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Une histoire de faux, lorsque des gredins falsifient l'histoire.

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Une histoire de faux, lorsque des gredins falsifient l'histoire. Empty Une histoire de faux, lorsque des gredins falsifient l'histoire.

Message par Anaxagore Jeu 31 Mar - 22:37

Notez bien que je cite cette histoire de mémoire. Elle doit dater, je pense, de la fin des années 90. J'ai oublié le nom des personnes et des organismes concernés, mais par contre l'histoire elle-même est à peu près claire dans mon esprit.

Il y a quelques années, au Pakistan, la police s’empara d’un film où l’on montrait un cercueil contenant une momie. Intrigués et désireux d’empêcher la vente de cette antiquité par des trafiquants, les policiers démantelèrent le réseau. Ils réussirent aussi à s’emparer de l’étrange corps.
Le sarcophage de la momie était un grand coffre de cèdre orné de décors typique de la dynastie perse des achéménides. Sur chaque flanc on trouvait une représentation d’Ahura-Mazda, des frises de guerriers barbus tenant des lances et des boucliers. Sur le dessus de coffre on voyait l’emblème solaire du mazdéisme orné des ailes d’un vautour.
Le coffre ouvert, on découvrit une grande dalle de granit brisée en trois. Tout le long, une inscription en alphabet cunéiforme avait été gravée.
La dalle ôtée, on pouvait voir la momie proprement dite. Enveloppée dans un suaire, elle avait les mains croisées sur la poitrine. Directement appliquée sur la toile couvrant le visage, la momie portait un masque de feuilles d’or. La momie, celle d’une femme, reposait sur une natte qui remplissait également l’intervalle entre le corps et le coffre le long de ses flancs.
La découverte de la momie enflamma l’imagination des historiens et des archéologues. Le soir même de sa découverte, elle se retrouva à la une des journaux télévisés. En effet, c’était la première fois qu’une momie perse était mise à jour. Les perses achéménides enterraient leurs corps, parfois les faisaient brûler ou, conformément aux rites encore pratiqués par les parsis, les exposaient pour qu’ils soient dévorés par les vautours.
On avait là tous les ingrédients d’un fantastique scoop archéologique. L’un des historiens interrogés se fendit d’une thèse. La seule explication crédible à l’existence de cette momie devrait trouver son existence en Egypte. Il s’agirait alors de la dépouille d’une Égyptienne morte en Perse ou emportée par les perses dans leur pays.
Armée d’une méthode de langue, un autre archéologue entreprit de traduire le texte de la dalle funéraire. La première ligne disait littéralement : « Je suis la fille du roi Xerxès ». Xerxès 1er (roi de 486 à 465 av. J.C.) était le fils de Darios, auteur de la première guerre médique. Ce roi perse écrasa une rébellion égyptienne en 485, puis soumit de même les révoltés babyloniens en 482. En 480, il tenta même de soumettre la Grèce. Néanmoins, cette seconde guerre médique se termina aussi mal que la première. A la fin de sa vie et jusqu’à son assassinat, Xerxès se consacra à l’embellissement de Persépolis. Or, nous savons que ce roi fit appel à de nombreux artistes venus de tout l’empire achéménide. Bien sûr, parmi eux se trouvaient des Égyptiens. La découverte de la fille de Xerxès semblait montrer que les Perses ne s’étaient pas contentés de faire venir des peintres et des sculpteurs. Avec eux, il devait y avoir des embaumeurs.
L’analyse par IRM de la momie infirma cette thèse. Les organes internes de la momie avaient tous été retirés, y compris le cœur. Or, chez les Égyptiens, le cœur était le centre de la raison et des sentiments. Une momie privée de cet organe essentiel ne pouvait se diriger dans le monde de la non-vie et s’y perdait irrémédiablement. Les Égyptiens conservaient les organes retirés dans des vases canope. On pourrait facilement expliquer leur absence dans ce cas de figure. Après tout, la momie avait été retrouvée en dehors de sa tombe et de tout ce qu’elle pouvait contenir. Cependant, une autre différence avec le rite égyptien était beaucoup plus frappante. En effet, les Égyptiens liquéfiaient le cerveau pour l’ôter par les trous de nez. Ils procédaient avec beaucoup de prudence. Or, le nez de la momie perse avait été brisé lors de l’opération, ce qui impliquait un passage en force.
Les Égyptiens de l’antiquité n’avaient pas pu faire cette momie. Alors qui ?
La première ligne de la dalle qui couvrait la momie portait l’inscription : « Je suis la fille du roi Xerxès. » C’est cette épitaphe qui devait révéler le pot au rose. Le nom Xerxès était au nominatif, or, comme toute langue à déclinaison, l’ancien perse aurait utilisé le génitif dans un tel cas. Telle qu’inscrite, la phrase aurait été aussi perse que « Je Xerxès fille suis roi. » serait française. La présence de fautes d’orthographes n’est pas nouvelle dans les textes les plus officiels. Mais, en l’occurrence, cette faute de grammaire et de sens est proprement inimaginable de la part d’un Perse de l’antiquité. Pour les linguistes, le texte avait été inscris mot à mot par une personne qui ne connaissait par l’ancien perse.
Une fois cette première faute découverte, les autres erreurs des faussaires suivirent les unes après les autres. Certaines étaient réellement consternantes. Par exemple, les traces de mine à plomb que les sculpteurs avaient laissée sur le sarcophage. Or, le crayon à papier n’a été inventé qu’à l’époque moderne. Après datation au carbone 14, il est apparu que la momie avait été créée il y a cinq ou dix ans.
Les archéologues continuèrent pourtant leur travail, désireux de savoir qui avait fait ce faux et surtout qui était la femme qui avait été momifié. C’est à ce moment qu’ils firent leur plus horrible découverte.
Pour faire une momie, il faut intervenir avant le début de la décomposition, soit moins de vingt-quatre heures. Or, les radios de la momie indiquent que les vertèbres de la nuque sont brisées et qu’une partie lui est rentrée dans le cerveau. Une telle blessure résulterait d’une mort violente, peut être un accident. Cependant, si on joint ce fait au précédent, le tableau devient on ne peut plus explicite. Quelle chance croyez-vous qu’une mort accidentelle survienne à côté d’un embaumeur juste au moment où il cherche un cadavre pour faire une momie ?

Imaginons à présent que cette momie perse était authentique, cela aurait été un bouleversement de l'histoire.

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Message par Thomas Ven 1 Avr - 13:32

Pour faire une momie, il faut intervenir avant le début de la décomposition, soit moins de vingt-quatre heures. Or, les radios de la momie indiquent que les vertèbres de la nuque sont brisées et qu’une partie lui est rentrée dans le cerveau. Une telle blessure résulterait d’une mort violente, peut être un accident. Cependant, si on joint ce fait au précédent, le tableau devient on ne peut plus explicite. Quelle chance croyez-vous qu’une mort accidentelle survienne à côté d’un embaumeur juste au moment où il cherche un cadavre pour faire une momie ?
Plusieurs possibilités toutes malheureuse:
-Un corps volé dans une morgue.
-Un assassinat commis par un taré en plein délire "momifique".
-Un taré qui a tué sa femme ou sa maitresse et qui c'est dit tiens si j'en faisait une momie pour camoufler?!

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Message par Anaxagore Sam 2 Avr - 17:27

Les archéologues ont supposé que c'était un meurtre pour avoir un cadavre... la vie d'une personne, surtout une femme, ne vaut pas grand chose au Pakistan.

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