[CTC 07] La nouvelle Terre Promise.

1863 Ab Urbe Condita – Journal de Lucius Hieronymus Ben David

Ma joie est immense, plus que je ne l’aurais jamais imaginé. Le navire d’Alexander Yehuda a franchi il y ‘a trois jours les colonnes d’Hercule, conduit par un équipage bien vivant. Non sans avaries, certes, et en ayant eu à déplorer des morts. Mais, la vérité est là : l’expédition est une réussite. Alors qu’un navire et une partie des membres sont resté, établir notre première colonie permanente, tandis que les autres nous portent à présent la bonne nouvelle ; quelle fête nous leur ferons à Rome, quand ils toucheront la terre d’Italie ! A présent tous ceux qui ont douté, tous ceux qui nous ont conspué, parmi les gentils ou parmi notre propre peuple, ceux qui nous traitaient d’hérétiques, se taisent à présent. Notre nouvelle Judée est à portée de main.
Depuis une quinzaine d’années que j’ai rejoins cette cause, confiant dans la parole de notre rabbi, j’ai parfois douté, mais je m’en repens aujourd’hui. Déjà la première expédition avait exploré les terres de ce nouveau monde dont nous avaient parlé les marchands Nordiques et les Hiberniens ; elle avait exploré les côtes de l’île de Nova Sicilia, que quelques Romains avaient exploré sans la peupler, puis avaient poursuivi jusqu’à toucher cette côte, toute couverte de fleur. Mais cette fois, nous avons établi une véritable colonie, maitresse chez elle, libre de toute tyrannie. Bientôt, Yehuda reprendra la mer, avec davantage de bateaux, je serai des siens. Tout l’argent que je n’ai pas encore investi dans nos expéditions, je le mettrai à disposition des nôtres pour ce voyage.

1867 Ab Urbe Condita – Journal de Lucius Hieronymus Ben David

Notre flottille a touché terre, enfin. Nous avons été accueillis avec plus de joie encore que ne l’avait été l’expédition de Yehuda à son retour à Ostie. La colonie a souffert de maux nombreux, faim, guerre et maladies. Pire, le navire laissé à leur disposition avait souffert de tant de dommage qu’il ne pouvait prendre la mer, même pour de courts trajets le long des côtes. Mais nous apportons du ravitaillement, des matériaux, de nouvelles plantes à cultiver. Plus encore, nous amenons des âmes et des bras pour construire cette terre. Philothéos Simeon doit nous apporter de nouveaux renforts l’année à venir.
Les quelques expéditions lancées depuis la colonie ont permis de mieux connaître le pays. Notre Nouvelle Judée se trouve au nord d’une vaste péninsule, rattachée au vaste continent occidental. Les indigènes sont nombreux et hostiles, les combats ont tué beaucoup des meilleurs d’entre nous, mais au printemps dernier une épidémie a foudroyé leur peuple, telle les plaiens d’Egypte ; Dieu veille sur son peuple, nous n’en doutons pas. Dans l’adversité, nous n’en doutons pas.

1870 Ab Urbe Condita – Journal de Lucius Hieronymus Ben David

Notre Rabbi a rendu l’âme, à l’âge vénérable de soixante-dix ans, entouré des siens dans sa chère nouvelle Judée. Toute sa vie, il aura travaillé à nous amener sur cette terre, avec la certitude que c’était celle que Dieu nous a promis. L’aide de Dieu nous a montré la justesse de notre cause. Nous continuerons son œuvre ; s’il s’en défendait, chacun ici sait qu’il était notre Messie, celui que Dieu nous a envoyé pour nous sauver.
Notre Nouvelle Judée est plus forte que jamais. Plus jamais nous ne retournerons en arrière, plus jamais nous n’aurons à éviter l’Arc de Titus.

2102 Ab Urbe Condita – Journal de Moshe Ben David

Les nouvelles de l’étranger sont plus évocatrices chaque jour. La grande épidémie qui ravage l’Empire et le vieux monde a traversé l’océan, a décimé plusieurs grandes villes des royaumes celtes, au nord.
J’ai appuyé de toute ma force la décision de notre roi Alexander IV de fermer définitivement tous nos ports, de couper tous nos liens avec l’extérieur. Mon cousin Shimon a été envoyé auprès des Séminoles pour les convaincre de faire de même.
Dieu nous envoie cette épreuve pour nous prévenir, comme il avait jadis envoyé le prophète Elie à nos ancêtres : à force de commerce et de liens avec les Gentils, nous risquions d’oublier pourquoi Dieu nous a donné cette terre. Nous n’avons besoin que de notre Dieu ; nous cultiverons la terre pour notre subsistance. La maladie détruit la funeste Rome, comme elle détruit nos adversaires sur ce continent. Nous vivrons, nous vivrons pour célébrer la gloire de Dieu.

2509 Ab Urbe Condita – Journal de Salomon Ben David

J’ai vendu toutes mes terres pour acheter les meilleurs fusils, pour armer notre convoi. Je ne profiterai plus un seul jour de plus du commerce avec Rome, avec la terrible Babylone. Nos rois ont oublié l’humilité face à Dieu, la richesse a corrompu notre royaume, et les païens installent leurs cultes idolâtres jusqu’au cœur des villes de notre royaume. Puisque nous ne pouvons accepter cela, nous partons pour d’autres cieux. La terre sur laquelle nous a mené notre Messie ne se limite pas à notre petit royaume, il couvre tout le continent. Avec l’aide de Dieu, nous en conquerrons tout ce qui sera nécessaire, pour vivre selon nos lois, loin de tous les corrupteurs, sans rois ni oppresseurs. Le roi est trop heureux de voir les redresseurs de conscience quitter son pays corrompu. Dieu le punira quand sera venu son heure, ses villes corrompus, ses aristocrates et leurs vastes plantations seront balayées.
Nous partons vers le nord, vers les abords du grand fleuve Mississipi ; nous nous y arrêterons s’il plaît à Dieu, ou nous continuerons plus loin.

Thomas a écrit:Gens connait qui était très inspiré ou qui travaillait déjà sur une idée

Haha oui. Ca fait longtemps que je réfléchis à cet univers. Le thème du mois m'a donné l'occasion d'en développer l'un des aspects.

Excellent !

Emile Ollivier a écrit:Excellent !

Merci!

Ce texte est tiré de mon univers sur l'Empire romain développé sur un topic assez vieux.

Mais c'est tellement vaste que me mettre à écrire dessus me fait assez peur... Du coup, ce genre de formats aide à commencer, sous la forme de courts textes.