[Fusion] Engins et technologies à potentiel uchronique

Pas stupide comme idée mais la stabilité du machin devait être horrible....

Profil et modèle du Martin XB-16 (modèle 145A). Il a été conçu pour répondre à la demande de l'United States Army Air Corps qui souhaitait un bombardier capable d'emporter 2 500 lb (1 100 kg) de bombes sur une distance de 8 000 km (4 300 nmi). Il aurait été propulsé par quatre moteurs en V Allison V-1710 à refroidissement liquide. Annulé parce qu'il n'était pas assez rapide.

Exact, de plus l'US Army Air Corps a eu tout un tas de projets de bombardiers, certains franchement étonnants, au cours des années 30.

Grumman/Shinmaywa ASR-544-4, une étrange et éphémère collaboration américano-japonaise.

La fin des années 60 et 70 voit l'US Navy chercher des partenariats avec des nations alliés pour le développement conjoint de nouveaux appareils (on citera par exemple, l'intérêt de l'USN pour les Mirage G français), c'est dans cette perspective que la compagnie japonaise Shin Meiwa (ex-Kawanishi) s'associe à Grumman pour le développement d'un appareil ASM capable de remplacer les Neptune.
La particularité du projet ASR-544-4 repose sur la technologie du cousin d'air (la Russie avec son Beriev 200 Altair, est la seule nation à employer un tel aéronef amphibie) mais avec une petite spécificité: le " ACLS" (Air Cushion Landing System), un cousin d'air gonflable à l'air comprimé; retenu au sein d'une jupe en caoutchouc en condition de vol, mais qui serait libéré instantanément à atterrissage permettant ainsi à l'ASR-544-4 d’atterrir aussi bien sur l'eau que sur terre.

Proposé en 1973, la collaboration américano-japonaise reposait en pratique sur du concret (le système ACLS avait été testé partiellement sur un DHC-5 Canadien, surnommé pour l'ocassion "Puffalo") et aurait du offrir une nette amélioration par rapport au Neptune et autres Shin Meiwa US-1: pour une envergure de 32m, l'élégant trimoteur devait afficher Mach 0.9 au compteur et emporter 10 hommes d'équipage ainsi qu'un arsenal de 8 torpilles et 4 missiles anti-navires.

Mais on n'a vu que le meilleur est souvent l'ennemi du bien, la complexité du système ACLS (impliquant une maintenance assez compliqué à terre, un double système de compresseurs à air lié à une motorisation indépendante) rendait le projet ASR-544-4 plutôt couteux aussi bien pour les forces auto-défense japonaises que l'USN.
En fin de compte, le système ACLS a bien survécu et l'idée de l'adapter sur une plateforme "à tout faire" telle que le C-130 est toujours bien présente au sein des bureaux d'études.




Source: https://www.twz.com/41142/an-air-cushion-patrol-seaplane-was-once-in-the-works-with-the-u-s-and-japan

TU-4P, où comment faire d'un bombardier un chasseur de nuit.

L'histoire de l'armée de l'air de la république populaire de Chine reste, en fin de compte, mal connu. Ce qui est fort dommage car les ingénieurs chinois ont été obligés d'intégrer en très peu de temps un sacré paquet de bonds technologies: le passage au moteur à réaction, l'introduction des premiers missiles et enfin les vols de reconnaissances à très hautes altitudes menés conjointement par les États-Unis et Taiwan, devenus pour Bejing, une vrai nuisance au cours des années 50.

Donc les ingénieurs sont sommés de trouver une parade aux incursions nocturnes des P2V7 "Netpune" taïwanais sur le sol de la république populaire, tout ceci sans véritable soutien soviétique: en fin de compte ils arrivent à la conclusion que l'unique engin capable de rivaliser avec les Neptune, c'est bien le Tu-4 (copie soviétique plus ou moins conforme du B-29) dont la Chine dispose de 10 exemplaires dans une base au Hebei.
Moyennant un beau casse-tête pour installer un radar/système de bombardement "Cobalt" démonté des IL-28 (en fin de compte installé au sein d'une des ex-tourelles ventrales) et un sacré boulot pour transformer la baie à bombes en centre de commandement, les ingénieurs de la RPC avaient réussi (ils installèrent au cas d'une mauvaise rencontre avec des F-86 de la ROC, cinq mitrailleuses de 23mm)

Et le meilleur c'est que le Tu-4P, improbable chasseur de nuit, a réussi à intercepter le 19 décembre 1960, un vol de reconnaissance taïwanais au dessus du Hebei.
Si ma principale et unique source évoque que la rencontre entre le Neptune et un groupe de Tu-4P s'est plutôt bien terminé (le Neptune n'a pas pu être abattu par les équipages des Tu-4P), elle ne parle pas d'autres interceptions effectués par ce bricolo.
Les années 60 commençaient et la reprise en main de la Chine par le timonier n’annonçait rien de bon , ni pour les ingénieurs ni pour les aviateurs.

Photo trouvée par Scorpio sur Reddit, probablement issu d'une affiche ou journal de propagande, on devine que le système Cobalt a été probablement installé sur la tourelle ventrale.

Copié de l'article de WarDrive: " Takeoff from calm water with a headwind was expected to be achieved in 21 seconds, the aircraft lifting into the air after a distance of 1,700 feet."

Effectivement ça laisse songeur...

EM-2, étrange et perturbant.

Dans une précédente chronique, j'avais parlé de l'histoire des bullpup et évoquer l'étrange moment où le Royaume Uni avait tenté quelque chose aux lendemains de la seconde guerre mondiale, et bien aujourd'hui il est temps de se plonger dans les secrets inavouables des armuriers de la perfide Albion.

Revenons un peu en arrière, le désastre de Dunkerque et la rencontre avec les munitions allemandes de 7,92x33mm Kurtz a montré que la dépendance accrue des forces de sa majesté à la 303.British (développé dans les années 1890) n'était pas si bonne chose, c'est une munition obsolète et peu ergonomique.
En fin de compte avec la perte de centaines de milliers de fusils et mitrailleuses lors de l'évacuation de la BEF en 1940, les britanniques ont l'ocassion de plancher sur des nouvelles armes, de là sortira quelques succès comme la STEN ou encore la BREN.
Mais voila que deux ingénieurs polonais décident de s'atteler à copier le fusil mitrailleur FG-42 (très relatif succès mais étape sur le développement des STG) et de créer pour les soldats de sa majesté deux armes capables de tirer des munitions copiées de la 7,92 Kurtz.

Nous sommes alors directement dans l'après-guerre , et le SACP, un petit comité portant sur les armes d'infanteries postule que le soldat britannique doit disposé d'une arme d’assaut, aussi bien capable de tir auto que de tir de précision, et ce dans un contexte de guerre totale avec l'URSS (on notera que les stratèges britanniques au cours des années 50 étaient très pessimiste sur les chances d'une paix durable Est/Ouest)
Problème: la 303 British est tout à fait adaptée pour un tir de précision mais impossible de l'adopter pour un tir auto: c'est là que rentre en compte nos amis polonais et les cartouches dites "intermédiaires":
Les cartouches intermédiaires utilisés par les armes automatiques présentent une énergie initiale (à la sortie du canon) moindre que des cartouches "pleine taille" (exemple, la 303), ce qui a certes pour effet de les rendre peu intéressantes pour un tir à longue distance mais facilite la manutention d'une arme et son utilisation sur des distances de l'ordre de 300-600m, cadre de la plupart des engagements d'infanterie durant et après la seconde guerre mondiale.
Bref, Kazimierz Januszewski alias Janson (après sa naturalisation) finit par développer un bullpup, l'EM-2 "Mamba" tirant du 280. British, une copie de la "Kurtz" allemande.
Le Mamba est plutôt simple d'utilisation et son système de verrouillage de la culasse (roller locked) évite tout accident de tir ou fausse manipulation.
Adopté en 1951 sous le standard " Rifle, Automatic, Calibre .280, Number 9" au sein de l'armée britannique, l'EM-2 présentait même une certaine précision aux alentours de 750m, l'autorisant ainsi à être utilisé pour du tir de précision.

Mais qu'est qui à cloché?
Dans le courant des années 50, l'US Army ainsi que l'armée canadienne cherche à adopter des fusils d’assauts, tout cela dans le cadre de la standardisation OTAN: les américains présenteront la munition 7.62×51 (ainsi que des prototypes de fusils T25, qui échoueront tous face au T44, futur M-14, dans ce qui devrait devenir l'un des plus grands scandales militaires de l'armement) et débineront la 280.British sous prétexte qu'elle n'était pas puissante (et que l'EM-2 était trop complexe).
Les britanniques, très fair play, assureront que c'est la munition américaine qui manque de puissance, et non la leur......(on imagine le tableau).
Winston Churchill, de retour aux affaires en 1951, en bon diplomate essayera bien de pousser au développement d'un EM-2 tirant de la 7,62 OTAN mais ce fût impossible à réaliser sans dégrader l'arme.
En fin de compte, bon prince, les britanniques abandonnèrent l'EM-2 au profit du futur FAL belge, persuadés que les américains feraient de même (ce qu'ils ne firent pas, adoptant le M-14 au fi de la standardisation OTAN).

L'ironie de la situation étant que c'est les britanniques, qui avaient raison: non seulement la 7,62 OTAN était trop puissante mais le M-14 souffrait d'énormes problèmes, comme démontrés lors de la guerre du Vietnam.

En 1970, Les travaux menés sur l'EM-2 permirent le développement d'un nouveau bullpup, le futur SA-80, qui fût adoptée (mais pas vraiment bien accueilli même à ce jour) par les soldats de sa gracieuse majesté.

"Sic Transit Gloria Mundi" comme dit si bien le proverbe.



Source: https://armamentresearch.com/british-janson-e-m-2-automatic-rifle/

Vidéo: https://youtu.be/fcYj2SpUHvE

Grumman G-674, Casse-noisettes et compagnie.

Et voila un projet de 1970 pour concevoir un appareil VTOL ASM pour le compte de l'US Navy.

Peut être bien après tout...

Un prototype de Jeep Gaz-65 dotée d'un canon de 37mm pour les forces parachutistes soviétiques dans les années 50. Jamais développé (à ce niveau, on peut se demander si le dit prototype n'est pas plutôt le résultat d'un accident de la route).

Pas une idée si stupide si on part du principe que des paras qui restent à pieds sont plutôt vulnérables à une contre-offensive de l'adversaire.

Les avions de ligne supersoniques qui auraient dû façonner l'avenir de l'aviation....



Le Type 223 et la Super-Caravelle ont été fusionnés au cours de leur développement pour créer le désormais célèbre Concorde.

Les NAC-60, 2707 et L-2000 sont tous le résultat d'un concours financé par le gouvernement américain pour une conception SST. Le 2707 était le supposé vainqueur, mais il n'a jamais été entièrement développé, seules des maquettes existaient.

Mig-31 "Firefox" l'avion qui n'aurait jamais du exister.

Dans le courant des années 1970, l'URSS a compris que le Mig-25 souffrait de gravissimes problèmes de structures et de motorisation, qui transformait "l'oiseau de proie" soviétique en canard boiteux, de plus les renseignements acquis par le SVR indiquait le développement imminent d'une nouvelle génération de chasseurs occidentaux, qui contesterait la suprématie aérienne en cas de conflit majeur entre les deux blocs.
Mikoyan fût à nouveau sollicité par les autorités soviétiques, l'expérience acquise lors du développement du Mig-25 permettait ainsi à la firme de partir sur une base solide:
Une structure en titanium (+ alliage spécial SS-118 en nickel) serait la seule capable de résister les accélérations subis par l'appareil lors de son passage à Mach 4,08, vitesse de croisière autorisée par le développement du Tumansky RJ-15BD-600, réponse soviétique au fameux " Pratt and Whtiney J58" équipant l'avion espion SR-71.
Une structure de refroidissement inédite, issue de l'espionnage soviétique, permettant le refroidissement des deux Tumansky fût ajoutée un peu plus tard en même temps que la capacité de l'appareil d'emporter 6 Boosters Soyuz/Komarov afin de lui procurer une poussée additionnel (cette capacité fût rajoutée pour permettre au "Firefox" d'intercepter les SR-71 et autres U-2) lui permettant, de fait, d'atteindre les 32km d'altitude.
Mikoyan installa ainsi des technologies de pointe, voire novatrice telles qu'un système de "feeback neural" laissant le pilote contrôler l'armement de bord par la pensée, une technologie de pointe qui, même à ce jour, n'a pas encore été reproduite.

le "Firefox" avait tout pour être une "sucess story" mais l'histoire en décida autrement: En 1982 deux prototypes avaient été construits et préparés sur la base de Dzyomgi mais une rumeur persistante insiste sur une "black ops" de la CIA qui aurait consisté en la capture d'un des appareils et la destruction de l'autre. Évidement dans cette rubrique, on ne peut pas prêter foi aux élucubrations d'internet, pas vrai? mais j'ai tendance à trouver cette rumeur crédible; après tout, n'a t'on pas entendu la même à propos de la disparation de l'Octobre Rouge, fleuron de la Marine rouge? ou bien serait-ce encore une autre histoire "d'esturgeon" perdu?



Unique image du "Firefox" prise probablement entre 1980 et 1982, le projet "Firefox" disparaitra peu après des archives officielles de Mikoyan.


En avril 2000, au cours de l'une des dernières missions humaines à bord de la station Mir, les cosmonautes "auraient" perdu un esturgeon dans l'espace, donnant vie ainsi à l'expression "Esturgeon d'avril": du russe: "Апрельский осетр" situation burlesque et grotesque mettant dans l’embarras les autorités.

Cela a été écrit un 2 avril, donc suivant l'adage que tout ce qui sur Internet est vrai, sauf le 1er avril.

On peut donc en conclure que c'est vrai..

Projet 3: le Mig-25 de Mao.

Comme je l'ai déjà dit plus haut, on connait très mal l'histoire des forces aériennes de la RPC au cours de la guerre froide, dans la précédente rubrique, on avait vu comment les ingénieurs chinois avaient tenté avec un certain succès de transformer un bombardier lourd en intercepteur nocturne.
L'idée restait la même dans le courant des années 60/début 1970, développer un intercepteur capable d'engager un SR-71 américain, rien que ça.

Les ingénieurs chinois ayant développé pour l'ocassion un missile BVR (Beyond Visual Range, au delà de la capacité visuelle du pilote): le PL-4 inspiré de quelques AIM-7 capturés par les nords-vietnamiens.
Ils mirent au point un projet, tantôt appelé J10 (et oui!) soit Projet 3 mais cela ne dépassa pas la maquette: la RPC étant incapable de produire un moteur aux capacités supersoniques (ni même un missile, le PL4 étant incapable de dépasser Mach 2).

Merci à zhuquanzhong, contributeur de WarplanePorn (sur Reddit) pour cette bel découverte.