariage entre sa fille Doamna et Vlad, le prétendant à la couronne valaque soutenu par Jean Zápolya, tirant notamment profit des troubles qui frappent la principauté de Valachie sur les années 1536-1538. Cela l’amène à soutenir Vlad à l’été 1539 lorsque ce dernier tente à nouveau de s’emparer du pouvoir face au prince Serban. Ce choix l’amène à être en porte-à-faux avec Soliman, son alliance avec le voïvode de Transylvanie et son ingérence dans les affaires valaques étant très mal perçues par le sultan Ottoman, d’autant moins qu’il est officiellement le vassal de la Sublime Porte au même titre que la principauté de Valachie.
Durant cette période, il poursuit la tradition héritée de son père, Étienne III le Grand dans les domaines ecclésiastique et artistique, soutenue par sa seconde épouse Jelena. Il restaure ou construit ainsi différentes églises dans sa principauté durant ces années. Le prince est aussi confronté à une invasion de sauterelles qui ravage son territoire.

Durant cette période, le royaume de Pologne et le Grand-duché de Lituanie continuent de mener la guerre contre la grande-principauté de Moscovie dans l’espoir de recouvrir les terres perdues durant le précédent conflit. En 1536, Andrei Nemirovich tente de s’emparer de la forteresse de Sebezh, mais est défait par la garnison qui la protège. Peu après cet échec, les moscovites mènent une campagne militaire durant laquelle ils s’attaquent à Liubech, mettent à sac Vitebsk et établissent des forts à Velizh et Zavoloche. Le grand-duché et la grande-principauté négocient peu après une trêve qu’ils signent en 1537. L’accord trouvé voit une trêve de cinq ans imposée alors que Sigismond I de Pologne conserve Homel alors que la grande-principauté de Moscovie conserve Velizh et Zavoloche.
La même année, Sigismond I est confronté à une importante rébellion de la szlachta. Cette rébellion, surnommée Wojna kokosza (ou Guerre du Poulet) par les magnats qui soutiennent le roi, est une révolte antiroyaliste et anti-absolutiste menée par la noblesse polonaise en réaction à la politique royale menée depuis le début du règne, notamment dans l’établissement d’une armée de conscription en 1527 ou l’extension de l’appareil bureaucratique royal. Plusieurs milliers de miliciens ont été appelés par des représentants des couches inférieures et moyennes de la noblesse à Lwow dans le cadre d’un rokosz pour forcer Sigismond I à renoncer à ses réformes. Ils présentent au roi trente-six demandes. Le mouvement est cependant divisé, aucun compromis ne pouvait être atteint et les rebelles étaient trop faibles pour pouvoir mener une guerre civile pour contester le pouvoir du roi. Sigismond I rejette toutes les demandes, mais accepte en 1538 le principe des incompatibilités et du principe de ne pas tenir l’élection du futur roi du vivant du roi régnant.
Durant la même période, le roi polonais consolide ses liens avec Charles IX de France avec le mariage entre le souverain Valois et sa fille Élisabeth. Il reçoit d’importants conseils de la part d’Antonio Rincon, l’ambassadeur français d’origine espagnole à l’origine du traité d’alliance de 1525 et représentant du roi Charles IX en Pologne. Il envoie Hieronymus Łaski en tant que son principal représentant à la cour de France pour consolider les relations avec Charles IX, notamment face aux Ottomans.
Le souverain polonais entretient d’importantes relations avec son neveu Louis II de Hongrie et Ferdinand de Habsbourg tout en restant neutre dans le conflit avec la Ligue de Marbourg. En 1539, il se retrouve dans une situation compliquée avec Charles Quint sur la situation d’Albert I de Prusse, ce dernier devant répondre devant le ban impérial alors qu’il est désormais son vassal.

Les années 1536-1539 sont assez compliquées pour la Grande-principauté de Moscovie. Les années 1536-1537 voient les Moscovites continuer d’affronter le Grand-Duché de Lituanie et le royaume de Pologne avant de les amener à accepter une trêve de cinq ans. La même année, la grande-principauté subit un violent raid des tatars, le plus violent depuis 1521. L’attaque est soutenue par le khanat de Kazan alors que les moscovites étaient encore en conflit avec les Lituaniens et les Polonais. Le khanat continue de mener de violents raids sur la fin des années 1530.
Durant la même période, Helena Glinskaya continue de mener la régence au nom de son fils Ivan IV et achève de neutraliser les rivaux potentiels pour ce dernier. Iouri, l’oncle d’Ivan qui avait la revendication dynastique la plus forte, meurt de faim en août 1536 après avoir passé près de trois ans en captivité. Son frère André est arrêté en juin 1537 et meurt en prison en décembre 1537. Helena meurt en avril 1538 dans des circonstances suspectes, amenant la régence à être partagée par différentes familles de boyards, notamment les Chouïski, les Glinski ou les Bielski. Ces familles se disputent le pouvoir, faisant émerger une ambiance violente dans laquelle Ivan IV continue de grandir.


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Message par Collectionneur Sam 1 Oct - 17:09

Je viens de regarder la liste des princes de Valachie. On est très loin de la durée du règne d'un Louis XiV, mais plus de celui d'un ministère de la IVe république :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_des_souverains_de_Valachie
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Message par Yodarc Sam 1 Oct - 17:51

Collectionneur a écrit:Je viens de regarder la liste des princes de Valachie. On est très loin de la durée du règne d'un Louis XiV, mais plus de celui d'un ministère de la IVe république :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_des_souverains_de_Valachie

C'est une des raisons pour laquelle c'est mon passage préféré à rédiger tant l'instabilité du territoire était forte au 16e siècle. Il y a un côté San Théodoros dans cette région du monde et la chaise musicale joue quasiment à plein régime (sérieusement, pour ceux qui aiment faire des séries politiques tarabiscotées avec rebondissements à gogo, ils pourraient en faire une sur cette région. GoT et HoC seraient des séries amateures comparées à ces rebondissements nombreux et variés).

J'ai gardé cette instabilité à la fois parce que les facteurs qui contribuaient à ce phénomène existaient toujours dans cette LTA (à savoir, l'influence ottomane vs le pouvoir des boyards), mais était renforcé par la survie du royaume de Hongrie (et plus particulièrement de la principauté de Transylvanie comme territoire hostile aux Ottomans), ce qui tend à nourrir les conflits au sein de la principauté de Valachie, notamment du fait que cela entrave la capacité des Ottomans à étendre leur influence plus au nord dans les Balkans. C'est la raison pour laquelle j'ai fait survivre le fils de Radu V (celui issu de son premier mariage, Vlad) parce que Radu avait des terres en Transylvanie et aurait bien pu envoyer son fils là-bas (historiquement, Radu V et son fils aîné ont été assassinés en 1529).
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Message par Collectionneur Sam 1 Oct - 20:27

Et en Pologne, la guerre du poulet ? Je connaissait pas du tout cette révolte (et rien sur le wiki français). Je vais tenter une ébauche de traduction depuis les autres wiki, si vous avez des infos, n'hésitez pas ensuite à le retranscrire - Je n'arrive mème pas à trouver la date exacte de celle ci... -.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_poulet
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Message par Yodarc Dim 2 Oct - 17:04

Collectionneur a écrit:Et en Pologne, la guerre du poulet ? Je connaissait pas du tout cette révolte (et rien sur le wiki français). Je vais tenter une ébauche de traduction depuis les autres wiki, si vous avez des infos, n'hésitez pas ensuite à le retranscrire - Je n'arrive mème pas à trouver la date exacte de celle ci... -.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_poulet

J'ai eu les détails de cette révolte nobiliaire sur le wiki anglais (très pratique pour des infos historiques étrangères "mineures"), notamment pour la date (1537), d'où le fait que je l'ai reprise dans ce récit, étant donné que la gouvernance de la Pologne ne serait pas très différente de celle de la LTO (même si Sigismond I n'a pas la même épouse). J'ai cependant amené des nuances et différences dans la Guerre du Poulet de la LTA de ce récit, étant donné certains éléments de contexte différents (très évidents).

Voici le lien : https://en.wikipedia.org/wiki/Chicken_War
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Message par Collectionneur Dim 2 Oct - 18:06

Je m'en suis servi pour la traduction de l'article. Mais je pensais au moins trouver le mois Smile


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Message par Yodarc Lun 3 Oct - 0:11

Collectionneur a écrit:Je m'en servi pour la traduction de l'article. Mais je pensais au moins trouver le mois Smile

Je comprends.

Je n'ai pas trouvé malheureusement de date précise sur l'événement en question.
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Message par Yodarc Ven 7 Oct - 19:16

Petite info :
Faisant publier une version traduite de ce récit sur un forum anglophone (Alternatehistory) depuis un mois (à raison d'une partie par semaine, donc aucune panique dans un rattrapage de la version anglaise sur celle-ci), j'ai eu l'occasion d'avoir un commentaire intéressant sur un fait que je n'avais pas pu découvrir au moment de la rédaction du récit : porter le prénom Marie était apparemment considéré comme blasphématoire dans la Pologne de l'époque.
Du fait de cette information, je vais rectifier en remplaçant le prénom de la fille aînée de Sigismond I de Pologne par celui d’Élisabeth (en référence à la grand-mère paternelle du souverain polonais, Élisabeth de Habsbourg) et appliquerait le rectificatif sur toutes les mentions du personnage.
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Message par Yodarc Sam 8 Oct - 10:24

Bonjour à tous !
Dans cette trente-huitième partie, il sera question des royaumes scandinaves et de la conclusion du violent conflit qui affecte la région. Sa conclusion sera en partie similaire à celle de la LTO, mais avec une différence notable qui va affecter la géographie politique et dynastique de la région.
J'espère que ce portrait de la Scandinavie de la fin des années 1530 de cette réalité alternative saura vous plaire.
Bonne lecture à tous !


1536-1539 : La Scandinavie après la Guerre des deux Rois
Les années 1536-1540 voient les royaumes scandinaves connaître une période de transition après les années troubles et violentes du début de la décennie.

L’année 1536 voit la Guerre des Deux Rois connaître ses derniers grands moments alors que Copenhague et Malmö sont assiégés par les alliés de Christian III et de Gustave I. Si les deux ports continuent de recevoir de l’aide de la part de la flotte de Christian II dans les premiers mois, la présence des flottes danoises et suédoises provoquent la fin de ce soutien au printemps 1536, tout particulièrement suite au combat de Höganäs de mars 1536 où Klemen Andersen est obligé de fuir après que sa flottille soit tombé sur des navires dano-suédois qui surveillait l’Øresund et le passage vers Copenhague et Malmö.
La disparition de la possibilité de soutenir davantage Copenhague et Malmö fragilise la capacité de Christian II à continuer le combat pour tenter de récupérer le trône du Danemark au détriment de son cousin Christian III. Le roi de Norvège est poussé par la noblesse norvégienne et surtout le clergé norvégien à négocier avec ses adversaires afin de renoncer au trône danois pour préserver celui de Norvège. Le souverain hésite et refuse initialement de renoncer ce pourquoi il est parti en campagne depuis 1529. Son refus se renforce fin août 1536 lorsque Klemen Andersen rejoint avec quelques navires la flotte hollandaise chargée de dégager Copenhague. L’arrivée de la flotte hollandaise et de Søren Norby au début de septembre 1536 permettent à Christophe d’Oldenbourg et ses alliés d’avoir un répit et voit le moral des défenseurs remonter. L’arrivée des hollandais assure plus facilement des échanges entre Malmö et Copenhague tout en assurant une protection navale contre les alliés de Christian III, ainsi qu’un approvisionnement ponctuel en ressources. Cela oblige ces derniers à s’adapter à la situation, ne faisant plus face à deux cités épuisées et prêtes à se rendre, mais à deux cités renforcées dans leur détermination à se défendre et à affirmer la légitimité de son cousin Christian II sur le trône. L’automne 1536 voit ainsi les deux camps s’affronter dans un conflit d’usure alors que Søren Norby assure avec l’aide des hollandais le soutien naval entre la Norvège et les deux cités. Cette situation change cependant début octobre lorsque la flotte dano-suédoise surprend la flotte hollandaise près de l’île de Saltholm alors que cette dernière faisait une nouvelle sortie pour ravitailler Malmö et Copenhague. Privés du dernier soutien qui leur permettait de maintenir la défense de Copenhague et de Malmö, Christophe d’Oldenbourg et Albert VII de Mecklembourg-Guströw continuent cependant de résister encore sur la fin de l’automne 1536 face à Christian III et ses alliés. L’épuisement des ressources et l’intensification du blocus par leurs adversaires les force cependant à se rendre en décembre 1536, précipitant la chute de Malmö et de Copenhague.
La défaite de Christophe d’Oldenbourg et de d’Albert VII de Mecklembourg-Guströw relance les exigences de la noblesse norvégienne à voir Christian II traiter avec Christian III et Gustave I pour préserver son autorité sur le royaume de Norvège. Ayant perdu ses deux principaux alliés et les deux positions stratégiques qui pouvaient encore lui permettre de récupérer la couronne danoise, Christian II cède devant le Riskråd et envoie Olav Engelbriktsson au printemps 1537 pour négocier avec Christian III et Gustave I. Les négociations avec ses adversaires sont difficiles, Gustave I ne voulant point voir Christian II en tant que roi de Norvège et Christian III peu désireux de voir le royaume de Norvège échapper à son autorité. Les deux souverains sont cependant contraints de considérer les demandes de Christian II, leurs armées étant épuisées et Christian III devant gérer un royaume qui a connu de nombreux ravages en de nombreux endroits après presque une décennie de conflit. Gustave I doit en outre gérer Lübeck à laquelle il doit des dettes depuis la guerre de libération suédoise.
Les négociations se développent durant le printemps 1537 malgré les désaccords et intérêts des différents partis. Si Christian III et Gustave I sont résignés à accepter Christian II à la tête du royaume de Norvège, d’importants désaccords émergent sur le sort des provinces du Ranrike et du Bohuslän. Les représentants de Christian II défendent le fait que ces provinces font partie du royaume du Norvège alors que Gustave I et Christian III s’y opposent, notamment du fait de l’occupation de ces territoires par les troupes suédois et le refus de voir Christian II avoir un accès rapide vers les royaumes danois et suédois. Si les souverains danois et suédois ont en commun l’opposition de voir la province du Bohuslän revenir à la Norvège, ils sont en désaccord sur le sort de ces provinces, Christian III considérant que cette province revient au Danemark du fait des liens existants entre le Danemark et la Norvège, Gustave I voit en revanche la présence militaire de son royaume comme raison légitime de récupérer la province. Le risque d’attaque de l’armée suédoise contre Oslo comme en 1531 pousse Christian II et ses représentants à faire des concessions. Les négociations aboutissent en juin 1537 avec le traité de Falsterbo. Le traité présente une trêve de cinq ans, la cession de la province du Bohuslän au royaume de Suède alors que Christian II est reconnu en tant que roi de Norvège et Christian III roi du Danemark. Le traité met officiellement fin à la Guerre des Deux Rois et à l’union personnelle entre la Norvège et le Danemark.

Avec la fin de la Guerre des Deux Rois, Christian II se concentre sur le royaume de Norvège, déterminé à restaurer l’ordre et la prospérité au sein du royaume tout en cherchant à restaurer son autorité. S’il possède encore des conseillers hollandais, le souverain s’appuie désormais beaucoup sur des représentants de la noblesse norvégienne alors que l’archevêque de Norvège, Olav Engelbriktsson est devenu son principal conseiller au fil des années. Søren Norby demeure un de ses principaux soutiens jusqu'à son décès au début de l'année 1538 à environ soixante-huit ans. Klemen Andersen est récompensé pour ses services et devient une figure importante au sein de la cour norvégienne. Durant les années 1537-1539, Christian II entreprend de restaurer la confiance de la noblesse et du clergé, respectant la Charte de 1524 et se restreignant dans ses décisions politiques. Cela l’oblige à amender le Grand Landelove, notamment concernant le pouvoir du clergé catholique. Le roi doit gérer une situation compliquée, son royaume n’étant pas aussi riche et prospère que ses voisins. Une première solution s’impose à lui à la fois pour ses problèmes financiers et sa difficulté à s’affermir : les familles de nobles norvégiennes sont devenues rares et nombreuses sont celles qui ont réalisé des mariages avec la noblesse danoise, amenant ces dernières à avoir des liens avec le royaume du Danemark ou l’inverse. Du fait de la guerre, Christian II et ses alliés ont récupéré de nombreuses terres, dépouillant de leurs propriétés des familles danoises. Cela permet à Christian II d’étendre le domaine royal et de renforcer son autorité. Cela lui permet d’assurer un revenu qui l’aidera à rembourser une partie des dépenses résultant de la Guerre des Deux Rois.
A l’été 1537, son héritier, le prince Jean, se marie à la cathédrale de Bruxelles avec Marie de Portugal dans le cadre du traité d’Ostende. Après son mariage, le prince héritier et son épouse rejoignent le royaume de Norvège. Jean commence à jouer un rôle prépondérant dans la vie politique du royaume, participant aux côtés de son père aux sessions du Riksråd. Christian II cherche à consolider la confiance de ses sujets, tout particulièrement de l’aristocratie, la présence de son fils ayant été une des exigences du Riksråd. Les qualités du prince Jean lui permettent de gagner le soutien de l’aristocratie et de la noblesse, même si certains s’inquiètent des influences habsbourgeoises dans l’entourage du prince et de son père. Malgré des désaccords importants entre lui et Éléonore de Habsbourg, Christian II finit par revoir sa fille Christine à l’été 1539. La même année, il voit sa lignée se renforcer avec la naissance du prince Christian en mars 1539.
Durant les années 1537-1539, en plus de consolider son pouvoir sur les terres norvégiennes, Christian II entreprend de consolider ses liens avec les autres territoires de son royaume, notamment l’Islande à partir de 1539. Respectant l’engagement pris avec Charles Quint, puis avec le clergé norvégien, Christian II entreprend de réaffirmer la primauté de l’Église catholique dans son royaume et de combattre les prédicateurs et textes luthériens. En 1537, le Riksråd publie un texte réaffirmant la primauté de l’Église catholique et condamnant les idées de Martin Luther comme hérésie.
Le plus grand défi de Christian II est de renflouer les caisses du royaume alors que les nombreuses dépenses résultant du conflit avec Frédéric I puis Christian III grèvent le trésor royal. Le souverain est de surcroît endetté auprès des Fugger, ce qui le rend très dépendant des influences de Charles Quint. Christian II doit tenir compte du Riksråd pour décider comment rembourser ces dettes sans perdre le soutien de la noblesse et du clergé. Il entreprend de renouer les échanges commerciaux en direction des Pays-Bas et de l’Écosse afin de permettre à son royaume de retrouver une certaine prospérité.
Du fait de la difficulté à renflouer le trésor royal, Christian II est confronté à la fronde des mercenaires qu’il avait recruté au cours de la guerre, certains n’hésitant à piller les terres du royaume pour trouver leur paiement alors que d’autres songent à se tourner vers les anciens adversaires de Christian II pour offrir leurs services. Les années 1537-1539 voit Christian II être confronté à une importante vague de banditisme résultant d’anciens mercenaires impayés et voyant plusieurs provinces de son royaume affectés par d’importants troubles, notamment dans de violents heurts entre les mercenaires et les troupes norvégiennes envoyées par divers seigneurs locaux pour neutraliser cette menace.
Sur le plan diplomatique, Christian II entreprend de développer de nouvelles relations et alliances pour pouvoir assurer son pouvoir et se protéger de la menace que font peser sur lui Christian III et Gustave Vasa. Il consolide ses liens avec Charles Quint, notamment avec la célébration du mariage de son fils avec la nièce du souverain. Il entreprend de développer et de renforcer ses relations avec Jacques V d’Écosse afin d’avoir un autre allié potentiel. Il développe enfin des relations avec le Saint-Siège, notamment dans le cadre de la mise en place des décisions du concile de Mantoue dans ses terres et pour pouvoir contrer l’influence et menace luthérienne incarnée par les royaumes du Danemark et de Suède.

Le royaume du Danemark se remet difficilement de la Guerre des Deux rois après le traité de Falsterbo. Une des premières conséquences les plus importantes est la perte brutale d’influence du clergé catholique. Cette rupture est imposée dès janvier 1537 lorsque Christian III fait arrêter tous les évêques du royaume pour confisquer leurs biens avant de convoquer les conseillers du royaume pour leur propose d’exclure les évêques du Conseil. En juillet 1537, Christian III impose le luthéranisme comme religion d’état avec l’adoption des Ordinatio ecclesiastica regnorum Daniae et ducatuum Slesvicencis, Holtsatiae etc. etc rédigées par le théologien allemand Johannes Bugenhagen. La conséquence de ce texte est qu’à partir de 1538, les monastères, les couvents et les prieurés sont fermés et leurs biens sont confisqués par la couronne. Cette confiscation permet au roi d’étendre le domaine royal et à ses partisans de renforcer leur position, alors que les biens tirés des confiscations permettent à Christian III de payer ses mercenaires et de renflouer les dépenses résultant du conflit. La décision permet la mise en place de sept superintendances dans le royaume en lieu et place des archevêchés. La mise en place du luthéranisme comme religion d’état et la confiscation des biens de l’Église sont aussi une réponse prompte aux décisions du concile de Mantoue, Christian III ne voulant pas voir le puissant clergé danois tirer profit des décisions conciliaires pour remettre en cause son autorité. Les ordonnances sont traduites en latin en 1539. A l’automne 1537, l’université de Copenhague qui avait été fermée durant la guerre est rouverte en tant qu’université luthérienne.
Une autre conséquence de la fin de la Guerre des Deux Rois est la tenue du Rigsdag danois en mars 1537 qui proclame Frédéric, le fils aîné de Christian III, héritier présomptif à la couronne danoise. Les circonstances dans lesquelles Christian III a pu triomphé et stabilisé son pouvoir au Danemark placent cependant son royaume dans une situation assez compliquée. En effet, ayant dû s’appuyer sur des mercenaires germaniques, le souverain place son royaume dans une situation de mise sous tutelle étrangère du fait du rôle considérable de princes étrangers dans sa victoire. Ainsi, les premières années de règne suivant le conflit sont marquées par une vive rivalité entre les membres du Rigsdag danois et les nobles allemands qui ont commandé les armées ayant permis à Christian III de triompher ou qui l’ont conseillé sur le plan diplomatique. La noblesse danoise parvient à obtenir fin 1537 l’insertion dans la charte de dispositions prévoyant que seuls les natifs danois devaient obtenir les plus hautes dignités de l'État, mais les conseillers allemands continuent de jouer un rôle important durant la période.
La fin des années 1530 voit le souverain danois s’appuyer de plus en plus sur les magnats et nobles danois alors que persiste plusieurs menaces. La présence de Christian II à la tête du royaume de Norvège et le soutien de ce dernier par Charles Quint place Christian III face au risque de voir son cousin tenter à l’avenir une nouvelle tentative de s’emparer de la couronne danoise alors que d’autres proches de Christian II font peser sur lui la menace d’être déposé et emprisonné. Ces menaces l’amène à chercher à diminuer les tensions au sein de ses domaines en cherchant le soutien de la noblesse danoise.
Sur le plan diplomatique, Christian III renforce ses relations avec Albert I de Prusse. Du fait de la présence de son cousin Christian II sur le trône de Norvège, Christian III entretient d’importantes relations avec Gustave I de Suède. Les deux souverains renouvellent leur alliance en 1538 à Helsinborg, s’engageant à prévenir toute nouvelle tentative de Christian II de revendiquer le trône du Danemark ou de tenter une restauration de l’Union de Kalmar. L’alliance est d’autant plus facilement trouvée que les deux souverains sont des luthériens convaincus alors que Christian II défend l’Église Catholique, le rendant davantage dangereux pour les deux rois. La menace de Charles Quint amène Christian III à développer ses relations avec les princes protestants du Saint-Empire romain, soutenant la Ligue de Marbourg durant l’année 1538. Ce soutien lui permet d’affaiblir l’influence considérable des commandants germaniques l’ayant soutenu durant la fin de la Guerre des Deux Rois, en envoyant une partie des mercenaires soutenir la Ligue de Marbourg. La défaite de la ligue de Marbourg en 1539 tend à compliquer la mise en place d’alliances avec les princes protestants alors que les relations avec Charles Quint se dégradent davantage du fait de son implication dans le conflit.

Les années 1536-1539 voient le royaume de Suède connaître quelques nouvelles évolutions résultant des politiques des années précédentes, mais aussi de l’impact de la Guerre des Deux Rois. Ainsi, au synode d’Uppsala tenu en novembre 1536, la messe suédoise est imposée au royaume, faisant davantage entrer ce dernier davantage dans la réforme luthérienne. Bien que s’appuyant sur Laurtentius Petri, archevêque de Suède depuis 1531, pour faire développer l’approche luthérienne de l’Église de Suède, Gustave I doit ménager les oppositions qui persistent contre sa politique religieuse. Le souverain ménage d’autant plus ceux qui s’opposent à l’évolution de l’Église de Suède que la présence de Christian II sur le trône de Norvège fait peser une menace sur son pouvoir. Face à la diffusion des décisions du concile de Mantoue, le souverain suédois renforce l’importance de l’éducation pour diffuser les idées luthériennes au sein du royaume pour éviter de voir ses adversaires tirer profit de la contre-réforme mantouane pour chercher à dénoncer la politique religieuse du roi et tenter de le renverser.
Afin de rétablir les finances du royaume, Gustave I se résigne à signer le traité de Falsterbo avec Christian II, obtenant cependant de ce dernier la province du Bohuslän. Afin de réorganiser les finances, il développe une réforme des taxes en 1538 où les taxes sont simplifiées et uniformisées, permettant à la Couronne d’augmenter ses revenus alors que le nouveau système est perçu comme plus juste et acceptable. Sur les années 1537-1538, Gustave I tire profit de la fin de la Guerre des Deux Rois pour forcer Lübeck à renoncer à exiger le paiement de ses dettes avant d’expulser les marchands de la Ligue Hanséatique, brisant leur monopole sur le commerce étranger dans son royaume. Cela permet à Gustave I de donner à son royaume l’indépendance économique.
Sur le plan diplomatique, Gustave I maintient ses relations avec Christian III afin de contrer la potentielle menace que représente Christian II pour leurs royaumes respectifs. Ses relations avec Christian II sont très tendues, le souverain suédois n’ayant point pardonné la mort de son père ordonnée par le souverain de Norvège lors du Bain de Sang de Stockholm. L’antagonisme religieux contribue aussi à renforcer l’opposition entre les deux rois. La Guerre des deux Rois lui a permis de rompre avec Lübeck et ses obligations de dettes, mais aussi avec la Ligue Hanséatique qui contrôlait le commerce suédois.


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Message par Flosgon78 Sam 8 Oct - 22:55

L'indépendance de la Norvège dès le 16ème est un événement majeur qui change beaucoup de choses !
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Message par Yodarc Sam 8 Oct - 23:42

Flosgon78 a écrit:L'indépendance de la Norvège dès le 16ème est un événement majeur qui change beaucoup de choses !

En effet. Je mentionne un peu en détail certaines de ces répercussions dans les parties ultérieures (pour l'instant jusqu'aux années 1550, sachant que je compte aller jusqu'aux années 1560, histoire de couvrir l'équivalent d'une vie humaine par le biais de Charles IX de France), notamment sur le plan des échanges commerciaux et des relations politiques et dynastiques (certaines déjà mentionnés dans cette partie avec le mariage du prince Jean (cela fait un peu trop Robin des Bois à l'écrire ainsi) avec Marie de Portugal qui historiquement est restée célibataire toute sa vie (décès historique en 1577, j'ignore si ce sera le cas dans ce récit et si cela l'est, ce ne sera pas mentionné vu que ce serait au-delà des limites chronologiques que je me suis fixé pour ce récit, hormis dans le cadre d'appendices qui compléteraient le texte).

Commenter certains de ces aspects est cependant intéressant, même si je les présenterai avec un peu plus de détails dans les parties ultérieures traitant de la Scandinavie.
Il est évident que les rapports de force au niveau de la Scandinavie sont grandement bouleversés avec un royaume de Danemark plus affaibli qu'historiquement sur cette période du fait de la perte de l'équivalent de plus de la moitié du territoire qu'il pouvait contrôler (la plaçant dans une position presque similaire à celle qui suit les guerres napoléoniennes dans la LTO, même si le Danemark contrôle encore des territoires dans la pointe sud de la Suède et au nord des pays baltes), un royaume de Norvège qui va chercher à se raffermir malgré l'épée de Damoclès que représente ses deux voisins et un royaume de Suède qui se retrouve dans une posture un peu plus confortable (bien qu'économiquement très affecté du fait de son implication plus longue dans le conflit). Cela risque de renforcer l'intérêt du Danemark vers la mer Baltique et de la rendre davantage concurrente et rivale de la Suède, même si dans le contexte présent du récit, l'existence de Christian II sert d'épouvantail pour Christian III et Gustave I et le fait qu'ils ont besoin de réorganiser leurs royaumes respectifs pour les faire prospérer avant de songer à s'étendre (commercialement ou militairement).
La dimension confessionnelle est aussi impactée de manière flagrante avec le maintien du catholicisme en Norvège : historiquement, Christian III a imposé le luthéranisme en Norvège et désorganisé le clergé catholique après son triomphe dans la guerre du comte. Cela soulève la question de la pérennité du luthéranisme scandinave sous sa forme historique (aspect qui sera commenté dans les parties ultérieures même si l'exemple historique de Jean III de Suède pourra sans doute servir de base, mais je n'en dirai pas trop, ce serait gâcher le passage correspondant potentiel), surtout avec la "Contre-Réforme" mantouane qui est en œuvre dans la Chrétienté à la même période.

Je conclus sur le fait que la guerre de succession danoise décrite dans ce récit est bien plus conséquent que la Guerre du Comte historique du fait de sa durée (1529-1537 pour ce conflit contre 1534-1537 pour le conflit historique) avec ses rebondissements et ses aléas. Sur le court terme, cela fait des royaumes scandinaves des acteurs mineurs sur le grand échiquier dynastique et politique de la Chrétienté du 16ème siècle (même s'ils vont se rétablir et connaître des parcours à la fois distincts et complémentaires).
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Message par Flosgon78 Dim 9 Oct - 10:46

J'espère que tu continueras le plus longtemps possible car j'adore ton histoire !
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Message par Yodarc Dim 9 Oct - 18:25

Flosgon78 a écrit:J'espère que tu continueras le plus longtemps possible car j'adore ton histoire !

Content de voir que mon récit te plaît à ce point.

Concernant les bornes chronologiques de mon récit, il y a différentes raisons :
_ le titre que je lui ai donné suggère qu'elle couvre le temps d'existence d'une figure notable (en l'occurrence notre Charles IX alternatif) ;
_ du fait de la distance temporelle de plus en plus grande par rapport au point de divergence, il me sera de plus en plus difficile d'imaginer avec autant de détails et d'attention le récit du fait de l'ampleur du flou cognitif, notamment du fait de l'incertitude autour de la manière dont les éléments économiques, sociaux, culturelles et religieux vont évoluer (quelle Église catholique alors que la Contre-Réforme est intervenue plus tôt ? Quelle destinée pour les confessions protestantes ? Quel destin pour les îles britanniques du fait de l'absence notable de rupture "henricienne" avec l'Eglise catholique (ce qui n'empêche pas la persistance des mouvements réformés sur les îles, juste que leur impact ne sera pas le même) ? Quelle destinée pour le Nouveau Monde du fait d'une présence française plus précoce et notable ?) ;
_ associé à la précédente contrainte s'ajoute le fait que du fait de mon approche sur le récit et l'univers qu'il présente, il me serait nécessaire d'explorer d'autres régions du monde qui seront impactés par les divergences suscitées dans le cours de ce récit (quelles relations entre les puissances chrétiennes et la Chine ou le Japon ? Quelle ampleur pour le commerce triangulaire du fait de la répartition géographique des colonies européennes sur le Nouveau Monde ? Quelle situation pour le sous-continent indien ?) parce que tôt ou tard, les actions et décisions abordées et explorées pour la Chrétienté et ses voisins immédiats (l'empire ottoman par exemple) vont influencer leurs relations et actions avec les autres territoires et puissances qu'ils vont rencontrer (sans compter certains détails notables qui ont joué historiquement un rôle et qui dans cet univers alternatif n'auront pas le même impact ou d'équivalent) ;
_ pour développer mon récit de manière tangible et plausible, je m'appuie beaucoup sur les événements-clés de la période et sur les figures notables : les événements-clés me permettent d'avoir des repères qui peuvent m'aider pour déterminer l'ampleur et la nature des divergences ou pour m'inspirer dans le développement d'événements alternatifs (par exemple : les informations autour des causes et du contexte de la guerre de Smalkalde m'ont beaucoup aidé pour imaginer son équivalent alternatif de la guerre marbourgeoise tout en tenant compte du fait que Martin Luther était en vie au moment du déclenchement de ce conflit alternatif au contraire de la guerre de Smalkalde). A mesure que je m'avance dans le temps, il me sera de plus en plus difficile de m'appuyer sur ces sources du fait des différences notables qui émergent dans mon récit (par exemple, l'absence de quasiment trente années de conflit en Italie bouleverse totalement l'équilibre des forces et de l'échiquier politique dans la péninsule, rendant assez floue la manière dont le contexte pourrait évoluer passée une certaine période) alors que les figures notables d'une certaine période risquent de ne pas exister ou de n'avoir un parcours totalement distinct par rapport à leurs équivalents historiques (par exemple, même si je m'appuie sur les cardinaux existants pour chercher à déterminer les papes alternatifs, dans quelle mesure puis-je me reposer sur les cardinaux historiques, étant donné que leur élévation dépend des papes historiques et du contexte : Reginald Pole et John Fischer ont ainsi été élevés cardinaux par Paul III en réaction à la politique religieuse d'Henri VIII, ce qui signifie qu'ils n'ont aucune raison de l'être dans le contexte de ce récit. A cela s'ajoute les changements intervenus avec le concile de Mantoue, notamment sur l'âge minimal pour être cardinal, rendant encore plus difficile de déterminer l'ensemble des cardinaux potentiels : qui des fils d'Alexandre Farnèse/Paul III qui historiquement ont été élevés cardinaux alors qu'ils avaient respectivement 14 et 16 ans au moment de leur élévation à ce statut ?).

Même s'il m'est peut-être possible de prolonger mon récit au-delà de l'existence de Charles IX.alt., ce ne serait plus dans la forme et la structure dans lesquelles il avait été initialement conçu (ou bien, il me faudrait devenir le Tolklien des uchronies lol! ).

Concernant les bornes définitives du récit, elles seront de 1514 (annonce de la grossesse de Marie d'Angleterre) à une date entre 1565 et 1575. Pour l'instant, la date butoir pour clore le récit n'est pas encore fixée, dépendant en partie de ma capacité à pouvoir décrire avec autant de force le contexte dans cette période que durant les premières années du récit. J'ai cependant reposé le choix de ces dates butoirs sur la longévité des souverains français et anglais historiques de la période (qui sont les références de comparaison les plus proches pour Charles IX.alt.) :
_ Henri VII décède dans sa cinquante-deuxième année en 1509 ;
_ Louis XII décède dans sa cinquante-deuxième année en 1515 ;
_ Henri VIII décède dans sa cinquante-sixième année en 1547 ;
_ François I décède dans sa cinquante-troisième année en 1547 ;
_ Édouard VI décède dans sa seizième année en 1553 (maladie) ;
_ Marie I décède dans sa quarante-troisième année en 1558 (maladie) ;
_ Henri II décède dans sa quarante-et-unième année en 1559 (accident de tournoi) ;
_ François II décède dans sa seizième année en 1560 (maladie) ;
_ Charles IX décède dans sa vingt-troisième année en 1574 (maladie et possible dépression du fait de ses remords sur la Sainte-Barthélémy de 1572 (hypothèse personnelle)) ;
_ Henri III décède dans sa trente-huitième année en 1589 (assassinat) ;
_ Élisabeth I décède dans sa soixante-et-onzième année en 1603 ;
_ Henri IV meurt dans sa cinquante-septième année (mais assassinat).

J'ajouterai à ces figures correspondant plus ou moins à la période Louis XI qui a vécu presque soixante ans. En enlevant les décès par accident, maladie et assassinat et en considérant le mode de vie que j'ai donné à Charles IX dans les conditions de l'époque, une espérance de vie de cinquante à soixante ans me paraît bien plausible et me donne cette borne de dates butoirs potentielles entre 1565 et 1575 (ce qui donne entre trente et quarante années supplémentaires par rapport à la période où nous en sommes dans le récit et entre quarante et cinquante parties supplémentaires pour traiter des différentes régions décrites dans le récit).

Je ferai cependant des appendices qui permettront de compléter le récit à sa conclusion, notamment pour certains détails qui n'ont pas pu être présentés du fait des contraintes du format (par exemple sur le Portugal et ses territoires d'outre-mer sur la période correspondant à celle de Charles Quint) et commenter sur certaines des conséquences notables après le décès de Charles IX dans cette réalité alternative (notamment en matière de foi religieuse ou sur le Nouveau Monde) et l'occasion de présenter une carte du monde à la mort de Charles IX.

J'espère que ce développement saura donner une idée précise des dates butoirs que je me place pour ce récit. Je ne serai pas contre de continuer d'échanger sur les potentiels tenants et aboutissants de la réalité alternative qui s'imposerait après la période présentée dans ce récit même si ce serait de manière plus informelle et en discussion.
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Message par Flosgon78 Lun 10 Oct - 20:25

Je comprends parfaitement ton choix et il me parait faire sens !
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Message par Yodarc Sam 15 Oct - 10:03

Bonjour à tous !
Cette trente-neuvième partie conclut les années 1530 et se porte sur les territoires d'Afrique du Nord et d'Orient. Un cadre politique qui présente encore quelques traces de similitudes avec la LTO, mais qui s'en démarque beaucoup aussi de façon évidente (tout particulièrement concernant les territoires de l'actuelle Algérie). Des événements qui découlent des conséquences des précédentes situations décrites dans les parties antérieures, notamment concernant un territoire à part entière dont la situation a été une épine dans le pied d'une des puissances locales et qui cherche à la rectifier.
J'espère que ce nouveau passage saura vous divertir.
Bonne lecture à tous !

1536-1539 : Bouleversements en royaumes d’Islam
La fin des années 1530 voit de nombreux bouleversements toucher les royaumes musulmans d’Afrique du nord et du Proche et Moyen-Orient qui façonnent les équilibres politiques de la région.

Le conflit opposant la dynastie Wattaside aux Saadiens qui avait repris malgré le traité de Tadla au cours des années 1530, trouve son paroxysme avec la bataille de l’Oued-el-Abid en 1536 qui voit les Saadiens triompher de leurs adversaires. En 1537, les Saadiens s’emparent de la région du Talifalt. Ces revers obligent Abu al-Abbas Ahmad ibn Muhammad à traiter avec Ahmed al-Araj, le chef de la lignée saadienne. Un traité est signé en 1537 dans lequel est confirmé le partage du Maroc entre les deux dynasties et l’indépendance de la partie saadienne. Ce succès permet à Ahmed Al-Araj, le principal chef de la lignée saadienne, et son frère Muhammad de se concentrer sur Santa Cruz do Cabo de Aguer détenu par les Portugais. Les succès saadiens renforcent leur légitimité auprès des populations locales, notamment du fait de leur opposition frontale aux Chrétiens. Le traité entre Al-Araj et les Wattasides, ainsi que le pouvoir croissant d'Al-Araj, provoquent cependant la jalousie de son frère Mohammed ech-Cheikhet des tribus Sous, qui s'inquiètent de voir leur influence dans le mouvement saadien diminuer. Ces rivalités sont cependant mises au second plan du fait de l’objectif des deux frères à s’emparer de Santa Cruz do Cabo de Aguer.
A l’inverse, les Wattasides se retrouvent davantage fragilisés alors que leur politique de conciliation avec les Portugais est dénoncée, perçue comme une faiblesse face à la menace que font peser les royaumes chrétiens du nord. Pour contrebalancer l’influence espagnole et portugaises, Abu al-Abbas Ahmad ibn Muhammad échange une correspondance avec Charles IX en 1538-1539 pour développer des relations commerciales avec le royaume de France, ce que Charles IX accepte, amenant à l’accord du sultan Wattasside pour autoriser la liberté de navigation des marchands français et leur protection.

Durant la fin des années 1530, Abu Muhammad Abdallah II réorganise son royaume. Le sultan zianide peut s’appuyer sur son alliance avec le sultanat Koukou pour raffermir son pouvoir, mais doit gérer l’influence espagnole qui s’est renforcée dans la région, ce qui suscite des tensions au sein de la population de son royaume.
Le sultanat Koukou se consolide à la fin des années 1530 alors que son dirigeant impose son autorité sur la région côtière autrefois contrôlée par la régence d’Alger. Durant cette période, les Koukous voient leur alliance avec le royaume zianide de Tlemcen se renforcer alors qu’ils entretiennent des relations compliquées avec le royaume de Béni Abbés et les Espagnols. Ils observent d’un mauvais œil le renforcement des Barbaresques à Bône puis à Tunis, appréhendant de voir les Ottomans et leurs alliés tenter de reprendre Alger.
Le royaume de Béni Abbès continue de s’épanouir malgré des relations compliquées et ambiguës avec les Espagnols et les Koukous, renforçant leur présence en direction du sud et dans la plaine de la Medjana. La région de Bejaïa est au cœur de contentieux avec les Koukous, ces derniers cherchant à renforcer leur domination sur la côte méditerranéenne. Abdelaziz El Abbès doit aussi composer avec le renforcement turco-barbaresque à l’est avec la prise de Tunis et d’une partie du sultanat Hafside par ces derniers. Face aux diverses menaces, le sultan recrute des Andalous et des renégats chrétiens afin de pouvoir développer une industrie, notamment une fabrique d'armes à feu.

La fin des années 1530 voit le territoire ottoman de Bône continuer de soutenir le prince Rashid contre son frère, le sultan hafside Mawlāy al-Ḥasan al-Ḥafṣī. Le prince hafside mène cour à Constantine et renforce son influence sur le territoire et sur les populations locales. Ses succès antérieurs et l’influence espagnole à Tunis provoquent une importante révolte dans les territoires encore contrôlés par le sultan en 1536. Voulant tirer profit de la situation, Rashid demande à nouveau le soutien des Ottomans et des Barbaresques. Ces derniers acceptent et l’aident à s’emparer de la région de Bizerte, s’assurant un port important pour recevoir de l’aide de la Sublime Porte, mais aussi celle de Kairouan, se rapprochant de Tunis. Après ce succès, Khayr Ad-Dîn entreprend de mener divers raids contre les côtes italiennes et sardes au cours de l’été 1536.
La perte de nouveaux territoires et la menace que font peser son frère et ses alliés sur son pouvoir amènent Mawlāy al-Ḥasan al-Ḥafṣī à demander l’aide des Espagnols par l’intermédiaire du gouverneur de La Goulette. Ce dernier s’engage à soutenir le sultan contre leurs ennemis communs.
Les succès de Khayr Ad-Dîn lui permettent de recevoir de nouveaux renforts en provenance de Constantinople au printemps 1537, notamment une flotte menée par Kurtoğlu Muslihiddin Reis. L’arrivée de ces renforts donnent à Khayr Ad-Dîn et au prince Rashid les moyens de pouvoir chasser Mawlāy al-Ḥasan al-Ḥafṣī du pouvoir et les Espagnols d’Ifriqiya. En août 1537, Khayr-Ad Dîn et le prince Rashid embarque sur la flotte une armée pour rejoindre Tunis. L’arrivée de la flotte turco-barbaresque et la rumeur de la présence du prince Hafside à bord provoque une révolte à Tunis. Mawlāy al-Ḥasan al-Ḥafṣī et une partie de ses conseillers parviennent à fuir. Khayr Ad-Dîn débarque son armée pour s’emparer de la kasbah de Tunis. Il y reçoit une délégation de notables qui viennent recevoir et introniser le prince Rashid. Ce dernier devient Abû `Abd Rashid al-Hassan. Si le nouveau sultan Hafside et ses alliés turco-barbaresques deviennent vite maîtres de la cité. Khayr Ad-Dîn et ses forces prennent cependant en otage le nouveau sultan et ses conseillers début septembre 1537. Suite à cette action, les tunisois se soulèvent et tentent de libérer leur nouveau souverain. Khayr Ad-Dîn réprime l’insurrection grâce à l’artillerie ottomane. Bien que maître de la ville, le corsaire barbaresque doit s’emparer de la forteresse de la Goulette pour se préserver d’une attaque espagnole et pouvoir renforcer sa position. Fin septembre 1537, il tente de négocier avec les Espagnols de la forteresse, leur demandant de se rendre, mais ces derniers refusent. Les turco-barbaresques entreprennent de bombarder la forteresse pendant plusieurs jours. A la mi-octobre, la flotte turque doit affronter une flotte espagnole menée par Hugo de Moncade et envoyée depuis Naples afin de dégager la forteresse. L’affrontement naval a lieu dans le Golfe de Tunis et voit les Espagnols se replier après de violents affrontements avec les galères ottomanes. L’échec de la flotte de secours espagnole permet à Khayr Ad-Dîn d’isoler davantage la forteresse de la Goulette durant les semaines suivantes avant de finir par s’en emparer fin octobre 1537. Si ce succès lui permet d’affermir son autorité sur Tunis, Khayr Ad-Dîn doit composer avec l’arrière-pays du sultanat Hafside qui n’a pas été soumis durant les années précédentes, notamment avec Kairouan. La cité s’est mise en rébellion après la nouvelle de la capture du prince Rashid et de la répression meurtrière de l’insurrection tunisoise. Khayr Ad-Dîn décrète une amnistie générale à l’automne 1537, mais cette mesure ne suffit pas à calmer la colère des habitants de Kairouan. Khayr Ad-Dîn doit entreprendre la conquête de la ville et s’en empare grâce à l’artillerie ottomane en décembre 1537. Durant l’année 1538, il entreprend de soumettre le reste du territoire Hafside, s’appuyant sur les territoires déjà sous son autorité. Il doit faire face à l’hostilité des populations berbères qui ne voient pas d’un bon œil l’imposition du pouvoir ottoman dans la région. S’il réorganise le fonctionnement du territoire et entreprend de renforcer l’influence ottomane dans l’Ifriqiya, Khayr Ad-Dîn mène aussi différents raids contre les côtes siciliennes et calabraises à l’été 1538 et sur Malte en 1539.
Ayant échappé à la vindicte populaire, Mawlāy al-Ḥasan al-Ḥafṣī se réfugie à Sfax et contacte les Espagnols installés sur Djerba pour demander l’aide de Charles Quint pour reprendre son trône. Avec la nouvelle de la chute de la Goulette, les Espagnols présents dans la région informent la régente Isabelle de la situation.

L’Égypte des mamelouks se retrouve confrontée à la menace ottomane à la fin des années 1530. Si son sultan a entrepris durant les années précédentes à moderniser son armée, notamment au travers des échanges avec les Espagnols et les Vénitiens, il a dû gérer les oppositions de certains émirs peu favorables à l’introduction des canons et des armes à feu. Si les Mamelouks sont alliés avec la Perse Séfévide et possèdent des liens importants avec les Espagnols et les Vénitiens, ils ne peuvent compter sur les premiers qui ont affronté Soliman sur les années précédentes alors que les seconds ne peuvent offrir qu’un soutien limité. A ces difficultés s’ajoutent l’hostilité d’une partie de la population, cette dernière voyant d’un mauvais œil l’influence chrétienne dans la région, et des heurts avec les Portugais dans la Mer Rouge, notamment au large de l’île de Kamaran à l’été 1536. Pour faire face à la menace ottomane et prévenir une nouvelle invasion du territoire, les Mamelouks fortifient le Sinaï pour tenter de bloquer le passage reliant la Terre Sainte à l’Égypte, établissant notamment un fort non loin d’El-Arich.
Durant les années 1536-1537, Soliman entreprend de gouverner son empire afin d’organiser les territoires conquis face aux Séfévides en 1535. Il profite de cette période pour soutenir les corsaires barbaresques dans la prise du sultanat Hafside, faisant construire une flotte à l’hiver 1536-1537. Le sultan doit gérer des troubles dans les provinces méridionales de son empire : la région de Djeddah et de la Mecque subit une nouvelle attaque portugaise à l’automne 1537. Face à ces différents troubles, le sultan ottoman envoie de nouveaux renforts pour soutenir le Sharifat de Médine. Il prépare aussi la campagne militaire devant lui permettre de reprendre le contrôle de l’Égypte et de lever l’affront de sa perte durant la décennie précédente. La reprise de l’Égypte lui permettra aussi de sécuriser la Mer Rouge face aux Portugais.
Au printemps 1538, une armée ottomane de quarante mille hommes descend sur l’Égypte. S’emparant aisément du fort mamelouk au début de juin 1538, les Ottomans traversent le Sinaï et se rapprochent de Damiette afin de neutraliser la menace potentielle des espagnols et assurer un accès à leur flotte. Les Espagnols tiennent fermement la cité, ayant restauré les anciennes fortifications. Les Ottomans assiègent la cité en juillet 1538. Averti de l’arrivée de l’armée ottomane, les mamelouks mobilisent leur armée, plus de cinquante mille hommes, et attaque une partie des forces turques près de Faraskur début août 1538. Tirant profit de la présence de canons dans leurs forces, les mamelouks bousculent les premières forces turques et ces dernières de lever le siège de Damiette, laissant derrière elles près de dix mille hommes. Les mamelouks pourchassent l’armée adverse, détruisant son arrière-garde près du lac Bardawil en août 1538. Les mamelouks exploitent davantage leur succès en remontant au nord et s’emparant de Gaza en septembre 1538. A leur arrivée, une partie des milices locales les rallient, permettant à l’armée mamelouk de s’emparer d’Hébron et de menacer Jérusalem. L’arrivée d’une armée ottomane commandée par le bey de Syrie amène les mamelouks à se replier sur l’Égypte.
Au printemps 1539, une nouvelle armée ottomane descend sur l’Égypte, menée par Soliman en personne. Le sultan reprend Ascalon, Hébron et Gaza en juin et juillet 1539 avant de traverser le Sinaï. Il rejoint Damiette début août 1539, mais laisse sa flotte en faire le blocus tandis qu’il descend le Nil pour rejoindre Le Caire. Les mamelouks tentent de le stopper et l’affrontent près du village de Nazlat az-Zaqāzīq (1) fin août 1539. Face aux cinquante mille hommes du sultan, les mamelouks en déploient presque autant, mais ont dix fois moins de canons et la plupart sont assez rudimentaires. La bataille est brutale et si les quelques canons mamelouks malmènent les Ottomans, les mamelouks subissent d’importants ravages face aux janissaires et à l’artillerie ottomane et subissent une trahison d’une partie des milices locales, contribuant à désorganiser leurs formations. Les Ottomans finissent par briser les forces mamelouks en deux, une partie se repliant sur Le Caire, l’autre vers Qolzoum (2). Soliman et son armée neutralisent une partie de la force se repliant sur le Caire à proximité d’Al-Khankah à la mi-septembre. Arrivant devant Le Caire quelques jours plus tard, le sultan obtient la soumission de la cité, à l’exception de la Citadelle. Cette dernière est assiégée et prise d’assaut à la fin septembre. Après ce succès, Soliman repart à Constantinople, chargeant Hadim Soliman Pacha de pacifier la région et d’imposer son autorité dans le territoire égyptien tout en neutralisant la présence espagnole à Damiette pour empêcher les royaumes chrétiens de menacer de nouveau la puissance turque dans la région.

Durant la fin des années 1530, la Perse Séfévide se remet du conflit qui l’a opposé aux Ottomans. Tahmasp I profite de ces années pour affermir sa politique de mécénat envers les arts et la calligraphie, mais aussi pour soumettre les dernières régions récalcitrantes à son autorité. Parmi elles figurent le royaume vassal de Shirvanshah, ce dernier étant entré en rébellion contre sa suzeraineté avec le conflit l’opposant à Soliman. En mars 1538, Tahmasp I ordonne à son frère Alqas Mirza et à son régent, Badr Khan Ustajlu, d'agir contre les rebelles. Les deux hommes répriment violemment le territoire, le soumettant à l’autorité de Tahmasp. Ce dernier nomme son frère gouverneur de Shirvan à l’automne 1538.

(1) Actuelle ville de Zagazig.
(2) Ancienne bourgade à proximité de Suez.
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Message par Collectionneur Sam 15 Oct - 11:34

Acte 2 : l'Empire contre-attaque !
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Message par Yodarc Sam 22 Oct - 11:37

Bonjour à tous !
Pour ce week-end, pas vraiment une partie décrivant une région et son contexte, mais un petit "intermède" pour présenter les principales lignées dynastiques à l'aube des années 1540 et que j'avais envie de faire alors que nous avons fait presque la moitié de l'existence de Charles IX de France. Cela me permet aussi de présenter de manière claire et concise ces différentes familles alors que leur diversité et les enjeux politiques autour des alliances matrimoniales peuvent susciter des confusions et des casse-têtes dans le développement du récit.
L'occasion pour vous de découvrir à l'aube des années 1540, presque au milieu du 16e siècle, la composition des principales familles royales et de quelques familles notables de l'époque et de faire les similitudes, les nuances et les différences évidentes avec les lignées de la LTO (et l'opportunité pour vous de repérer les potentielles références et clins d’œil).
L'occasion aussi pour moi de vous annoncer qu'au moment de cette publication, il y a vingt-six parties déjà entièrement rédigées (avec cependant certains qui connaissent quelques réécritures et rectifications pour pouvoir les rendre assez solides et tangibles, notamment les parties concernant un conflit notable) et si je ne me trompe pas dans mes estimations, il restera dix-sept parties à rédiger avant sa conclusion (et les quelques appendices qui permettront de compléter le récit).
J'espère que cet intermède saura vous plaire.
Bonne découverte !

Portrait des familles royales et de quelques familles notables en 1540
Lignée de Charles IX de France :
Charles IX (né en 1515)
Épouse : Élisabeth Jagellon (née en 1519), depuis 1537
Enfants : Charles (né en 1538), Suzanne (née en 1539)

Lignée de François de Valois :
François de Valois (né en 1499)
Épouse : Claude de France (1499-1524), 1514-1524
Enfants : Louise (1515-1518), Charlotte (1516-1524), François (né en 1518, duc de Bretagne), Henri (né en 1519, comte de Chartres), Madeleine (née en 1520), Charles (né en 1522), Marguerite (née en 1523)

Lignée de François IV de Bretagne :
François IV de Bretagne (né en 1518)
Épouse : Marie Tudor (née en 1516), depuis 1535
Enfants : Catherine (née en 1536), François (né en 1537), Claude (né en 1539)

Lignée d’Henri de Chartres :
Henri de Chartes (né en 1519)
Épouse : Isabeau de Navarre (née en 1512), depuis 1534
Enfants : François (né en 1538)

Lignée de Suzanne de Bourbon :
Suzanne de Bourbon (1491-1521)
Époux : Charles de Bourbon-Montpensier (né en 1527)
Enfants : Pierre (1516-1518), Marie (née en 1517), Louis III (né en 1518)

Lignée d’Henri II de Navarre :
Henri II de Navarre (né en 1503)
Épouse : Marie de Bourbon-Vendôme (née en 1515), depuis 1535
Enfants : Jeanne (née en 1538), Jean (né en 1538)

Lignée d’Henri VIII d’Angleterre :
Henri VIII d’Angleterre (1491-1536)
Épouses : Catherine d’Aragon (1486-1536), de 1509 à 1530 ; Anne Boleyn (née en 1507), de 1530 à 1536
Enfants : Henri (1511), Marie (née en 1516), Henri IX (né en 1531), Élisabeth (née en 1532), Georges (1534), Thomas (1536-1537)

Lignée de Charles Brandon, duc de Suffolk
Charles Brandon (1484-1528)
Épouse : Élisabeth Grey (1505-1529), entre 1521 et 1528
Enfant : Henri (né en 1523)

Lignée de Jacques V d’Écosse :
Jacques V d’Écosse (né en 1512)
Épouse : Renée de France (née en 1510), depuis 1535
Enfants : Jacques (né en 1538), Arthur (1539)

Lignée de Jean III du Portugal :
Jean III du Portugal (né en 1502)
Épouse : Catherine de Castille (née en 1507), depuis 1525
Enfants : Alphonse (1526), Marie-Manuelle (née en 1527), Marie Isabelle (1529-1530), Béatrice (1530), Manuel (1531-1537), Philippe de Portugal (1533-1539), Denis de Portugal (1535-1537), Jean (1537), Jean Antoine de Portugal (1539-1540)

Lignée de Charles Quint :
Charles Quint (né en 1500)
Épouse : Isabelle de Portugal (née en 1503), depuis 1527
Enfants : Marie (née en 1528), Philippe (né en 1529), Jeanne (née en 1530), Jean (1532-1534), Ferdinand (1535-1536), Marguerite (née en 1536)

Lignée de Ferdinand de Habsbourg :
Ferdinand de Habsbourg (né en 1503)
Épouse : Anne Jagellon (née en 1503), depuis 1521
Enfants : Élisabeth (née en 1526), Maximilien (né en 1527), Anne (née en 1528), Ferdinand (né en 1529), Marie (née en 1531), Madeleine (née en 1532), Catherine (née en 1533), Éléonore (née en 1534), Marguerite (née en 1536), Jean (1538-1539)

Lignée de Louis II de Hongrie :
Louis II de Hongrie (né en 1506)
Épouse : Marie de Habsbourg (née en 1505), depuis 1522
Enfants : Anne (née en 1529), Louis (né en 1531)

Lignée de Sigismond I de Pologne :
Sigismond I de Pologne (né en 1476)
Épouse : Barbara Zápolya (1495-1515), entre 1512 et 1515 ; Suzanne de Bavière (née en 1502) depuis 1518
Enfants : Hedwige (née en 1513), Élisabeth (née en 1519), Sigismond (né en 1520), Anna (née en 1522), Cunégonde (née en 1523), Casimir (né en 1526)

Lignée d’Ivan IV de Moscovie :
Ivan IV (né en 1530)
Frère : Yuri (né en 1532)

Lignée de Christian II de Norvège :
Christian II de Norvège
Épouse : Isabelle d’Autriche (1501-1526), entre 1515 et 1526
Enfants : Christian (1516), Jean (né en 1518), Maximilien (1519), Philippe (1519-1520), Dorothée (née en 1520), Christine (née en 1521)

Lignée du prince Jean de Norvège :
Jean de Norvège (né en 1518)
Épouse : Marie du Portugal (née en 1521), depuis 1537

Lignée de Christian III du Danemark :
Christian III (né en 1503)
Épouse : Dorothée de Saxe-Lauenbourg (née en 1511), depuis 1525
Enfants : Anne (née en 1532), Frédéric (né en 1534)

Lignée de Gustave I de Suède :
Gustave I (né en 1496)
Épouses : Catherine de Saxe-Lauenbourg (1513-1535), de 1531 à 1535 ; Marguerite Lejonhufvud (née en 1516), depuis 1536
Enfants : Eric (né en 1533), Jean (né en 1537), Catherine (née en 1539)

Lignée du duc Maximilien Sforza de Milan :
Maximilien Sforza (né en 1493)
Épouse : Bona Sforza (née en 1494), depuis 1515
Enfants : Béatrice (née en 1516), Francesco (né en 1517), Bianca (née en 1520), Ludovico (né en 1523), Isabelle (née en 1527)

Lignée de Francesco Sforza :
Francesco Sforza (né en 1517)
Épouse : Catherine de Médicis (née en 1519), depuis 1536
Enfants : Madeleine (née en 1538)

Lignée d’Hercule II d’Este :
Hercule II d’Este (né en 1508)
Épouse : Béatrice Sforza (née en 1516), depuis 1534
Enfants : Bona (née en 1535), Alphonse (né en 1537), Lucrèce (née en 1539)

Lignée d’Alessandro de Médicis :
Alessandro de Médicis (né en 1510)
Épouse : Vittoria Farnèse (née en 1519), depuis 1539

Lignée de Soliman :
Soliman I (né en 1494)
Favorites : Mahidevran (née vers 1500), entre 1515 et 1533 ; Roxelane (née vers 1502), épouse principale depuis 1533
Enfants : Mahmud (1512-1521), Mustafa (né en 1515, fils de Mahidevran), Mourad (1519- 1521), Raziye (morte en 1521), Mehmed (né en 1521, fils de Roxelane), Mihrimah (née en 1522, fille de Roxelane), Abdullah (1523-1526, fils de Roxelane), Selim (né en 1524, fils de Roxelane), Cihangir (né en 1531, fils de Roxelane)

Lignée de Tahmasp I de Perse :
Tahmasp I (né en 1514)
Epouses : Kadam Ali Soltan Khanum (née vers 1516), depuis environ 1523-1524
Enfants : Mohammad (né en 1532), Ismaïl (né en 1537)
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Message par Flosgon78 Sam 22 Oct - 22:45

Très intéressant de pouvoir faire le point sur les dynasties, je pensais aussi qu'avoir une carte pourrait être intéressant pour faire la différence avec notre continuum. Bravo à toi pour ton travail !
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Message par Yodarc Sam 22 Oct - 23:13

Flosgon78 a écrit:Très intéressant de pouvoir faire le point sur les dynasties, je pensais aussi qu'avoir une carte pourrait être intéressant pour faire la différence avec notre continuum. Bravo à toi pour ton travail !

Merci pour ton commentaire Smile
La/les carte(s) viendront avec les appendices : je pense qu'il y aura une carte "OTL" de 1515 et au moins la carte peu après la mort de Charles IX (période 1570-1575) plus celles sur les conflits majeurs décrits dans le récit et sur la présence française dans le Nouveau Monde (avec potentiellement la présentation du trajet des différentes expéditions).
Je sais que dans les appendices, il y aura aussi le Portugal (en tout cas pour la période de 1515 aux années 1550, étant donné qu'il m'était compliqué de décrire le Portugal à part alors que le contenu risquait d'être fin alors qu'en parallèle il y a les Habsbourg et leurs nombreux domaines), peut-être quelques portraits de figures notables "secondaires" au parcours distinct de leur vie OTL (notamment un certain Ignace de Loyola...) et une liste des souverains sur cette période alternative et de leurs successeurs immédiats sous la forme nom de souverains/date de règne (histoire de faire le point à l'instar des dynasties dans cet intermède).
Bien sûr, j'aurai une idée plus claire de ces appendices lorsque j'y arriverai.
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Message par Flosgon78 Dim 23 Oct - 10:10

merci pour ta réponse !
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