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Noche Triste

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Message par Anaxagore Dim 10 Juil - 13:03

Noche Triste




Bernal Díaz del Castillo toussota et se roula sur son bat-flanc. Le vieil homme, chauve et barbu, se força à se lever. Puisant dans la cruche de terre qui se trouvait près de sa couche, il but. Chassant les puces qui prospéraient sous sa chemise élimée, il alla se soulager à un trou à l'extrémité de son étroite cellule. Le lieu se résumait à des murs de pierres agencées de manière incroyablement précise. Chacune avait une forme complexe et s'insérait étroitement - on n'aurait pu glisser une feuille de papier entre elles- avec ses voisines.
Il y eut un bruit dans l'étroit couloir qui menait à l'extérieur. Par la herse de bois, Bernal vit arriver deux gardes aztèques, les hommes étaient vêtus de simples pagnes de lin et d'un manteau de couleur vive attachés à l'épaule. Ils avaient des boucles d'oreilles et des bracelets aux poignets et aux chevilles. Leurs corps presque nus étaient couverts de peintures. Une bande rouge autour des yeux, une bande bleue plus large sur le haut du torse et les épaules, des dessins blancs en forme de roue - véritables dentelles- sur les bras et les jambes. Ils étaient pieds nus... mais leurs macuahuitls (1) se chargeaient de lames d'acier. L'un d'eux avait même une arbalète.
On glissa un plat par le bas de la herse et les deux geôliers s'éloignèrent. Un rat voulu s'en prendre au maigre repas de l'hidalgo mais ce dernier repoussa le voleur à coups de pieds et forts jurons.
Frissonnant, Bernal s'assit à la mauvaise table de bois située sous un des murs obliques de sa prison. Une étroite fenêtre, presque une archère était la seule source de lumière. Comme beaucoup de détenus, l'Espagnol avait établi un calendrier dans la pierre. Il s'était trompé si souvent qu'il ne savait plus quel jour on était... cependant ce devait être l'année 1568. Enfin d'après ses surveillants, l'empereur Cuauhtémoc II régnait depuis onze ans... trente-sept années s'étaient écoulées depuis la défaite du capitaine Hernan Cortès dans sa vaine tentative pour s'emparer de l'empire des Mexicas. Lui, Bernal Díaz, avait été le chroniqueur de cette épopée. Il en était à présent le dernier survivant.
Tout avait pourtant bien commencé. En 1519, Cortès fut chargé par le gouverneur de Cuba de longer les côtes du Yucatan. Désobéissant aux ordres, le chef d'expédition avait choisi de débarquer, fondant la ville de Vera Cruz., puis de brûler ses vaisseaux avant de s'avancer dans l'intérieur des Terres. Il faut dire que les Aztèques - maître de ces terres- n'avaient montré aucune hostilité. Bien au contraire, ils avaient offerts des bijoux, des vêtements et des vivres aux Castillans.... excitant l'intérêt des nouveaux venus.
La petite expédition, forte de six cent espagnols et un millier d'Indiens des îles atteignit la cité de Tlaxcala. Cette république avait réussit jusque là à sauvegarder son indépendance. Cortès qui voulait s'emparer de l'Empire Aztèque avait besoin d'allié... l'accueil ne fut guère à la hauteur de ses espérances. Pendant près d'un mois, les Castillans affrontèrent les Tlaxcalatèques. Face à une armée de quelques cent cinquante mille hommes... les deux milles combattants réunis autour de Cortès n'avaient que de maigres avantages, une quarantaine de cavaliers, quatre-vingt arquebusiers et arbalétriers, neuf canons de faible calibre. Ils semèrent toutefois l'effroi parmi les hordes ennemies. Et puis l'infanterie espagnole avait des armes d'acier. Combattants formés en Tercio - comme les anciens romains- les Castillans gardaient leur cohésion même assaillis par des troupes dix fois supérieures.
Aidée par son interprète, la belle Malinche, Cortès avait réussi à négocier une trêve, puis une alliance avec la république de Tlaxcala. Le prix en était la destruction de la ville Cholula, cité mexica voisine et férocement haïe. Des milliers d'habitants innocents furent massacrés sans pitié...
La marche de l'armée de Cortès, maintenant renforcée par dix mille Tlaxcalatèques, reprit en direction de Tenochtitlan. La capitale de l'Empire Aztèque était une merveille, une ville de plus de deux cent mille habitants que l'on appelait également Mexico ou Tenochtitlan-Mexico. Bâtie dans la lagune de Texcoco, non loin de la rive ouest, elle était reliée à la terre ferme par des chaussées. La cité était découpée par des canaux. On y voyageait en barques richement ornées et tendues de draperies. Les maisons du peuple étaient dominées par d'immenses pyramides à dégrées peintes de couleur vives. Dans la langue des Aztèques, on les appelait Teocalli. Sur chaque flanc, des escaliers conduisaient à un temple bâti à son sommet. Des rites barbares y étaient conduis. On arrachait le cœur à des milliers de captifs, parfois en un seul jour ! Les ossements des sacrifiés étaient réunis dans de macabres présentoirs. L'un de ces ossuaires ne regroupait pas moins de cent mille crânes !
Accueillis pacifiquement par les Aztèques, Cortès et ses hommes furent logés dans un palais de l'Empereur. Cependant, quand celui-ci vint lui rendre visite quelque jour plus tard, le capitaine espagnol prit prétexte du culte pratiqué par les habitants pour faire emprisonner Moctezuma II.
Cortès pensait qu'en détenant l'empereur, il pourrait commander à l'empire. Malheureusement pour lui, il avait oublié une chose, il n'était qu'un simple rebelle. À Cuba, le gouverneur Diégo Velásquez avait appris sa désobéissance et sa folle entreprise. Il envoya contre lui un de ses plus fidèles compagnon, le capitaine Pánfilo de Navárez. Cortès quitta précipitamment la capitale aztèque, ne laissant qu'une petite garnison commandée par Pedro d'Alvarado, et partit combattre Navárez.

Pánfilo de Navárez était un homme de quarante-deux ans, grand et fort. Son visage était allongé, le bas couvert d'une barbe blonde. D'aspect agréable, il avait aussi une voix caverneuse très impressionnante. Il reçut ses hôtes en armure et à cheval, ce qui ne manqua pas de les frapper.
Ce matin là, en effet, il avait reçu des visiteurs. Une troupe, en deux colonnes d'une centaine de combattants, s'était annoncée. La première file était formée de guerriers aigles vêtus d'un gambisson de coton piqué couvert de plumes. La tête était enserrée dans un casque de bois qui imitait la tête de ce rapace. Ils étaient splendides. Parallèlement à eux marchaient des guerriers jaguars. Eux aussi portaient des armures matelassée, mais elles étaient recouvertes de la peau du félin qui leur donnait son nom, leur casque ressemblait à sa gueule ouverte. Ces hommes d'élites portaient au bras gauche un bouclier orné de plumes et serraient un macuahuilt dans la main droite.
Ils escortaient des porteurs lourdement chargés, mais surtout deux palanquins. Les hommes qui en sortirent quand on les posa au sol étaient des nobles aztèques. Ils ne portaient qu'un pagne et un magnifique manteau de plumes, mais leurs sandales étaient ornées d'or et de pierreries. Des colliers et des bracelets formés de grosses perles de jade luisaient sur leur peau. À leur front, des serre-tête en or étaient garnis d'un plumet vert de rémiges de l'oiseau quetzal.
Un traducteur servit de truchement pour qu'ils puissent communiquer avec le conquistador.
- Il n'y a pas de guerre entre les nican tlaca (les gens d'ici) et les caxtillan tlaca (les gens castillans). L'Empereur Moctezuma Xocoyotzin a accueilli en paix les envoyés du roi de Castille. Ceux-ci ont reçu des cadeaux au nom de l'Empereur. Au lieu de repartir en paix, ils se sont avancés dans notre pays. Ils ont fait alliance avec nos ennemis de Tlaxcala. Puis ils ont attaqué la ville de Cholula qui n'avait aucune garnison. Le seul crime des habitants était d'être des Mexicas. Notre empereur, dans sa bonté, n'a pas voulu punir cette transgression de notre amitié et a laissé le tlacateccalt (chef des combats) Cortès entrer dans sa capitale avec ses armées dont plus de dix mille Tlaxcalatèques. Et à la première occasion, le tlacateccalt Cortès a fait emprisonner l'empereur Moctezuma qui ne lui a jamais fait aucun mal. Est-ce la manière dont les chrétiens prétendent aimer les autres hommes ?
L'énumération des crimes de Cortès accentua la colère de Pánfilo de Navárez.
- Cortès n'est pas un capitaine du roi. Il s'était vu confier la mission de reconnaître les côtes de votre pays, c'est tout. Ce qu'il a fait après avoir débarqué, il l'a décidé de son propre chef et sans nul ordre du gouverneur Diégo Velásquez, son supérieur. Ce dernier l'a déclaré félon et m'a envoyé le ramener mort ou vif. Sachez que sa tête est mise à prix.
Le noble mexica qui avait parlé se leva.
- Je suis Cuauhtémoc, l'aigle du soleil couchant, neveu de Moctezuma Xocoyotzin huey tlatoani (souverain) de Tenochtitlan. Si Cortès est un traitre à votre roi, alors votre mission se confond avec la mienne. Car je souhaite mettre fin à ses crimes autant que vous. J'ai uni à moi une vaste armée.

Vêtue d'un simple huipil brodé, cette robe maya si élégante, la jeune femme d'à peine vingt ans, regardait la route entre les arbres tropicaux. Ses yeux étaient noirs, sa peau légèrement bistrée avait une couleur propre à son ethnie. Ses cheveux luisants étaient rassemblés sur les tempes en deux petites cornes. On la disait maya... elle ne l'était pas. À son arrivé, deux ans plus tôt, Cortès avait reçu de nombreux présents. Une belle jeune femme d'une grande prestance, et pourtant une simple esclave, en faisait partie. Elle venait de la principauté indépendante de Jaltipán... un gros village trop loin des territoires maya ou aztèque pour avoir été annexé (2) . La jeune esclave leur avait été présentée sous le nom maya de Malina. Les Espagnols la baptisèrent Marina. Quand aux Aztèques, ils l'appelaient Malin ou plus exactement Malintzin (dame Malin) qui fut orthographié Malinche par les Espagnols, appellation qui devait lui resté attaché.
Malinche était la traductrice de Cortès, mais aussi le chef de son réseau d'espionnage, son principal conseiller, et son meilleur agent de propagande. Elle écoutait les deux marchands qui revenaient de la côte.
- Ils disent que d'autres navires espagnols sont arrivés.
L'homme à qui elle parlait était grand, malgré des jambes arquées, bien proportionné avec des épaules larges et un torse puissant. Ses cheveux étaient très noirs. Une cicatrice marquait sa joue gauche, souvenir d'une rixe au couteau pour une affaire de femme. Elle était à peine visible sous sa barbe longue et peu fournie. Sa bouche petite et dure disparaissait en partie sous sa moustache.
- Gonzalo de Sandoval m'a envoyé les deux ambassadeurs qu'il a capturés à Vera Cruz. Par eux, j'ai appris que le capitaine Pánfilo de Navárez a été envoyé par le gouverneur de Cuba pour s'emparer de moi.
La jeune amérindienne ne montra aucune émotion comme le conquistador criait dans sa direction.
- Mais savez-vous qu'il a fait alliance avec un parti de nobles mexicas qui se disent envoyés par l'empereur lui-même ?
- Impossible ! C'est pour éviter cela que je l'ai fait mettre au secret.
- Peu importe que cela soit vrai ou non, don Cortès. Ils sont dirigés par Cuauhtémoc, le propre neveu de Moctezuma.
- Qui est-ce ?
Malinche réfléchit un instant à sa réponse.
- Un noble guerrier au caractère décidé, courageux, fier. Il plait au peuple parce qu'il a remporté beaucoup de batailles. Il plait aux femmes car il est beau. Il plaît aux prêtres parce qu'il est dévot.
- Qui est avec lui ?
- Carcamatzin, roi de Texcoco et Tetlepaquetzal, roi de Tlacopan sont avec lui. Il dispose donc de toute l'armée de la triple alliance aztèque (3) .
- Combien cela représente d'hommes ?
- Plus de cent mille... peut-être le double... D'après les marchands, Navárez et Cuauhtémoc ont déjà avec eux une force de trente mille Aztèques et six cent Espagnols, dont deux cent arbalétriers et arquebusiers, ainsi que douze canons.
Hernan Cortès était un aventurier sans grands scrupules. Mais il réfléchissait vite et bien.
- Il faut rentrer à Tenochtitlan. Nous devons faire en sorte que Moctezuma disperse son armée.
Une indienne affolée arriva à cet instant. Éplorée, elle saisit les mains de Marinche et se mit à raconter quelque chose dans sa langue, fréquemment interrompue par ses propres larmes.
- Que se passe-t-il questionna Cortès.
- Une catastrophe... croyant avoir découvert un complot dans Tenochtitlan, Pedro de Alvarado a profité que la noblesse se soit réunie pour danser pendant une fête pour ordonner une attaque. Des milliers de nobles aztèques ont été tués. Mais la ville s'est soulevée après ça. Si Moctezuma ne s'était interposé pour calmer la foule, la garnison aurait été massacrée.
- Quel est la situation de mes hommes ?
Malinche posa quelques questions en nahualt.
- Ils sont assiégés dans le palais d'Axayacalt.

Le retour de Cortès fut moins que triomphal. L'époque où les Aztèques s'attroupaient pour le voir arriver et l'acclamer était passée. Les chaussées se vidèrent à leur approche et les seules présences que les Espagnols aperçurent se résumaient à des coups d'œil furtifs aux fenêtres et des fuyards dans les rues. La cité qu'ils avaient connue bruyante, lumineuse, remplie de couleur, baignée de l'odeur des épices paraissait grise. On n'entendait plus les bruits de la foule et des marchés. Tenochtitlan n'en était pas pour autant silencieuse. Elle résonnait des pleurs et des cris.
Le massacre ordonné par Alvarado datait déjà de près d'un mois. Toutefois, la mort continuait à sévir. Plusieurs maladies étranges étaient apparues soudainement. Les Indiens ne les connaissaient pas et n'avaient aucune défense contre elles. Les hommes, les femmes et les enfants succombaient si vite que l'on arrivait plus à veiller aux rites funèbres. Les prêtres avaient interrogé les dieux et désignaient les Espagnols comme responsable... Et ils n'avaient pas tort puisque la ville était ravagée par des épidémies simultanées de grippe, choléra et de variole, apportées par les envahisseurs.
Aussitôt arrivé au palais d'Axayacalt, Cortès rencontra Moctezuma Xocoyotzin. L'homme paraissait avoir bien vieillis en six mois à peine. Sa barbe et ses cheveux avaient blanchis et son teint avait pâli. Mais il était toujours aussi richement vêtu, entouré de femmes et portant la couronne en plumes de quetzal de son règne. Il devait sa solidité à la nourriture qu'il absorbait, une bouillie de tchecoalt (chocolat) d'épices et de piment !
Cortès s'adressa poliment à lui, mais le souverain se savait prisonnier. Il avait longtemps vécu protégé par des gardes muets, seulement désireux de le servir. Il y avait toujours autant d'hommes qui se pressaient pour le suivre. Toutefois, il s'agissait à présent d'Espagnols qui ne souciaient que de lui donner des ordres.
Comme il lui était demandé, l'empereur déchu gagna la fenêtre et commença à parler à la foule qui encerclait le palais. Autrefois, les gens se seraient prosternés pour l'écouter. Avait-il était seulement reconnu en dépit de sa coiffe qui entourait son visage d'une roue de plumes vertes ? Ses mots furent couverts par des cris de haine. Quelqu'un ramassa une pierre et la lança. D'autres suivirent. Le bruit des projectiles mitraillant les murs autour de lui ne suffit pas arrêter Moctezuma. Il ne manquait pas de courage personnel... Il continua à appeler au calme, à demander à ce que la foule se disperse et que chacun rentre chez soi. Ce fut à ce moment qu'un caillou le frappa à la tempe. Les Espagnols se précipitèrent pour le porter à l'abri... cependant le mal était fait. Moctezuma Xocoyotzin avait vécu.

La mort de leur souverain provoqua un accès de fureur monumental. Les habitants de la cité montèrent en masse à l'assaut du palais d'Axayacalt. Les armes à feu des Espagnols, la cohésion de leurs tercios les sauvèrent encore. Mais au bout de trois jours, Cortès comprit que le siège ne pouvait leur être favorable. Les vivres finiraient par manquer, la poudre s'épuiserait.
En pleine nuit, il prit la décision de faire une sortie !
Les Aztèques ne combattaient pas de nuit, il leur fallait la bénédiction du dieu soleil. Cortès pensait donc quitter la ville sous le couvert de l'obscurité. Malheureusement pour lui, il ne faisait pas face à des guerriers mais à la population d'une ville assoiffée de son sang. Aux premiers appels de leurs sentinelles, les Mexicas se levèrent des places et des toits où ils s'étaient endormis. La colonne des espagnols en fuite reçu javelots, pierres et flèches de toutes les maisons tandis que des groupes se constituaient pour barrer les chaussées. Mais le pire était les Aztèques qui nageaient sous l'eau, surgissaient silencieusement pour attraper le pied d'un soldat et l'entraîner sous les flots.
Souvent les victimes n'étaient pas noyées ou tuées... du moins à ce moment. Une fois neutralisées, ligotées, elles étaient conduites à un téocalli. Hissé en haut des marches, l'Espagnol était alors couché sur un autel où un prêtre officiait avec un couteau d'obsidienne ! Les cris horribles de l'infortuné répandaient la panique parmi ses compagnons qui combattaient un peu plus loin.
L'affrontement dura jusqu'aux premières heures du jour. Il restait moins de cinq cent espagnols et quatre mille Tlaxcalatotèques. Cortès avait perdu tous ses canons. Ayant gagné l'île de Mazatzintamalco, ses hommes suivirent la chaussée en direction de Chapoltepec. Toutefois, le soleil leur révéla alors l'armée de Navárez et de Cuauhtémoc, en ordre de bataille....

La défaite de la Noche Triste fut totale. Navárez, bien qu'au rang des alliés des Aztèques, fut renvoyé à cuba. Les établissements espagnols de la côte furent détruits. Bien que le couronnement du nouvel empereur Cuitláhuac fut agrémenté par la viande des Espagnols sacrifiés aux dieux (servie avec des piments), Cuauhtémoc conseilla de ne pas tuer tous les ennemis capturés.
Bernal Díaz del Castillo fut un des épargnés. Quelques jours après la bataille on lui amena un plastron d'armure et on lui demanda d'expliquer comment il était fait.
Trente-sept ans après la Noche Triste, l'empire aztèque avait doublé de taille. Les cités Mayas avaient presque toute était soumise. Tlaxcala avait été rasée. Nul état d'Amérique centrale ne pouvait combattre son infanterie qui manœuvrait groupée en Tercios. Les épéistes armée de macuahuitls à lames d'acier marchaient au premier rang, derrière venait les lanciers, ils étaient couvert par des archers et des arbalétriers. Ils n'avaient pas encore d'arme à feu... mais cela ne saurait tarder.

(1) Sorte d'épée utilisée en Amérique Centrale. C'est un manche de bois plat dans lequel sont - normalement- insérées des lames d'obsidiennes. Il en existe deux versions une "épée" à 8 lames par côté, et une "dague" à 4 lames par côté.
(2) Le parlé local était au XVIème siècle un dialecte du Zoque, langue des Olmèques. Malinche est accusé depuis des siècles d'être une traitresse pour avoir aidé les Espagnols à vaincre les Mayas et les Aztèques... qui étaient les ennemis de son peuple. Elle-même était esclave des mayas à l'arrive de Cortès.
(3) L'empire Aztèque est bien mal nommé... le roi de la cité-état de Tenochtitlan n'est que le premier d'entre ses pairs. En fait, les Aztèques sont dirigés par un triumvirat de trois rois.

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Message par Thomas Dim 10 Juil - 18:54

Super!

Y a une suite?
C'est un futur livre?

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Message par Jolou Dim 10 Juil - 20:11

C'est super ! Mais hum, ça ne serait pas plutôt dans les pré 1900?

Donc tu comptefaire de l'empire azteque un empire qui dirige toute l'amérique centrale ?
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Message par Anaxagore Dim 10 Juil - 21:05

Effectivement, je me suis trompé de section, honte à moi.
Et c'est une nouvelle complète.

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Message par Thomas Lun 11 Juil - 7:44

Jolou a écrit:C'est super ! Mais hum, ça ne serait pas plutôt dans les pré 1900?
Sujet déplacé.

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