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LFC : Guerre froide

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Rayan du Griffoul
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Message par Collectionneur Sam 25 Fév - 10:27

Un lapsus : l’empereur des mercenaires, le redoutable ''Bon'' Denard, pour organiser rien moins que le renversement du général-président !
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 25 Fév - 10:29

Je corrige de suite !
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 25 Fév - 10:39

La péninsule indochinoise doit affronter les mêmes démons qu'OTL, mais le événements prennent un tour très différent...
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Message par Thomas Sam 25 Fév - 11:51

Les personnes sauvées par la Marine nationale s’installeront en France, et pour beaucoup en Guyane.

Une Guyane plus peuplée et par des asiatiques, dont certains ont un certain niveau d'éducation ou des capacités entrepreneuriales, peu connaitre un destin bien différent.

Par conséquent, suite à la chute d’un Régime impopulaire, l’Amérique compte en soutenir d’autres pour affronter le communisme…

Un bon plan pour voir les dominos tomber les uns après les autres ^^

D’ailleurs, Sihanouk, réfugié à Pékin, disparaîtra mystérieusement à la fin de l’année...
Bon débarras. Je suis en train de beaucoup me documenter sur le Cambodge pour les réécritures de l'ABATL et ce personnage est aussi étonnant que détestable.


Dernière édition par Thomas le Dim 26 Fév - 13:53, édité 1 fois

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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 16 Mar - 8:55

Chapitre 13 : Le terreau d’une Allemagne nouvelle

« Je n’ai fait que servir l’Allemagne et son Führer Adolf Hitler !»


3 septembre 1962 : L’opération, largement médiatisée, était, pour le moins spectaculaire. Un quartier entier de Nuremberg avait été bouclé par un peu plus de deux mille policiers ouest-allemands.

Quelle pouvait-être la raison d’un tel déploiement de force ?

En fait, rien moins que le chef du Werwolf, Klaus Barbie, ainsi que ses principaux lieutenants y avaient été repérés, mettant un terme à une traque presque aussi vieille que la république fédérale elle-même. Il faut dire qu’une prime d’un million de Deutschemarks avait été promise à celui qui fournirait la moindre information facilitant la capture du Nazi.

Barbie était allé bien trop loin en assassinat le chancelier fédéral Adenauer le 22 août 1962. Par conséquent, il était désormais temps de mettre aux agissements « du dernier Nazi » comme le qualifiait la presse ouest-allemande. Le successeur d’Adenauer, Walter Hallstein, avait donné un délai de deux semaines aux forces fédérales pour mettre hors d’état de nuire le criminel de guerre.

Objectif atteint donc.

Un procès d’ampleur fut organisé début de 1963. Quelle ne fut pas la surprise quand on découvrit l’avocat que c’était trouvé l’assassin de Pierre Brossolette.

Le Français Jacques Vergès !

Le militant d’extrême-gauche, anti-colonialiste convaincu, défenseur de Djamila Bouhired, porteuse de bombes du FLN (dont il ne put empêcher la condamnation à mort et l’exécution par ailleurs), et qui avait disparu peu après, revînt dont ne sait où (certains murmurent des camps de torture pits où il aurait été tortionnaire). À ce noble CV, il pouvait fièrement ajouter désormais le titre de défenseur du bourreau nazi…

Barbie se montre fier de tous ses odieux crimes, y compris ceux commis en France contre les résistants (alors que son procès ne porte que sur ceux commis contre la RFA dans le cadre du Werewolf, à la grande colère des Français), il se vante d’avoir ordonner la mise à mort du « traître » Adenauer qui a pactisé avec les forces anti-allemandes et la France notamment.

Hallstein, ancien officier de la Wehrmacht lui même, veut faire de ce procès celui de la naissance d’une Allemagne nouvelle, qui est parvenu grâce à son prédécesseur à obtenir la levée du blocage de l’entrée du pays dans la Communauté européenne par de Gaulle en 1956, alors que les idées nauséabondes du Nazisme sont encore vivaces à l’ouest de l’Elbe, suite à dénazification bâclée. La nostalgie envers un Adolf Hitler qui aurait été à son tour, comme Guillaume II, « poignardé dans le dos », est très largement répandue et acceptée dans la population ouest-allemande. Et ce à l’heure où la RFA réarme dans le cadre de l’OTAN...

Pour bâtir cette nouvelle RFA, Hallstein veut la tête de Barbie et de ses principaux complices. Ces derniers sont donc logiquement condamnés à mort et exécutés à la fin de l’année. Cependant, les membres moins hauts-placés de l’organisation emprisonnés feront l’objet d’une amnistie en 1968 dans le cadre d’une politique d’apaisement, le Werewolf, décapité, n’étant plus une menace.

C’est conclure un peu vite… En effet, le délateur de Barbie n’aura pas vraiment le temps de profiter de sa récompense. On le retrouvera horriblement torturé à mort dans sa villa du sud du Portugal, probablement tué par des membre du Werewolf...

Et effectivement, il reste toujours des Nazis à traquer et à juger. La plupart se cachent auprès des Régimes militaires oppressifs d’Amérique du sud où ils servent comme conseillers techniques… Des hommes, comme Serge Klarsfeld et Simon Wiesenthal, se sont jurés d’y parvenir. Déjà en 1961, de par leur travail de traque, le Nazi Adolf Eichmann a pu être enlevé en Argentine par le Mossad pour y être emmené en Israël et y connaître un procès retentissant et une logique mise à mort.

Quant au Général, s’il pensait pouvoir s’appuyer sur une Allemagne rhénane alliée à la France avec Adenauer, son assassinat a rebattu les cartes. Désormais, Hallstein entend replacer l’Allemagne fédérale « über alles » et la mettre au centre de la Communauté européenne… C’est donc un camouflet pour la diplomatie de grandeur gaullienne qui voulait, selon les historiens, cadrer cette Allemagne fédérale qui se réarme en l’intégrant à la Communauté.

Heureusement, la présidence de l’organisation par Paul Reynaud permet de réfréner les volontés hégémoniques d’Hallstein. De Gaulle n’a pas l’âme d’un Satrape et si le chancelier ouest-allemand devait être un Roi des rois, alors comme Himmler fut Darius III, Hallstein devra être Yazdgard III...

À l’inverse, au rayon des mauvaises nouvelles pour Paris, la descente du KPD aux récentes élections fédérales ne s’est pas traduit par une montée équivalente du score pour son homologue social-démocrate (dont plusieurs candidats avaient été d’ailleurs abattus par ces mêmes Werwölfe dans les campagnes électorales précédentes) mais bien par une majorité totale et absolue de la CDU qui profite de l’embellie économique du pays pour tirer les marrons du feu. Hallstein domine totalement la vie politique du pays et quand on connaît son ambition…

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Walter Hallstein
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 16 Mar - 8:58

Chapitre 14 : Duel au sommet

« Le gouvernement du Tibet, soucieux d’assurer la prospérité de son peuple, proclame officiellement la fin de toute subordination d’un homme, femme ou enfant envers un autre homme, femme ou enfant. Désireux que cette politique d’émancipation conduit dans un esprit de concorde, apporte la paix et la prospérité à tous. »
Préambule de décret d’abolition de l’esclavage au Tibet.

Protégé par l’accord sino-indien conclu à Alma-Ata en 1951, le Tibet du 14ème Dalaï Lama, Tenzin Gyatso, tentait péniblement de se moderniser sous la houlette de son prêtre-monarque.

Celui-ci avait nommé deux premiers ministres pour le seconder à la direction du gouvernement. Le moine Lobsang Tashi et surtout le laïc Loukhangwa pour le seconder dans les réformes majeures qu’il mettait en place dans son royaume telle la libération des serfs et l’abolition de l’esclavage, l’amélioration des droits des femmes et la mise en place d’un suffrage au début censitaire pour l’élection d’une chambre, l’assemblée des députés du peuple tibétain, pour l’instant surtout consultative, mais qui avait comme objectif à moyen terme d’être législative et d’être élue au suffrage universel !

C’en était bien trop pour les élites réactionnaire du pays qui, soutenues par le commandant en chef de l’armée tibétaine, le triste sire Ngabo Ngawang Jigme, effectuent un coup d’État en 1959 qui aboutit à l’exécution par décapitation des deux premiers ministres, à la mise en isolement dans le Potala du Dalaï-Lama et à l’annulation de l’ensemble des réformes de la période libérale pour un brutale retour à la Théocratie archaïque, au Moyen-âge...

Pour les centaines de milliers de Tibétains qui avaient espérés pendant cette période, c’était la douche froide. Mais ayant connus une brève, mais inédite, période de libertés, ils ne comptaient plus se laisser faire et combattraient désormais un retour en arrière, surtout que celui qui était à la fois leur prince et leur chef religieux, Tenzin Gyatso, était prisonnier des factieux.

Rapidement, en dépit de communications archaïques, des dizaines de soulèvements se produisent un peu partout dans le pays. Conduits par Phuntsok Wangyal, leur chef, les Communistes tibétains organisent la guérilla par regroupement des divers groupes isolés. Heureusement, Phuntsok Wangyal n’est pas Saloth Sar et les paysans recrutés ne sont pas purgés contrairement à ce que firent les Pits… D’ailleurs, soucieux de rassurer, le Parti communiste tibétain se refonde en un Parti du peuple tibétain et met de côté les thèses marxistes au profit du rétablissement des réformes annulés par Ngabo Ngawang Jigme. D’ailleurs, le parti du peuple tibétain n’est qu’une composant du Front de Libération du Tibet qui combat l’autocratie réactionnaire.

Cela paie et la modeste armée tibétaine est débordée et la violence de celle-ci dans sa répression ne fait que renforcer son adversaire…

Au printemps 1962, les forces rebelles entrent à Lhassa. Comme promis, Phuntsok Wangyal libère le Dalaï-Lama et le rétablit sur son trône de monarque constitutionnel. D’ailleurs, Phuntsok Wangyal se contente du poste de vice-premier ministre, deux modérés, en réalité ses créatures, devenant premier ministre et le deuxième, le second vice-premier ministre. Les élections au suffrage universel qui s’ensuivent sont un triomphe pour le Parti du peuple tibétaine qui à la tête du Front de Libération du Tibet emportent l’intégralité des sièges dans ce contexte de joie et de libertés retrouvées.

Pourtant, les Tibétains, sans pour autant jusqu’à déchanter, sont choqués par certaines réformes qui vont bien trop loin pour ce peuple malgré tout conservateur, et notamment une séparation de l’Église et de l’État qui ne dit pas son nom ainsi qu’une accélération de la sécularisation des institutions du pays.

Aux élection de l’été 1966, une vaste coalition d’opposition, souhaitant cette fois mettre un frein aux réformes du gouvernement, et constituée entre autres de plusieurs partis qui ont quitté le Front ainsi que de forces conservatrices nouvellement créées bat le Parti du peuple tibétain. Sentant son pouvoir vaciller, Phuntsok Wangyal fait déclarer les élections invalides et en ordonne de nouvelles. Face à la révolte qui gronde à nouveau, le dirigeant indirect du pays commet l’impensable.

Il appelle l’armée chinoise à l’aide !

Mao qui se tenait toujours prêt, se jette sur l’occasion et ordonne à son Armée populaire de Libération d’investir la monarchie du toit du Monde.

Moscou mais surtout Azadshahar (nouveau nom de New Delhi, nom qui signifie littéralement « Ville libre ») protestent. Bose, donne par ultimatum 48 heures aux Chinois pour évacuer le Tibet et au gouvernement tibétain pour se retirer. Moscou, effrayée par ce dangereux choc des deux titans asiatiques, et surtout deux de ses alliés en Asie, tente bien de ramener les deux dirigeants, Bose et Mao, à la table des négociations, mais Bose, en bon dictateur, commet l’irréparable lorsque avant même l’expiration de son propre ultimatum, il lance 3 colonnes sur Lhassa, et lance son aviation sur les colonnes chinoises.

Mal préparée, là où Mao attend depuis 1951, l’armée indienne subit sans même combattre des pertes sensibles dans sa marche, véritable course de vitesse avec les Chinois, sur Lhassa. Accidents, maladies, manques de nourriture, cela conjugués aux raids de l’aviation chinoise, qui a gagné la bataille du ciel dans ce duel au sommet, affaiblissent considérablement l’armée indienne, pourtant soutenue par les paysans locaux, là où le peuple tibétain pratique la guérilla face à une APL bien trop brutale et cruelle pour se laisser troubler par d’humbles montagnards… D’ailleurs, celle-ci arrive tellement en avance à Lhassa par rapport à l’Armée de la Nation indienne, qu’elle peut, tranquillement préparée de solides défenses qui achèvent la débandade des troupes de Bose lorsque celles-ci, en lambeaux, parviennent à la capitale et attaquent comme elles le peuvent les positions chinoises.

Leur ennemi blessé mortellement, Mao ordonne à ses hommes de le poursuivre, entraînant la capture de milliers de soldats indiens. Dans les semaines qui suivent, le reste du Tibet est occupé par l’Armée populaire de Libération. Seul un ultimatum soviétique et la mobilisation de l’Armée rouge sur l’Amour pousse à Mao à renoncer à entrer en Inde.

Mao cède, mais ne pardonnera jamais à Joukov et aux Soviétiques, désormais qualifiés de « révisionnistes » par la propagande de Pékin, leur intervention pro-indienne. L’arrêt des hostilités ne sauve cependant pas Bose, renversé par une camarilla d’officiers de hauts rangs, plus proches des idéaux fascisants et nationalistes de Bose que de sa part socialiste. Bose, haï par ailleurs pour sa barbare politique de stérilisation de masse des populations rurales, consécutive à l’échec dramatique de la réforme agraire et de la modernisation de l’agriculture indienne aux rendements restés encore désespérément bas, est sous l’approbation populaire mis au secret avant un futur procès à grand spectacle tandis que ses derniers fidèles sont souvent livrés à la vindicte populaire.

Les militaires putschistes remplacent la « Nation indienne » par « l’État national indien » et sans rompre avec Moscou, prennent une certaine distance avec l’URSS, Azadshahar souhaitant jouer désormais sa propre carte. Cependant, ils conservent l’ambition de réunir sous leur bannière l’ancien Raj britannique...

Quant à Mao, il sort considérablement renforcer de son triomphe militaire dans l’Himalaya. Avec « l’accord » de Phuntsok Wangyal, il proclame l’annexion du Tibet à la République populaire de Chine tout en lui offrant une autonomie de façade. Le Dalaï-Lama n’a plus qu’un rôle religieux et de plus en plus symbolique... Rompant par ailleurs avec l’URSS, il bloque les approvisionnements en arme du Vietnam alors en pleine guerre de conquête au Cambodge après qu’Hué ai refusé de s’aligner sur Pékin en restant fidèle à Moscou. Il faut dire à la décharge des Vietnamiens, qu’au vu de leur histoire, ils ont plus à craindre de la Chine, même communiste, que de la Russie devenue Union soviétique…

Craignant une invasion chinoise, Hué signe un cessez-le-feu avec le courageux royaume du Cambodge, dont la capitale a tenu un siège de près d’un an ! Quant aux Khmers rouges, Hué n’a aucun scrupule à les abandonner, d’autant que ceux-ci se sont avérés être des alliés peu fiables en plus d’être des barbares…

Pour l’URSS, cette guerre interne à son propre camp est une déroute diplomatique. L’Amérique nixonienne (Nixon a été réélu pour un troisième mandat en 1964), bien que peu avares en mauvaises décisions stratégiques et engluée dans un conflit que l’on pensait pourtant gagné d’avance, va bientôt en tirer les marrons du feu...
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 16 Mar - 8:59

Chapitre 15 : Fidèles jusqu’à la mort


Janvier 1960 : Les Barbudos, guérilleros aux ordres de l’avocat nationaliste Fidel Castro, s’emparent de la capitale cubaine La Havane, entraînant la fuite du dictateur Fulgencio Batista et de milliers de ses soutiens vers leur protecteur américain. La présidence Nixon riposte immédiatement en interdisant le commerce avec l’île, en soutenant les réfugiés anticastristes et en menant une intense propagande contre le nouveau Régime et assimilant à un dictateur marxiste Fidel Castro, qui ne l’était pourtant pas, du moins au début… Face à ces attaques, Castro se tourne naturellement vers son seul soutien possible, l’Union soviétique et signe avec elle un important accord commercial qui remplit les caisses de l’île. En retour, Moscou se proclame protectrice de l’île et « ami du peuple cubain et de sa Révolution ». Réélu en novembre 1960 face au démocrate Joe Jr Kennedy (héros de guerre, il conduit à un net recentrage du Parti démocrate qu’Hoover avant durant sa présidence amené très à droite…), le président Nixon a désormais les mains libres pour punir le peuple cubain d’avoir voulu être indépendant… Prétextant l’attaque de gardes côtes castristes contre un US Destroyer en février 1961, il lance la bien ironiquement nommée « Opération Just Cause » contre Castro et ses fidèles, invasion en réalité préparée depuis près d’un an.

Qu’importe que déjà des milliers de « conseillers » soviétiques soient présents dans l’île, et que des pertes dans leurs rangs risquent de causer une riposte soviétique, l’assaut amphibie est précédée d’attaques aériennes massives contre les grandes villes de l’île et les principales bases militaires cubaines. Comme riposte, Castro tente bien une attaque contre la base américaine de Guantánamo mais cette dernière tourne rapidement au désastre. À l’inverse, les US Marines culbutent partout les héroïques défenseurs. Fidel, qui refuse d’abandonner sa capitale, est tué en défendant sa résidence. Auparavant, il confie la direction du mouvement révolutionnaire à son frère Raul. Celui-ci, ne connaissant que trop bien l’hyper puissance américaine, et contre l’avis du Che (qui aurait été prêt à continuer une lutte rangée, qui aurait sûrement abouti à une intervention soviétique et à une troisième guerre mondiale atomique...), ordonne « un second repli sur la Sierra Maestra » pour y conduire au contraire une guérilla contre l’occupant.

Cette méthode sera efficace. Elle contraindra l’Amérique à maintenir contre le souhaite originel de Nixon des effectifs importants sur place et à y subir des pertes sensibles sous les balles, les couteaux, les mains et les dents mêmes des guérilleros et de la population, revenue à ses conditions de vie misérables suite au retour au pouvoir de la clique Batista… Cuba, membre à part entière de « l’arrière cour » redevient le bordel de l’Amérique mais au prix du sang pour l’armée américaine, enfoncée dans un bourbier sanglant, véritable ulcère cubain. Cuba s’enfoncera dans la misère, faisant d’elle le pays le plus pauvre du continent américain ! Quant à Fidel, sa figure rejoint celle de José Martí comme héros trahi de la liberté pour Cuba.

Qu’importe, cela donne un message clair aux tyrans sud-américains comme Carlos Castillo Armas et autres dictateurs à galons. L’Amérique vous soutiendra toujours… De surcroît, dans les années qui suivent, les démocraties brésiliennes et péruviennes, seront abattue avec l’aide de la CIA. L’Argentin Péron quant à lui, pourtant pas un grand libéral, disparaîtra dans le crash de son avion le ramenant en Argentine. En réalité, on apprendra 30 ans plus tard que l’avion a été abattu par l’US Air Force.

Rien n’arrête donc l’Amérique et son président Richard Nixon...

« Peuple de Cuba !

L’envahisseur Yankee déchaîne depuis maintenant 2 jours toute sa puissance contre notre Révolution !

C’est probablement la dernière fois que je m’adresse à vous. Les Impérialistes américains assiègent la résidence du président du conseil des ministres, mes derniers gardes du corps, que je rejoindrai bientôt, mènent un combat désespéré contre eux.

L’agresseur américain nous craint car simplement nous avons voulus être libre, vivre dignement, être traités humainement. Comme réponse, Washington nous envoie ses bombardiers et ses meurtriers.

Mais l’histoire n’oubliera pas, le peuple cubain non plus et la justice triomphera un jour contre les assassins du peuple !

(Coups de feu entendus)

Je les entends, ils s’approchent. Je m’en vais rejoindre mes camarades pour la dernière bataille.

¡Hasta la Revolución siempre!
»
Dernier enregistrement radiodiffusé de Fidel Castro.
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 16 Mar - 9:03

Bonjour à tous, 3 chapitres d'un coup ! Je les poste d'un bloc car ils sont plus courts que d'habitude. Je n'allais pas détailler par exemple l'invasion du Cuba, Thomas l'ayant fait dans Au bord de l'abîme. Pour moi, l'opération décrite par Thomas est exactement celle qui se serait passé LFC, sauf au niveau de...

-Fidel qui défend son palais et y meurt

-Une guérilla castriste beaucoup plus forte qu'ABATL

-Le nom de l'opération, volontairement ironique

Batista apprenant la mort de Fidel depuis Miami enfin je ne sais pas, je ne suis qu'uchroniste

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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 16 Mar - 9:07

Quant au Duel au sommet, c'est une idée qui trotte dans mon esprit depuis TRÈS longtemps. Au départ, elle devait être parallèle à la crise des missiles, mais comme Kennedy n'est pas élu ici (en plus c'est son frère aîné qui porte les espoirs de son clan ici), Nixon franchit le Rubicon de l'invasion. Quant à la fin du Werewolf, c'est une manière d'aborder l'arrivée au pouvoir d'Hallstein, retourné IRL par les Américains après sa capture à Cherbourg (Toulon LFC) et dans un contexte où Hitler passe encore pour un héros pour une majorité d'Allemands de l'ouest.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 16 Mar - 11:58

Tu nous gâtes!

Les Etats-Unis auront donc leur Vietnam à Cuba... Leur image en Amérique latine ne va pas s'améliorer.
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Message par Rayan du Griffoul Jeu 16 Mar - 17:30

Tu nous gâtes sur ce coup là
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Message par Collectionneur Jeu 16 Mar - 18:14

Cuba étant une île juste a une journée des ports de Floride. Blocus total. Pas de piste Ho Chi Minh, pas de sanctuaire au Nord Vietnam ou Laos. Population plus réduite. Guerrilla certainement, mais du niveau Guerre des Bananes en Amérique centrale.
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 16 Mar - 20:54

Oui, ce ne sera bien évidemment pas aussi meurtrier pour l'Amérique que la guerre du Vietnam IRL. Il n'y aura aussi pas d'appelés, uniquement des professionnels. L'Amérique en sortira bien moins traumatisée que par le conflit d'IRL.
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 18 Mar - 10:15

Chapitre 16 : L’émergence du continent noir

« Pourquoi je me suis fait couronner roi ? Sûrement pas par goût du pouvoir, je semble l’avoir bien prouvé en près de 20 ans. Non, si je l’ai fait, c’est pour que les anciens colonisateurs britanniques, qui me voyaient comme un simple Indigènes avant l’indépendance, doivent me respecter depuis celle-ci comme un Prince ! »

Seretse Khama Ier du Bostwana, dans une entrevue accordé à un journaliste britannique.

Comme prévu, l’indépendance complète est accordé durant l’année 1960 aux États membres de l’Union française. Notons que Djibouti, département d’Outre-Mer, reste territoire français. Quant au Gabon, De Gaulle rejette les demandes de ses représentants de devenir également un département français, le pays devient donc indépendant le 17 août de cette année. Enfin, le Sénégal de Lamine Guèye et la république du Soudan fusionnent et ressuscitent l’antique Mali sous une forme fédérale.

États stables et démocratiques en dépit de certaines difficultés inhérentes à toute jeunes nations, ces derniers peuvent sereinement se tourner vers leurs développements économiques intérieurs tout en restant proche de Paris. Le Gabon, pour revenir à lui, aura le mérite de devenir le pays le plus développé d’Afrique subsaharienne en 1980 justement. Suivi de très peu il est vrai par le royaume du Bostwana, qui a le mérite de partir d’encore plus loin.

Ce n’est que dans les dernières années de la décennie 1950, et surtout après le fiasco de Suez, que le premier ministre Harold Macmillan, ayant compris que le Monde avait changé, entama un processus de décolonisation moins réussi que celui des Français, le pays n’accordant qu’à contrecœur l’indépendance à ses anciens sujets. Au Bostwana, le père de l’indépendance, Seretse Khama, d’origine noble, se fait couronner roi pour comme on l’a vu pouvoir parler d’égal à égal avec les dirigeants britanniques. Il conduira une politique extrêmement intelligente qui aboutira à ce que l’on peut qualifier de rien moins que de véritable miracle économique, le pays partant du néant dans ce domaine. À l’inverse, la Rhodésie, où vit une minorité blanche relativement importante, proclame unilatéralement son indépendance en 1965 et instaure un Régime d’Apartheid. Le pays s’enfonce rapidement dans une terrible guerre civile face aux mouvements noirs, soutenus par les pays africains voisins, le Régime de Ian Smith, lui, n’étant soutenu, du moins au début, que par l’Afrique du sud, et pour cause.

Et que dire de la décolonisation catastrophique de la Belgique du roi Baudouin ? N’ayant absolument pas pressentie le vent nouveau de l’histoire, ce n’est qu’en 1959 que comprenant que la fin du Congo belge était inévitable, que les Belges commencent à associer les Africains à la gestion du territoire ! C’est alors qu’émerge un leader, futur héros de l’indépendance, qualifié « d’évolué » par les colonisateurs.

Patrice Lumumba, chef du MNC (Mouvement national congolais)

D’importants troubles, amplifiés par l’autonomie interne du Congo-Brazzaville voisin (et qui doit aboutir à une indépendance totale pour 1960) puis l’indépendance récente accordée au Ghana en 1957, contraignent le gouvernement bruxellois à accepter une indépendance de sa colonie pour juin 1960. Ces élections seront un plébiscite pour Lumumba, qui se contente pourtant de la fonction de premier ministre et fait élire l’autre meneur indépendantiste, Joseph Kasa-Vubu, leader de l’Abako, président de la république, dans un esprit de concorde et d’unité nationale.

Or, dès le mois suivant, la Belgique, prenant prétexte d’émeutes anti-européennes réelles, mais amplifiées par la presse métropolitaine, envoie ses parachutistes rétablir l’ordre à Léopoldville et Elisabethville au Katanga (sud-est du pays). D’ailleurs, soutenu par société minière belge, l’Union minière du Haut-Katanga, cette province vient de proclamer sa propre indépendance, sous la houlette de Moïse Tshombé, immédiatement suivie du Sud-Kasaï voisin, qui se dote d’une constitution monarchique avec à sa tête le Malopwe (Roi) Albert Ier Kalonji.

Face à cette situation qu’il qualifie « d’agression », Lumumba en appelle… à l’URSS et à la Chine ! Les Soviétiques répondent immédiatement à l’appel en envoyant sur place des centaines de « conseillers techniques » avec une vingtaine d’avions de transports chargés de transporter l’armée congolaise, dirigée par un certain Joseph-Désiré Mobutu, vers les provinces rebelles.

Kasa-Vubu, opposé à l’intervention soviétique, démet Lumumba de ses fonctions. Celui-ci en retour, proclame la déchéance du président mais ce dernier, soutenu par le commandant en chef de l’armée, remporte ce bras de fer et Lumumba est emprisonné. Kasa-Vubu et Mobutu expulsent alors les Soviétiques du pays. En prison, celui-ci sera brutalisé avant d’être livré à Tshombé qui l’exécutera sommairement.

Début 1961, un gouvernement lumumbiste rebelle, dirigé par Antoine Gizenga, s’installe à Stanleyville. Cette entité rivale du gouvernement de Léopoldville est dans les semaines qui suivent reconnue par le bloc de l’est. Ravitaillé en armes par un pont aérien, le gouvernement de la « République libre du Congo » s’empare rapidement d’1/3 du pays, les deux autres tiers étant soit aux mains du gouvernement Mobutu, soit à celui des Katangais.

D’ailleurs, seule l’intervention des mercenaires européens (au sein desquels émergera d’ailleurs le fameux Bob Denard qui partira l’année suivante au Cambodge), suppléant à la faillite des forces de défense mobutistes, bloque la ruée lumumbiste sur la capitale.

Suite à cet échec, la situation est bloquée pour quelques temps, mais le camp pro-occidental reçoit un soutien massif et plus conséquent que son adversaire (du fait de la géographie, le parti mobutiste peut être ravitaillé par bateau, contrairement au camp lumumbiste qui l’est uniquement par avion).

Notons l’effacement complet de l’ONU, totalement dépassée dans cette affaire, en dépit des multiples plans de paix de son secrétaire général l’iranien Nasrollah Entezam, le successeur de Georges Mandel.

Début 1962, le camp mobutiste (bien que Kasa-Vubu soit toujours président) soutenu par des conseillers militaires occidentaux et de nombreux mercenaires européens (en dépit du départ pour l’Asie de Denard et ses Affreux) lance une contre-attaque (où Mobutu n’hésitera jamais à se mettre en danger physiquement, ce qui aidera à sa popularité) et met à bas le gouvernement rival en trois mois avant de se tourner vers un Katanga qui ne se laissera pas faire et mettra deux ans à être totalement soumis en dépit de son abandon par les Occidentaux, qui ne voient plus d’intérêts à son maintien, Lumumba étant mort...

Kasa-Vubu, dans un esprit de réconciliation, nomme à la fois Gizenga et Tshombé dans son gouvernement. Néanmoins deux ans plus tard, au grand soulagement des Congolais, las des querelles politiques de personnes qui n’en finissent pas, Mobutu conduit un second coup d’État et s’arroge les pleins pouvoirs. Dans les années qui suivent, il instaurera une dictature et renommera la capitale Kinshasa puis le pays Zaïre en 1971. Se revendiquant de l’Africanisme (il abandonnera d’ailleurs le prénom européen de Joseph-Désiré au profit du nom africain de Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga en version complète, nom qui signifie « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne puisse l’arrêter » en Lingala), il n’en sera pas moins un allié des Occidentaux et maintiendra les forces communistes à distance.

En parlant d’anti-communisme, concernant l’empire portugais, Salazar, restant désespérément dans le passé et soucieux de maintenir la « grandeur » du Portugal engage son pays dans de sanglantes guerres de décolonisation qui ne s’achèveront qu’à la chute du Régime. Le plus gros imbroglio politico-militaire de cette décolonisation est celui que connaîtra l’Angola. Mais nous y reviendront plus tard. En attendant, le pays lutte contre les Portugais pour son indépendance, de même que le Mozambique, la Guinée portugaise et le reste du domaine colonial de Lisbonne.

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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 18 Mar - 10:18

Une fois encore, un peu de musique d'ambiance (c'est beau YouTube)

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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 18 Mar - 10:26

Rare photo de Jacques Foccart en compagnie de Mobutu (sans bière cette fois)

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 18 Mar - 12:23

L'Afrique subsaharienne semble un peu mieux partir ici.
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Message par Thomas Sam 18 Mar - 22:23

DemetriosPoliorcète a écrit:L'Afrique subsaharienne semble un peu mieux partir ici.
Dans la future DKTL, un peu comme en LFC, je prévois aussi un mélange d'indépendance dont certaines se passe plutôt bien alors que d'autres sont aussi cauchemardesques qu'OTL.
Je me demande tout même :
*Et s'il y avait eu un programme visant à mettre en place un recensement suivit de referendum?
*Et s'il y avait eu une espèce de conférence internationale visant à tracer de nouvelles frontières et organiser les indépendances en bon ordre?

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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 19 Mar - 18:04

Pour le maintien des frontières coloniales,c'est une décision intra-africaine.
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 6 Avr - 8:59

Chapitre 17 : Après le printemps vient l’hiver

« La Tchécoslovaquie a été le premier pays industriel à réaliser la reconstruction socialiste. La politique tchécoslovaque sur la voie du socialisme, telle qu'elle a été menée entre 1945 et 1946, était l'expression des efforts visant à respecter la complexité des conditions internes et internationales spécifiques de la Tchécoslovaquie. Il contenait de nombreux éléments dont la compréhension pouvait contribuer à la réalisation de notre objectif actuel de démocratisation de l'ordre socialiste. »
Extrait du « Programme d’action » du Parti communiste tchécoslovaque suite à l’arrivée au pouvoir d’Alexander Dubček.

23 avril 1966 : Attaqué de toute part au sein du Parti communiste tchécoslovaque, son dirigeant, le plus en plus conservateur Antonín Novotný (alors qu’à l’origine, il appliqua la déstalinisation, sur ordre de Béria, avant de mettre un terme à cette libéralisation somme toutes très relative à la mort de ce dernier), est reversé par les dirigeants réformistes menées par Alexander Dubček. La cause de ces attaques est la stagnation de l’économie du pays, par excès de centralisme et manque de rationalité dans sa gestion. Ce constat est celui d’économistes réunis autour d’Ota Sik et il est bientôt relayé par les jeunes et les intellectuels.

Quel drame pour la Tchécoslovaquie, une des plus puissantes économie d’Europe avant la guerre, et désormais économie en souffrance du fait de la planification économique.

Novotný, las, démissionne et c’est donc le chef de « l’opposition », Alexander Dubček qui prend la tête du Parti et donc de l’État tchécoslovaque. Craignant une évolution à la Hongroise, Dubček canalise le mouvement en n’en faisant pas une remise en cause du système socialiste, contrairement à ce qui se passa en Hongrie. Il rencontre d’ailleurs l’homme fort de l’URSS, le maréchal Joukov pour lui confirmer l’amitié entre leurs deux pays, en fait son allégeance.

Joukov, militaire pour lequel la puissance impériale prime avant l’idéologique, tolère le mouvement bientôt appelé « Printemps de Prague ». Celui prévoit d’abord la rien moins que la Liberté de la presse ainsi que le pluralisme politique ! Seul blocage qu’imposa l’URSS, le maintien de l’interdiction de voyage à l’ouest sans visas préalables (mais ceux-ci furent toute même accordés assez facilement par les nouvelles autorités). Dans le domaine économique, Dubček compte s’inspirer des modèles hongrois et yougoslaves à savoir acceptation de la propriété privée pour les entreprises de moins de 20 salariés et autogestion pour les plus grosses structures. De plus, les Tchécoslovaques pourront désormais librement changer d’emplois. Enfin, dans le domaine judiciaire, fin du contrôle de la population par la police politique.

Cependant, rappelons, ce programme, d’ailleurs nommé « Socialisme à visage humain », ne remet ainsi absolument pas en cause la nature socialiste du Régime, ni même l’allégeance envers l’URSS. Pour preuve, en dépit d’une volonté de rééquilibrage de la politique étrangère du pays par la fin du soutien aveugle aux Régimes arabes au Levant, Prague continue ses livraisons importantes, en armes surtout, à Damas et au Caire, écrasés l’année précédente par Tsahal dans la Guerre des 8 jours. En effet, l’idéal de Dubček est la RDA, pas la RFA...

Néanmoins, la vie politique, intellectuelle bouillonne, L’économie se redresse grâce à l’autogestion ouvrière pour les grandes structures, le retour de l’initiative privée pour les petites. Mieux, les premières élections libres depuis l’instauration du Communisme sont un triomphe pour la coalition du Parti communiste tchécoslovaque et du Parti-social démocrate tchécoslovaque qui renaît de ses cendres et a repris son autonomie. Les partis libéraux, qui réclament la fin de toute ingérence de l’État dans l’économie et un rapprochement avec l’ouest sont balayés. Quand aux forces de droite, elles n’existent pour ainsi dire pas au niveau électoral.

Pas encore…

Alexander Dubček est désigné au poste nouvellement recrée de premier ministre de la République socialiste tchécoslovaque par son ami, le général-président Ludvík Svoboda, lui-même confirmé à ce poste par le parlement fraîchement élu.

Malheureusement, cela aurait pu donner un signal positif aux autres membres du bloc de l’est. Mais tous, pour diverses raisons, craignent ce Printemps de Prague. Tito de par son volet politique, il craint les forces centrifuges qui menacent le pays et un réveil des nationalités (d’ailleurs, des manifestations se sont produites en Croatie). Si Budapest craint également son volet politique, c’est non pas par crainte d’un réveil des identités, la Hongrie étant un État-Nation homogène dans ses frontières, mais parce que la Nomenklatura du Parti a peur pour ses privilèges et sa position dominante au niveau politique. Quant aux communistes polonais, ils sont terrorisés par le mouvement tchécoslovaques car ils savent que s’il fait tâche d’huile, ils seront balayés, car foncièrement haï par le peuple véritable… Or, déjà des manifestations ont lieu en Pologne et en Hongrie pour réclamer un programme similaire à celui mis en place par le gouvernement tchécoslovaque. Bizarrement, le plus sanguinaire des dirigeants est-européens, le Conducator Nicolae Ceausescu, lui, bien installé sur son trône construit avec les os du peuple roumain, ne participe pas au complot de ses homologues est-européens et avertit même Dubček de celui-ci… Tout en défendant le Printemps de Prague en expliquant qu’il ne s’agit que d’une évolution possible de la doctrine marxiste aux généraux au pouvoir à Moscou. Quant aux dirigeants est-allemands, ils sont pour des raisons différentes du même avis, et commencent même à appliquer une partie des idées autogestionnaires et de libre-entreprise à leur propre économie, et se doutent que si l’URSS décide de balayer la Tchécoslovaquie, leurs têtes seront les prochaines à tomber… En effet, le Régime de Pankow, vitrine du socialisme depuis Staline, certainement le moins dur des Régimes est-européen, est une sorte de précurseur du mouvement tchécoslovaque, mais du fait d’une force centripète, contrairement au mouvement tchécoslovaque, venu de l’intérieur.

Tout cela pousse l’URSS à attendre.

C’est de l’intérieur de l’Union soviétique que viendra pourtant la chute du mouvement de réforme… En effet, en dépit du contrôle de l’information dans le pays, qui ne parle absolument pas du volet démocratique du Printemps de Prague, mais seulement de son volet économique brillant, des rumeurs parviennent au peuple soviétique. À son tour, Moscou et Leningrad, le 8 mars 1967, pour les 50 ans de la « Révolution de Février » (appelée ainsi car les Russes utilisent le calendrier julien) connaissent des manifestations, réunissant de manière inédite depuis 1917, intellectuels et ouvriers, réclamant un retour à la politique conduite sous Beria. Pis, dans les pays Baltes, s’ensuivent des manifestations qui cette fois, prennent une forme nationaliste. On y réclame rien moins que le départ de l’Armée rouge et on rappelle l’invasion soviétique de 1939 et l’annexion de 1940. Dans la même veine, en Ukraine, les manifestants kiéviens scandent des slogans rappelant les grands pillages du pays « Par les Russes » (!) lors de l’Holodomor de 1932-1933 puis après le retour de l’Armée rouge en 1945-1946 même si contrairement aux Baltes, on ne veut pour l’instant qu’une réelle autonomie...

Joukov est alors attaqué par son collègue le maréchal Boulganine qui lui reproche sa passivité face aux « contre-révolutionnaires » (alors que des centaines de manifestants ont été arrêtés et qu’on dénombre plusieurs morts). Ce dernier le remplace à la tête de l’armée et donc du pays. Réprimant férocement les manifestations soviétiques, il prépare en conséquence un plan de reprise en main de la Tchécoslovaquie qui devra être appliqué « sous deux semaines » !

À Budapest, Varsovie et Belgrade, on soupire de soulagement…

L’invasion, déclenchée début avril 1967, est rapide et brutale. Dubček et son gouvernement, est arrêté par les troupes soviétiques peu après l’entrée de leurs chars dans Prague. Démis de ses fonctions premier ministre, il perd également la direction du parti où il est remplacé par Gustáv Husák, qui rétablit l’ordre soviétique dans le pays et annule l’ensemble des réformes du Printemps de Prague.

Husák revient cependant de loin. Purgé par Antonín Novotný, il avait été condamné par lui à la prison à vie pour « nationalisme slovaque bourgeois » alors qu’il avait été l’instrument clé de la destruction des forces nationalistes en Slovaquie après la démission de Beneš justement... Ses années de détention firent de lui un homme froid, prudent et calculateur. C’est sans doute ce qui lui fit accepter de prendre la direction du pays envahi, sans doute pour éviter une occupation militaire encore plus brutale (bien que son Régime, sans être sanguinaire, restera un Régime dictatorial...)

Dubček est exclu du Parti et rétrogradé à l’administration des eaux et forêts, et ceux, sous la surveillance voire le harcèlement constant de la police secrète. Conséquence plus tragique, pour le premier anniversaire de l’invasion, en avril 1968, le jeune Jan Palach, 19 ans, s’immole par le feu pour dénoncer l’invasion soviétique. Il meurt de ses brûlures deux jours plus tard.

L’URSS paiera très cher ce choix de retour à la brutalité qui enterre définitivement les années Beria. Son prestige sérieusement ébranlé dans le Monde, devenue objet de révulsion, même auprès des Partis communistes français et italien. Le premier, déjà marginalisé dans une France gaulliste dans son extrême majorité (Le Général a été réélu au premier tour lors de l’élection présidentielle de 1961), s’effondrera heureusement principalement au profit de la SFIO, bientôt refondue en une « Gauche unifiée » par l’ambitieux Jacques Chirac. Hélas, une minorité rejoindra les groupuscules maoïstes dont une fraction choisira la voie du terrorisme avec la B.A.R. ou Brigade Armée Rouge.

En attendant, la France se réforme doucement sous la direction du Général bien sûr mais également celle du plus modéré des Gaullistes, le premier ministre Jacques Soustelle, issu des rangs de l’humanisme. Ainsi, les femmes françaises cessent d’être des « mineures adultes ». Celles-ci pourront en effet ouvrir un compte en banque sans le consentement de leur mari, recevront le droit à la contraception, le concept de « chef de famille » sera remplacé par celui d’autorité parentale conjointe, se verront accorder un congé maternité et, enfin, le mari ne pourra plus lire les correspondances de la femme ni décider de ses relations tandis que l’intégralité de l'enseignement supérieur leur sera désormais accessible. Soustelle et l’aile Gaulliste sociale du gouvernement feront également voter à un Sénat frileux toute une série de mesures allant dans le sens d’une égalité salariale homme/femme. Cependant, l’histoire confirmera que si Soustelle portait les textes au Sénat, ce fut « Tante » Yvonne » qui finissait toujours de convaincre un Général peu enthousiaste de laisser Soustelle les soumettre au vote.

Néanmoins cela paie. En Mai 1968, le Général est à nouveau réélu président de la République avec un score encore plus élevé qu’en 1961 ! En effet, il obtient 73 % des voix chez les femmes et comme en 1961, des scores staliniens chez les Français ou Franco-Algériens vivant dans ce pays. Il faut que la France soit forte et moderne à l’heure où l’Empire soviétique vacille en entraînant avec elle les idéaux qu’elle porte et qu’elle a trahi à Prague...

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Le « Printemps de Prague » écrasé
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 6 Avr - 9:01

Chapitre 18 : En un éclair

« Le désert du Sinaï était rempli des épaves des chars de l’armée qui devait au départ nous liquider. Tel est pris qui croyait prendre. Nos forces se ruent une seconde fois vers le canal de Suez. »

Moshe Dayan à propos de la guerre des 8 jours.

1960 : Deux ans déjà que le Liban est figé dans une guerre civile entre Chrétiens et Musulmans qui s’est quasi immédiatement transformée en guerre de positions. Et avec au milieu l’armée française, mandatée par l’ONU pour obtenir un cessez-le-feu, mais sans succès jusqu’à présent, principalement par manque d’effectif. Mais du fait du cessez-le-feu en Algérie, les belligérants savaient que cette dernière recevrait bientôt des renforts suffisants pour renverser le pouvoir nassérien musulman et rétablir la constitution de 1943. La Syrie d’Aflak aurait décidé de franchir le Rubicon et d’envahir le Liban, officiellement pour porter secours au pouvoir légitime de la coalition nassérienne au pouvoir, officieusement pour poser la première brique du Panarabisme en sa faveur et se doter d’une meilleure base de départ en vue d’une future offensive contre l’État hébreu si la Turquie n’avait pas menacé d’intervenir en cas d’invasion syrienne du Liban.

L’opération Daman, du nom d’un petit animal des montagnes libanaises, est déclenchée par les armées française et américaine (l’Amérique espérant remplacer l’influence française au Liban par la sienne propre) en juin et elle conduit au rétablissement de la constitution de 1943 en moins de deux semaines. Le Liban ne rejoindra pas le giron panarabiste. En attendant, il entame sa reconstruction et une difficile réconciliation interreligieuse...

Pour le camp nassérien, c’est un échec. Mais celui-ci n’en continue pas moins la préparation d’une future action offensive contre Israël, pour l’instant à grands coups de rodomontades dignes de Mussolini par Nasser, qui veut se racheter de sa « faiblesse » envers de Gaulle concernant la question algérienne…

Son prestige au sein du Monde arabe touché par cet « échec », Nasser met en danger le développement de son pays en priorisant le renforcement de son arsenal militaire sur les investissements civils même si la construction du barrage d’Assouan reste un grand succès de sa politique intérieure.

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, toutes les monarchies arabes restantes ne sont pas opposés à l’influence soviétique dans la région. Ainsi, la monarchie mutawakkilite du Yémen est proche des intérêts de Moscou qui en échange, finance son développement. Nombre d’officiers de l’armée yéménite sont formés en Égypte par des conseillers soviétiques. Ainsi, le roi Ahmed ben Yahya de la dynastie Qawasim soutient la politique de Nasser et obtient le soutien des Régimes pro-soviétiques arabes dans quête d’une réunification du Yémen via l’annexion du protectorat d’Aden, encore aux mains des Britanniques. Partagé entre son despotisme antique et son alliance contre-nature avec l’URSS communiste et les Régimes nationalistes arabes, Ahmed ben Yahya s’apprête à tourner casaque et à se rapprocher des Occidentaux, et des Britanniques en particulier, pour à la fois réunifier son pays et maintenir son Régime absolutiste. Cependant, les Égyptiens réagissent promptement et aident le ministre des affaires étrangères et héritiers du trône de son père, Mohammed al-Badr, à effectuer un coup d’État qui aboutit à sa montée sur le trône et à l’éviction de son prédécesseur. Soucieux de se rallier les populations du reste du pays, notamment les populations éduquées d’Aden, à l’heure où les Britanniques tentent de monter un État rival dans la région, Mohammed al-Badr annonce la mise en place prochaine d’une monarchie constitutionnelle dans son royaume.

Soutenu par l’Égypte, la Syrie et l’URSS, le royaume mutawakkilite soutient l’insurrection générale du protectorat d’Aden qui aboutit à l’abandon de celui-ci par les Britanniques en 1965. À peine entrés dans la capitale, Aden, les rebelles indépendantistes proclament le rattachement d’Aden et du reste du défunt protectorat britannique au royaume d’al-Badr. Pour les Britanniques, c’est un échec. Leur soutien intelligent et sans faille à la monarchie omanaise saura compenser celui-ci. Mais c’est une autre histoire.

Le Yémen, solidement implanté dans le camp égyptien et anti-occidental, le flanc sud de Nasser est sécurisé. Et bien plus que ce que les protagonistes peuvent le comprendre, et pour cause…

Et ce à l’heure où la tension grimpe de nouveau au Levant.

L’Égypte et la Syrie soutenant une radicalisation de l’Organisation de Libération de la Palestine, qui déclenche une série d’attentats en Israël même en 1964, conduisant à une succession d’incidents entre Tsahal et les armées syriennes mais également jordaniennes. L’année suivante, Damas mettant en branle son projet de détournement de eaux alimentant le Jourdain, la région se retrouve au bord du gouffre.

Nasser, sûr de sa force, se montre chaque jour plus menaçant sur les ondes de la radio cairote. Et tant pis si l’Irak d’Ahmed Hassan al-Bakr (le Baas irakien, soutenu par Damas, a renversé le Régime de Kassem en 1963), mais pays où la réalité du pouvoir est en réalité aux mains du neveu de celui-ci, le vice-président Saddam Hussein, pourtant Régime foncièrement antisémite, mais également soucieux de doubler Le Caire dans le leadership du Monde arabe, rechigne à fournir les divisions d’élites promises, et qui doivent soutenir Damas dans l’offensive sur la région du lac de Tibériade, au nord d’Israël. Sur les 10 000 hommes promis, Bagdad n’en a envoyé que 3 000… Qu’à cela ne tienne, on passera outre. Ne manque-t-il pas un seul bouton de guêtre aux uniformes des pilotes égyptiens ? De plus, du Maroc au Koweït, en passant par le Soudan, les armées « arabes » se mobilisent. Israël pliera sous le nombre et Nasser deviendra un nouveau Saladin...

À Tel-Aviv, la population a peur, peur d’un second holocauste, face aux menaces terribles du Raïs. Levi Eshkol le premier ministre d’Israël ne perd cependant pas son sang froid. Conscient que même le moins enragé de ses voisins, la Jordanie du roi Talal, est désormais fermement ancrée dans le camp nassérien (sa propre armée est commandée par un général égyptien...), il se décide à frapper le premier quand la force d’interposition de l’ONU postée à la frontière avec l’État hébreu, et dont le chef d’État égyptien a demandé le retrait, achèvera celui-ci.

L’ennemi le plus puissant étant l’armée égyptienne, c’est elle que Tsahal frappera en premier. Au matin du samedi 5 juin 1965, l’aviation israélienne, survolant à basse altitude la Méditerranée, pour éviter les radars égyptiens, et ayant étudiés les habitudes de son ennemi, savait que l’immense majorité des appareils égyptiens seraient au sol, passe à l’attaque des aérodromes militaires d’Égypte. Ces derniers, peu protégés par une DCA faible, et ne disposant pas de casemates pour protéger les appareils au sol, se font laminés et perdent 90 % de leur force aérienne en quelques minutes.

Tandis que les appareils égyptiens sont pulvérisés au sol, Tsahal déclenche son offensive terrestre contre l’armée égyptienne, totalement prise au dépourvu car postée en position offensive dans ce qui deviendra la plus grande bataille de char depuis la Seconde guerre mondiale ! Bien que plus nombreux, les blindés égyptiens, mal commandés et constamment sous le feu des avions israéliens, maître exclusif du ciel, sont écrasés au bout de deux jours dans cette impitoyable bataille des frontières.

Ce qui n’empêche pas Radio-Le Caire et la télévision égyptienne de multiplier les communiqués de victoires mensongers. D’ailleurs, ce n’est qu’au quatrième jour, alors que la bataille des frontières est perdue depuis deux jours et que depuis la veille, les Israéliens se ruent sur le Sinaï après avoir conquis Gaza que l’on se décide à apprendre la défaite à un Nasser effondré…

Ces communiqués mensongers ont poussé le roi Talal et le général égyptien à la tête de son armée à passer à l’action au matin du 5 tandis que l’aviation égyptienne est déjà au tapis. La petite armée jordanienne attaque Jérusalem-ouest mais est prise dans de violents combats de rues face à la résistance héroïque de la pourtant peu nombreuse garnison israélienne. Moshe Dayan, le grand ministre de la défense israélien, celui qui a fait de la petite force militaire juive le plus redoutable outil militaire de tous les temps, une fois la bataille des frontières gagnées et Israël sauvée, rabat une partie de ses forces à Jérusalem et, non content de repousser l’ennemi, le chasse au-delà du Jourdain en une journée.

Enfin, plus au nord, tandis que l’ONU et son secrétaire général, l’iranien Nasrollah Entezam appellent à un cessez-le-feu, Israël conquiert en six heures le plateau du Golan sur la Syrie du général Salah Jedid, dont la « jeune garde » a remplacé l’aile historique menée par Aflak à la tête du pays. Le général président de la Syrie, comme d’habitude, en sortira humilié…

La guerre aura donc durée à peine une semaine. Conduisant à l’anéantissement des adversaires arabes d’Israël et à la constitution de zones tampons viables et d’une petite profondeur stratégique pour l’armée israélienne grâce à la conquête du Golan, de la Cisjordanie (et donc de Jérusalem-est) et surtout de Gaza et du Sinaï.

Les dirigeants arabes seront grandement affaiblis par cet échec. Nasser, effondré, démissionnera mais sera rappelé par la rue arabe à la tête du pays. Moins de chance pour Jedid, qui finira par être renversé et jeté en prison par son rival, le général Hafez Al-Assad, le chef de l’aviation syrienne, pourtant peu brillante durant le conflit… Quant au malheureux roi Talal, pourtant à la tête de la seule véritable démocratie arabe du Levant, si on excepte l’exception libanaise, schizophrène, se suicidera au court d’une crise de démence, traumatisé par le désastre qui achève sa santé mentale fragile… Son fils, l’héroïque prince Hussein, qui s’est rendu sur le front et organisé une retraite relativement cohérente à l’est du Jourdain, lui succédera et sera le digne héritier politique de son défunt père.

Israël et son armée Tsahal se sont hissés au range de puissance régionale pour la première, d’outil militaire le plus efficace de tous les temps pour la seconde (l’armée prussienne de Frédéric II peut aller se rhabiller). Disposant désormais d’une profondeur stratégique, Israël se sent désormais en sécurité.

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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 6 Avr - 11:48

Merci pour ces textes!

Hâte de voir ce que va devenir cette France gaulliste prolongée.
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Message par Collectionneur Sam 8 Avr - 7:43

Idem,

Une lettre oubliée dans la première phrase du chapitre 17 sur le printemps de Prague :

est re...versé par les dirigeants réformistes menées par Alexander Dubček.

Un mot oublié et un pluriel et un e en trop dans le chapitre 18 :

le roi Ahmed ben Yahya de la dynastie Qawasim soutient la politique de Nasser et obtient le soutien des Régimes pro-soviétiques arabes dans ... quête d’une réunification du Yémen

Cependant, les Égyptiens réagissent promptement et aident le ministre des affaires étrangères et héritier''s'' du trône de son père

Israël et son armée Tsahal se sont hissés au rang"e' de puissance régionale pour la première,
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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 30 Avr - 10:47

Chapitre 19 : Guerre de succession

« La France est veuve ! »
Michel Debré, président du Sénat, dans une allocution télévisée du 10 novembre 1970.

9 novembre 1970, revenu de sa promenade quotidienne dans les jardins de l’Élysée, Charles de Gaulle se plaint soudainement d’un mal de dos foudroyant. Puis il s’effondre une demi-heure plus tard, victime d’une rupture d’anévrisme de l'aorte abdominale, en dépit des soins du médecin de la présidence. Au moins pu-t-il obtenir l’extrême onction de la part de son chapelain.

La France est sous le choc lorsque le président du sénat, Michel Debré (Sénateur de la Réunion), successeur automatique du Général à la présidence en attendant de nouvelles élections, annonce le décès de de Gaulle aux Français le lendemain à la télévision, sur l’ensemble des chaînes.

Le camp gaulliste se déchire cependant sur le cadavre encore chaud du héros de la Résistance. Le chef de l’État par intérim, qui visiblement trouve le strapontin à son goût, le redoutable Michel Debré, chef de la « Vieille garde » aimerait bien chiper in-extremis l’étiquette gaullienne pour la future élection présidentielle au grand dam du candidat naturel de la droite conservatrice, le premier ministre Jacques Soustelle, meneur des « Modernes ». La décision viendra de l’action de François Mitterrand. Quoi que plus proche politiquement des idées de Debré, il sait que les scores « staliniens » du parti gaulliste aux élections ne sont dus qu’à la politique de modernisation à petits pas conduite par Soustelle. S’entendant secrètement avec le chef du groupe gaulliste au Sénat, Louis Terrenoire, court-circuitant ainsi Debré, il permet la diffusion dans la Presse le 13 novembre 1970 une tribune signée par la majorité des députés gaullistes appelant à l’unité de leur camp derrière le premier ministre ainsi qu’à la défense de la mémoire du Général (sous-entendu, la fin de la guerre de succession...). De grands noms ont également signés la tribune, le légendaire ministre de la défense Philippe de Hauteclocque mais également le prince Napoléon (Sénateur de Versailles, en Seine-et-Oise), Marcel Bloch (Sénateur de l’Oise), le père du renouveau de l’aviation civile et militaire française, ainsi que Mitterrand lui-même, qui a bien compris que les sénateurs et autres dirigeants gaullistes non signataires seraient discrédités…

Les caciques du Gaullisme lâche alors prudemment Debré. Soustelle est alors logiquement désigné comme candidat du camp gaulliste.

L’élection doit se dérouler en deux tours : Le premier, le dimanche 10 janvier 1971, et le second, le dimanche 24 janvier, si aucun candidat n’obtient la majorité absolue au premier tour.

Pourtant, en dépit de la désignation de Soustelle, son propre Ministre des finances, Valéry Giscard d’Estaing fait défection et emmenant avec lui sa force d’appoint du Gaullisme, la FNRI (Fédération nationale des Républicains indépendants) et entend allez plus loin dans la « modernisation » de la France, accusant le candidat gaulliste d’être pieds et poings liés avec les forces conservatrices pour maintenir l’unité du RPF.

À l’exact opposé du spectre politique de la droite démocratique on trouve une autre candidature « dissidente ». Celle du maire de Tours, le très conservateur Jean Royer, qui agit secrètement main dans la main avec Debré. L’objectif étant au-delà d’être élu, ce qui apparaît compliqué, étant de « couler » Soustelle pour préparer plus facilement l’avenir et le retour du président du Sénat.

Le dernier candidat majeur est celui du rassemblement de la gauche, le jeune (il a 38 ans) Jacques Chirac. Il se présente sous l’étiquette « Gauche unifiée ». Ambitieux aux dents longues, il doit son ascension rapide aux multiples débandades électorales de la gauche depuis 1954 et l’arrivée au pouvoir du Général, qui ont discrédités les anciens meneurs de la gauche tels Guy Mollet ou Gaston Defferre. Il s’associe dans une sorte de « ticket à l’Américaine » avec Michel Rocard, issu du centre gauche à qui il promet le poste de Premier ministre en cas de succès à l’élection, bien que l’objectif soit déjà de contraindre Soustelle à un second tour, ce qui constituerai déjà une véritable victoire.

Et les actions de Giscard et de Royer rendent ce qui apparaissait au départ utopique réalisable !

Rassemblant du PCF au PSU de Rocard, son nouveau « Front populaire » fait de la gauche à nouveau une menace crédible pour les jusque là « intouchable » Gaullistes. Et si un ancien ministre du Général peut les y aider…

Parmi les candidats mineurs, on compte :

- La première femme candidate à une élection présidentielle en France ! La Trotskyste Arlette Laguiller de Lutte Ouvrière.

-Un autre Trotskyste, Alain Krivine, président du Front Communiste révolutionnaire.

-Le Maoïste André Roustan, président du Parti Communiste révolutionnaire. Il défend fièrement les « réussites » du Communisme chinois. Il passe bien sûr outre sur les dizaines de millions de morts chinois dues non seulement à la répression politique, mais également aux multiples échecs économiques de Mao et aux famines en résultant.

-Le premier candidat à porter cette étiquette : L’Écologiste et ingénieur agronome René Dumont, auteur de « L’Afrique à la croisée des chemins » sur les indépendances africaines. Sa campagne est marqué par un style « hors normes ». Port d’un pull-over rouge. QG de campagne installé sur un bateau-mouche. Formules détonantes « La voiture, ça pue, ça pollue et ça rend con… »

-Jean-Marie Le Pen, président du Front national.

-Le maire de Mulhouse, le Libéral Émile Muller.

-Guy Héraud du Mouvement Fédéraliste Européen.

Conscients d’avoir perdus par avance les voix des Français les plus âgés et des Pieds-noirs, Chirac et Giscard d’Estaing « draguent » la jeunesse métropolitaine mais dans cette démarche, ils font face à un problème d’importance.

La majorité est à 21 ans… Rares sont les personnes trop jeunes pour avoir connues la guerre et le sursaut qui peuvent voter à cette date.

Côté gaulliste, On est fragilisés par les « coups de poignard dans le dos » de Giscard et Royer, qui ont affaiblis grandement la candidature présidentielle. Giscard en emmenant avec lui une partie des « Modernes » alors que le président sortant voulait par sa candidature « renouveler le Gaullisme » et Royer (Et Debré) en vampirisant l’électorat le plus conservateur, logiquement peu enclin à suivre un Jean-Marie Le Pen alors que 30 avant, on affrontait l’armée d’Hitler à grands coups de fusils de chasse… Pis, parmi ceux restés officiellement dans le camp du RPF, la « Vieille garde » de Debré, ne fait pas grand-chose pour soutenir la candidature du chef de l’État. Voire même on la torpille discrètement via des communiqués de soutien des plus mollassons officiels et que secrètement, on appelle à soutenir Royer...

Ce qui devait arriver, arriva. Bien qu’en tête au premier tour, Soustelle n’obtient que 37 % des voix. Il affrontera au second tour Giscard d'Estaing, qui cependant ne dépasse que de peu Chirac (25 % contre 23%). Royer a rempli sa mission en obtenant un peu moins de 13 % des voix. Les autres candidatures se partageant les 2 % restants.

Si on additionne les voix dissidentes, en imaginant que la moitié des électeurs de VGE aurait voté pour Chirac et la gauche sans la candidature de celui-ci, et qu’en parallèle, les électeurs de Royer auraient naturellement opté pour Soustelle et le RPF, si ce dernier n’avait pas déposé sa candidature dissidente, on serait arrivé encore à un score exceptionnel en démocratie de 61,5 % des voix pour la droite démocratique, surtout après 15 ans de pouvoir sans discontinuer...

Ravalant sa fierté, Chirac se rend compter qu’une importante fenêtre d’opportunités s’ouvre pour lui dans le futur avec l’éclatement du camp gaulliste. Il appelle à voter pour pour Giscard, selon lui « Le candidat le plus à même de réformer une France figée depuis quinze ans ».

À l’inverse, Royer ne donne aucune consigne de vote ! Cependant, quasiment tous ses électeurs se tourneront vers le candidat naturel de la droite française.

Au final, Soustelle, pourtant représentant de l’idéologie dominante en France, n’est élu que par 53 % des voix au second tour !

Un véritable triomphe en dépit de la défaite pour les anti-gaullistes français…

Soustelle, à peine élu, voyant nombre de sénateurs RPF quitter le navire pour rejoindre Giscard, ce qui risque de créer un blocage au Sénat, décrète la dissolution de celui-ci et de nouvelles élections législatives pour le recomposer tandis qu’en bon politicien qu’il est, il pardonne à Royer et à ceux qui l’ont suivis, dans un virage à droite du projet du RPF, un peu à contre-courant de l’évolution de la société française, mais qui constitue un excellent calcul politique car il aboutit à accorder au RPF une majorité absolue, sans alliance, au RPF, aux élections législatives suivantes !

Néanmoins, signe de modernité somme toute relatif quand on connaît sa personnalité, signe d’un futur septennat à double visage, Soustelle nomme Marie-France Garaud premier ministre, la premier femme à ce poste sous une République.

Ayant rassuré les conservateurs, Soustelle s’apprête en parallèle à « punir » Giscard en appliquant dans la mesure du possible, son programme présidentiel. Un travail d’équilibriste qui sied cependant bien au chef de l’État…

« Je ferai sûrement ce qu’il ne pouvait que promettre. » Aurait dit le président au sujet du centre droit giscardien.

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