1965 : Mitterrand président

Puisque la période se prête aux uchronies mitterrandiennes, imaginons un scénario dans lequel il serait arrivé bien plus tôt au pouvoir, moins vieux et malade mais déjà aussi roublard.

Sa santé connaissant une brusque dégradation, le général De Gaulle doit annoncer, à quelques semaines du lancement de la campagne présidentielle, le retrait de sa candidature. C'est la panique dans le camp gaulliste: non seulement le général, qui espère toujours qu'un rétablissement signerait son retour au pouvoir, refuse de désigner un successeur, mais en plus, celui-ci n'avait rien prévu pour faire campagne, certain que sa stature suffirait à le faire réélire dès le premier tour! Les gaullistes partent donc divisés et sans projet clair.

Le jour de l'élection, c'est la stupeur: alors que le candidat de la gauche unie, François Mitterrand, se qualifie avec une confortable majorité, Jean Lecanuet, après une campagne largement inspirée de celle de J. F. Kennedy, se qualifie à quelques milliers de voix près. L'abstention de nombreux gaullistes, qui refusent de soutenir l'atlantiste assumé qu'est le candidat du MRP, permet à Mitterrand de se remporter l'élection.

Libéralisation des médias et fin du contrôle de l'ORTF, légalisation de la contraception et forte hausse des budgets de la culture et de l'éducation marquent les deux premières années de son mandat. L'auteur du Coup d'Etat permanent ne semble néanmoins pas pressé de mettre fin à la monarchie présidentielle, ce qui ulcère ses alliés centristes. Qu'à cela ne tienne, le président s'appuie désormais sur sa gauche, alors que s'est formé le nouveau Parti Socialiste.

Les élections de 1967 confirment l'hégémonie de la gauche, le PCF choisissant le soutien sans participation au gouvernement. Dès l'entrée en fonction du nouveau gouvernement, dirigé par Gaston Deferre, la CGT et les communistes lancent une vaste grève générale, dans une ambiance joyeuse qui rappelle 36, le voisinage hitlérien en moins. Les accords entre patronat et syndicat qui suivent aboutissent à de fortes hausses de salaire et l'obtention d'une nouvelle semaine de congés payés. Dans un pays encore en forte croissance, ces mesures dopent la consommation des ménages, l'économie et le climat social sont au beau fixe.

En mai 1968, alors que l'on s'inquiète surtout du terrorisme d'extrême-droite incarné par le groupe armé Occident, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs de ses condisciples sont renvoyés de l'Université de Nanterre pour faits de violence, dans l'indifférence générale.

Marianne avait fait une uchronie sur ce sujet cela donne ceci :

Le Point de divergence est surprenant Le jeune Jacques Chirac est victime d'un accident de voiture l'empechant de remporter la circonscription d'Ussel. Ainsi les legislatives de 1967 aboutissent à une cohabitation poussant le Général de Gaulle à démissionner.

A noter que dans cette univers Mai 68 ne dure que 24h le temps pour Maurice Papon préfet de police de réprimer durement le mouvement. Les contestataires étant dépeint comme des "nouveaux cagoulards"

Rayan du Griffoul a écrit:Marianne avait fait une uchronie sur ce sujet cela donne ceci :

Le Point de divergence est surprenant Le jeune Jacques Chirac est victime d'un accident de voiture l'empechant de remporter la circonscription d'Ussel. Ainsi les legislatives de 1967 aboutissent à une cohabitation poussant le Général de Gaulle à démissionner.

A noter que dans cette univers Mai 68 ne dure que 24h le temps pour Maurice Papon préfet de police de réprimer durement le mouvement. Les contestataires étant dépeint comme des "nouveaux cagoulards"

Oui, j'y ai pensé en faisant ce topic!

Cela dit, c'était intéressant comme uchronie, mais on sentait les grosses ficelles faites pour plaire aux lecteurs de

Marianne

. Je suis un lecteur fidèle de Marianne, mais quand même, ça manquait de subtilité

C'est vrai que dans ce numéro les ficelles sont tellement grosses que je suis sur qu'on peut les voir depuis l'espace

Imaginons que François Mitterrand soit condamné à mort en 1945 pour intelligence avec l'ennemi...
Fin de l'histoire...

Erriep Tanlag a écrit:Imaginons que François Mitterrand soit condamné à mort en 1945 pour intelligence avec l'ennemi...
Fin de l'histoire...

Pas de rassemblement de la gauche derrière une grande figure, le PCF qui résiste mieux sans le piège de la participation au gouvernement, probablement pas de montée du FN (l'extrême-droite reste morcelée en une myriade de groupuscules qui se haïssent les uns les autres, mais la droite traditionnelle est plus à droite).

Pas d'ambiance détestable de fin de règne dans les années 1990...